recherche d'informations, encore suite

***Soit, il l'a cherché...***

Anya ne prit même pas la peine de répondre. Avisant quelques moisissures dans le caniveau voisin, elle en tira un mana vert, et sans autre sommation tendit le bras vers le Rakdos qui les menaçait. Celui-ci poussa un hurlement en se sentant rongé par la même moisissure, hurlement qui se changea rapidement en râle d'agonie.

Faisant tournoyer le mana noir restant autour de sa main, elle se tourna vers les quatre autres Rakdos, et d'une voix pleine de sous-entendus :

"Me faut-il répéter ma question une seconde fois ?" demanda-t-elle alors que des insectes jaillissaient des manches de sa cape pour se poser sur le cadavre du Rakdos.

" A eux, certainement pas, mais pensez-vous vraiment qu'ils répondront à votre demande ? Parce qu'en plus, après avoir tué l'un des leurs, ils devraient vous écouter ? "

Anya se retourna rapidement pour voir un homme s'avancer vers eux, venant de l'endroit où ils avaient décidés de fuir.
Silviel jeta également un oeil dans son dos pour apercevoir un homme grand, vêtu d'une armure à plaques noire, ainsi que d'un heaume s'accomodant avec l'armure, et armé d'une immense épée à la taille. Cette vision lui fit froid dans le dos, et elle reporta à temps son attention sur les rakdos pour les voir s'effacer petit à petit devant la carcasse imposante de l'homme qui approchait.

" Puis-je savoir ce que vous comptez faire avec pauvre boros ? " Leur demanda-t-il une fois assez rapproché en insistant bien ironiquement sur le "pauvre"." Trainer ici avec un cadavre boros, il eut un brêve mouvement de tête en direction de Silviel, et une... Faible courtisane sachant manier les soins à la perfection avec vous...
Cela peut être dangereux dans ces quartiers...
Vous pourriez tomber sur un fou... Ou pire... " Il laissa ses dernières paroles en suspension dans l'air, emplissant ce dernier d'une atmosphère pesante...

"Un fou ? Ou pire ? Mais comment croyez-vous que sont tous mes compatriotes, et moi-même ? Les Golgari sont pires que fous !" fit Anya avec un rire machiavélique.

Elle se détendit légèrement. Le nouvel arrivant semblait être une personne plus sensée, qui saurait probablement tenir les autres en laisse. Tant mieux, elle aurait plus de chances d'arriver à ses fins ainsi. Un nouveau plan avait germé dans son esprit. Peut-être pas aussi lucratif et plus difficile, mais si elle recevait de l'aide...

"Pardonnez-moi pour ce badinage. Je connais parfaitement le risque pour moi à me tenir en telle compagnie, et j'avoue que je ne serai pas plus tranquille, même retourné dans la Citerraine parmi les miens, tant que je serai avec ce Boros et cette courtisane. Mais il se trouve qu'en ce moment j'ai besoin d'un Boros, et le hasard a fait que celui-ci se soit retrouvé fort commodément à portée de main, et suffisamment docile pour ne pas se débarrasser de moi dès qu'il m'aurait aperçu. Il est amoché certes, mais je pense que la courtisane le maintiendra suffisamment longtemps en état pour ce que j'ai à lui demander."

Elle étrécit les yeux sous son masque, et reprit un ton plus bas :

"Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'ai une proposition lucrative à vous faire, mais je préférerais vous en parler plus en privé. Ici, les murs ont des oreilles." ajouta-t-elle avec un mouvement éloquent de la tête vers les autres.

Pour toute réponse, le rakdos se contenta de jeter un regard en direction du groupe se profilant à l'autre bout de la rue.

A travers l'étroite fente qu'imposait le casque de l'homme, Anya crut voir une lueur de folie passer dans les yeux du guerrier. Puis plus rien. L'iris bleuté filtrant à travers la fente ne délivrait plus aucun "message". L'espace d'un instant, elle se demanda même si elle n'avait pas rêvé...
Pourtant, malgré le fait que l'homme paraissait à nouveau tout à fait ordinaire, Anya sentit son ventre se nouer. Et elle eut soudain la terrible impression que si jamais elle osait énerver son interlocuteur, elle ne repartirait probablement pas en un seul morceau.

Silviel quand à elle regardait avec impuissance le terrible combat invisible que se livrait les deux personnages : qui allait céder en premier et laisser au second la chance de prendre l'ascendant sur lui. En tout cas, elle avait une intime conviction : l'un comme l'autre pouvait s'il le voulait la tuer rapidement. Elle était donc condamné à essayer de sauver sa peau. Et pour ça, elle avait tout intérêt à se ranger du côté du mystérieux golgari...

Ce fut alors que l'homme se décida à parler :

" Nous parlons ici, ou nous ne parlons pas. Nous parlons en présence de ces hommes ou vous laissez vos animaux de compagnie au panier, fit-il en indiquant Marth et Silviel de sa main gantée. A vous de choisir : préférez-vous que ces hommes entendent ce que vous avez à dire ou voulez-vous voir mourir cet homme d'une lente agonie tandis que cet prostitué manipulant le mana source de vie se fera violée puis dépecée par ces hommes ?

Il marqua une pause et reprit :

De toute façon ils connaissent les règles d'ici : si je juge qu'ils n'auraient pas dû entendre votre histoire, ils mourront... Ils seront très bien comme nourriture pour nos dragons dans ce cas...

