Un cimetière hanté

[ Rennac ]

Rennac – ou plutôt Laen, comme il souhaitait se faire passer – commençait à en avoir assez de cette joute verbale incessante entre le Haazda, le Boros et le Golgari. Aussi, ce ne fut pas sans déplaisir qu’il décida de partir rejoindre les autres. De tous ceux qu’il laissait, seul Wenvel lui semblait assez censé pour mériter encore qu’on s’y intéresse. D’ailleurs, le visage de l’homme ne lui était pas inconnu, même si à son grand étonnement il ne parvenait pas à mettre un nom dessus. C’était curieux, d’habitude il réussissait toujours à se rappeler à la fois de la personne et de tous les détails de sa rencontre avec elle. Et à sa grande inquiétude, il s’apercevait que Wenvel n’était pas la seule personne du groupe pour laquelle il avait cette impression. Il avait bien reconnu Szerak, mais d’autres comme Lech et le clochard sans nom ne lui étaient pas inconnus non plus… Et Boris et Olga… D’abord, qui était-il, d’ailleurs ? Et où était-il ?

Tout en progressant le long des allées du cimetière, il réfléchissait à ces curieux oublis, ce qui fit qu’il n’entendit que trop tard la forme silencieuse qui le suivait se glisser dans son dos et ne sentit la lame de l’homme que lorsque sa tête roula sur le sol. Son regard surpris se fixa dans les yeux de l’assassin, et sa dernière pensée fut :

***Mais comment n’avais-je pu reconnaître l’oncle de Szerak en ce damné…***

Puis son esprit s’éteignit, alors que l’homme, nullement incommodé par son regard accusateur, essuyait son arme sur une touffe d’herbe et commençait à camoufler l’atroce scène derrière des illusions comme lui seul savait faire. Puis sans un autre regard, l’assassin revint vers le lieu qu’il venait de quitter, prenant bien soin d’effacer les souvenirs de sa disparition à ceux qui l’avaient vu…

[ Marth, Zoltan, Wenvel et Ivan ]

Ce fut Wenvel qui mit fin aux joutes oratoires entre Ivan et les deux protecteurs de la loi.

« Bon, je ne voudrais pas être bassement terre à terre, mais si nous attendons trop, il ne restera même pas une pièce d’or à se mettre sous la dent. »

Pour une fois, Ivan acquiesça, et les quatre personnages rejoignirent les autres au moment où Markus, Rahinov et Kinay terminaient leur discussion à voix basse.

[Hrp :] Ca y est, tout le monde est réuni ! On entre dans le caveau dès que vous voulez ! [/Hrp]

L'arbre avait vécu longtemps, très longtemps. Il avait vu passer des cortèges funéraires en nombre incalculable, et était déjà là bien avant la naissance d'Asmodée. Dissimulant ses émotions sans aucun mal sous son habituel masque de neutralité, le devkarin fit un pas en arrière en arrachant à regret son esprit de l'écorce vigoureuse. Le temps n'était pas à rêvasser béatement devant un arbre. Le temps n'avait jamais été à rêvasser béatement. Il devait se montrer digne du nom qu'il portait et accomplir la mission qu'on lui avait confié. Il devait se montrer digne du sang qui coulait dans ses veines. Digne de son père.
Asmodée nota qu'un grand nombre d'autres combattants plus ou moins imposants les avaient rejoints. L'assassin remarqua en particulier que le pontife et le prince des esprits discutaient à voix basse avec le Golgari appelé Kinay. Intriguant. Il n'avait jamais entendu parler d'un haut gradé portant ce nom, et pourtant cet homme était en train de parler à ces pontes Orzhovs sans paraître plus intimidé que cela. Il devrait entreprendre quelques recherches à son sujet, ne serait-ce que pour étendre son réseau de relations. L'elfe remarqua quelques coups d'œil dans sa direction. Il suscitait la méfiance. Ce qui le confortait dans son idée que les trois mages avaient une relation proche de l'amitié, en tout cas assez soudée pour que l'irruption d'Asmodée les surprenne. Peu lui importait. Il accomplirait sa mission sans chercher à gêner les plans des trois hommes, et s'occuperait éventuellement de ce mystérieux Kinay plus tard.
Le Baxu remarqua également l'arrivée de plusieurs sans-guildes et surtout celle d'Ivan Ogarev. Le personnage semblait être ce qu'il était censé être : gestes et paroles économes et froids, soulignant par cet apparent caractère calculateur le danger de la puissance magique qui émanait de lui. Si il s'en allait dès maintenant, cela ne ferait aucun doute que ses seules observations constitueraient un butin appréciable pour son maître. Mais Asmodée était avide de plus. Son caractère Gruul, bien que quasiment muet, vouait un respect sans limite à la force, et il y avait là tant de personnages puissants ...
L'elfe se rendit compte qu'il était impatient de pouvoir les voir à l'action, tous ces combattants. Tant de convictions, de magies, d'armes et de cultures différentes ne pouvaient que donner lieu à des techniques de combats infiniment variées.
Décidément, l'ascète était impatient de voir ses compagnons de missions à l'œuvre. S'approchant encore du caveau, il attendit impatiemment que les autres personnes qui allaient l'accompagner dans cette descente vers les morts soient prêtent.

Silviel remercia Anya de sa réponse, et son regard s'attarda sur le Prince des Esprits. Oserait-elle aller lui poser la question ? Ce pourrait se révéler utile pour la suite des événements, mais le grand Orzhov sombre et menaçant l'impressionnait au plus haut point, surtout dans cette attitude de conspirateur avec Kinay et Rahinov ; des mages puissants également, du moins d'après ce qu'elle avait pu comprendre. Elle remit cela à plus tard lorsque son amie lui annonça d'un ton plein de joie son futur rendez-vous. Silviel lui rendit l'un de ses rares sourires resplendissant :

"C'est merveilleux ! Je te souhaite, de tout mon coeur, que tu gagnes le sien. Tu le mérites, je crois."

Cependant, elles n'eurent pas le loisir de poursuivre leur conversation. Tous les aventuriers étant réunis, un mouvement général semblait se faire en direction de l'entrée du caveau. Le courant d'air froid qui en sortait, aux miasmes de putréfaction, acheva de renforcer la décision de Silviel, qui était de rester près des autorités présentes compétentes en matière de nécromancie, et d'Anya. Elle continua de surveiller du coin d'un oeil timide Lord Markus Darkmore, attendant le moment de l'aborder pour lui poser la question du chant.

Le jeune Gruul jouait avec sa torche, à l’écart du groupe dont il n’avait rien à faire. Il n’avait remarqué les nouveaux arrivants que par l’odeur douce et sucrée d’une jeune femme, qui adressa presque immédiatement à son arrivée la parole à une autre, qu’il n’avait à vrai dire pas remarquer. Il se détourna rapidement de cette scène, préfèrent ne pas se mêlé aux intrigues et aux relations qui foisonnaient autour de lui.
**Reste un bloc, ne parle a personne, ne regarde personne, ne t’attire pas d’ennui. Tue, tue et brule, pille, tue, tue encore, uniquement ceux qui sont déjà mort**

Il leva les yeux, éclairé par sa torche, laissant au sol une ombre floue et étendue. Il se concentrait uniquement sur sa torche, disparaissant pour ainsi dire aux yeux des autres.
**Aller, vite. Bouger. Il faut bouger. Les morts bougent, bougeons ! Tué, tué, tué ! Qu’attendront-nous ? Une invitation ?**

Il s’aperçut que trois individus, qu’il discernait à peine à cause des autres membres situé entre lui et eux, élaboraient surement un plan.
**Stupide, inutile. Les plans sont des rêves, des illusions, ils s’envolent. Il faut laisser faire la haine, la rage. Les plans rendent prévisible. Il ne faut jamais être prévisible. **

Puis le demi-Elf s’aperçut qu’il tremblait. Le vent qui s’était levé lui donnait froid. Les poils de ses avants bras nu se dressèrent. Il voulait s’approcher un peu du groupe, pour savoir si les trois autres avaient bientôt finis leur plan, mais n’osait pas avancer. La chamane a dit de rester à l’écart, de ne rien faire d’autre que combattre. Surtout, surtout ne pas parler, sauf pour demander le droit de tuer. Alors il attendait, immobile, sa torche dans les mains.

**Tué….**

Rahinov était un peu agacé, à vrai dire. Il ruminait ses idées sur les conspirations possibles de potentiels ennemis, mais il s'ennuyait et cela l'énervait. Ou plutôt le contrariait, car, pour être honnête, l'homme ne montrait pas de signes extérieurs particulier d'agacement. Il fallait bouger un peu ce groupe, maintenant que, de manière assez inorganisée, ce dernier s'était reconstitué.

" Il y a toujours cette fameuse banshee dont, manifestement, tout le monde se fiche. Il est vrai que ce n'est qu'un esprit vengeur, mais tout de même. Le moindre relâchement peut nous causer la vie. Aussi, pour la localiser de manière très précise et avoir l'avantage sur elle, laissez moi faire ... "

Rahinov ferma les yeux, et se concentra sur la banshee, qui, visiblement, ne s'était plus manifesté depuis un certain temps. Il chargea un troisième mana, noir cette fois ci, de manière froide et sèche, puis avec l'utilisation du trio, fit apparaître deux cachets accrochés à sa ceinture. Les autres purent remarquer que l'un des deux avait déjà utilisé, d'ailleurs, ce qui était on ne pouvait plus logique.
Rahinov était néanmoins inquiet. De quel niveau seront les dangers à affronter ? Mystère. Le pontife se mit en retrait du groupe, et commença à analyser ce qu'il y avait autour de lui. Plantes, chemins, arbres, cachettes potentielles et autres abris. Il analysa tout cela comme il pouvait, et il savait, bien qu'il n'était pas omniscient, que sa capacité d'analyse n'était pas à plaindre. Et maintenant, il devait faire abstraction de tout ce qui l'entourait.

* C'est ça ... j'y suis. *

Rahinov commença à se concentrer sur la banshee de tout à l'heure. Où était-elle ? Que faisait-elle ? L'Orzhov allait bientôt le savoir, à moins d'un imprévu.

Sujet: Re: Un cimetière hanté Dim 9 Jan 2011 - 0:28

« Mon cher Pontife, » fit Markus avec un sourire à son ami, « vous semblez oublier qu’en tant que Prince des Esprits j’ai été confronté plus d’une fois à des vengeurs dans mes pérégrinations à travers le monde des Spectres… Il n’est même pas forcément nécessaire de faire appel à la magie pour détruire ces âmes brisées. Il suffit juste de les attirer à portée de ceci. »

Tout en parlant, il produisit depuis sa poche un petit objet qui ressemblait à une toupie ou à un gyroscope mais avec un grand nombre de petites pointes dirigées vers une sphère métallique au milieu de l’outil, que Marth reconnut immédiatement. Il s’agissait d’une forme assez élaborée des classiques ancreurs qui faisaient partie du matériel wojek standard. L’espace d’un fulgurant instant, le Boros se demanda comment un tel objet avait pu se retrouver ainsi dans les mains d’un de ces clercs orgueilleux, puis il se rappela que le titre de Markus avait certainement un rapport avec cela.

« En gros, cet objet noie le spectre dans un tourbillon d’énergie électrique, qui l’enferme dans la sphère au milieu. Cela nous permet de ne pas tuer le spectre afin d’user éventuellement de l’énergie ectoplasmique plus tard. Il serait dommage de la gaspiller… »

Markus prit le chemin du caveau, suivi par le pontife dont le sort de détection commençait à se préciser.

« À mon avis, il fait encore trop clair pour elle. Elle doit nous attendre juste derrière l’entrée. »

Le sortilège de Rahinov se résolut enfin, et il put confirmer l’intuition de son ami. La banshee attendait juste en bas des marches. En outre, son sort lui permit également de constater la présence de plusieurs formes mortes-vivantes, plus profond dans le caveau. Quelques unes semblaient néanmoins se tenir relativement près, en un groupe relativement compact. Enfin, il y avait quelque chose d’autre. Quelque chose de puissant, de certainement dangereux, mais que le pontife malgré ses sens des arcanes exacerbés ne put identifier correctement.

À cet instant, la foudre s’abattit sur un arbre proche, et un roulement de tonnerre assourdissant retentit. Des gouttes de pluie énorme commencèrent à tomber, d’abord espécées, puis de plus en plus rapprochées comme les rafales de vent s’intensifiaient. La visibilité chuta brutalement, et le cri de l’âme en peine vibra à nouveau dans l’air.

« Tout va pour le mieux, » fit Markus tout en imitant ses compagnons qui allaient se réfugier sous les allées couvertes entourant le caveau principal. « Par ce temps, elle devrait sortir toute seule. Ce sera facile. »

En effet, quelques instants à peine plus tard, une forme éthérée jaillit du carré noir formant l’entrée du mausolée central. Elle brillait légèrement d’un éclat bleuté dans la quasi-obscurité qui venait de tomber, et la pluie qui la traversait prenait d’étranges teintes irisées. Fixant le groupe de ses yeux qui n’étaient que de petits points de lumière animés d’une lueur maléfique, elle se prépara à pousser son terrible hurlement.

Elle n’en eut jamais le temps. Un claquement et une explosion de lumière et d’éclairs jaillit de l’objet que le Prince des Esprits venait de jeter au sol aux pieds de la banshee. En quelques instants, il ne resta plus à flotter dans l’air qu’une odeur d’ozone, rapidement dissipée par le vent qui rabattait d’énormes gouttes d’une pluie glacée, qui commençait à se mêler de grêlons de plus en plus gros, sur le groupe, malgré la protection du toit et des treilles couvertes de feuilles jaunies par la lourdeur de l’air.

Markus ramassa son instrument comme s’il ne s’était rien passé. Ils avaient vaincu le premier obstacle.

Sujet: Re: Un cimetière hanté Lun 10 Jan 2011 - 17:29

Ne fit pas grand chose durant les quelques minutes qui passèrent. Il se contenta d'écouter avec attention les explications des différentes personnes qui répondirent à sa question. À présent, il se sentais plus en mesure d'affronter ces adversaires qui lui étaient inconnus. Il en conclut que, à moins de ne se trouver face à un mort-vivant majeur, ce qui, semblerait-il, sera très probablement le cas, le groupe ne devrait pas craindre les ennemies qui se cachaient dans ce caveau. La démonstration du Prince des Esprits confirma que des mages expérimentés étaient parmi eux.
Par contre, ce qui préoccupait le Dimir plus que tout, ce n'étaient pas les ennemies qu'ils pourraient rencontrer, mais ses propres alliés. Szerak remarqua qu'il manquait des personnes. À savoir, le couple, ainsi que le rebelle. Peut-être que les deux tourtereaux, visiblement venus en ce lieux par simple curiosité, serait parti du cimetière, jugeant probablement le risque trop grand, vu les intérêts qu'ils y portaient. En ce qui concerne le rebelle, le lobotomiste se doutait fort qu'il soit parti pour les mêmes raisons. Il l'avait perdu de vue, ce qui le préoccupait passablement. Peut-être était-il dissimulé, attendant le moment idéal pour attaque le Dimir...

* Non, ça n'a pas de sens... Il aurait bien plus d'occasions de se venger une fois entrés dans le caveau des Vosteras, alors pourquoi agir maintenant ? *

Szerak était perplexe face à la situation, ce qui n'était guère visible de l'extérieur. En attendant que la situation ne change, que quelqu'un ne propose enfin d'affronter la banshee, le Dimir se contentait de fixer ses dagues, de les faire tournoyer entre ses doigts, de les lancer puis les rattraper. Tout ceci dans le but de dissimuler où son attention était attirée, à savoir dans l'observation des membres du groupe. Il s'arrêta surtout sur les trois hommes qui parler entre eux, sûrement afin de ne pas se faire entendre. De quoi pouvait-il bien parler ? D'une aventure passée ? D'un plan secret ? Manigancent-ils quelque chose contre l'un des membres du groupe ? Dans le pire des cas, savaient-ils que Syriyo et Szerak ne font qu'un ? Probablement pas, mais peut-être avaient-ils des doutes concernant la véridicité de ses dires. Mais il était prêt. Oui, l'apprenti orfèvre cachait des choses... mais le lobotomiste ne sortira jamais au grand jour, c'était certain.
Il arrêta de jouer avec ses armes, lorsque le Prince des Esprit commença son rituel pour emprisonner la banshee. Il cessa également ses observations. À présent il n'attendait que d'entrer dans le caveau. Le canalisa pas un troisième hydromana, estimant que deux était le chiffre idéal, pour plusieurs raisons : afin de rester le plus discret possible, un troisième mana aurait rendu cette tâche plus difficile ; sans compter la consommation d'énergie qu'il lui aurait fallu en plus. Il était tenté de proposer d'entrer enfin, et il y résista, jusqu'à ce qu'un détail lui revint à l'esprit...

