Un nouvel hôte

Le soleil perçait dans la chambre de Jade depuis plusieurs heures lorsque la Gruul daigna enfin se réveiller. Un sourire vint illuminer le visage de la guerrière. Elle aimait se réveiller alors que le soleil venait se heurter contre ses yeux. Le noir de ses paupières se recouvrait d’un voile jaune agréable lui faisant oublier sa vision affaiblie. En ouvrant doucement les yeux, elle eut le plaisir de découvrir la chambre qu’elle avait investie la veille, incitant les quelques serviteurs de l’Orzhov à s’activer pour aménager la pièce en conséquence. Rajouter un lit moelleux, se débrouiller pour faire un peu de pièce. En effet, Jade avait opté pour la pièce la plus lumineuse de la maison, mais pour cela, elle avait dû forcer les servants à apporter quelques modifications à la petite pièce qui servait plus de salle d’appoint qu’autre chose. De grandes fenêtres laissaient allégrement entrer le soleil dans la pièce, alors que de fins rideaux venaient empêcher ce dernier de réveiller sa victime trop brutalement.

Jade se leva avec un certain plaisir. Elle avait oublié à quel point le luxe était agréable. Finalement, son vrai monde, son univers, sa place se trouvait ici. Elle avait été, était et serait toujours Orzhov, malgré elle. Elle avait été élevé ainsi, elle n’y pouvait rien. Alors certes, elle savait se passer du luxe, mais quel plaisir d’en profiter ! Toutefois, elle avait été réellement surprise du dépouillement de la demeure de Rahinov. Sa maison était bien trop épurée par rapport à ce qu’elle avait connu. Elle s’était attendue à une débouche de luxe tape à l’œil, de superflus et surtout de meubles et tableaux en tout genre, seulement là pour faire montre de la richesse de son propriétaire. Or, dans cet endroit, il n’y avait rien de tout ça. Seulement l’habitation d’un homme seul et de ses quelques serviteurs et majordomes.

Jade vint alors se mettre à la fenêtre. Elle aimait regarder à travers la vitre le monde extérieur. Cela avait beau réveiller ses mauvais souvenirs, rien ne pouvait porter atteinte à son humeur. Les mauvais moments de la veille étaient passés. Et elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Il lui suffisait de ne pas penser au fait qu’elle était liée avec l’Orzhov. Plus facile à dire qu’à faire. Le quartier Orzhov derrière la vitre l’aidait à oublier. Bien sûr, elle ne distinguait que des silhouettes, mais il y était habitué maintenant. Elle se rappelait des premières fois. Son enfance insupportable. Elle contemplait les hautes tours, rêvant un jour de s’y échapper. Enfermée dans le noir, rêvant de s’échapper, devenant presque aveugle, accentuant d’autant plus ses problèmes de vues qu’elle avait depuis l’enfance. Elle se rappelait de la première fois qu’elle était vraiment sortie. Alors qu’elle s’attendait à un monde beau, et haut en couleur ; elle n’eut pour seule vision qu’un monde flou et terne. Après quelques mètres, sa vision s’estompait, et le monde devenait flou. Certains verres et lunettes mises au point par les Izzets semblaient y remédier, mais à quoi bon ? Elle n’en voulait pas. Elle voulait voir normalement. Quitte à voir flou. Et rien ne corrigeait sa vision altérée des couleurs. Elle avait donc pris l’habitude. Repérer des éléments facilement identifiables chez ses alliés ou ennemis, afin d’être sûr de ne pas se tromper si la tueuse était trop loin. Elle avait appris à s’y faire. Elle vivait avec. Elle n’avait pas d’autres choix. Même si à mesure que le temps passait, il lui semblait que sa vue baissait, elle n’avait pas d’autres choix. Les lunettes ne réglaient pas les problèmes d’aveuglement.

Il fallut plusieurs minutes à la guerrière pour s’apercevoir de sa nudité. La veille, après un bain nécessaire, elle n’avait pas jugé nécessaire de se rhabiller et s’était contentée de s’endormir nue dans les draps nouvellement achetés par le pontife. Avisant ainsi le tissu, elle s’en empara et se drapa dedans, l’attachant légèrement au-dessus des seins quitte à le laisser traîner par terre. Ses cheveux retombèrent en cascade sur sa nuque. C’est seulement en jetant un œil dans un miroir qu’elle put contempler la longueur de ses cheveux. Elle avait l’impression de ne plus se reconnaitre. Sur un coup de tête, elle saisit une lame dans un de ses vêtements et trancha ses cheveux à la hauteur de sa nuque. Une nouvelle Jade était née, et elle allait changer. Elle tenta tant bien que mal d’arranger sa nouvelle coupe, et se rendit dans le salon ainsi habillée. Elle sourit à l’idée de la tête qu’allait faire le maître de maison. Elle s’attendait à trouver dans le salon. Du moins l’espérait-elle. Elle allait devoir lui demander quelques maigres informations. Comment l’aider autrement ?