" Je crois que vous ne m'avez pas compris...
Je ne vous laisse pas de troisième choix...
Parlez. Ou partez, et vous et vos compagnons mourrez de nos mains. Après tout, vous devez être au courant... On ne dit pas non à un rakdos... A moins que vous ne vouliez signer votre arrêt de mort... "

Il laissa un silence planer dans l'air, puis reprit :

" Et puis, je n'ai jamais parlé de dragons des fosses...
Ces faibles créatures ne méritent pas que l'on s'attarde sur elles... "

Il jeta un regard vers Silviel, et la vit tenter un mouvement pour s'enfuir.

" Toi, tu ne bouges pas, rugit-il alors qu'un puissant marteau volcanique vint s'écraser avec force sur sa poitrine la projetant violemment au sol, tandis que l'homme détruisit le pauvre armurier vétéran, qui s'était jeté sur lui pour protéger sa maitresse, d'un coup de son arme. Quand à vous, poursuivit-il, je vous laisse le choix : dites-moi ce que je veux savoir, ou laissez-moi les deux autres. Vous aurez alors affaire à ces cinq hommes. Mais vous n'aurez aucun problème avec vos capacités... Ce serait pour vos amis que j'aurais peur...

N'est-ce pas ? "lança-t-il bien ironiquement à l'adresse d'Anya.

" Alors, votre histoire, ou la vie de vos compagnons ? Votre petite personne égoïste ou celles de vos amis ?
Monsieur Ogarev... "

Il avait prononcé ses derniers mots d'une telle façon qu'Anya se demanda tout à coup si son déguisement marchait encore, et si l'homme ne connaissait pas son tuteur... Ce qui rendrait la situation légèrement tendu...

Silviel avait essayé de profiter du fait que l'attention du nouveau venu était ciblée sur le Golgari pour s'enfuir. A présent, elle payait cette erreur. La douleur avait été terrible quand elle avait senti le marteau entrer en contact avec son corps. Des ondes de souffrance explosaient dans sa poitrine, tandis que des étoiles blanches dansaient devant ses yeux. Néanmoins, grâce à un immense effort de volonté, elle garda les lèvres closes, n'en laissant échapper aucun gémissement. Elle aperçut, dans un brouillard de douleur, sa créature se faire détruire par le Rakdos. Elle avait trop mal pour de se relever, mais elle luttait pour garder conscience. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux, elle les chassa d'un battement de cils ; puis tournant la tête vers la Golgarie, la jeune selesnyane souffla, au pris d'un formidable effort :

"Vous vous trompez si vous imaginez que nous ayons une quelconque importance pour ce Golgari. Nous ne faisons pas partie de ses... "amis". Elle prit une longue inspiration sifflante qui fit monter une vague de souffrance dans son corps. Bien qu'elle se fut adressée au Rakdos, elle regardait toujours le mystérieux nécromancien. Elle ajouta, cette fois à l'intention du Golgari : Quelqu'en soient vos raisons, vous m'avez aidée. C'est pour cela que je vous ai remercié. Votre but n'avait aucune importance, seul comptait l'acte. Partez maintenant ou il sera trop tard."

"Une armée de morts-vivants dites vous ? Vous me faites rire ! Ne pensez-vous pas que les Wojeks ne sont pas rompus à ce genre d'exercices, et qu'ils ne possèdent pas le parfait petit arsenal pour repousser les morts-vivants ?
Vos morts ne seront d'aucune utilité.

Ensuite, pourquoi me faites-vous confiance ? Je pourrais également m'emparer du butin et vous laisser pantoise aux mains des soldats boros. Mais, je suis tout de même pour votre histoire. Après tout, si je peux me faire un peu d'argent de poche... Puis, ça m'occupera. Couper des têtes me changera les idées.

Bien, avez-vous prévenu les rakdos concerné," demanda-t-il peu après.

"Vous avez raison, cela ne change rien. Pour moi en tout cas, je ne fais aucune distinction. Que vous soyez une femme ou non, je ne vous fais pas confiance pour autant. Quand à votre puissance, étant donné que vous ne combattez que par combattants interposés, la force brute ne vous est d'aucune utilité. J'aime simplement savoir réellement à qui je parle et conclue mes marchés. Questions de principes.

Quand à ma perspicacité, je vous remercie, mais inutile de m'appâter avec de quelconques compliments. Même si tel n'était pas votre intention, je préfère vous prévenir. On ne sait jamais.
Quand à votre notre nom, peu m'importe, votre visage également. Je vous le répète, je n'attache aucune importance à ces choses futiles. Et il vous serait même possible d'utiliser un faux nom, alors à quoi bon le demander ? Cachez le si vous le souhaitez, montrez le moi si tel est votre souhait. Ceci m'est égale. Le reste n'était que curiosité. Je me disais que vous sembliez faux pour un homme.

Et ce que vous avancez... Vous avez tort... Mais tout dépend de ce que vous êtes prêts à donner pour obtenir ce service... Vendez-vous. Vous verrez, tout va plus facilement après. Enfin, ce n'est qu'un constat.


Bon, reprit-il après un temps mort, je ne connais ni votre Khamos, ni Ekrasios. Dites moi simplement quand nous retrouver. Je serai là."