« N'oublions pas qu'il y a un pauvre malheureux dans ce caveau... Ce serait fort dommage de le laisser mourir, s'il est encore en vie... »

Il prononça ces mots avec une forte ironie. Au fond, peu lui importait de cet homme. Mais il fallait bien qu'ils entrent affronter le danger, tôt ou tard. Il le fit comprendre en ironisant sur la situation de Volinev, qui n'était pas à envier.

Sujet: Re: Un cimetière hanté Lun 10 Jan 2011 - 18:25

[Hrp :] Ce qui le souhaitent peuvent dès à présent entrer dans le caveau. Qu'ils m'envoient juste un MP pour que je puisse leur dire ce qu'ils trouvent en bas, afin qu'ils puissent constituer leur post ! [/Hrp]

Sujet: Re: Un cimetière hanté Jeu 20 Jan 2011 - 18:17

Le jeune Gruul comprit que tout le monde allait enfin bouger. Il allait courir dans le caveau en tenant sa torche comme un gourdin quand il se souvint des cris qui raisonnaient encore quelques minutes plus tôt.
Il ne bougea donc pas et patienta encore, attendant que la foule se déplace pour la suivre, toujours légèrement en retrait.

Un fou furieux se précipita, suivit par le type qà la grande cape. Enfin, ils bougeaient ! Le demi-Elf les suivit, ne cachant pas sa joie. Le Rakdos (ce devait en être un, il sentait les entrailles…ou peut-être que tout ce caveaux sentait les entrailles, en fait) descendait vite les marches, et Yarkol faillit tomber à plusieurs reprises.
Avec sa torche, il allumait les autres torches qui parsemaient les murs, heureux de rependre le feu.
Les marches étaient traitresses, très abîmées. D’ailleurs, les murs eux aussi avaient une étrange régularité dans leurs écorchures, comme si quelque chose les avait abimé en étant trainer – ou en roulant. Réalisant l’étroitesse de ces escaliers, le Gruul pressentit le piège, il serait en effet aisé de tous les écraser en faisant dévalé une énorme pierre ronde dans ces escaliers. Il ne put s’empêché de rire à cette idée, et continua de dévalé les marches, suivant la lumière rouge vif provenant surement des mains du Rakdos.

Il le perdit de vue, puis entendit des bruits de combats. Quand il arriva plus loin, dans le passage, il découvrit une pile de cadavre, ou plutôt ce qu’il en restait. Six têtes, donc six morts, six contre un et ce malade les avait démembrés avant que Yarkol ne n’arrive. Il fallait qu’il le voie se battre !
Yarkol ne prêta pas attention au type qui regardait les cadavres, en revanche il fut amusé de voir les deux petits soldats dégouté par ce spectacle. Ils avaient des visages de poupées, voila qui ouvrait l’appétit du Gruul. Il continua de descendre et arriva en bas de marches. Un passage à gauche, un passage à droite, et un centre. Il ‘allait se précipité à gauche, d’où provenaient des bruits de combat, mais un groupe de zombi arriva de droite.
Il engagea immédiatement le combat, espérant que les deux petites natures qui le suivait tout a l’heure ne s’étaient pas arrêté pour vomir.

Sujet: Re: Un cimetière hanté Mar 25 Jan 2011 - 18:52

Rahinov était dans les escaliers, ses lames brillaient de mille feux, tandis que le chaos règnait dans la salle en contrebas. Il allait faire un massacre en enchaînant décapitation, mais rien n'y fit. La première vague de zombie était déjà exterminée. Il s'en est fallu de peu, mais Ivan et Johann avaient fait du bon boulot.

Rahinov suiva ensuite Ivan, et Marth, Zoltant, et Yarkol, qui l'avaient doublé, vers une salle en dessous. Il vit le Golgari préparer un sort de contrôle. Là, Rahinov rentra dans un état second pour se préparer au corps à corps. Ses sens étaient affûtés, et sa vision d'autant plus. Il libéra un mana blanc qu'il utilisait pour éblouir les possibles zombies qui l'attendaient sans doute.

Il était genoux légèrement replié, attendant la première attaque zombie pour placer ses contres-attaques qu'il aime tant. Il se sentait d'attaque à en décapiter, et à assouvir sa soif de sang. Il avait soif.

Sujet: Re: Un cimetière hanté Mer 26 Jan 2011 - 16:30

Le Dimir descendait l'escalier, accompagné par Anya et Wenvel. Il remarqua les marques sur les marches, comme si avant eux un gros rochers les avait déjà dévalé en roulant. Le lobotomiste doutait fort que le caveau était rarement fréquenté. Presque depuis le départ, il doutait de l'innocence de la famille Vosteras concernant cette affaire. C'étaient eux, selon Szerak, les véritables ennemies. Il était donc prêt à affronter un imprévu telle qu'un enfermement dans une salle ou à l'arrivée soudaine d'une armée de nécromants. Être attentif aux cliquetis métalliques dues à un possible mécanisme était la première chose à faire.
Il ne put dissimuler un petit sourire satisfait, lorsqu'il vit les restes de zombies sur leur chemin, après avoir perçu clairement le son d'un combat. Le Rakdos semblait s'en sortir à merveille, quant au massacre de cadavres ambulants. Une vrai tête chaude, sans doute acceptant ce genre de missions pour le simple plaisir de satisfaire ses pulsions. Au moins, contrairement à beaucoup d'autre, on ne peut penser qu'il risque de trahir le groupe pour ses intentions personnelles.
Au pied de l'escalier, le chemin se séparait en trois : deux couloirs latéraux et un frontal. Depuis l'ouverture de gauche, résonnaient le fracas de l'acier et les cris du Rakdos exultant. Juste devant le passage de droite, Marth, Zoltan et Yarkol engageaient le combat contre des zombies arrivant de cette direction.

* Aller, il est temps d'agir. *

Alors que Szerak s'apprêta à se préparer réellement au combat, il remarque que l'hydromana était difficilement accessible en ces lieux. Regrettant de n'avoir pas canaliser un troisième mana bleu et ne voulant pas en invoquer un noir au risque de se faire remarquer par les personnes trop proches de lui, il décida finalement qu'il allait devoir se contenter de ce qu'il avait. Une petite idée lui vint ensuite à l'esprit. Il avait déjà tenté une approche similaire, mais dans d'autres circonstances et pour d'autres raisons. Chacune de ses mains scintillaient de ce bleu étincelant du mana. Il tenait également ses dagues, comme à l'accoutumé. Il fixait intensément son arme dans sa main droite. Il vit l'hydromana sortir lentement de son gant, pénétrer le pommeau qu'il tenait, puis longer la lame sous la forme d'une petite étoile, pour arriver enfin à l'extrémité, qui brillait à présent d'une lumière bleutée. Il s'en servit ensuite pour rouvrir la cicatrice de son œil gauche, tout en imprégnant ses tissus par la magie. Le Dimir gardait les yeux fermés, tout en se concentrant sur son hydromana, comme s'il essayait de modéliser un nouvel œil. Au départ, il sentit comme des picotements agaçants, tel que l'aurait fait un shampoing lorsqu'il descend lentement du cuir chevelu.
Une fois l'opération terminée, il rouvrit lentement son œil intact. Il fut prit par un léger malaise, lorsqu'il remarqua qu'il voyait double. Enfin... pas tout à fait. C'était comme si son oeil mort lui donnait une image filtré par la couleur bleue, sans que sa paupière ne s'ouvre pour autant. Il baissa le regard vers ses mains et remarqua des résultats de l'expérience. Les mouvements qu'apercevait la vue réelle avait du retard sur la vision bleutée. Il observa ensuite les combattants, s'assurant que ce qu'il voyait n'était pas qu'une réaction de ses nerfs. Il remarqua avec satisfaction que son œil mort prévoyait en quelque sorte l'avenir quelques secondes avant la réalité. En temps normal, ce ne serait que d'une vaine inutilité, mais en combat, cela se révélerait plus qu'utile. Ses réflexes pouvaient ainsi être sollicités par cette double vision du monde. Il s'habitua vite à sa nouvelle capacité, mais ne négligea pas l'utilité de ses autres sens. Son ouïe était aux aguets, prête à donner l'information du moindre bruit suspect.
Quant à son deuxième mana, il préférait ne pas s'en servir tout de suite. Szerak avait une posture plutôt défensive, les genoux légèrement fléchis, protégeant son visage de son avant-bras gauche, armé d'une dague, l'autre plus bas était plutôt destiné à une contre-attaque, tandis qu'il se tenait sur ses pointes, prêt à se déplacer pour éviter un coup ou pour en adresser un. Il décida qu'il était temps de changer de façon de se battre. Cette fois-ci, il misait tout sur son agilité. Le lieu était plutôt étroit, ce qui rendait difficile les long déplacements, donnant plus d'importance à l'esquive rapide plutôt qu'à l'élan d'attaque. Quoique, un rapide rebondit sur une paroi pour infliger un coup de pied tout en se retournant était une possibilité envisageable, bien qu'un peu fantaisiste. Son principale objectif était donc d'esquiver rapidement les coups pour attaquer au moment propice là où ça fait mal. Dans ce cas-ci, la tête de ces créatures.

*Aller, mon petit orvèfre ! Prouve que tu vaux bien plus que ce que le monde pense de toi ! *

Sujet: Re: Un cimetière hanté Lun 31 Jan 2011 - 23:48

Anya vit le Rakdos, le Griil puis le Pontife s’engouffrer dans la bouche du tombeau, et elle interrogea du regard la chantresse, mais celle-ci semblait désirer parler au Prince des Esprits. Elle hésita un instant, mais elle capta le regard d’Ivan qui venait de pousser devant lui Marth et Zoltan, qui sembalient assez réticents à vrai dire à l’idée de rentrer à l’intérieur.
Le signe de tête de son mentor était plus éloquent que cent discours, et signifiait plus ou moins « Si tu veux apprendre à vaincre des morts-vivants, ce n’est pas en restant figée à attendre que ça se passe que tu le feras ! ». Aussi après quelques instants d’hésitation, elle s’engagea à son tour dans les marches du tombeau profané sur les talons du guérisseur Harek. Si Silviel la suivait, tant mieux, mais elle en tout cas ne risquerait pas une punition de la part d’Ivan. Son corps se souvenait encore de la seule fois où c’était arrivé, lorsqu’elle avait fait tomber sur le sol un œil de basilic – élément hors de prix – et qu’un rat en avait mangé un morceau… Jamais elle n’avait reçu pire correction, à part la fois où elle s’était fait tabasser à l’école de quartier, juste avant son adoption par Andrei. Ivan semblait passablement énervé, le mettre plus en colère encore eût été de la folie.

Elle se demandait ce qui avait pu déclencher un tel accès d’ire chez son mentor tout en descendant les marches abîmées par… par quoi d’ailleurs ? Elles étaient rayées profondément, comme griffées par une créature surnaturelles, et beaucoup étaient brisées et ébréchées. La progression n’était pas spécialement difficile, car les autres avaient allumé les torches situées de part et d’autre de l’escalier, qui devait faire plus ou moins deux mètres de large, et bien qu’elle fût à moitié humaine, son héritage elfique lui avait néanmoins offert une perception visuelle supérieure à celle d’un humain normal. Mais cela eût été une autre affaire en l’absence totale d’éclairage, comme cela avait été le cas dans la mine et une fois ou deux dans ses errances dans la Citerraine. Même avec ses bons yeux, quand il faisait totalement noir, un elfe n’y voyait strictement rien…

Elle passa à son tour devant les restes désarticulés des victimes d’Ekrasios et ne put réprimer une grimace devant le carnage. De dégoût certes, mais pas de répulsion pour autant – on ne vivait pas longtemps dans la Citerraine chez un nécromancien sans endurcir un peu son estomac ! C’était juste le fait de voir que l’état de ces corps ne méritait plus le moindre intérêt, surtout si même le Pontife et Ivan n’y avaient pas touché… Au passage, Harek, qui la précédait de quelques pas, fit preuve d’un sang-froid surprenant à la vue des morceaux de cadavre.

Des bruits de pas retentirent derrière elle, et elle devina que d’autres membres du groupe descendaient à leur tour. Elle s’arrêta un instant, dans l’espoir que ce soit Silviel, mais lorsque les personnes qui la suivaient apparurent en pleine lumière, elle eut la déception de découvrir les visages du chasseur de primes et de l’orfèvre.

La présence de ce dernier la surprit. Elle aurait pensé que celui-ci ne tiendrait pas plus longtemps que les deux curieux qui avaient visiblement quitté le groupe. Mais il faisait preuve au contraire d’une ténacité surprenante. Un peu comme le marchand Leszek, en fait. Mais pour Leszek, c’était moins surprenant. D’après ce qu’elle avait compris, il avait bourlingué dans toute la ville, et cherchait à tout prix l’aventure, ne reculant pas devant le danger. Il n’avait pas hésité même à s’opposer au Pontife, malgré les risques que ça impliquait. Un peu fou, probablement, et très certainement chanceux. Par contre, ce Syriyo n’avait pas vraiment le genre de l’orfèvre tel qu’elle se l’imaginait. Il était peu bavard et assez renfermé sur lui-même. Il n’avait parlé à presque personne depuis qu’ils étaient rentrés. À vrai dire, il lui faisait un petit peu peur. Puis le voir descendre en compagnie du chasseur de primes froid et calculateur n’était pas vraiment pour la rassurer non plus.

Aussi pressa-t-elle le pas pour rejoindre les autres qui semblaient attendre en bas de l’escalier, où résonnaient les sons d’un combat. Par mesure de précaution, tout en descendant, elle prit soin de canaliser un mana noir. Cela la rassura un peu de savoir ses pouvoirs intacts et prêts à l’emploi.

***Je dois être un peu folle moi aussi,*** pensa-t-elle avec un petit rire intérieur. ***La plupart des gens normalement constitués ont plutôt tendance à fuir lorsqu’ils voient les mains d’un sorcier se nimber de magie noire, alors que moi, ça me rassure…***

Arrivée en bas, elle constata que le passage s’élargissait un peu, jusqu’à permettre le passage de trois personnes de front, et que l’escalier s’interrompait sur une intersection. Les passages à droite et à gauche menaient probablement vers les premières chambres funéraires du tombeau, si elle avait bien lu le plan que les Vosteras avaient fait passer. Ces deux passages, tout comme en face le couloir principal, étaient plongés dans les ténèbres.

Mais ce n’étaient pas vers les couloirs ténébreux que s’était tournée l’attention d’Anya. Car juste sous ses yeux, Yarkol, Zoltan et Marth étaient en train de repousser un groupe de zombies vers le couloir de droite. Trois des morts-vivants gisaient déjà sur le sol, et Ivan préparait déjà un sortilège pour les réanimer sous son contrôle, aussi Anya décida-t-elle de l’imiter en voyant un quatrième mort-vivant mordre la poussière. Dirigeant son mana vers le corps abattu par deux fois, elle prononça les paroles que son mentor lui avait apprises durant les longues années qu’elle avait passé à ses côtés.
Elle regretta un instant le fait que le sortilège d’exhumation des morts qu’elle employait en cet instant ne ramène à la morte-vie qu’une version aussi faible et lente qu’auparavant de la créature, mais il n’y avait pas le temps de préparer le puissant rituel du Vigor Mortis, qui aurait renforcé le cadavre par les pouvoirs de nécrotentacules et de plantes, rendant celui-ci beaucoup plus puissant et solide. Mais ce dont il y avait besoin, ce n’était pas encore de combattants puissants, c’était plutôt de serviteurs sacrifiables pouvant faire office de bouclier le temps de la préparation de sortilèges mortels. Et l’exhumation était idéale pour cela.