Dernière édition par Rahinov Eliav le Sam 14 Jan 2012 - 13:04, édité 1 fois

Une odeur de transpiration embaumait la pièce. Un Rahinov suintant, épuisé, s'était étendu sur le fauteuil du salon, dans une position fort disgracieuse. Les cadavres de bouteilles jonchaient le sol, expliquant par-là même l'état du pontife. En effet, ce dernier était nu. Ce qui semblait d'ailleurs être une dame issue d'un lupanar quelconque était étendu sur le corps du mage, sans vêtements elle aussi. L'Orzhov émergea d'un semi-coma éthylique. Lorsqu'il constat les faits, il souleva un sourcil de stupéfaction nonchalante. Il poussa la femme sur lui qui tomba à même le sol, mais qui n'ouvra ni un oeil, ni la bouche pour émettre un son, encore trop atteinte par l'alcool. Il héla son plus fidèle majordome pour transporter la dame et ce qui lui servait de vêtements en dehors de la maison. Il empoigna les bouteilles qui traînaient, finit le fond d'une d'entre elle avant d'aller les jeter dans le bac approprié. Il se passa la main dans les cheveux, comme si cela allait le faire émerger dans un état moins narcotique, tout en revenant dans le salon. La rencontre ne fut pas si déplaisante puisque son invitée avait eu le bon goût d'enfiler un habit minimaliste. En effet, cette dernière, était vêtue d'un drap, et uniquement d'un drap. Le mage dégagea les cheveux qui lui tombaient sur le visage afin d'y voir plus clair. Il paraissait évident, au yeux du pontife qu'aucun détail de cette scène légèrement navrante n'avait échappé à l'attention de son invitée. Néanmoins, faisant fi de tout sentiment de gêne, ou de honte, l'homme, toujours sans tissu sur lui, ouvrit une armoire, et en sortit une bouteille bien spéciale. En verre, elle contenait un liquide couleur or qui retint l'attention de sa convive. Il en bu quelques petite gorgées avant de s'installer le plus naturellement du monde sur le fauteuil qu'il occupait un peu plus tôt, lorsqu'il était encore en léthargie.

" Original, la coiffure. Pas trop mon style cependant. Visez plus long si vous voulez qu'on partage le même lit. " Lâcha Rahinov, un sourire au lèvre. Le breuvage de Nodjun lui avait remis d'aplomb toutes ses facultés mentale. La nudité exhibitionniste du mage s'explique par son côté anti-conformiste. C'est d'ailleurs ce côté là qui l'amène à vouloir engager ni plus ni moins qu'une guerre civile. Mais la musique du salon capta son attention. En effet, son tourne disque délivrait toujours une musique mêlant guitare acoustique, piano et clavecin, idéal pour instaurer une ambiance envoûtante et caliente, comme l'aimait le pontife. Ce dernier agrippa le 33 tours de fabrication izzet pour mettre fin à la musique environnante. Il jeta alors un regard à sa convive qui le regardait faire, avec un sentiment d'amusement. " Si vous êtes venu pour faire l'amour, je crains que ça me soit difficile. Je peux rarement enchaîner deux ébats sexuels à la suite, surtout si ceux-ci sont extrêmement torrides. Vous m'en voyez navré ... " acheva t'il, avec un petit rire d'auto-dérision. Il enfila enfin son caleçon, suivi d'un pantalon en toile, avant de se rasseoir, de manière plus classe, mais toujours virile.

" Tu veux en savoir un peu plus, non ? Je vois ça à ton regard étincelant ... Bon, eh bien c'est simple. Le coup d'état, tu connais ? A savoir que ceux qui fomentent un coup d'état ne sont pas forcément les méchants de l'histoire, et là, je ne m'estime pas en tant que méchant.
Résumons les fait, voulez-vous ? J'ai convié certains personnes chez moi, dame Silviel et dame Anya, si ces noms vous parlent, mais aussi sire Kinay et Lord Markus. J'ai testé chacun d'entre eux afin de voir leur réactions, et j'ai tenté de leurrer Markus, qui pourrait être un de nos plus gros obstacles. A l'issue de cette soirée privée, nous nous étions mis d'accord pour créer un autre conseil, afin que celui-ci soit au service des castes, mais toujours sous l'égide du conseil fantôme. J'ai insisté pour qu'il arrête de penser à l'hégémonie du conseil, mais il n'a rien voulu entendre, et la manière dont on s'est quitté me laisse penser fortement qu'il se doute de ma stratégie.

Et ma stratégie la voici. Rassembler des partisans un maximum, et lorsque la caste des sorciers proposera la création d'un deuxième conseil, choses absolument non désirée chez les autres castes, car chacune n'aime pas voir les autres interférer dans leur affaires; Je m'imposerai comme étant le principal activiste contre cette réforme, et par un coup de propagande, je prendrai la tête de ceux qui veulent un leader plutôt qu'un conseil inutile. Mais pour que cela soit efficace, il faut déjà commencer à faire germer l'idée qu'un leader charismatique vaudra mieux qu'un conseil de fantômes. Et c'est là que j'ai besoin d'aide. La rebellion, je peux la mener, ça n'est pas un soucis. Mais il me faut des partisans. Et pourquoi pas parmi les gruuls .... Certains me connaissent bien, j'y ait élu quelques temps mes quartiers avec eux. Ils me connaissent, ce sera donc plus facile de les rallier avec nous. Mais le conseil ne pliera de toute façon pas docilement. Il me faudra donc les mettre à mort, afin qu'il ne reste rien de leur traces sur Ravnica.

Voilà ma stratégie ... " Clôtura le pontife, décidé, bien que peu enclin à devoir se liguer contre Markus. Mais il devait mourir, et si Markus devait mourir, ce serait de sa propre main, et non celle d'un autre.

Lorsqu'elle était entrée dans le salon, l'odeur l'avait touché plus encore que les deux corps nus. Mais l'ambiance qui se dégageait lui rappelait certaines fêtes Gruul qui lui avait fait passer de très bonnes soirées. Elle contempla en silence le pontife se remettre de ses états. Elle n'arrivait pas à s'empêcher de sourire légèrement, et ne cherchait de toute façon pas vraiment à le cacher. Elle ne savait pas si il s'agissait de l'impertinence ou de l'idiotie de l'homme qui lui plaisait. Elle ne le trouvait pas particulièrement beau, mais quelque chose d'attirant s'échappait de lui. Peut-être qu'en d'autres circonstances, elle aurait pu.
Jade s'assit à même le sol, assez proche de Rahinov lorsque ce dernier se mit à parler. Elle s'était debrouillée pour s'appuyer sur le drap, et en profita pour resserrer le drap qui commençait à glisser.

À l'évocation de Silviel et d'Anya, l'image de ses anciennes amies lui revint. Elle les chassa rapidement de ses pensées. Depuis qu'elle s'était séparé de ces deux-la, elle avait fait de gros problèmes pour contrôler ses émotions. Elle avait craqué la veille, mais cela ne se reproduirait pas. Elle avait écouté sans plus d'attention le discours du pontife. Elle en avait tout de même relevé les informations essentielles.

"Un coup d'état ? Très bien." lança-t-elle pour toute réponse, avant de se relever, d'acquiescer d'un signe de tête rituel respectueux le pontife, plus par habitude que par volonté propre, et héla un majordome afin de manger quelque chose, puis de venir s'asseoir sur une autre banquette en face de Rahinov, un air amusé sur le visage.

"Vous n'avez pas faim j'imagine ?"

" Non, ma satiété est inhibé, cela dû au bouteilles de gnôle sûrement ... "

Cette phrase était bourrée d'ironie, pour que le second degré soit repéré à des kilomètres à la ronde. Néanmoins, il fut surpris de voir que son invitée ne lui pose pas plus de question sur la procédure de ce coup d'état. Rahinov lui même n'en avait pas une idée très précise, mais voyait son projet dans un ensemble.

" Ce qu'il faut, c'est insuffler dans l'esprit des gens qu'un Leader vaut mieux qu'un Conseil. Surtout si le leader en question est un vivant puissant, et que le conseil en question est fait de fantômes dépassés. Je n'ai pas ce contact avec les gens de la basse populace, malheureusement, vu qu'on m'a traîné dans les hautes sphères directement ... Il faudrait que tu trouve un moyen de répandre le bruit qu'il faut une révolution, et que je suis le meneur de cette révolution ... "

Un serviteur s'exécuta rapidement et apporta à Jade de belles tranches de pain ainsi que beurre et confiture. La femme le remercia chaleureusement, le tout accompagné d'un sourire. Elle demanda alors de faire de même pour le pontife qui reçut son repas favori rapidement également. La guerrière était heureuse de retrouver un repas simple mais agréable. Le serviteur semblait avoir lu dans ses pensées pour ses goûts. Ou peut-être se contentait-elle de choses simples.

Elle mangea quelques minutes en silence, s'appliquant tranquillement à sa tâche, laissant Rahinov dans ses pensées. Elle n'était pas très bavarde. Elle ne l'avait jamais beaucoup été en public, et encore moins dans le privé. Elle préférait l'action à la parole, et le silence aux paroles superflus. Elle but un grand verre d'eau avant de prendre la parole.

"Les gens n'ont pas besoin d'un leader. Ni même d'un conseil. Encore moins d'une guilde. Et absolument pas des Orzhovs, lança-t-elle sèchement. Elle attendit quelques secondes, pour laisser ses dires avoir leur impact sur le pontife. Elle enchaina toutefois juste avant que ce dernier ne réponde. Si tu veux une révolution ou un coup d’état, tu dois voir plus loin qu’une seule guilde. Tu veux viser les petites gens ? Alors donne-leur ce qu’ils veulent. Mais tu n’as pas la carrure d’un leader. Qu’est-ce qu’un Gruul verrait en toi ? QU’est-ce qu’un habitant verrait en toi ? Si ce n’est un jeune Orzhov écervelé ne les représentant absolument pas ? Tu n’auras jamais le conseil fantôme. Les révolutions ne seront pas guidées par des guildés. Pour renverser le conseil, il te faut autre chose. Quelque chose de plus fort. Quelque chose de plus grand. Il te faut Pravh et Solcastel. Il faut que tu leur mettes en tête qu’il faut quelque chose de mieux pour eux. Tu ne peux pas avoir Orzhova seulement. Ou alors, tu dois te débrouiller avec les autres Orzhov. Un coup d’état se déroulera dans tout Ravnica ou au sein d’une seule guilde, avec ses membres. Ou il ne sera pas. Tu dois te comporter comme un leader, à défaut d’en être un. Jade se leva, sans trop savoir pourquoi. Elle fit quelques pas et vint s’appuyer contre une fenêtre à hauteur d’yeux, scrutant l’extérieur. Je ne comprends pas pourquoi tu veux le pouvoir sur le conseil. Ou pourquoi tu souhaites l’éliminer. Si tu veux une liberté, tu as d’autres moyens de l’obtenir. Mais… Mais je ne préfère pas le savoir. Chacun a ses envies et secrets. Tu ne sais pas tout de moi après tout, je n’ai pas à tout savoir sur toi… Et je ne veux pas tout savoir.
Toujours est-il que tu es fou. Autant partir volontairement à l’assaut du conseil, ce serait plus simple. Lever une rébellion au sein des mages, les pousser à partir au combat, prendre leur tête… Puis aviser. Aucun de mes plans n’a jamais parfaitement fonctionné. Planifier ne sert à rien. Prévois une ligne directrice, puis avises en fonction de la situation. Voilà tout ce que j’ai à te dire là-dessus. Maintenant, je ferais ce que tu me demandera."