Lorsqu’elle eut fini son rituel, le corps réanimé poussa un gémissement et se releva doucement en pleine lumière. Et Anya ne put réprimer un cri de surprise mêlé d’effroi lorsqu’elle le reconnut.

Là, devant eux, se tenait réanimé Lech, une blessure béante à la poitrine encore suintant de pus et de sang. À deux pas de là, les cadavre de Volinev et de deux autres personnes mortes visiblement peu auparavant se relevaient sous le contrôle d’Ivan…

En observant plus attentivement ce qui l'entourait, le Dimir put remarquer que son œil magique réservait encore des surprises. En effet, des inscriptions flottaient sur les visages des aventuriers tout autour de lui. Telle une télépathie, cette nouvelle vision possédait tous les attributs que l'on associe à l'hydromana. C'est d'ailleurs pour cela qu'il préférait le mana bleu au noir. Autant il est mystérieux et emblématique, autant il parvient à percer tous les secrets du monde. Les sorciers pratiquant cette magie sont comme des observateurs invisibles. Ils peuvent tout savoir, et le monde ignore leur existence. Une sorte de Dieu du savoir. Aucun secret n'échappe à ces esprits omniprésents. Szerak savait qu'il était loin d'atteindre ce stade de toute-puissance savante, puisque les inscriptions au dessus du visage de certains des présents étaient brouillés. Il était néanmoins satisfait de sa nouvelle capacité, rendant son œil mort depuis longtemps encore plus performant que l'original. Comme quoi il faut parfois perdre une aptitude, pour réellement progresser.
Après s'être intérieurement vanté de son exploit, le lobotomiste se concentra sur la suite. À sa gauche, le Rakdos faisait un malheur, à en juger par ce qui s'entendait, à sa droite, Yarkol, Zoltan et Marth semblaient également tenir la situation en main, il ne restait plus que le couloir frontal. Alors que le Dimir s'apprêtait à avancer, il sentit sa main gauche trembler furieusement. Comme si elle venait de prendre vie et qu'elle essayait de s'échapper de l'éternelle étreinte qui l'attachait à son propriétaire. Une sueur froide coulait rapidement sur le front de Szerak, lorsqu'il vit la raison de cette agitation. Son hydromana perdait sa couleur bleu vif pour s'assombrir jusqu'à devenir d'un noir ténébreux.

* Non, non, pas de ça ! *

Le Dimir se concentra sur son mana afin d'avorter ce malheur, mais c'était inutile. La transformation était inévitable. Sur cet échec, l'histoire de l'orfèvre qu'il avait bâti s'effondrait de plus en plus. La muraille n'allait pas tarder à montrer le trésor qu'elle dissimulait, l'identité du lobotomiste. Avec lui, une preuve de l'existence de la Dixième Guilde sortirait au grand jour. Son devoir primaire était de défendre le secret. Il se reprit rapidement du choc causé par le brut changement de mana, et construisit de nouvelles remparts, afin de protéger son précieux. Oui, son histoire tenait la route. Les pierres s'imbriquaient parfaitement. Ainsi, malgré le fait que la première ligne venait de tomber, une deuxième était posée. Ce qui rendrait la crédibilité de son histoire encore plus solide. Il ne suffisait au Dimir que d'avoir un ton mélodramatique et le tour était joué.
Sentant ses défenses solides, Szerak décida d'entamer son voyage vers le fond du caveau. Après avoir armé sa dague par le nécromana, il se dirigea vers l'une des parois, afin d'empoigner une torche. En effet, le couloir qu'il avait l'intention de traverser ne laissait échapper la moindre lumière. Avec la discrétion d'un félin et la prudence d'un serpent, il avançait lentement dans le couloir. Il ignorait si quelqu'un l'aurait suivi ou pas, pourtant il avait une démarche décidée, bien que prudente et prête à affronter toutes circonstances. Il fut également soulagé de remarquer qu'un Lech zombifié, ainsi que le nommée Wenvel le suivaient dans sa traversée. Commença ainsi le deuxième niveau de cette aventure qui promettaient d'être tout autant révélatrice que dangereuse.

* Nous soulèverons enfin cette poussière qui dissimule la vérité. Bien qu'une partie devra demeurer encore cachée... *

Silviel esquissa tout d'abord un mouvement pour suivre Anya, qu'elle interrompit aussitôt. Elle aurait aimé ne pas s'en séparer, mais leur amitié devait rester secrète. Elle se fit donc violence en regardant la jeune femme descendre dans l'obscurité froide et sépulcrale ; son visage n'exprimait rien de ses sentiments véritables. Toutefois, son angoisse montait en flèche. Elle était sur le point d'entrer à son tour, faisant fi de toute prudence, lorsque le son de la voix du Prince la fit sursauter.

"Vous vouliez me dire quelque chose, jeune chantresse ?"

Ses inquiétudes lui avaient complètement fait oublier qu'elle se trouvait à son côté et voulait originellement lui poser une question. Elle se tourna vivement vers lui, surprise, ses traits exprimant la confusion la plus totale.

"Euh... C'est à dire que... Je..." Le fait que l'Orzhov, semblant si puissant et haut gradé, l'intimidait ne l'aidait en rien. Elle avait du mal à retrouver ses moyens, et ses joues s'enflammèrent d'une façon charmante, tandis qu'elle évitait le regard bleu glacier, posé sur elle, et qui la troublait assez.

"Je voulais m'excuser pour mon intrusion, tout à l'heure, c'était tout à fait impoli..." Ces mots s'échappèrent de ses lèvres tandis qu'elle tentait toujours de réfléchir. Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit cela, et se maudit de se ridiculiser ainsi. La jeune femme inspira, et se souvint enfin de ce qu'elle souhaitait demander à Lord Darkmore, et reprit la parole d'une voix douce et un peu tremblante.

"Mais je voulais surtout vous demander si mon chant pourrait être utile contre une éventuelle autre banshee, pour contrer son hurlement..." Elle retrouvait un peu d'assurance en parlant. "Si jamais vous n'avez pas d'autres objets comme celui que vous avez toujours à la main, je veux dire..."

Markus Darkmore dédia un sourire qui se voulait rassurant à la chantresse. Il ne voulait surtout pas que celle-ci se sente en infériorité par rapport à lui, malgré la différence flagrante de rang. Il ne se rappelait que trop bien du temps où lui-même s’inclinait devant les huiles parmi la guilde, et n’osait qu’à peine les déranger.

« Jeune chantresse, vous n’avez pas à rougir de votre demande, qui est tout à fait légitime. Je sais que le Chant de l’Harmonie peut guérir beaucoup de choses et en protéger beaucoup d’autres, mais à dire vrai, je ne l’ai jamais vu employé contre des vengeurs. Ce qui ne veut pas dire qu’il serait inefficace. Mais que diriez-vous de le vérifier par vous-même ? Si vous n’êtes pas certaine du résultat, je vous accompagne et peux vous laisser ceci, il suffit de presser le bouton du bas et de le jeter aux pieds du spectre pour le piéger. »

Il resortit le petit objet dans lequel la banshee était enfermée et le tendit à Silviel, mais celle-ci resta pétrifiée et n’osa pas se saisir de celui-ci, pas plus que de répondre à l’invitation du Prince des Esprits à descendre dans le sombre caveau.

« Vous n’avez rien à craindre. Je combats ce genre de spectre depuis des années à présent, et suis apte à vous protéger même si les choses tournent mal. Et cet artefact est une adaptation d’objets inventés il y a des millénaires par les Izzet, et que les Boros appellent des ancreurs. Ils piègent les spectres dans un déchaînement d’énergie électrique. Leur usage dans un milieu fortement électrisé, comme par exemple lors d’un orage, peut causer des dysfonctionnements, ce qui explique pourquoi je viens de vérifier qu’il n’a subi aucun dommage. Libérer plusieurs banshees à la fois au moment le plus critique est un événement assez désagréable que je ne souhaite pas voir arriver. Mais ce ne sera pas le cas, il est toujours en parfait état. Si vous tenez à le savoir, je l’ai vidé et rechargé ce matin, au cas où nous rencontrerions des spectres agressifs, et il peut servir une dizaine à une quinzaine de fois avant d’être rechargé. Et au cas où, j’en ai deux autres, prêts à servir si besoin. »

Markus sourit à nouveau à la chantresse.

« Il n’y a absolument rien à craindre, je vous l’assure. Nos nécromanciens sont déjà rentrés, ainsi que nos valeureux guerriers, et ils sauront vaincre sans faillir tout mort-vivant physique, et bon nombre de spectres aussi. Si vous êtes avec moi, aucune autre menace en ce lieu ne pourra vous atteindre, j’en fais le serment. »

Cela sembla suffire à Silviel, qui avança à son tour à la suite du Sorcier. Asmodée venait de descendre lui aussi, et Leszek, courageux mais pour autant pas fou, les suivit. Seuls restèrent à l’entrée les deux Simic, le mystérieux Hasan, qui n’avait quasiment pas prononcé une seule parole depuis le début et qui restait une énigme aux yeux de Markus, et Aëlys.

Le Prince des Esprits et ses deux compagnons apprécièrent le fait que les autres aient illuminé l’escalier à l’aide des appliques disposées de part et d’autre à intervalles réguliers. Il était ainsi beaucoup plus facile de progresser malgré les marches ébréchées et brisées comme si un objet lourd les avait dévalées. Tous trois restèrent néanmoins muets jusqu’à leur passage à côté des restes monstrueusement mutilés des zombies massacrés par Johann. Markus s’arrêta de longs moments pour les examiner, et les deux autres restèrent auprès de lui, incertains sur ce qu’ils devaient faire.

Soudain, un bruit étrange retentit dans l’escalier, se réverbérant bruyamment comme il se répercutait sur la voûte et les murs dans un puissant écho. Tous trois se figèrent, et Markus se releva brusquement.

« On croirait un sifflement… » souffla Leszek lorsque le son se fut éteint. « Qu’est-ce que ça pourrait bien être ? »

« Aucune idée, » répondit Markus sur le même ton. « En tout cas, ce n’est pas en examinant ces restes décomposés que je vais le savoir ou obtenir des détails sur ce qu’il se passe réellement ici. Toute trace de la magie qui avait animé ces corps a disparu depuis belle lurette, malheureusement. J’ignore si Ivan, Kinay, Anya ou Rahinov ont eu plus de succès que moi, mais ça m’étonnerait fort. Continuons. »

Au même instant, la voix d’Anya s’éleva d’en bas, partiellement assourdie, mais ses paroles n’apportèrent rien de nouveau. Elle ne semblait pas en savoir plus sur l’origine de ce sifflement mystérieux. Ils entendirent ensuite la voix d’Ivan, qui lui commandait d’attendre pendant qu’il allait voir, et Markus approuva. Si quelqu’un était bien à même de tirer cette affaire au clair, c’était bien le nécromancien. Le Prince des Esprits avait entendu parler de cet homme, et il était puissant et respecté parmi les Golgari. Avec Kinay et Rahinov, les autres n’auraient probablement rien à craindre.

Aussi ils poursuivirent leur descente prudente. Alors qu’ils approchaient des derniers degrés, la voix d’Anya, beaucoup plus proche, leur parvint à nouveau :

« Que se passe-t-il ? Il y a un problème en bas ? »

Markus, Silviel et Leszek comprirent à qui elle s’adressait lorsque la voix coléreuse du Boros retentit :

« Ah, toi, ne va pas m’énerver ! »

Le Prince des Esprits soupira et ajouta en aparté à ses compagnons :

« Il ne changera pas, ce Boros… Toujours aussi soupe au lait… » fit-il avec un haussement d’épaules. Il poursuivit, plus pour lui-même :

« Décidément, je préférais largement ce bon vieil Andreios. Lui au moins ne s’énervait pas dès que les choses tournaient mal… »

Anya et Marth apparurent enfin à la vue des trois autres, et ils virent ce dernier s’engouffrer dans un passage sur leur gauche en bas de l’escalier. Un passage identique s’ouvrait sur la droite, alors que le couloir principal, à présent bien éclairé par leurs compagnons, se poursuivait en face.

« Dame Alnyriev, pouvez-vous me dire où sont les autres ? » demanda Markus à la jeune demi-elfe.

Mais avant que celle-ci ne puisse répondre à la question, ils virent soudain les torches s’éteindre les unes après les autres à partir du fond, balayées par un courant d’air glacial et nauséabond. Aussitôt Markus fut sur le qui-vive, et ses mains s’illuminèrent alors qu’un mana blanc s’y matérialisait, tout comme entre celles de Silviel.

Les lueurs tremblotantes furent tout juste suffisantes aux yeux elfiques d’Anya pour qu’elle aperçoive les herses qui s’abattaient en travers de chacune des ouvertures du couloir principal, et elle cria un avertissement, juste à temps pour que Leszek, qui était encore quelques degrés au-dessus des autres, se rejette en arrière pour éviter d’être écrasé, mais par son mouvement il se retrouva séparé du reste du groupe.

« Ah, je me doutais bien qu’on devrait faire face à quelque chose dans ce genre… Cela aurait été trop facile, sinon… » fit Markus au moment où Marth, qui avait manqué lui aussi de se faire écraser par la grille qui était tombée pour barrer l’accès à la première salle de gauche, commençait à se répandre en injures toutes plus grossières les unes que les autres, voyant qu’il n’y avait aucun système d’ouverture visible à proximité.

Les renforts, arrivé dans son dos, font jaillir un crie de joie barbare au jeune Gruul, dont l’écho raisonne dans tout le caveau. Le massacre commence !

De la chair. Des os et des membres agités par magie. Sans pouvoir s’expliqué pourquoi, le fait de combattre des êtres pas tout à fait vivant libérait le semi-Elf d’une certaine réserve, ainsi il n’avait pas à appliqué le moindre honneur ou égard face à l’adversaire. De sa main droite, il entaillait les membres des abominations mort-vivante qui l’attaquait, tout en esquivant. De sa main gauche, dés qu’il avait une ouverture, il assenait un coup de torche, tantôt dans les côtes, tantôt en pleine tête.
D’un coup de pied violent, il explosa la jambe d’un ennemi. Ainsi déséquilibré, il lui enfonça sa torche dans la gorge. Lorsque la créature leva la main pour se débattre, il trancha son membre d’un coup de dague. Elle poussa un effroyable râle de souffrance-alors ils pouvaient souffrir ?-avant de s’effondré, tordue, disloquée, imprimant une position improbable que seul la mort (assénée violemment) pouvait faire prendre à un être. Tout était fluide, la flamme dansant au bout de son bras gauche était comme l’extension de son âme, le marteau battant la mort, le coup de tambour donnant le rythme du carnage.

Un peu essoufflé, il recula, laissant le Boros et Zoltan se débrouiller seuls quelques instants. Dans son euphorie du combat, il n’avait pas remarqué qu’il faisait bien plus sombre. En effet, les zombies perdaient du terrain, et le petit groupe s’enfonçait dans le couloir sans s’en rendre compte. Il alluma donc les torches qui parsemaient les murs avec la sienne. Quatre corps étaient dispersé ça et là dans le couloir, un bras avait été projeté à quelques mètres du corps auquel il appartenait et restait là, comme une injure au cadavre. Il asséna un violent coup de pied dans la mâchoire du zombi qu’il avait abattu auparavant et ramassa une dent qui avait volé en éclat un peu plus loin. Un nouveau trophée. Elle ne tarderait pas à garnir sa ceinture, mais il l’attachera plus tard, lorsqu’il sera au calme. L’heure est au combat pour l’instant.