Je sais que les relations Orzhovs - Azorius ne sont pas au beau fixe. Peut-être faudrait il commencer à creuser par là. Bref. On aura tout le temps d'en parler, le décamillenaire n'est pas encore là. Mais j'aimerai, pardon, j'exigerai encore une chose de toi. Cesse de me traiter de "jeune" Orzhov. J'ai a mon avis bien plus d'année derrière moi que tu n'en auras jamais. Je dois certainement être la plus vieille personne vivante en ce monde, et cela ne m'étonnerait pas que je sois plus vieux que certains membres du conseil. "

Là dessus, Rahinov héla son serviteur afin qu'il lui amène son cigare favori. Il l'alluma sans prendre la peine de demander à Saphya si la fumée la dérangeait. Son avis n'était pas important sur ce sujet là.
Il alluma donc son cylindre de tabac avant d'en déguster la délicate fumée qui s'en échappait. Rahinov avait bon nombre de vice, et celui-ci devait être le plus méconnu.
" Les Azorius seront plutôt aisés à rallier avec nous. Cette guilde passe son temps libre à fouiner chez les Orzhovs pour y trouver je ne sais quel secret. Peut-être s'imagineront-il qu'avec le changement que nous risquons d'apporter, il serait plus aisé pour eux de récupérer les secret enfouis dans notre guilde., que sais-je ? "

Sujet: Re: Un nouvel hôte Lun 9 Jan 2012 - 23:40

Un petit sourire pointa aux lèvres de Jade. Elle l'aimait bien cet Orzhov des fois. Sûrement pour sa naïveté aussi.

"Jeunesse, vieillesse... Que de concept flou et de conceptions obscurs... Il n'est d'âge que selon nos apparences, et tu es jeune. Quoi que tu en dises. Mais laissons-là ces détails."

Sur ces mots, la future Orzhov finit son repas et se releva en faisant tourner le drap qui lui servait de vêtements. Comme une gamine se serait amusé à faire tourner sa robe dans le vent. Elle se dirigea lentement vers une fenêtre pour observer au dehors.

"Les Azorius ne seront jamais de notre côté. Si encore, nous amenions un modification douce, comme le changement des membres du conseil, peut-être aurions-nous une chance. Mais un changement ? Les Azorius s'opposent au changement autant qu'une sangsue parasitant un hôte. Ils s'agrippent à leur positions pour ne pas bouger, pour que jamais ils ne soient en position défavorable. Il faudra les écraser, ou les ignorer. Et la seconde option parait inenvisageable. Liguons les guildes une à une. Rassemblons les sans-guildes, et entamons la révolte. Formons et équipons les petites gens. Détruisons nos adversaires."

[Hrp :] I'm back ! [/Hrp]

Sujet: Re: Un nouvel hôte Sam 14 Jan 2012 - 13:00

" Hmm détrompe toi sur ce point. Les Azorius ne sont pas prompts au changement, certes. Mais pas dans sa totalité. Les Azorius ne veulent pas que leur position dans Ravnica change. Après, le reste, ils s'en fichent. J'ai personnellement pu faire l'expérience de l'intérêt que portent les Azorius à la guilde d'Orzhova et à ses secrets. Et j'ai peut-être moyen d'obtenir un contact fiable chez les Azorius. Former une alliance secrète avec eux semble une bonne chose. Prahv dispose d'une puissante armée. Il faudra faire des concessions, c'est sur, mais les Azorius me paraissent bien vouloir abonder dans mon sens ... Si tant est que je leur graisse bien la patte ... Ce qui, ma foi, me semble largement à ma portée, vu le caractère de dame Clamolapis ... "

Rahinov fuma une nouvelle fois son cigare qui lui dévoilait de nouvelles saveurs à chaque inspiration ... Délicieuse fumée qui parcourait sa gorge ...

" Puisque tu m'as l'air très enclin à rassembler les petites gens, à les former et les équiper, et bien pourquoi ne t'en chargerais-tu pas ? Cela me semble un bon moyen pour toi de me prouver ta valeur, car jusqu'à présent, je n'ai vu qu'une farouche jeune fille avec des avantages plutôt appréciables ... " dit-il en souriant légèrement " Tu es une guerrière et tu as certains talents dans la persuasion. Aussi, réunis les sans-guildes et convainc les de se joindre à moi. "

Jade regarda encore quelques instants au dehors. A l’évocation de Dame Clamolapis, elle avait ressenti quelque chose. Comme si elle connaissait ce nom. Elle continuait de réfléchir aux paroles du pontife. Peut-être avait-il raison. Peut-être tous deux avait-il un grand avenir, s’ils marchaient l’un à côté de l’autre.

« Peut-être… Peut-être est-ce possible… Mais… Mais j’ai peur de quelque chose… Qu’ils ne marchent jamais avec toi. Peut-être… Peut-être accepteraient-ils de marcher avec moi… Et encore.
Ou peut-être accepteraient-ils de marcher avec nous, acheva-t-elle en se retournant, et en fixant Rahinov. C’est à ce moment qu’il aperçut un détail qui le troubla. Un de ses yeux. Vert. Vert et non plus bleu. Il n’avait pas souvenir qu’elle avait les yeux vairons. Mais, pour cela, encore faut-il que nous soyons unies. Unies devant eux, bien sûr, rajouta-t-elle, un sourire aux lèvres. En disant cela, elle s’était rapproché de Rahinov, et se tenait devant lui, toujours un sourire aux lèvres. Mais pour l’heure… Jade s’avança doucement vers le pontife, et elle vint s’asseoir quasiment au niveau de son bassin. D’une main, elle lui attrapa le menton et elle vint doucement l’embrasser. Son baiser se fit long et doux, tandis que son autre main vint se plaquer contre le torse de l’homme et descendait doucement vers son entrejambe. Il y a d’autres façons de s’unir… »finit-elle en souriant, après avoir décollé ses lèvres de celles du pontife. Sa deuxième main trouva enfin ce qu’elle cherchait et sans trop d’attention fit descendre le pantalon du pontife, alors que son autre main venait défaire le drap qui lui enserrait la poitrine, avant de le faire tomber avec sensualité.

[Hrp :] On ellipse sinon censure. [/Hrp]

Chaud et humide. C'était à peu de chose près l'état de la chambre. Chaud et humide. C'était l'état de Rahinov, son torse s'égouttait sur les draps. Chaud et humide. C'était le corps de Jade, sa délicate sueur imbibant les coussins. Très chaud, et très humide. C'était l'état d'une certaine partie de la splendide blonde.

Épuisés. Jamais le pontife ne fit autant de choses si longtemps. Il s'étonna lui-même de sa performance. Le breuvage de Nodjun avaient surement d'autre vertus, et l'endurance était l'une d'elles. Il tourna sa tête pour regarder le visage de Jade encore une fois. Celle-ci semblait sereine, satisfaite, et apaisée de toute tension sexuelle. * Au moins une chose que j'aurai réussi ces derniers temps.*
Puis il la regarda plus longtemps. Jamais il n'aurait pensé que la fougueuse Saphya pouvait être si sereine, si calme, si pure, si attendrissante. Elle dormait encore alors que Rahinov sortit du lit. Il se rhabilla et sorti une bouteille de vin de son armoire à vêtements. Oui, durant leurs ébats violent, où la demoiselle l'aimait un peu bestial, il avait déménagé sans trop s'en rendre compte jusqu'au lit du pontife. Et ce dernier avait de quoi sortir une bouteille de vin fraîche depuis chaque pièce de son appartement. il l'ouvrit silencieusement, et sorti deux verres, qu'il remplit, et en posa un sur la table de chevet, à côté de la demoiselle. Il lui remonta le drap délicatement, et s'assit sur un fauteuil dans un coin de la chambre en contemplant sa conquête, qui elle, ne sera pas d'un soir.

Il soupira silencieusement " Dieu que tu es belle ... " Et il s'alluma un cigare. Et il le fuma tranquillement. Et il recrachait sa fumée. Et il buvait son vin. Et il aimait cette femme.

Jade était assise à une table. Seule, dans une pièce totalement dépourvu de mobilier et de décorations. Elle était seule, assise devant une table ronde, et une chaise libre la regardait désespérément vide en face d'elle. Alors, la Gruul se prêtait à sourire. Un sourire doux et sincère. Comme rarement elle avait pu en faire. Et puis, soudainement, les murs tombaient. Et elle se retrouvait perdue, au beau milieu de nul part. Dans un champ. Ou du moins, ce qu'elle imaginait être un champ, avant que la civilisation empiète sur tout le territoire. Elle se leva, et fit quelques pas. En se retournant, il n'y avait plus trace d'une quelconque table ou chaise, ni même d'une pièce. Plus que le vide, et l'herbe jusqu'à l'horizon. Alors, encore une fois, Jade sourit, révélant enfin sa vraie nature. Ici, elle n'avait plus à tuer. Ici, elle n'avait plus à haïr. Maintenant, elle savait que tout irait bien.
En se retournant, elle savait également qu'elle allait tomber sur Nelyssa. Comment ? Elle ne le savait pas. Mais elle savait que Nelyssa l'attendait.