Les cadavres derrière lui se relèvent. Ils ont un « Marche-mort » de leur coté. Le jeune Gruul sourit. Il n’avait encore jamais vu un nécromancien en action. Trois allier supplémentaire, des ennemis tombé, devenu esclave d’Ivan…C’est un peu comme lorsque l’on soumet un autre Clan au siens, en fin de compte. Sans se préoccupé d’avantage de ces marionnettes pour Golgari, Yarkol revint à la charge, prêtant main forte à Marth qui semblait s’épuisé rapidement. Cependant, l’un des retardataires tomba durant ce nouvel assaut, et tout le petit groupe dévala les marches. Yarkol n’hésita pas un seul instant et descendit l’escalier pour profiter de cette chute, tout en allumant les torches pour ne pas être plongé dans le noir. L’ennemi, en bas, tend de stupide bout de bois. De la chair mal armée. Des jouets. De putrides lambeaux habillaient ces sinistres marionnettes. Ils sont déjà morts, ce ne sont que des pantins…Tuer ! Massacrer ! Trancher ! Bruler ! Voila tout ce qui venait en tête du semi Elf quand il voyait ces créatures. Danser sur un rythme encore plus soutenu, jouer une valse avec les morts, occire la chair déjà décomposé!

Sautant littéralement sur le tas ennemi, Yarkol laisse libre cour à son instinct. Une véritable furie. Les renforts du nécromancien sont fort utile, ils occupent les abominations tandis que le jeune semi-Elf les décapite. Zoltan se chargea d’un fourbe qui tentait de profité d’un moment d’inattention. Il faudra lui rendre la pareille, plus tard. Utilisant sa torche comme massue, le Gruul s’assura que les ennemis tombé ne se relèveraient plus de si tôt.
Cinq corps, maintenant inerte, gisaient sur le sol poussiéreux. Ils joueraient encore, ils danseront de nouveau avec le Gruul, de son coté cette fois ci. En effet, il eut à peine le temps de les inspecté (non, rien à volé sur ces dépouilles, vêtues de lambeaux et armée de vulgaires bouts de bois) qu’Ivan débutait déjà un rituel sombre et complexe pour réanimé les corps gisant. Ils ne resteraient pas inertes si longtemps, en fin de compte.
C’est en regardant le ‘marche-mort’ dans les yeux qu’il comprit cet ambiance pesante qui régnait, et le peu de vigueur dont faisait preuve ses deux allier au combat. Ivan les forçaient à rester sage et ordonné. Ces deux demi-portions guettaient la moindre occasion pour s’éclipsé ! Voilà ce qu’ils avaient à regarder sans cesse derrière eux. Il poussa un long soupire puis se retourna.

Du haut de son mètre soixante, Yarkol se tenait droit, dos au nécromancien, inspectant la pièce. C’était un caveau tout en longueur. A vu de nez, environ dix mètres sur six. Fait de solides pierres blanches, une frise en stuc en fait le tour complet, et quatre torche de chaque coté sont situé à la hauteur de ladite frise.
En face de chaque torche, une tombe, recouverte d’un gisant imposant et abîmé. Une des tombes, à gauche, est soutenue par de longues barres de métal. Elle devait vraiment tomber en ruine. Ce caveau était donc si vieux ?

Zoltan inspectait les tombes, depuis l’allée centrale (entre les deux rangées) et Marth allumait les huit torches avec celle qu’il venait de prendre dans l’escalier, préalablement allumé par Yarkol. Avant qu’il ne la remette à sa place, le Gruul l’interpela, faisant un signe de la main pour qu’il lui envoi la torche. Il la lança sans égard, presque avec mépris. Le semi-Elf la rattrapa avec adresse et l’éteignit avant de l’enfoncé dans une sangle, situé dans son dos. Il gardait sa propre torche allumé dans la main gauche, prête à servir.

Lorsqu’il se retourna, Yarkol put voir la phase finale du rituel d’Ivan. Après un léger tremblement du sol, deux dalles s’écartèrent, poussées par d’étranges lianes animées par magie. Elles enveloppèrent les cinq zombies abattues, puis ils se relevèrent, vivifié d’une force nouvelle. Ces zombies-plantes semblent bien plus résistant que leur version primaire. Cependant, à peine ces cadavres recyclés s’étaient-ils relever qu’une sorte de sifflement assourdissant retentit, provenant du haut des marches. Instinctivement, Ivan appela, pour savoir ce qu’il ce passait. La voix clair mais étouffée d’une femme lui répondit « Je ne sais pas. Ici, en tout cas, rien à signaler » Le Gruul fit la moue. Quelques secondes plus tard, la même voix ajouta « Ça vient de plus loin dans le caveau.»
Yarkol, prompt à répondre, s’avança légèrement, posant son pied sur la première marche pour faire comprendre au nécromancien qu’il était prêt à réagir au moindre de ses ordres. D’un signe de la main, Ivan fit comprendre au petit groupe qu’ils devaient tous rester ici tandis qu’il allait aux nouvelles. Les pas lents et assuré du ‘Marche mort’ faisaient la pair avec les trois zombies-plante qui l’escortait. Le semi Elf se retrouvait donc avec ce crétin de Boros, Zoltan et deux zombies plantes venu grossir leur petite garde de trois zombies classique. D’ailleurs ces deux zombies plantes ne restèrent pas inactifs. Ils s’emparèrent des barres de métal protégeant la tombe abîmé pour s’en faire des lances.

Zoltan se rongeait les ongles, et Yarkol s’amusait à passer sa main a travers la flamme de sa torche, très rapidement. Lasser d’attendre, Marth déclara d’un ton hautain et gras « Bon, je ne vais pas me laisser dicter ma conduite par un Golgari pouilleux ! Je remonte. » Yarkol lui dit d'un ton presque désintéressé qu'il devrait prendre les ordres du Golgari comme des conseils, même s’il finalement, il n’avait que faire du sort de ce petit prétentieux. L’interessé haussa les épaules –comme s’y attendait le Gruul- et remonta les marches en criant aux zombies qu’il leur ferait subir le même sort que tout à l’heure avec grand plaisir, mais qu’il avait mieux à faire pour l’instant. Les deux zombies plantes haussèrent les épaules, faisant craquer leurs os, ce qui fit sourire le jeune semi Elf. Les trois zombies classiques restèrent quand à eux indifférent à la remarque. La même voix féminine que tout à l’heure retentit alors: « Que se passe-t-il ? Il y a un problème en bas ? », Elle eut pour toute réponse un « Toi, ne va pas m'énerver » du Boros.

Le Gruul ricana, s’imaginant déjà Marth tombé dans un piège, ou dévoré par une escouade de zombie. Au même moment, un grincement retentit, suivit d’un claquement ferme et métallique. Une porte qui se ferme ? Une herse qui tombe ? Rien en bas ne pouvait confirmer l’origine de ce bruit. Mais personne n’eut le temps de se posé véritablement la question. Un souffle de mort glacé suinta dans tout le tombeau, rependant l’effroi et le malaise. Un souffle contenant cette subtile sensation de picotement, de fraicheur désagréable et d’ondulation cotonneuse que seule la mort peut transmettre. Sans pouvoir dire pourquoi, tout les sens du jeune Gruul s’agitèrent, présentant un danger imminent. D’instinct, il se retourna. Dans son dos, les trois zombies classiques avaient brandis leurs armes contres Zoltan et lui-même. Après un examen plus approfondis des marionnettes zombie, il put constater que leurs yeux s’étaient ‘illuminée’ d’un noir intense et profond. De toutes évidences, ils n’étaient plus sous le contrôle d’Ivan. Par chance, les deux zombies plantes étaient restés fidèle au marche mort et semblaient vouloir protéger le semi-Elf et son allié. Dans la pénombre (quelques torches s’étaient éteintes, suite au souffle) le Gruul tendit son arme, brandissant toujours sa torche (encore flamboyante) vers les zombies. Il recula un peu, montant une marche, sans pour autant se retourné, toujours face à son ennemie. Zoltan le suivit, et les deux zombies plantes pointaient leurs lances improvisées vers la nouvelle menace. Le Gruul fit signe à son allier de prendre une torche pour mettre fin de manière définitive à la non-vie de ces zombies traitres. Cependant, à peine Zoltan eut-il posé la main sur une torche (il dut monter quelques marches de plus, les autres avaient été soufflée) qu’un bruit sourd bourdonna plus profond dans la salle. Ils échangèrent un regard inquiet. Les gisants étaient poussés depuis l’intérieur…
Décidé à ne pas servir de croquette pour zombie affamé, Yarkol sauta directement sur les trois zombies. Les deux zombies-plantes les avaient maintenu un peu à distance, étant équipé de lance avec une porté bien plus grande que les misérables bout de bois des zombies de bases. Celui qui, de son vivant, portait le nom de Volinev, était encore armé d’une épée. Epaulé par les deux zombies plantes, le semi-Elf enfonça sa torche dans la gorge du Volinev-zombie puis lui donna un coup de botte pour le faire reculé. Il enchaina sur le zombie d’à coté, lui lacérant le dos avec sa dague (ce zombie combattait l’un des zombies plante, il était donc facile de l’attaquer par derrière) Lorsqu’il se retourna- se faisant du même geste empalé par la lance de son précédent adversaire, auquel il tournait le dos- le demi-Elf le décapita d’un coup de torche asséné comme un coup de massue. Du même geste, il se retourna, assénant un nouveau coup de torche au Volinev-zombie, et lui déchira le corps de la hanche à la poitrine d’un coup de dague. Pendant ce temps, Zoltan avait eu le loisir d’exterminé l’autre zombie classique. Mais leur besogne ne faisait que commencer, car à peine le crane du dernier ennemi eut-il touche le sol que les gisant tombèrent lourdement les dalles. Huit nouveaux ennemis, et pas des moindres étant donner la force qu’il fallait pour soulevé de telles plaques, sortaient de leurs sépultures.

« On remonte ! » Cria Yarkol. Il avait fait trop d’effort pour venir à bout de ces deux ennemis en même temps, il devait reprendre son souffle. Il doutait pouvoir tenir dans cet état à quatre contre huit, mieux valait remonter, ne serais-ce que pour avoir l’avantage de la hauteur. Une fois en haut des marches, il posa sa main contre le mur et repris son souffle. Les zombies-plante l’avaient suivi, et Zoltan se tenait juste à coté de lui. Il rangea sa dague et saisit la deuxième torche qu’il avait dans son dos. Il l’alluma à l’aide de la première et lança à son co-équipier « Essai de retrouvé Ivan, ou même ce crétin de Marth. Je vais tenter de les retenir un peu. Dès qu’un des zombies plante rend l’âme, je vous les ramène. Si tu ne trouve pas de renfort, essai de trouver quelque chose qui brule, comme de l’essence ou de l’alcool. Sinon, fuis. Je sais que les hommes de ton espèce ne connaissent pas le paradis des Nôtres » (Il faisait référence au champ de bataille, son clan lui aillant appris que le plus grand des honneurs était de mourir au combat, et que le paradis était de recommencer son ultime bataille jusqu’à la fin).
Une torche dans chaque main, le visage déformé par un rictus mauvais, les yeux écarquillé, avide de sang et de combat, le semi-Elf s’apprêtait à combattre. Il hurla « Rauck-Chauuuuuuuuv !! » avant de redescendre les marches, précédé des deux zombies plantes qui avaient bien compris que leur place était au combat et non à la fuite.

En bas, l’ennemi n’était pas encore prêt. Yarkol ordonna aux zombies plantes de récupéré toutes les torches de la salle, ce qu’ils firent le plus rapidement possible. Le semi-Elf les regroupa au pied des marches et fit signe aux acolytes de remonté. Il embrasa le tout, tandis que Zoltan le rejoignait avec quelques torches prisent plus haut « Nous sommes enfermé, il va falloir se débrouillé seul ici. »
Yarkol acquiesça, toujours avec ses deux torches au bout des bras. Une barrière de feu les séparait de l’ennemi, pour l’instant. Il avait un plan, et il espérait que les zombies allaient s’approché un peu.

* C'est la qu'une certaine soif de sang me remonte du plus profond de mes entrailles *

Rahinov prit quelques microsecondes pour se mettre dans un état de semi conscience, afin de percevoir au plus haut degré de précision les mouvements de ses ennemis. Il s'avança fièrement, alors qu'un véritable champ de bataille se tenait devant lui. Il engagea le combat avec un zombie qui manifestement, n'avait pas envie de mourir une deuxième fois. Rahinov sortit les deux dagues qui ornaient son ceinturon, et se mit en garde. Les mouvements du zombie étaient imprécis et irréguliers, ce qui déstabilisait le pontife, mais, après avoir essuyé deux coups de bâton mineurs, provoquant au pire un léger hématome, l'Orzhov comprit qu'il n'avait pas grand chose à faire ici. Il s'occupa du compte du zombie en lui tranchant littéralement la tête. Mais alors que ce dernier tomba à même le sol, un petit duo de ses amis s'approchait de Rahinov. Mais un grand coup de hache les calma, venu d'un membre assez coriace du groupe. Les deux zombies s'effondrèrent au sol, laissant à l'Orzhov une vision plus dégagée des choses.

" Je vous laisse vous charger des autres, je continue le chemin " adressa t'il aux autres gens, de manière assez vague, d'ailleurs.

Il descendit d'un étage. Syriyo, accompagné d'un certain Lech zombifié étaient devant lui, alors que Kinay se trouvait plus à son niveau. " J'ai un mauvais pressentiment " fit Rahinov. Kinay approuva, et les deux amis se retrouvèrent dans une salle qui commençait à être légèrement éclairée grâce au manœuvre de l'orfèvre, aidé du zombie.

" Je n'aime pas beaucoup cette salle, même si je ne ressens pas une atmosphère plus malfaisante qu'au début. " Kinay fit un signe de tête en guise d'approbation, alors qu'il examinait une tombe. Un semblait passionné par un pavé de pierre, qui représente tout ce qui reste de la personne qui habitait autrefois le corps qui désormais fait partie intégrante du sol. " Les coins sont ébréchés, mais je doute que le temps soit le seul ouvrier de cela. Les pierres tombales semblent trop récentes pour cela, j'en ai peur. " Fit le nécromancien, alors qu'une multitude d'hypothèse naviguaient dans l'esprit du pontife. La proposition la plus plausible était celle-ci: on avait amené ces tombes dans le caveau, et les coins sont ébréchés car ils ont raclé sur les parois de l'entrée, ce qui expliquerait pourquoi les murs étaient eux-aussi abîmés. Mais l'heure n'était pas au hypothèse, plus au constatations. Le cri d'épouvante, semblant ressembler à une mise en garde se suivit presque instantanément d'un grincement aigu, puis d'un bruit sourd faisant penser à une sorte d'écrasement brutal sur le sol rocheux. De toute évidence, ils étaient enfermés. Dans la seconde qui suivit cet emprisonnement, un courant d'air glacial, et inopiné s'installa dans la pièce, éteignant par la même occasion toute les torches.

Une puissante magie malfaisante se faisait sentir, et Rahinov canalisa un mana supplémentaire. Il savait bien que s'il en canalisais un de plus, ses mouvements seraient assez entravés, suffisamment pour y laisser la vie au cours d'un affrontement.

Mais cet afflux de magie noire a fait que le zombie Lech, sans que personne ne s'en aperçoive, s'était approché de Wenvel - Tiens, Rahinov ne l'avait pas vu non plus - et lui assenna un puissant coup dans le dos.

" Putain de bordel ! " s'écria Rahinov un peu grossièrement. " C'est quoi son problème à lui ?! " Mais Rahinov n'était pas stupide, et se doutait bien qu'il avait changé de contrôleur. Lech n'était plus dans le camp des alliés, il fallait se rendre à l'évidence. Syriyo s'élança bravement sur le zombie, et, après avoir tenté de l'entraver, ils chutèrent, le zombie et lui, en bas de l'escalier. Wenvel gisait lui aussi en contrebas des marches, et le pontife pu voir à quel point l'orfèvre avait fait preuve de rapidité. L'homme mourant avait été pansé rudimentairement, mais suffisamment pour rallonger sa vie.

Mais l'effroit n'aurait pas été à son comble si les nombreuses tombes ne s'était pas révélées comme étant des abris à zombies. En effet, bon nombre de non-vivant étaient debout, bien équipés pour tuer. Le pontife avait toujours une rage certaine. Il n'aimait pas les Zombies, de nature, mais alors quand cette gangrène est contre vous, c'est autre chose.