"Magnifique, n'est-ce pas ?
– Alors, tu as enfin réussi à régler tes différents avec Palerchov ? entama Nelyssa, stoïque. Elle était belle. Grande et élancée, le portrait craché de sa sœur, Anya. En la voyant, la future Orzhov avait senti la nostalgie envahir son cœur en repensant à la Golgari.
– J'ai toujours été des vôtres, non ? lui rétorqua la jeune femme, soucieuse.
– Oui. Comme j'ai toujours été avec toi. Nous sommes unis, Saphya. Unis.
– Je crois que... Que je ne voulais pas...
– Tais-toi, avança Nelyssa en plaquant sa main sur la bouche de la guerrière. Le même sang coule dans nos veines. Nous sommes Orzhov, toutes deux. Et tu es aussi légitime que n'importe lequel d'entre à la succession de Palerchov. Tu l'es même plus. Nous l'avons haï, toutes deux. Et maintenant, nous regagnons notre rang, toutes deux, après la battue de Palerchov. Nous sommes unis. Et uniques," termina-t-elle alors que sa main commençait à disparaitre. Et alors que Jade prit une bouffée d'air, elle sentit Nelyssa se glisser à l'intérieur d'elle, circuler dans son sang, son esprit se joindre au sien, et tout son être s'allier à la jeune femme. Alors de grosses larmes se mirent à couler sur les joues de Jade. Des larmes de joie. Elle se sentait enfin complète. Complète. Jamais elle n'avait ressenti une telle plénitude.
Ce n'est qu'en se retournant qu’elle la vit. Elle se tenait droite. Debout, la main sur son épée bâtarde encore rougie du sang de ses ennemis. Un double d’elle-même. Plus sanglant toutefois. Plus agressive. Dans son regard, on pouvait lire la rage de vaincre. Saphya ne la reconnaissait que trop bien.

"Toi non plus, tu n’es jamais partie. Tu as toujours été là pour nous. Jade tendit sa main vers son double. On ne se perdra plus, je te le promets." Un sourire sincère, et pourtant quasiment carnassier vint alors éclairer le visage de l’ensanglantée, alors qu’elle saisit la main de Jade, pour disparaitre à son tour dans son corps.

Jade ouvrit doucement les yeux sur ce monde nouveau qui s’ouvrait à elle. Pour la deuxième fois consécutive, elle se réveillait sur un lit moelleux et agréable, et n’avait à se soucier de rien, si ce n’est son état de fatigue. Elle sourit alors et se tourna lentement ses grands yeux vairons sur Rahinov, qui la fixait toujours. C’est en se sentant sourire qu’elle sentit les larmes sur ses joues. Ainsi, ses larmes s’étaient transcris dans la réalité…

"Alors, cela t’a-t-il plu, ô mon seigneur," s’entendit-elle prononcer presque malgré elle, d’une voix teintée d’ironie mais encore ensommeillée. Décidément, cette nouvelle naissance lui donnait une nouvelle confiance en elle qu’elle ne serait pas cru capable quelques jours plus tôt. Alors elle se redressa sans même se soucier de dissimuler ses attributs et saisit son vin afin d’y tremper ses lèvres. Un bon millésime assurément. Visiblement, Rahinov Eliav était un homme de goût. Elle n’en doutait pas. Elle le savait depuis qu’elle l’avait vu. "Mon amour… Jade laissa ces quelques mots voler dans la pièce, l’emplir de leur puissance ; lui laissant le temps de recouvrer ses esprits. Elle fixa alors Rahinov intensément, laissant ses cheveux tomber en cascade sur sa poitrine. Il nous reste tant de choses à accomplir… Nous allons changer la face de cette guilde. Changer la face de ce monde. Rien ne pourra nous résister, mon amour. Nous sommes l’avenir. Elle marqua une légère pause, pausa son vin, et se rapprocha doucement de Rahinov à quatre pattes, telle une lionne cherchant à fondre sur sa proie.

Nous sommes l’espoir d’un monde neuf."

" Je ne suis pas ton amour. Et encore moins ton seigneur. "

Il laissa la donzelle s'arrêter dans sa marche à quatre pattes, et lui laissa le temps de digérer ça, tout en voyant son expression faciale changer d'une manière assez inquiétante. Mais le pontife ne la craignait pas, absolument pas. Elle ne serait jamais venue à lui si elle n'avait pas une utilité quelconque à s'amuser avec le pontife. Même si elle avait toujours certains instincts héritées de sa cohabitation avec les clans gruuls, il esquiverait la moindre attaque de vexation mêlée à de la colère que la jeune Palerchov pourrait tenter. C'est pour cela qu'il se leva sans sourciller, alla se cherche une énième bouteille de gnôle, mais cette fois-ci, il opta pour une poire.

" Tu sais, si tu t'attaches à moi, tu vas être déçue. Je n'aime que moi. Qu'on se le tienne pour dit. Tu vis ce que plein de femmes séduisantes ont vécu avant toi. Le lendemain. Tu t'es sans doute amusée, ou pas, après tout, ça te regarde, mais j'ai bien peur qu'avec une telle démonstration de tes sentiments, je ne sois clairement pas la personne avec qui tu devrais partager ton lit.