" Un grand nombre d'ennemis, de puissance assez peu élevée ? Laissez-moi agir, c'est mon domaine. "

Rahinov commença à concentrer deux manas noirs, et deux blancs afin de créer une petite boule de couleur sombre, terne, mais à la fois lumineuse et de couleur crème. Kinay, au sol qui tremblait, et à son ami qui se concentrait, devina le sort qu'il préparait. La Colère de Dieu, nommé ainsi par les magicien pratiquant le mana blanc, car elle détruisait tous les êtres faibles de l'espace environnant. Un sort extrêmement puissant, bien que ne faisant pas la différence entre alliés et ennemis. Qu'à cela ne tienne, il est commun de savoir que ce sort consiste en une boule d'énergie blanche pure, qui désintègre les êtres faibles, purement et simplement. Néanmoins, Kinay ne reconnaissait pas la boule d'énergie blanche censée désintégrer, et vit plutôt une immense sphère noire, semblant aspirer toute la conscience et la matière des ennemis. Ils n'étaient pas désintégrés, juste que leur corps se désagrégeait tandis que le sort prenait fin.

" Voici ma colère. Non celle de Dieu, je ne le suis pas, mais bien celle de Rahinov. Appelons-la ... Damnation ... " Fit le pontife, alors que sa voix était presque spectrale. Le calme revint, et la salle était dégagée de nuisance possible, alors que l'Orzhov soupira un bon coup, avant de reprendre une gorgée d'eau de sa gourde.

Malheureusement, il n'était pas au bout de ses peines. Si la damnation était nécessaire pour survivre, car tant d'ennemi n'aurait pas offert un salut pour les aventuriers, le sort, mêlé à la malfaisance environnante, avait dégénéré de manière extraordinaire. La damnation devenait plus l'équivalent d'un baril de nitroglycérine plein de mana. La bombe explosa alors que Rahinov, reprenant son souffle, se prit une déflagration de mana, alors qu'il était concentré sur ses manas. Il ne put éviter la majeure partie des dommages, et se retrouva propulsé contre un mur, inconscient après un choc à la tête assez violent. Il se pouvait même que bras soit fracturé, à en juger par l'inclinaison plutôt mauvaise de son bras.

[Hrp : j'ai pris la liberté de faire une damnation-like au lieu d'une WoG, c'est un peu pour montrer que Rahi custom ses sorts, même si son effet ne change en rien.]

Tenant fermement sa torche dans la main droite, le Dimir s'avançait prudemment dans le couloir entre la première et la deuxième intersection. Le calme et le silence profond, où Wenvel, Lech zombie, Kinay, Rahinov et lui-même étaient plongés, rendait la situation tendue et intrigante, au point d'en angoisser. On n'entendait que les traces sonores du combat de leurs coéquipiers à l'intersection précédente. À tout moment, un adversaire pouvait sortir de l'ombre et s'en prendre au groupe d'aventurier. L'idée que les lieux habitent un nécromancien de haut niveau était la cerise sur le gâteau. Arrivés enfin à leur destination, plus un bruit ne se faisait entendre. Étaient-ils trop éloignés pour percevoir les bruits des combats menés par leur guerriers, ou celui-ci était.il finit, ils n'en savaient rien. Un doute infime qui importait peu, face à la tension extrême que le groupe devait supporter. Le silence était maître, dans cette intersection muette comme une tombe (HJ : petit hommage à LD ^^). Ils étaient arrivés au moment que Szerak détestait le plus, prendre une décision. Le hasard déciderait de leur avenir. Le lobotomiste décida subjectivement de prendre le couloir de gauche, qui s'avançait encore de quelques mètres, avant de céder la place à un escalier descendant.

* Voyons si je suis capable de réveiller les morts, moi aussi... *

Avant d'emprunter les marches menant à l'inconnu, Le Dimir prit une longue inspiration, replia sur eux-mêmes les côtés de sa langue, en mordit légèrement le bout et poussa un perçant sifflement. S'ensuivit un écho infernal à torturer les oreilles sensibles. Ce fut la seule réponse qu'il reçut. Sentant la tension monter, Szerak préféra laisser l'honneur à leur zombie de descendre en avant vers la prochaine salle. La torche du Dimir éclairant l'escalier, seuls le bruit de leur pas donnaient de la vie à cette situation macabre et angoissante. Une fois arrivés, il remarqua quelques torches accrochés aux parois. À l'aide de Wenvel, il éclaira la salle.

* Mais... c'est quoi ce bruit ? *

Avant qu'ils ne commencèrent leur manœuvre d'éclairage, Szerak perçut un son étrange. Similaire à des goutes d'eau tombant au sol. Qu'était-ce donc ? Un homme fraichement tué ? Après tout, la présence de Lech dans le caveau était pour le moins inconnu... Quelqu'un aurait-il subit le même sort ? Ou peut-être est-ce un soldat zombi dont la lame était souillé de sang ? Les questions étaient infinies, tandis que les réponses approchaient le néant. Allumant prudemment les torches, Szerak sentait le bruit devenir de plus en plus intense. Il s'approchait de sa source, lentement. Il n'allait pas tarder à avoir sa réponse. Il voyait dans son esprit la flaque de liquide et les goutes qui y tombaient régulièrement. Oui, il approchait. Chaque torche allumée pouvaient être celle qui lui donnerait enfin une réponse.

* Ca y est ! *

Il aperçut au sol la flaque, voyait une goute qui y tomba, leva le regard et aperçut... Une faille dans le mur, laissant passé de l'eau due à la tempête qui se déchainait à l'extérieur.

* Oui... ça y est... *

Wenvel alluma la dernière torche. La salle était éclairée, laissant voir les tombeaux, dont les coins étaient abîmés. Les observations de Rahinov et de Kinay augmentèrent la tension, qui aurait difficilement put encore augmenté, surtout après cette fausse alerte. La salle était plongée dans le même silence habituel.

« Je vais voir ce qu'il y a dans la salle d'en face. Tout semble... mort, ici. »

Son affirmation était une question indirecte. Par cette phrase il demandait si quelqu'un voulait le suivre. Il monta la première marche et vit que Lech était derrière lui, suivit par Wenvel. Ils ne firent pas long, avant qu'un bruit métallique, similaire à une grille qui tombe se fit entendre. La conséquence était évidente, ils étaient enfermés dans cette salle. Szerak fit immédiatement demi-tour, imité par les personnes qui le suivaient. Alors qu'ils descendirent les escaliers, le Dimir remarqua que le zombie s'apprêtait à attaquer Wenvel. Il lui tenta de l'en empêcher, mais il était trop tard. Les trois hommes tombèrent au pied de l'escalier, le chasseur de primes blessé ne bougeait plus. S'en suivit le cri d'une femme, puis un souffle glacial, qui dissipa l'œil magique du lobotomiste. Il ne lui restait à présent que son mana noir. Les tombeaux s'ouvrirent, laissant sortir une armée de soldats zombies. La situation devint critique : les voilà face à de nouveau morts-vivants en plus d'un allier passé de l'autre côté. Alors que Kinay préparait un rituel, Lech, qui se leva d'un bond, semblait vouloir s'en prendre au Golgari. Rapidement, Szerak se lança sur le traître, brandissant sa dague et lui portant un coup au niveau de sa nuque. Le mort-vivant tomba au sol, la moelle épinière touchée, telle une marionnette à qui on coupe les fils. Il se pressa ensuite d'aller soigner Wenvel, estimant qu'un nouvel allier passant du côté adverse ne serait pas très utile. Il l'avait pansé au mieux, tandis que Rahinov lança son sort, qui eut pour effet d'évanouir le Dimir, malgré qu'il tenta de l'éviter au mieux.

Szerak reprit rapidement connaissance, regardant autour de lui les dégâts causés par l'attaque de l'Orzhov. Son sort sembla s'être mêlé à la magie noire environnante, créant une sorte de bombe de mana. Les aventuriers furent projetés contre les murs, tandis que le caveau fut secoué comme par un tremblement de terre. Tandis que Kinay semblait aller bien, Rahinov dut recevoir un coup à la tête, tandis que l'état du chasseur de primes ne fit qu'empirer. Sans plus attendre, Szerak déchira un morceau de son pantalon bouffant, qu'il défit de telle sorte à faire une sorte de corde. Il enroula ainsi Wenvel de telle sorte à ce qu'il soit immobilisé en cas de mauvaise surprise. Il s'approcha ensuite de Rahinov, afin de contrôler son état. Il préféra ne pas sortir tout de suite de la salle. Soigner le pontife était leur priorité, et Wenvel devait être apporté à Harek, afin que celui-ci le soigne. Szerak se tourna vers Kinay.

« Qu'est-ce qu'on fait ? Si nous montons, nous risquons de rencontrer d'autres ennemies. À en juger par le cri qu'on a entendu, le groupe à l'entrée à dû affronter le même soucis que nous. Et il nous faut d'urgence un soigneur avant que le chasseur de primes ne devienne l'un des leur... »

Anya poussa un soupir. Décidément, les choses n’allaient jamais comme elles le devraient.

Au départ, elle avait cru que cette affaire ne serait qu’une manœuvre de routine, une simple purification de cimetière de quelques réanimés incontrôlés, comme il arrivait trop souvent dans les quartiers de la Citerraine. Une promenade de santé, qui lui permettrait de s’entraîner sur le terrain à mieux manipuler sa magie de réanimation.

Au pire, cela consisterait en confondre un nécromancien à moitié dérangé croyant pouvoir utiliser ses pouvoirs afin de se créer une armée de morts-vivants pour s’emparer du pouvoir dans une région de Ravnica – ces fous n’avaient bien évidemment aucune chance, tout comme cela avait été prouvé des centaines de fois dans l’histoire de la cité. Aucun mortel n’avait le pouvoir d’affronter seul la puissance de toutes les guildes, y compris la sienne. Même les tentatives de changement de maître de guilde, comme la prise de pouvoir par les Gorgones, étaient excessivement rares, tant le risque que la guilde affaiblie se retrouve dévorée par les huit autres !

Mais même ce genre d’adversaire n’avait que peu de chances de réussir son coup contre Ivan. Nombre de légendes couraient sur les adversaires que le mage avait affrontés, mais toutes se terminaient de la même manière : mal pour l’imprudent qui osait désobéir aux Gorgones ! Un seul d’entre eux avait réussi jusque là à échapper à la poigne d’acier d’Ivan, et celui-là n’était autre que le descendant de Svogthir, le Dieu Zombie en personne. Et même si le Nécromant pouvait constituer une menace, rares étaient ceux qui osaient l’approcher, tant était forte la crainte de représailles de la part de la quasi-totalité du reste de la guilde Golgari, sans même parler des autres guildes.

Et Anya en était certaine, ce n’était pas ce genre d’ennemi qui était à l’origine des troubles dans ce cimetière paisible d’un quartier neutre. Bien que le Nécromant eût totalement disparu depuis l’attaque avortée des guildes dans le marécage où il avait autrefois élu domicile – et d’ailleurs où elle avait frôlé la mort, car c’était en ce lieu aussi que le Comte Enlik avait emmené son expédition pour réhabiliter la mine.
Certaine – mais seulement avant qu’elle n’entre en contact direct avec ces pouvoirs. Car seule une personne totalement insensée ou tellement puissante qu’elle n’en eût cure d’une attaque des guildes pouvait agir aussi ostensiblement, en profanant un cimetière dans un quartier calme des faubourgs de la Cité.

Aussi Anya était-elle venue en toute confiance, certaine qu’il ne s’agissait que de la première hypothèse. Des mages maléfiques aussi puissants que le grand Svogthir ou le légendaire Szadek, dont l’existence n’avait jamais été réellement prouvée, mais qui était très certainement ce puissant nécromancien qui s’était attaqué au Pacte lors de ses débuts, ça n’existait plus depuis bien des siècles. Nul mage sain d’esprit n’aurait été arrogant au point de montrer ses pouvoirs juste sous le nez des dirigeants de la Cité – enfin, si, un Izzet en aurait été capable, mais d’une part les Izzet étaient tous plus ou moins dérangés, d’autre part, la réanimation n’était vraiment pas la spécialité des Izzet.
Un mage-scarificateur Rakdos, peut-être, pour s’amuser. Là, c’était plus plausible. Ces gens étaient complètement tarés, à vrai dire. Ils ne vivaient que pour s’amuser, mais leurs amusements n’étaient pas au goût de tous les habitants de la cité, surtout des Boros. Mais quelque chose clochait là aussi. Les réanimés Rakdos étaient toujours couverts de cicatrices et recousus généralement aux endroits les plus improbables et les plus douloureux. Là, les blessures étaient presque propres, et les réanimés n’avaient guère l’air de souffrir – du moins jusqu’à ce qu’ils se fassent hacher par Marth et les autres.

Bref l’énigme restait toute entière…

Quoi qu’il en soit, Anya commençait à avoir un peu peur. Et si tous avaient sous-estimé la menace ? Cela paraissait simple jusque là. Des zombies qu’il avait été aisé de réduire à l’impuissance et de contrôler en retour, mal équipés et maladroits au combat. Une banshee, qui avait été réduite au silence par le Prince des Esprits sans même qu’il ne s’en émeuve. Rien que du très facile pour le groupe qui s’était constitué. Jusque là, même elle aurait su faire face à quasiment tous les adversaires qui s’étaient présentés jusqu’alors – seule la banshee lui aurait posé problème.

À vrai dire, elle s’ennuyait tout autant. Ivan lui avait ordonné d’attendre pour transmettre des messages pendant qu’il partait par le passage de droite, et sitôt arrivés, Syriyo, Wenvel et Kinay s’étaient avancés en compagnie du Pontife et du Lech qu’elle venait de réanimer – quelle surprise cela avait-il été de le retrouver se battant aux côtés de l’ennemi, quelques minutes à peine après son décès – la laissant seule avec le guérisseur, qui avait compris qu’il valait mieux rester en un endroit d’où il pourrait porter secours à tous les autres.

Le silence s’était fait dans le passage de gauche, et Anya se demanda ce que faisait Johann. Au vu du massacre que ça avait été dans le premier escalier, il ne faisait nul doute que le combattant eût triomphé. Quel massacre cela avait été ! Anya en avait eu le cœur retourné, et pourtant elle avait vu bien souvent des horreurs dans le sanctuaire d’Ivan. Mais voir tous ces bons cadavres réduits à ces fragments à peine reconnaissables, cela avait un petit quelque chose d’inhumain.
De semblables pensées semblaient traverser le guérisseur, car il fixait avec un dégoût prononcé sur son visage l’ouverture menant à la première salle de gauche.
Les sons du combat s’éteignirent à leur tour dans l’escalier de droite, et elle entendit les voix d’Ivan et de Yarkol s’élever. Ils avaient très certainement abattu leurs derniers ennemis, et devaient être en train d’explorer la salle d’en bas. Les zombies qu’ils venaient de combattre étaient environ une dizaine – les lieux étaient sombres, malgré sa vue perçante d’elfe, Anya n’était pas tout à fait sûre du nombre – mais cela semblait bien coller, en comptant Lech et Volinev, avec les huit tombes du plan.
Elle imagina aisément ce qu’il se passait à présent. Ivan devait être en train de préparer son rituel du Vigor Mortis, bien supérieur à la simple exhumation des morts vivants qu’Anya et lui avaient pratiquée sur les quatre premières victimes, pendant que les autres illuminaient la salle et que les trois zombies montaient la garde.

Harek semblait oppressé par le silence qui s’était fait et par la pénombre du caveau, et ne lâchait pas des yeux les ouvertures les plus proches de lui alors qu’il faisait les cent pas entre l’intersection suivante, par laquelle étaient descendus Kinay et ses compagnons, et l’endroit où Anya se trouvait. Aussi, en attendant que les derniers retardataires descendent – elle eut une pensée pour Silviel et espéra que son amie avait pu parler au Prince des Esprits – ou le retour de son mentor, elle observa son environnement plus en détail.

Le plan qui leur avait été donné semblait comporter quelques erreurs. Outre le fait que l’échelle n’était pas tout à fait respectée – les couloirs étaient beaucoup plus longs que ce qui était représenté – les escaliers n’étaient pas indiqués. Mais l’on retrouvait néanmoins la disposition générale en un couloir principal d’environ deux à trois mètres de large d’où s’échappaient de part et d’autre des passages secondaires plus étroits, permettant le passage de deux personnes de front. Chacune de ces entrées était marquée par une arche de pierre blanche veinée de noir, alors que les couloirs en eux-mêmes étaient revêtus d’un pavage d’une pierre grise relativement sombre. Les deux premiers passages secondaires naissaient juste au pied de l’escalier menant à la sortie. Chacun d’entre eux donnait directement sur un nouvel escalier qui descendait dans les profondeurs.
Le point commun entre tous ces passages était qu’outre le fait qu’ils soient tous à présent éclairés par des torches disposées de part et d’autre tous les deux à trois mètres dans des appliques le long d’une frise de stuc orné, le pavage du sol et les marches soient toutes quasiment comme celles de l’entrée, fendues et crevassées, comme si un objet lourd y avait roulé. Et Anya était certaine qu’il ne s’agissait pas que de l’action du temps.

Elle en était là dans ses réflexions lorsqu’elle entendit un doux bruit de pas derrière elle. Se retournant, elle vit apparaître dans la lumière des torches déjà allumées par ses compagnons le visage elfique de l’assassin Golgari qui répondait au nom d’Asmodée. Elle lui dédia un bref sourire et une inclinaison de la tête, mais l’elfe ne lui adressa qu’un regard avant de s’engager dans le couloir de gauche, par où s’était dirigé le Rakdos.

Harek, qui revenait tranquillement à ce moment-là, lui souffla :

« Bien, on va savoir ce qu’il s’est passé là-bas. Ce silence ne me dit rien qui vaille, j’ai peur qu’il soit arrivé quelque chose de fâcheux à Johann. »

Anya manifesta son approbation par un hochement de tête, mais au même instant un son strident retentit, difficile à identifier comme un écho terrible le réverbérait à travers la tombe. Tous deux se figèrent, essayant de déterminer d’où était venu ce son. À première impression, on aurait dit un sifflement, mais ce n’était pas sûr. La seule chose certaine, c’était que le son venait d’en face.
D’en bas à droite, la voix d’Ivan s’éleva, demandant ce qu’il se passait.

Anya répondit immédiatement en avouant son ignorance, et proposa d’aller voir par elle-même, mais son mentor lui intima de rester à l’attendre.

***Par pitié Ivan,*** pensa-t-elle avec un soupir intérieur, ***je ne suis plus une enfant. Je sais me garder du danger quand cela est nécessaire !***

Son air accablé dut se lire sur son visage, car Harek s’approcha d’elle et lui mit une main sur son épaule.

« Ne vous en faites pas, jeune fille, s’il agit ainsi, c’est parce qu’il tient à vous, et qu’il cherche à vous protéger, » fit-il dans un murmure apaisant.

La jeune elfe se détendit, et rendit son sourire au guérisseur.

***Il a certainement raison, mais je ne peux me résoudre à vivre éternellement sous sa protection. Viendra un moment où je devrai voler de mes propres ailes, si celui-ci n’est pas déjà venu.***

Néanmoins, elle accepta d’attendre son mentor, et lorsqu’il se présenta à nouveau à leur vue, aucune trace des pensées qui venaient d’agiter la jeune fille ne se lisaient sur son visage. Elle montrait à présent une figure soucieuse, plus appropriée à la situation, et fixait droit devant elle les ténèbres qui s’étendaient au-delà de la dernière torche allumée par Kinay et ses compagnons avant qu’ils ne descendent par la seconde ouverture de gauche.

Alors qu’Ivan apparaissait en pleine lumière, le bruit de pas se fit à nouveau entendre dans les marches derrière eux. Il était probable que d’autres soient en train de descendre.

« Ca va ? » demanda doucement le nécromant lorsqu’il arriva à leur hauteur, suivi par trois zombies-plantes. « Vous avez vu ou entendu quelque chose de particulier ? »

« Non, rien de plus depuis ce son, qui venait de quelque part devant, » répondit Harek avant qu’Anya eût pu parler. « Que pensez-vous que ce soit ? »

« Je n’en sais pas plus que vous, mais ce son n’était pas très naturel. Mais je n’ai ressenti aucun changement dans l’aura maléfique qui se dégage de ces lieux. Anya, tu es plus sensible que moi, tu as senti autre chose ? »

« Non. Mais j’ai l’impression que l’aura maléfique est moins marquée que tout à l’heure, quand nous nous promenions dans le cimetière, ou quand nous avons affronté la banshee. »

« J’ai la même impression. C’est possible que nous fassions fausse route, finalement. Ce déferlement de magie noire tout à l’heure m’a vraiment surpris. Seuls de puissants mages en sont capables. »

« Vous pensez que nous devrions revenir là où j’avais cru voir une stèle noire ? »

« Une stèle noire ? » interrompit le guérisseur.

« Oui, tout à l’heure, quand nous nous promenions avant d’entrer, plusieurs d’entre nous avons ressenti une force maléfique dans les allées, non loin du caveau. Elle a disparu aussi brutalement qu’elle était apparue, mais Anya et peut-être Markus Darkmore et Aëlys ont cru voir quelque chose. »

« Tant que j’y pense, » fit Anya, « vu l’orientation du caveau où nous nous tenons et ses dimensions, se pourrait-il que l’endroit où nous avons ressenti ce pouvoir se situe au-dessus de l’une des salles ? »

Ivan écarquille les yeux.

« Bien vu, je n’y aurais pas pensé ! Il faudrait aller le vérifier en le mesurant exactement, mais je ne serais pas surpris que ta conjecture soit bonne… Peut-être que le Prince des Esprits y aura-t-il pensé. Au fait, est-il descendu ? »

« Non, pas encore. » répondit Harek. « Depuis que vous êtes allés achever ces zombies, seul Asmodée est descendu, et il est allé voir ce qui se tramait en face, » fit-il en montrant l’escalier en vis à vis avec celui par lequel Ivan venait de remonter. « Johann n’est toujours pas revenu. »

Ivan eut un signe de tête approbateur. À l’évidence il considérait que si l’assassin Golgari était tout à fait apte à gérer une situation d’urgence tout en gardant la tête froide.

« Bien, suivez-moi, guérisseur. Je vais voir si les autres ont besoin d’aide. Anya, tu restes ici, j’ai besoin de quelqu’un pour faire passer des messages en cas de souci. »

***Evidemment, il fallait que ce soit sur moi que la tâche ingrate retombe…***

Alors qu’Ivan et Harek s’éloignaient vers le cœur du tombeau, les trois zombies-plantes en première ligne – l’intuition d’Anya concernant le rituel du Vigor Mortis était fondée – ce dernier envoya un clin d’œil complice à la jeune fille.
C’était agréable de rencontrer une personne aussi sympathique et compréhensive, cela n’arrivait pas souvent dans la Citerraine, et Anya le regarda s’éloigner avec déception, ce qui fit qu’elle ne nota l’arrivée de Marth qu’au dernier instant.

« Que se passe-t-il ? Il y a un problème en bas ? » demanda-t-elle poliment.

« Toi, ne vas pas m’énerver ! Laisse-moi passer, sale bouffeuse de cadavres ! »

Au temps pour la politesse. Le Boros semblait particulièrement remonté, et elle n’osa pas le retenir alors qu’il la repoussait pour s’engager par le corridor dans lequel Johann et Asmodée avaient disparu.

***Ivan ne va ps aimer,*** pensa-t-elle, alors que celui-ci passait sous le porche.

Au même instant, des voix la firent se retourner, et elle eut un sourire en voyant ceux qui apparaissaient par l’escalier d’entrée. Son amie Silviel, accompagnée par le Prince des Esprits, qui avait accepté de la protéger contre les assassins de Palerchov. Et au clin d’œil complice de la chantresse, elle comprit que celle-ci avait réussi à parler à l’Orzhov.

Tout se passa alors en un instant. Un déferlement de terreur maléfique accompagné d’un souffle de noirceur pure balaya le couloir, et toutes les torches s’éteignirent, plongeant dans les ténèbres le couloir. Immédiatement, les mains de Silviel et de Markus s’illuminèrent d’un feu blanc, et une bordée de jurons jaillit de l’ouverture par laquelle Marth venait de passer.
La lumière des manas fut juste suffisante pour que les yeux elfiques d’Anya pussent voir à temps les grilles de métal noir s’abattre en travers de chaque arche, et elle cria un avertissement. Juste à temps, visiblement, pour que juste derrière la chantresse et le sorcier, la forme du marchand Leszek se rejette en arrière et évite d’être embrochée.
Dans un bang retentissant, les herses scellèrent la seule issue et chacun des escaliers adjacents au couloir principal.

« Ah, je me doutais bien qu’on devrait faire face à quelque chose dans ce genre… Cela aurait été trop facile, sinon… » fit le Prince des Esprits, alors que Marth, qui découvrait l’absence de système d’ouverture visible à proximité, continuait à se répandre en injures toutes plus grossières les unes que les autres.

Le bruit d’un briquet à pierre retentit, et une flamme apparut dans la main du marchand, séparé comme Marth d’Anya et des deux autres par une grille épaisse de métal noir forgé.

« Je n’aurais jamais cru que fumer me servirait un jour. C’est la première fois que je ne regrette pas de ne pas avoir eu le courage de m’arrêter, » fit Leszek en rallumant la torche la plus proche puis en la passant au Prince des Esprits pour qu’il embrase à nouveau celles qui l’entouraient.

Celui-ci eut un sourire et un remerciement chaleureux en direction de l’aventurier, et une fois qu’il eût à nouveau éclairé le carrefour et donné du feu à Marth pour qu’il se calme, demanda à celui-ci de remonter informer du changement de situation les quatre qui étaient restés en haut pour surveiller et éventuellement de chercher si le mécanisme d’ouverture ne se trouvait pas en haut, puisqu’il ne pouvait pas les rejoindre. Puis il se tourna à nouveau vers Anya.

« Comme je souhaitais vous le demander, Dame Alnyriev, pouvez-vous me dire où sont les autres ? »

Mais Anya n’eut pas le temps de répondre qu’une violente secousse et uen terrible explosion les jeta à terre et fit tomber des gravats du plafond, qui heureusement tint bon. Elle parvint à retenir de justesse le mana noir qu’elle venait de recanaliser après qu’il eût été balayé par le souffle maléfique et nauséabond.

***Ca, c’est signé Rahinov, *** pensa-t-elle, sa jambe l’élançant brutalement comme le souvenir terrible de la mine lui revenait.

Fort heureusement, cette douleur ne fut que passagère, et lorsqu’ils eurent repris leurs esprits, elle apporta la réponse souhaitée au Prince des Esprits.
Celui-ci acquiesça avec un air de soulagement, puis canalisant à son tour sa magie, tira de pièces des chairs mortes autour de lui un srâne ailé, qu’il anima en tirant de son esprit une substance noire. Anya avait souvent vu ainsi faire des apprentis sorciers lorsqu’elle était à Orzhova, mais jamais avec autant de désinvolture qu’elle venait de voir dans les mains du Prince des Esprits, et elle sourit. Silviel et elle-même n’auraient rien à craindre des entités du tombeau tant qu’elles resteraient avec lui.

Décompte des points d’expérience :

Chaque calcul prend en compte les points suivants :

Points posts :
- Taille des posts
- Qualité des posts (langage, orthographe, respect des consignes du forum…)

Points RP :
- Paroles et idées ayant une influence majeure sur le déroulement de la quête (exemple : quand Silviel propose d’accompagner LD, Ivan et Anya au début de la quête)
- Actions ayant une influence majeure sur le jeu (exemple : quand Aëlys se dirige vers l’endroit où Anya a vu la tombe aux lotus maudits)
- Sorts non-combat utiles ou sorts de combat influant sur le RP (exemples : la télépathie de Szerak, la "Damnation" de Rahinov)

Points combat :
- Menaces ou ennemis vaincus ou contrôlés (exemples : Ivan qui réanime les zombies-plantes, Markus qui enferme la banshee, Yarkol qui massacre des zombies)
- Attaques réussies (non comptées si l’ennemi est tué par la même personne)
- Parades réussies
- Sorts de combat utiles (y compris certaines invocations)

Notes importantes :
1° Toutes les valeurs ont été arrondies au point d’xp supérieur, ne vous étonnez donc pas si vous voyez des valeurs importantes de points de combat par rapport à leurs actions de combat réelles chez certains, ces valeurs peuvent être liées à des 0,1 qui traînent, et qui disparaîtront peu à peu quand on approchera de la fin de la quête.
2° Ces valeurs d’expérience ne sont que provisoires, elles seront recalculées précisément en fin de quête. Elles ne sont en outre pas encore créditées sur votre compte d'expérience.

Aëlys :
· PP : 19
· PR : 8
· PC : 0
· Total : 27

Anya :
· PP : 20
· PR : 14
· PC : 2
· Total : 36

Asmodée:
· PP : 6
· PR : 4
· PC : 0
· Total : 10

Hasan (le tueur inconnu) :
· PP : 1
· PR : 0
· PC : 0
· Total : 1

Johann :
· PP : 1
· PR : 0
· PC : 6
· Points MJ : 1
· Total : 8

Kinay :
· PP : 7
· PR : 8
· PC : 1
· Total : 16

Lionne :
· PP : 2
· PR : 1
· PC : 0
· Total : 3

Markus :
· PP : 17
· PR : 15
· PC : 1
· Total : 33

Marth :
· PP : 5
· PR : 7
· PC : 3
· Total : 15

Rahinov :
· PP : 18
· PR : 13
· PC : 6
· Total : 37

Rennac :
· PP : 1
· PR : 1
· PC : 0
· Points MJ : 2
· Total : 4

Silviel :
· PP : 7
· PR : 7
· PC : 0
· Total : 14

Szerak :
· PP : 12
· PR : 12
· PC : 2
· Total : 26

Yarkol :
· PP : 8
· PR : 6
· PC : 4
· Total : 18

Yuna :
· PP : 2
· PR : 1
· PC : 0
· Total : 3

Les flammes s’élevaient, épaisses et puissantes, se dressant face aux non-morts, les défiant, reflétant toute l’arrogance d’un Gruul fier de combattre la mort elle-même. A peine eut-il posé la dernière torche qu’un tremblement le fit glisser. Fort heureusement, il était suffisamment stable pour ne pas tomber dans son propre piège flamboyant. Lorsqu’il releva la tête, il fut soulagé de constaté l’adresse avec laquelle Zoltan c’était rattrapé à la rampe. Les deux zombies-plantes quand à eux s’étaient solidement fixé au sol lorsque le tremblement avait commencé. Quelques pierres s’étaient écrasées sur le sol, mais le plafond ne risquait pas, à priori, de lâché suite aux secousses.

Le rejeton des Psoras se retourna vivement. L’ennemi, sortis de son lit de mort, s’était rapproché du mur incandescent. Cinq mètres tout au plus les séparaient du semi-Elf. Leurs silhouettes dansaient au rythme des flammes, parodiant leurs traits de guerrier. Ainsi, ils ressemblaient, brouillé par le feu, à tout homme en arme. Ils n’avaient rien des marionnettes de tout à l’heure. Ce sont des chevaliers semblables aux imposants gisants qui les enfermaient, armé d’épées et de boucliers, leurs corps sont protégé par une armure de métal, et d’après leurs postures ils n’avaient rien à envié aux talents de combattant du jeune Gruul.
Des hommes de guerre. Des machines à tué, entrainé et équipé, avec l’avantage de ne plus craindre la mort. Déformé par la fumée et le feu, leurs corps ondulaient, ombres fantomatiques et cruelles, prêtes à faire ce pour quoi elles s’étaient relevées des abysses tortueux de la mort. Pour le moment, ils semblaient hésité à traversé le mur de flamme.