Ou bien tout cela ne sont que courbettes destinées à me brosser dans le sens du poil, destinées à me séduire, à abaisser mes barrières. J'espère que ce n'est pas le cas, même si je comprendrais parfaitement si ça l'était. " Il cessa de la regarder à mi-discours, car il ne voulait pas assumer une énième fois ceci. Une énième déception. Il se renfila une gorgée de poire, se leva, et entrouvrit les rideaux, histoire de laisser la lumière rentrer un peu plus dans la chambre, car il était bientôt la mi-journée, mais prit soin de ne pas poser pied dans le chemin de la lumière. Il enfila un pantalon noir et une chemise blanc cassé, sans prendre la peine de mettre quelconque sous-vêtements. Le pontife ne comptait pas sortir aujourd'hui, et la clémence du ciel et du soleil, qui aurait fait sortir n'importe quel être standard avec une expression de gaieté, lui était complètement indifférente. Peut-être même le confortait dans son choix de rester chez lui, sortir lui aurait valu de se couvrir presque intégralement. Et le pontife n'appréciait pas cela.

" Tu es sure de vraiment vouloir récupérer ton sang ? Regarde Teysa, par exemple, une femme si charmante, si belle, et si forte, mais un tel handicap physique est extrêmement pénalisant. Que connais-tu du sang Palerchov ? Que connais-tu de son pouvoir, ou de sa contrepartie, qui vient souvent avec un prix lourd à payer ? "

Il posa sa gnôle, et sortit de son armoire un petit coffre, duquel il sorti un fumable, dont l'odeur s'éloignait bien du tabac classique. " Cela m'aide à voir les choses sous une perspective totalement différente. " Il en prit quelques bouffées, et se retourna vers Saphya, et reposa enfin son regard sur elle. "Tu dis m'aimer, mais ne serait-ce pas l'euphorie du moment qui te fait dire ça, plus qu'un véritable sentiment ? J'ai beau retourner l'affaire dans tout les sens, je ne vois pas comment tu le pourrais. Je n'ai rien à offrir de ma personne, je ne sais même pas si je pourrai aimer un jour, tant j'ai vécu dans un monde rempli d'illusions et de façades. Tu dis vouloir m'aimer. Mais réfléchis vraiment longtemps avant de donner ta réponse, car tu es en train de t'engager dans une aventure dont tu ne verras peut-être pas la fin. Pourquoi peut-être ? Parce qu'avec le temps, j'ai fini par ne plus avoir aucune certitude, même à propos de moi-même."

Saphya se laissa rouler sur le côté après que Rahinov l'ait rejeté. Ses paroles l'avaient touché, et elle se laisse aller à un petit rire, en regardant fixement le plafond. Ce dernier lui sembla encore plus flou que précedemment. Une larme s'écoula de ses yeux. Cette rencontre avec Nelyssa n'avait fait qu'accentuer son aveuglement. Elle se couvrit le visage de ses mains, et se mit à souffler lentement avant de répondre à l'Orzhov.

"Je souffre de dédoublement de la personnalité, souffla-t-elle d'un coup. Un sanglot brisa sa voix. Je... Plusieurs sanglots vinrent interrompre son discours. Je ne l'ai jamais dit à quiconque. Je... Je ne sais pas comment gérer ça... JE NE PEUX PAS T'AIMER, hurla-t-elle soudainement au pontife. Mais... Un silence de quelques instants s'instaura, entrecoupé par les pleurs de Saphya. Ce n'est pas ce que je voulais dire, je... Je ne sais plus rien. Je veux retrouver ma maison...

Je suis fille Palerchov, finit-elle par lui lancer après avoir repris son souffle. J'ai été le réceptacle du sang de Nelyssa Alnyriev. Je suis l'héritière de droit de la famille Palerchov décimé. Et de la famille Alnyriev. Mon sang n'a jamais perdu son pouvoir. Je ne sais pas ce qu'il m'apporte. Je ne l'ai jamais su. Je sais ce qu'il m'enlève. Je deviens aveugle, Rahinov Eliav. Dans quelques années, je ne pourrais plus voir le monde. Saphya laissa planer un silence de quelques instants, pour laisser retomber sa dernière phrase. Elle avait réussi à se reprendre. Elle laissa retomber ses mains, et fixa de nouveau le plafond à nouveau. Rahinov la vit plisser les yeux, comme si elle cherchait à avoir une image plus nette de ce qui l'entourait. Ses yeux papillonnaient beaucoup trop pour une personne voyante.

Voilà le cadeau de mon sang. Je ne suis même pas sûr de savoir exactement à quoi tu ressembles. Je ne pourrais plus me battre. Et personne n'y peux rien. Mon père me l'a laissé pour ça. Pour que je sois obligé de revenir. Il savait que je devenais aveugle.

J'ai peur, Rahinov."

La femme finit par se redresser, et se tourna vers son intelocuteur, pour soutenir son regard.

"Je ne peux te dire si je t'aime, Rahinov. Tu ne veux pas que je t'aime, Rahinov. Tu as besoin qu'on te résiste. Mais là, j'ai besoin de toi."

Elle resta de longues minutes à le regarder, et elle sentit le pontife désemparé par la jeune femme.

"Aide-moi, Rahinov Eliav."

" Ton sang te rend aveugle ? Soit. Beaucoup de personnes sont aveugles, et s'en sortent parfaitement dans la vie quotidienne. Il te faudra simplement t'habituer à ne plus voir, et à ressentir ce qui t'entoure. La privation d'un des cinq sens entraîne mathématiquement une augmentation drastique de la sensibilité de tes autres sens. Et c'est là dessus que tu pourras rebondir, plutôt que de te morfondre dans ton aveuglement. " Annonça t'il sans sourciller. On aurait presque dit un médecin expliquant les symptômes d'une maladie à son patient.

" T'aider ? Je suis un homme d'affaire à la base. Le marché a été passé, mais tant que tu seras dans cet état, tu ne me seras d'aucune utilité. Je veux bien te laisser le temps qu'il faudra, mais viendra un jour où j'aurais besoin de ta force plus que de tes gémissements. " Il se leva, et garda son cône en main. Il se rapprocha du lit, et regarda son invitée de haut, lui forçant à pencher la tête légèrement en arrière pour le voir en face. Il la fixa quelques temps, et même si la jeune dame distinguait de moins en moins les détails, elle sentait qu'elle se faisait dévisager par le pontife. " Mes projets pour toi ont changé. Et non, cela ne sort pas des conditions de notre marché. "

Il héla son majordome le plus fidèle et en pointant du doigt la déprimée sur son lit, lui chuchota quelques mots, et celui-ci commença par aller chercher des habits plus convenables, pour les déposer sur le lit, puis s'adressa à Saphya
" Si madame veut bien me retrouver dans mon bureau une fois qu'elle se sera toilettée et habillée. Ce n'est que le début d'un long chemin. " Tout en s'inclinant respectueusement devant l'invitée de son maître et ami, il se retira pour aller dans son dit-bureau

" Va te laver, et t'habiller. Si il y avait une deuxième personne dépravée dans la guilde, la réputation de celle-ci en pâtirait grandement. " Il marqua une petite pause puis reprit : " Regarde moi. Si tu ne vois pas précisément, alors écoute attentivement. " Il ouvrit un peu le rideau qui laissa rentrer un peu plus de rayons de lumière solaire dans la chambre. Il mit sa main sur le chemin de ces rayons, et émit un léger râle à ce moment là. Si elle ne pouvait voir précisément ce qu'il se passait, Jade entendait un crépitement léger. Elle se demandait au début si ce n'était pas le pontife qui fumait un peu trop bruyamment, mais elle écarta très vite cette idée lorsqu'elle se souvint qu'il était de sang Orzhov pur. " Tu es peut-être aveugle, mais tu peux toujours sentir la chaleur de la source de lumière principale de ce monde. Moi pas. "

Il reprit une bouffée de son fumable, puis conclut " Prépare-toi, et va rejoindre mon majordome dans son bureau. "

Jade se laisse retomber en arrière, et se mit de nouveau à fixer le plafond. Un jour ou l'autre, elle serait aveugle. Ce jour-là, il faudra qu'elle soit entourée par les bonnes personnes. L'Orzhov avait raison. Il lui fallait accepter tout cela. Elle avisera en temps voulu. Elle devait suivre son mantra. Il fallait vivre dans l'instant. Ces derniers jours, elle ne se reconnaissait plus. D'abord elle se reniait en demandant de l'aide à ce pontife. Maintenant, elle s'apitoyait sur elle-même. Où était passé la fière guerrière qui sommeillait en elle ?
A cette pensée, elle se rendit compte que cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas touché son arme. Qu'elle n'avait pas ressenti le contact familier avec sa garde. Aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, elle l'avait toujours eu avec elle, et elle ne l'avait jamais laissé tomber.

"Je veux mon arme, lâcha-t-elle d'une voix sèche, presque autoritaire. Ton argent peut tout acheter, n'est-ce pas ? Procures-moi les meilleures armes de tout Ravnica. J'ai besoin d'un stylet, pour mon quotidien chez les Orzhov. Je désire également quelque chose de discret. Elle s'était redressée, et regardait maintenant Rahinov. Une nouvelle détermination se lisait dans ses yeux. Trouves-moi également les meilleurs forgerons de ce monde. Mon épée a besoin de quelques ajustements. J'aurais également besoin des maîtres des esprits Orzhov. Jade soutenait fermement le regarde de Rahinov. Tu ne le regretteras pas, je t'assure."

Jade finit par détourner le regard, et se releva en prenant son temps. Elle était entièrement nue, et esquissa un sourire en sentant le regard du pontife se poser sur elle. Elle se savait objet de désir, et l'idée de faire languir le pontife lui plaisait énormément. Elle en profita donc pour en rajouter, ébourrifant ses cheveux courts, et lança un regard en coin mutin à son spectateur. Elle aimait jouer avec le monde qui l'entourait. Elle décida finalement à partir en direction de la salle de bains, éxagérant fortement son déhanché. Elle s'arrêta tout de même sur le seuil de la porte.

"Rahinov... Merci."

" Je ne reçois pas d'ordre. Et surement pas de toi. Tu prends un crayon dans le bureau, tu m'écris spécifiquement ce que tu souhaiterai " et il insista bien sur le verbe " avoir, et peut-être que j'irai te les trouver. Si c'est demandé gentiment.

Quant à tes affaires avec les maîtres des esprits, on verra ça plus tard. "

[HRP] Suite ici, dans le Renouveau....
Rahinov : 23 xp
Jade : 21 xp [/HRP]