Sans hésiter, Zoltan et Yarkol plongèrent les quelques torches restantes (ils n’en laissèrent que très peu, juste de quoi pouvoir être suffisamment éclairé) dans les flammes et les propulsèrent telles des lances vers l’ennemi. Bien qu’adroitement lancé, les premiers projectiles du jeune Elf furent aisément parés par les boucliers des ennemis ciblés. Un second guerrier non mort en revanche fut toucher par une des torches, un peu brulé, il réussit à étouffer la flamme. Yarkol décida de concentré ses tirs sur celui-ci, après tout mieux valait tuer un ennemi qu’en blesser trois. C’était un lancé quasi parfait, mais la cible lâcha son épée, puis d’un geste souple et adroit, attrapa la torche en plein vole. Yarkol n’eut pas le temps de prévenir Zoltan, le zombi relança l’arme en direction de ce dernier avec une force et une adresse impressionnante. De son vivant, cette créature devait être un champion, il méritait largement sa sépulture. Cependant, maintenant qu’il s’était relevé, ses compétences s’avéraient extrêmement dangereuse, comme venait de l’apprendre à ses dépends le compagnon du Gruul, qui s’était retrouver projeté deux marches plus haut avant de sombré dans l’inconscience.
D’instinct, le Gruul s’abaissa, rangea sa première torche dans son dos, pris la seconde entre ses dents et traina Zoltan en haut des marches. Heureusement, la torche n’avait pas traversé sa cuirasse, le choc avait été rude mais il ne semblait pas gravement blesser. Du moins Yarkol l’espérait, car il ne connaissait rien en premier secours. Il dit signe a l’un de zombie plante de resté à ses coté, pour être sur qu’il ne risque rien. En se retournant, il put voir le zombi qu’ils avaient pris pour cible. Il avait récupéré son épée et s’était décidé à traversé le brasier.

Il ne fallut pas trois secondes au semi-Elf pour projeter avec force sa flasque en direction de l’ennemi. Peut-être justement avait-il été trop réactif, et pas assez précautionneux dans son lancer, car il manqua sa cible de peu et son projectile atterri dans les flammes, redoublant ainsi la puissance du brasier. Quel beau spectacle ! Le brasier semblait prendre vie, désireux d’envahir le monde, comme s’il poussait telle une plante avide de lumière. Mais Yarkol n’avait pas le temps de s’émerveiller, l’ennemi montait, et le zombi-plante resté en bas semblait avoir quelques soucis pour le retenir. Les autres, voyant que le mur de flamme s’était affolé, avaient préféré arraché les barres de la tombe en ruine pour déplacé les torches plutôt que tenté de traversé.
Le jeune Gruul lança quelques pierres tombées du plafond pendant la secousse, mais elles rebondirent pathétiquement sur le bouclier de l’assaillant, sans parvenir à le déséquilibrer. Il engagea donc le combat, toujours armé de ses torches. Quelle valse ! Quel spectacle ! Ils semblaient accordés, se répondaient les uns et les autres, comme s’ils avaient répété ces enchainements mortels durant des décennies. Le combat était fluide, magique, et le brasier en contrebas donnait à tout cela une dimension plus crue, plus dure, plus vraie. Une pièce de théâtre grandeur nature.

Tambourinant de ses torches avec force et vigueur sur le bouclier de l’ennemi, battant une cadence frêle, comme glissé sur le métal, il suait sa rage par tous les pores de sa peau. Frapper ! Frapper ! Frapper jusqu’à percer l’armure ! Gêné par l’étroitesse de l’escalier, le zombi plante ne manœuvrais pas convenablement, laissant à l’adversaire la liberté d’attaquer d’un revers d’épée le jeune Gruul. Le coup fut paré, mais cela suffisait à le mettre en garde : il ne pouvait pas compter sur l’épuisement de la cible. Fourberie ou stratégie, l’Elf envoya son pied avec force vers le tibia du guerrier, mais glissa sur la marche abîmée. Dans le même temps, la cible avait envoyé son épée de manière bien plus adroite que la fois précédente, et s’il n’avait pas trébuché, le Psora n’aurait surement pas pu parer le coup. Tout s’agençait de manière si ordonnée ! La chorégraphie n’avait cependant pas pris fin, et l’acte final restait à jouer : glissant toujours, la tête du Jeune Gruul claqua contre l’épais bouclier, poussant avec force l’adversaire, déjà déséquilibré par l’attaque de l’acolyte ressuscité. Continuant sa chute, Yarkol fut soulagé du réflexe de son coéquipier non-mort : ce dernier avait planté sa lance improvisé dans le col de sa veste et l’avait donc sauvé du brasier –duquel d’ailleurs provenait un long râle d’agonie, informant de la mort de précédent adversaire.

Tandis que l’odeur suffocante et réconfortante de chair brulé montait aux narines du Psora, il eut la surprise d’entendre son vêtement commencé à craquer…

Sujet: Re: Un cimetière hanté Dim 6 Mar 2011 - 15:09

*Par toutes les ganguivres, qu'est-ce que c'est que ce traquenard !*

Au début, tout s'était bien passé. Il était descendu dans le caveau, sensible comme les deux autres Golgaris à l'aura maléfique qui émanaient des lieux. Quelques ... résidus, oui, c'était encore le terme le plus approprié, parsemaient le bas de l'escalier. Des zombis standards à première vue donc. Après avoir dépassé Anya, il s'était arrêté un instant pour analyser la situation. Des voix diverses discutaient devant lui, et des bruits de combat - où ses compagnons de quête semblaient être les sanglants vainqueurs - provenaient de la droite. Estimant sa présence inutile à droite comme à gauche, il était ensuite descendu par le premier escalier à gauche, avec en tête l'idée de vérifier la présence non-morts dans cette partie-ci du caveau. Autant éviter de se faire attaquer par surprise sur le chemin du retour, alors que la plupart d'entre eux pourraient bien être blessés. Ce n'était pas une pensée altruiste, mais bien un calcul visant à garantir un taux de réussite optimale à la mission qui lui avait été attribuée. Jusque-là, tout était bien allé.
Il était donc descendu dans les ténèbres de cet escalier. A la lueur des deux manas qui tournoyaient autour de ses mains gantées, il s'était rendu compte de la présence de torches accrochées au mur. Sortant silex et amadou, il avait allumé une des torches, ce qui était la première chose à faire contre des morts-vivants basiques comme ceux qu'il avait croisés plus haut. La lumière du feu, associée à celle des deux manas, lui avait en outre permis de voir plus clairement autour de lui, et surtout, avait éclairé les moindres détails en relief. Ce qui lui avait fait constater de profondes stries parallèles entre elles et à l'escalier. Comme si une bête féroce était sortie de ce caveau d'un pas traînant, laissant ces imposantes griffures dans la pierre. Mais son esprit cartésien et ses yeux perçants avaient rapidement contredit cette extrapolation : les griffures étaient continues, et de toute façon trop géométriques. Cela venait conforter sa théorie de profanateurs : quelqu'un avait sorti quelque objet précieux mais encombrant d'ici, déclenchant l'ire des occupants de ce lieux, spontanée ou déclenchée par quelque mécanisme de défense. Toutefois, après un moment de réflexion, il était parvenu à cette contre-théorie : l'inverse pouvait être possible. Pour une raison qu'il ne pouvait deviner, par jeu ou par défi envers les Vosteras, quelqu'un pouvait avoir amené ici de quoi éveiller les morts. Il devrait garder ces deux possibilités et ce qu'elles impliquaient à l'esprit. Mais alors, cela signifiait ...

Un sifflement strident avait ensuite retentit. Monocorde, mais indubitablement sorti de deux lèvres, ou du moins d'une forme quelconque de bouche. L'écho, déformant un peu le son sans vraiment l'altérer, rendait ce bruit particulièrement stressant. Ses sens en alerte, il avait entendu la voix du nécromancien Golgari, suivie par celle de sa jeune amie, qui semblait lui répondre. Il n'avait pas pu discerner leur propos, mais le sifflement ne leur avait pas non plus paru comme un augure particulièrement réjouissant.
*Oui, c'est bien ça. A partir de ce moment, rien n'est plus allé comme il le fallait.*
Perturbé par l'interruption de son fil de pensée, il avait temporairement oublié ses déductions. Descendant lentement l'escalier, il s'était de nouveau immergé dans ses réflexions, quand un nouveau bruit avait brisé le calme de la crypte. Cette fois, le bruit venait d'en bas. Un choc sourd, comme si un lourd objet était tombé, le raclement de la pierre sur la pierre, un grognement ... Visiblement, ils devraient mener une occasion de "purification" ici aussi. Il était remonté de quelques marches, et avait entrepris d'armer son arbalète. La terrible révélation l'avait soudain frappé avec la force d'un Gruul en proie à la soif de sang. Il avait fait volte-face, mais n'avait pu que faire une enjambée avant d'entendre la voix de la Golgarie crier un "Attention !". Un grincement strident suivi d'un BANG sonore avaient suivi l'écho des paroles de la protégée d'Ivan, le poursuivant jusqu'à le couvrir. Un courant d'air qui n'avait rien de naturel s'était soudain levé, soufflant toutes les torches. Et ses yeux elfiques avaient discerné des mouvements en contrebas. Beaucoup de mouvements.

*Et voilà où j'en suis. Bon, je ne suis pas de taille à arrêter une dizaine - voire plus, qui sait combien de non-morts ont été attirés ici par l'aura maléfique ? - de zombis, du moins pas sans un peu de préparation. Alors, déjà, combattre le feu par le feu.*
Asmodée concentra ses deux manas et le força en un seul. Des ténèbres émergèrent trois silhouettes aux longues griffes, des silhouettes familières à Asmodée. Des squelettes serviles, cela prouvait au moins qu'il pouvait user de la nécromancie selon son bon gré ici, et cela réduisait donc les chances qu'un nécromancien soit présent sur les lieux. Des jurons peu variés mais très imagés lui parvinrent soudain du haut de l'escalier. Il semblerait que l'assassin ait un compagnon d'infortune. Un juron en particulier le fit sourire par sa vulgarité. Asmodée ralluma sa torche de deux coups rapides de pierres à étincelles, sans prendre garde à la montée progressive de la source des bruits le long de l'escalier. Il repensa à un Gruul de son ancien clan qui jurait régulièrement, un vieux gobelin aveugle qui n'avait pas son pareil pour-

" Merde !"

La lumière de la torche soudainement ressuscitée venait de dévoiler un horrible tableau qui avait coupé toute capacité de réflexion chez le devkarin. Le Rakdos, donc il n'avait pu retenir le nom, se tenait devant lui, ébloui par la soudaine lumière. Le soulagement d'Asmodée fut d'une durée excessivement courte : une plaie béante sur le ventre du Rakdos et les tripes qui en sortaient et qu'il tenait dans la main, ajoutée à l'expression de joie démente sur son visage et à la façon menaçante dont il brandissait son arme vers le Golgari, il était peu probable qu'il soit là en renfort, en tout cas plus maintenant. Son arme, un mélange indéfinissable et meurtrier entre une hache et une épée, était recouverte de sang et d'autres substances moins agréables à décrire.
Sans réfléchir, Asmodée leva le bras, ajuste la ligne de mire et pressa la détente de son arbalète. Le carreau partit en un éclair, mais la mort ne semblait pas avoir altéré les réflexes du combattant à en juger par la rapidité de son esquive. La pointe effleura à peine son cou avant de se perdre dans l'obscurité environnante. Le mort-vivant voulut lui porter un coup avec son espèce de lame aux contours déchiquetés et menaçants, mais Asmodée fut le plus rapide. Sa dague sortit de son fourreau en un éclair, l'assassin raffermit sa prise et esquiva le premier coup. Il bondit ensuite et profita de ce que le Rakdos soulevait de nouveau son imposante arme pour planter sa propre lame dans la main de son adversaire. Surpris, celui-ci lâche son arme et tomba à la renverse dans l'escalier, provoquant des cris de surprise et de douleur. Visiblement, la chute avait été brutale et surtout inattendue.
Asmodée jeta ensuite un rapide coup d'œil à l'arme désormais abandonnée du Rakdos, mais malgré sa taille impressionnante et les pointes qui la parcouraient - jusque sur la poignée, ce qui arrache une grimace de dégoût au Golgari - ne pourrait servir à bloquer l'escalier ni même à ralentir les zombis. Il la dégagea du passage d'un coup de pied en espérant que son propriétaire puisse être assez stupide pour marcher dessus si il remontait, et alla rejoindre le jureur de tout à l'heure.
*Pourvu qu'il s'agisse de désincarnés, ainsi nous ne serons pas débordés et il serait envisageable de les éliminer petit groupe par petit groupe. Voyons voir qui est-ce qu- Et merde.*
Un "Raah, je lâche deux bouffeurs de cadavres pour en retomber sur un troisième, j'ai pas de bol, moi !" servit de salut. Marth. Le Boros trouillard, un comble. Et pas de bonne humeur en plus.
*Je le balance tout de suite sur les zombis ou j'attends de voir si il peut servir ?*
Optant pour le sang-froid et la deuxième possibilité, Asmodée apprit ainsi que le Boros n'était venu que pour échapper aux ordres du reste du groupe, et qu'ils venaient tous deux de se faire enfermer : une lourde herse de fer était tombée derrière lui au moment où il passait, et le jeune humain n'avait pu trouver aucune forme de système d'ouverture. Ils étaient lamentablement tombés dans le piège.
Se concentrant sans plus prendre garde aux plaintes de Marth, l'ascète tenta de trouver quelque chose, n'importe quoi, qui puisse les aider. Ses pupilles se dilatèrent et ses yeux vairons lui transmirent l'image d'une dizaine, peut-être d'une vingtaine de silhouettes se pressant dans l'escalier. Ses oreilles pointues frémirent tandis qu'il sentait la magie noire qui animait ses adversaires. Visiblement de vrais morts-vivants, et pas de simples désincarnés. Asmodée sentit également le combat que se livrait la colère à la terreur dans l'esprit de son compagnon. Se retournant soudain, il le plaqua contre le mur et lui parla d'une voix froide et atone.
"On a de la compagnie. Une vingtaine de zombis au bas mot. Je nous donne deux minutes avant qu'ils n'arrivent jusqu'ici. Alors tu ravales ta rancœur et on coopère, compris ?
L'expression menaçante d'Asmodée à la lumière tremblante de la torche, associée aux reflets froids des manas sur la lame de sa dague et à sa voix sans âme devraient calmer Marth. Après, tout, un Boros reste un Boros, peureux ou non, et seule l'autorité leur faisait de l'effet. Remontant encore un peu, il décrocha une torche qu'il alluma et tendit à son compagnon d'infortune.
"Il faut s'entraider pour survivre, que ça nous plaise ou non."

Sujet: Re: Un cimetière hanté Mer 16 Mar 2011 - 16:35

[HJ : @Kinay et Rahi : Les actions qui suivent sont le fruit d'une discussion entre LD et moi. Vos actions sont guidées par ce que lui pensait que vous feriez, dans un tel cas. Si vous avez des réclamations à faire, c'est avec plaisir que j'édite ce post selon vos désirs.]

Sans nul doute qu'outre la solitude, le sentiment le plus désagréable pour un humain est celui d'emprisonnement. Quatre parois qui pourraient menacer de tomber, étant donné leur état, et un étroit escalier menant à l'inconnu comme seule issue sonnaient dans l'esprit de Szerak comme une véritable prison. Comble du désespoir, deux blessés dont un mourant faisaient partie de la bande. Lui-même n'était pas dans un état enviable. Finalement, plutôt que de poiroter ainsi, le lobotomiste décida de s'aventurer vers l'extérieur de cette salle, où il crut rencontrer la mort. Mais à peine eut-il posé le pied sur la première marche, il distingua une ombre descendre le couloir. Se sentant menacé, le Dimir empoigna ses deux dagues, se plaqua contre la paroi, sortit légèrement la tête, afin d'apercevoir la personne qui empruntait l'escalier. Enfin, il adressa un "Qui va là !" à l'inconnu, sans qu'une réponse ne parvienne à lui. Ses mains se crispèrent sur le pommeau de ses armes. Il attendait, il attendait, espérant que sa future rencontre soit des plus agréable (un rendez-vous avec une carcasse ambulante ne faisait pas parti de ses projets...). Le temps semblait ne jamais s'écouler, lorsqu'il aperçut que l'homme qui descendait était muni d'une torche, éclairant les marches devant son chemin. Szerak ne dut plus attendre longtemps, avant de découvrir que l'identité de ce personnage était Harek, le guérisseur du groupe. Il fut profondément soulagé, ayant craint le pire.
Harek arriva enfin dans la pièce où l'Orzhov déchaîna sa colère, puis s'adressa à Szerak. Pourtant, le Dimir ne put distinguer les paroles de l'homme. C'était comme si l'air qui les séparait était faite d'eau. L'intervention de Rahinov leur sauva à tous la vie, mais non sans laisser des traces de son passage. Harek fit signe au Dimir qu'il allait commencer par soigner Wenvel, visiblement dans un état plus critique que les autres.
Tout semblait aller pour le mieux, lorsqu'un bruit sourd, similaire à une explosion se fit entendre. Etant donné que Szerak put facilement la percevoir, malgré sa légère surdité, le son devait être tout sauf léger. Même que des cailloux tombèrent du plafond. Une série de flashs lumineux, suivis d'une onde de choc, constituèrent le petit spectacle théâtrale du moment, faisant tomber des débris de plafond, qui roulèrent le long des marches.

* Intérêt à ce que ce soit solide... *

Estimant sa présence inutile en ces lieux, le Dimir décida d'emprunter l'escalier et de rencontrer l'origine de ce bruit. Il se déplaçait prudemment, sans lâcher ses armes, mais il serrait les dents face à la douleur engendrée par les nombreuses fractures. Afin de se sentir plus en sécurité, il canalisa un mana noir, ne se préoccupant guère de dissimuler ses capacités. Arrivé à la cinquième marche, il sentit une présence derrière lui. Il se retourna furtivement, brandissant ses dagues en 'X' devant son visage. La perplexité de Kinay n'en fut que plus forte. Ayant l'air dans un meilleur état que lui, le Golgari lui fit signe de rester là, tandis qu'il montait voir ce qui se passait là-haut. Le Dimir acquiesça et observa le mage monter doucement l'escalier. Il retourna ensuite dans la salle, en attendant que Harek finisse avec le chasseur de primes. Il gardait également un œil sur Kinay, ainsi que sur le guérisseur. Pour une raison qui lui échappait, il se méfiait de cet homme. Il arriva pile poil au bon moment, tel les héros dans les histoires pour enfants. Histoires auxquelles il croyait très peu...
Soudain, une nouvelle explosion se fit entendre, suivi d'une série de rochers qui dégringolèrent de l'escalier. Le Dimir parvint de justesse à éviter les blocs, qui menacèrent de l'ensevelir. Lorsque la poussière fut levée, il aperçut Harek penché sur Rahinov. Estimant que le chasseur de primes devait être soigné et ne représentait plus une menace, il défit l'étreinte qui le privait de tout mouvement. Son ouïe revenait gentiment, lorsque finalement, le guérisseur finit de s'occuper de l'Orzhov, son tour était enfin arrivé. La méfiance de Szerak vis-à-vis de leur sauveur ne changea pas. Méfiance qui s'amplifia lorsque l'homme sortit une aiguille de sa besace... dont il se servit pour déboucher une flasque. Il prit une longue gorgée de son contenu, le liquide longeant son menton avec une grâce inexplicable. Il s'approcha de son future patient, prêt à s'occuper de ses blessures. Ce fut avec un ton dur, accompagné d'un regard menaçant, que Szerak s'adressa au guérisseur.

« Avant que vous ne commenciez, je vous préviens : je n'oublie jamais les torts que l'on me fait... »

Montrant une certaine perplexité, Harek passa par dessus cette menace sans intérêt pour demander si son patient désirait une anesthésie. Locale étant impossible, étant donné son état, le Dimir décida de ne point être anesthésié. Le guérisseur exauça ses souhaits et lui tendit une fiole contenant un liquide bleu. Une fois le goût infecte affronté, cela devrait remettre les os du lobotomiste en place, non sans devoir subir quelque douleur. Szerak empoigna la potion magique et la vida d'un coup sec. On dit que plus un remède a mauvais goût, plus il est efficace. Celui-ci promettait d'être une réussite, le Dimir sentait son déjeuner remonter le long de l'œsophage tant il était immonde. S'ensuivit une nausée, ainsi qu'une impression de chaleur. Le lobotomiste sentait que quelque chose bougeait dans son corps. La simple sensation devenait progressivement douleur. Son visage se crispait par moment, essayant sans relâche de faire preuve de contenance. Mais telle une population bactérienne sa souffrance ne cessait de croître. Il serrait son thorax avec bras et mains, une bataille sanguinaire faisait rage au niveau de ses côtes. Il finit par tomber au sol, se roula, déchiré par la torture, hurlant pour que ce tourment finisse, avant de s'évanouir.
Il se réveilla après quelques minutes, le visage inquiet de Harek fut la première chose qu'il vit. Ce dernier lui avait appliqué un linge humide sur le front, patientant son réveil. En tout cas, Szerak se sentait bien mieux, malgré la faim insurmontable dont son estomac se plaignait bruyamment. Wenvel et Rahinov se levèrent à leur tour. L'un demanda où il était, l'autre poussa un "Houlala !" qui s'approchait du râle. Peut-être était-ce l'effet de la douleur subie, peut-être la faim, qui poussa le Dimir à une action irréfléchie. Il canalisa un mana noir, insouciant de ce que pourraient penser les autres, et fixa les blocs de pierre qui bouchaient la sortie d'un air menaçant. Il s'adressa en même temps aux deux blessés (ou ex-blessés).

« Tandis que vous roupilliez, il s'est passé quelque chose là-haut. Des flashs suivis d'ondes de choc bruyants. Le Golgari est monté voir ce qui arrivait, lorsqu'un éboulement boucha la sortie, sûrement dû au carnage qui faisait rage en haut. »

D'un geste sec et rapide, il lança son necromana contre les rochers qui obstruaient sa liberté. Une joie intérieure l'envahit, lorsqu'il vit la pierre se fendre en deux. Il fut par la suite proie de l'angoisse, dès qu'il aperçut la nouvelle avalanche de caillou, suivie du torrent d'eau qui pénétrait la pièce. Harek, pâle comme un mort, exposa une théorie :

« On a dû percer le fond de l'un des bassins qui entourent le mausolée central ! »

« Oupsss » répondit Wenvel.

Le guérisseur fit le tour de la salle, mais son visage était aussi ferme que le devait être la pièce. La question de Szerak qui suivit fut tout aussi inutile que la réponse ironique du chasseur de primes.

« Des suggestions ? »

« On trouve une sortie en vitesse ? »

Rahinov se sentait assez mal, comme après une vilaine soirée finissant seul, accoudé au bar, buvant verres sur verres, comme si son corps n'était pas assez saoul comme cela. De ce genre de soirée, on ne se relève que tard dans la journée du lendemain. Et avec une immonde "gueule de bois". Il se souvenait clairement de son attaque, ainsi que la projection qu'il subit pour aller s'assommer sur le mur du fond, mais la suite était encore, non pas floue, mais inconnue à notre pontife.

Il n'avait plus aucun mana, et, pour faire face au problèmes qu'ils avaient, il en fallait. Trouver une sortie, ou au pire, s'en créer une, tel était leur objectif.

Rahinov tritura au niveau de sa ceinture. Par chance, ses cachets n'étaient pas abîmés par la damnation. Il étaient en état d'être utilisés.
Rahinov, par un habile contrôle du mana sur un Syriyo qui lui avait donné son consentement. "Pour notre survie, si tu veux bien me filer ton mana" qu'il disait, le pontife.

Il en canalisa un à son tour, usa de ses deux cachet pour tirer un quatuor dansant de mana. Deux srânes en deuil se formèrent dans les arborescences de mana que créait Rahinov. "Cherchez nous un passage pour sortir, et vite !" Les Srânes s'exécutèrent aussitôt, obéissant sagement à leur maître, et sachant très bien quelles punition il était capable d'infliger aux désobéissants.

" Il vont nous chercher une sortie, s'il y en a une. Patientons alors. "

Le jeune Boros lui prit la torche des mains en ronchonnant, mais au moment où il ouvrait de nouveau la bouche - sans doute pour râler, mais Asmodée ne le saurait jamais - le sol se mit à tanguer, et un bruit de fin du monde retentit dans tout le caveau. L'assassin s'agenouilla et s'appuya contre le mur, vite imité par Marth. La secousse cessa aussi brusquement qu'elle était venue. Les deux compagnons d'infortune se relevèrent prudemment. Et levèrent les yeux au plafond dans un bel ensemble. Si le jeune humain ne vit rien que des ténèbres oppressantes, les yeux elfiques du Golgari virent des fissures légères apparaître un peu partout au plafond, plus bas dans l'escalier. Marth examina les pierres qui étaient tombées du plafond, en même temps qu'un épais nuage de poussière, mais Asmodée secoua rapidement la tête : ils avaient eu la même idée, mais il n'y avait pas là de quoi faire une barricade, ni même un obstacle pour la foule mort-vivante dont ils entendaient les vagissements sinistres.
*Tout le monde n'est pas habitué à se mouvoir en terrain instable ici, on dirait ... Au moins, ça nous laisse un court répit.*
Son esprit analysant rapidement la situation, laissant les hypothèses quand à l'origine de la secousse de côté pour le moment. Se tournant vers son compagnon désemparé, il lui intima d'une voix autoritaire de remonter vérifier si la secousse n'a pas descellé la herse, ou du moins rendu possible un échappatoire.
"Laisse-moi gérer nos amis, et fonce nous préparer une voie de fuite : je ne pourrais pas les contenir éternellement."
Des bruits de combats parvinrent alors à l'oreille exercée du devkarin : probablement les autres étaient-ils tombés dans le même piège, mais de leur côté, ce sont visiblement les morts-vivants qui se font massacrer. Le sicaire tenta de faire abstraction des bruits de blessures et des gargouillements qui lui parvenaient pour se concentrer. Il distingue des mouvements en contrebas et les analyse froidement, oubliant un hurlement particulièrement aïgu qui semble venir du Gruul et les plaintes lugubres des morts-vivants. Leurs ennemis semblaient remonter de nouveau, mais beaucoup plus prudemment cette fois.
"Essaie de trouver rapidement si on peut compter sur une sortie de ce côté-là ou non, je ne nous donne pas trois minutes avant d'être submergés !"
La situation était effectivement désespérée. Il lui aurait fallu une arme de mêlée puissante, comme une masse ou même un sabre, mais pas une dague. Un assassin n'était pas fait pour tenir un escalier comme un troufion défendrait une muraille ! Mais il fallait bien quelqu'un pour s'en charger, et même si Marth était un soldat Boros, il lui faisait peu confiance pour ce qui était de tenir une position, surtout face à un ennemi aussi terrifiant pour le commun des mortels. Dégainant son arbalète de poing, il encocha un carreau qu'il tira dans la masse indistincte des non-morts. Un hurlement lui confirma qu'il avait désormais un ennemi de moins, mais Asmodée n'eut pas le temps de savourer son maigre triomphe : une seconde explosion, beaucoup plus proche celle-ci, même si elle leur parut moins forte.
Des caillasses tombent du plafond, accompagnés de poudre de plâtre, mais les yeux perçants de l'assassin remarquent que les fissures vont en s'élargissant. Ce qui ne lui plaît guère. Quoique ... Leurs assaillants n'étaient pas prêts de parvenir à leur niveau aussi facilement. Il connaissait les faiblesses d'un serviteur non-mort bien mieux que nombre de Golgari, délaissant l'arrogance pour privilégier l'efficacité. Et ainsi pouvoir afficher sa fierté. Et un de leurs points faibles les plus répandus dans la grande variété des morts-vivants, c'est la perte de leurs sens. Ils voient et entendent encore, ils sentent et ressentent encore, et ils entendent les ordres. Mais leurs sens sont diminués. Et leur équilibre avec. D'où leur démarche souvent traînante.

*Mais oui ! Leur point faible, leur fragilité ... Un Golgari se sert de son environnement, en constante harmonie avec le cycle et la nature. Et si je n'ai pas de massue, je peux toujours m'en créer une. Une très grande massue.*
Se tournant de nouveau vers le plafond, il observa les fissures plus précisément. Deux autres explosions, similaires à la dernière, retentissent avant que le Golgari ne remarqua que le plafond ne tenait plus que par le soutien d'un grand arc-boutant de marbre. Alors, il canalisa un troisième mana, noir celui-ci, sans aucun problème vu la force du flux de nécromana qui régnait ici. Entre la cinquième et la sixième explosion, Asmodée entendit Marth secouer la herse comme un fou furieux. Ce dernier abandonna rapidement et vint lui dire que chaque explosion était précédée d'un flash lumineux provenant de plus profond dans le caveau. Il ajouta également, l'air étonné, qu'il avait flairé une odeur le faisant penser au cochon grillé. L'esprit machinal du sicaire tria rapidement ces informations et les envoya à Sohgar, lui recommandant de le faire penser à y réfléchir rapidement.
"Recule, Boros, remonte jusqu'à la grille. Je vais tenter un pari assez risqué. Et gare à toi si tu touches à une seule plume du corbeau que tu trouveras là-haut, car je le saurais !"
Et sur ces paroles, il profita d'une brève accalmie entre deux autres explosions pour fusionner ses manas en un symbole magique : le Sceau du destin, qu'il traça en lettres brillantes sur une marche de l'escalier. Il remonta les marches de pierres deux par deux, tentant de se mettre hors de portée de l'éboulement à venir ...
Puis Asmodée entendit une autre explosion. Celle de trop : un grondement puissant se fait entendre, et le plafond finit enfin par céder. L'elfe, pétrifié, comprit trop tard qu'il était encore sous la zone d'écroulement, et ne put éviter les débris qui pleuvaient. Un sifflement qu'il connaissait bien lui apprit que l'éboulement avait activé son sceau, ce dont il devait s'estimait heureux : la masse absorbée par le sceau fut peut-être ce qui lui permit de survivre à l'avalanche de boue et de pierre. Et alors que le devkarin voulut prendre une grande respiration de soulagement, le cerveau d'Asmodée se rappela ce qu'il y avait au-dessus de la terre, à cet endroit. Hélas trop tard : le contenu du bassin décoratif se déversa sur le tas d'éboulis, et la respiration interrompue de l'assassin se transforme en gargouillis étranglé lorsque qu'il se retrouve enfoui sous la boue glacée. Il tenta d'abord, pris de panique, de repousser le bloc de pierre qui le retenait prisonnier, puis refoula sa peur de mourir et réfléchi brièvement. Ses créatures ! Elles avaient dû être enterrées avec lui ! A peine eut-il cette pensée qu'il sentit la boue remuer autour de lui et que des bras squelettiques firent basculer le lourd rocher, le libérant enfin alors que l'eau menaçait de monter davantage encore.
"Forcez-vous à tousser, il faut vider l'eau que vous avez dans les poumons. Ha, Je n'aurais jamais cru que j'essaierais un jour de sauver la vie à un Golgari !"
Le devkarin se courba en deux et recracha un peu de boue, puis se sentit en état de parler.
"C'est ça, la coopération. Je te sauverai peut-être la vie aujourd'hui encore. Merci."
"De rien. On est suffisamment dans le pétrin aujourd'hui pour avoir autre chose à faire que se tirer dans les pattes."
"Bien. Qu'a donné la grille ?"
"Bon, le mur autour de la grille est abîmé, mais la grille est encore intacte. Jamais rien vu d'aussi dur. On croirait presque du mizzium, si ça en avait la couleur."

C'est alors qu'Asmodée réalisa la situation : ils étaient tous deux couverts de boue - lui-même d'ailleurs de sang et de quelques tripailles - un de ses squelettes se tenait derrière lui, s'appuyant contre le mur à cause de son péroné cassé, et les deux êtres étaient en train de s'extraire comiquement du tas de boue. Ce n'était guère brillant. Au moins, ils avaient scellés cette partie du caveau, et une fois dégoté le responsable de tout ce bordel, les cadavres ambulants qui étaient en dessous cesseraient d'ambuler.

» Un cimetière hanté [Terminé]
» Une petite chapelle et son cimetière près d'Orzhova