Divagation d'un Elf pyromane.

La femme, satisfaite, se tourna vers l'humain. Un sourire équivoque, entre fierté enfantine et malice cruelle, s'élargit lentement au fur et à mesure de ses paroles.

"Tu vois frérot, j'ai pas eu raison de m'en servir ? Il a pas pu trouver la solution, mais c'est plutôt pas si mal, si ?"
"Non, c'est vrai. Mais tu as eu un sacré coup de chance, tu sais. Je t'ai déjà expliqué qu'il ne fallait pas prendre ce genre de travail à la légère. Il ne s'agit plus d'assassiner quelques indics, là."
"Il faut toujours que tu râles, t'es jamais content de moi !"

Yarkol se fit la réflexion que la femme devait décidément avoir quelques soucis d'ordre mentaux, même si la puissance magique émanant d'elle le dissuadait de le lui faire remarquer. Le grand chauve ne répondit pas et alla devant la porte recouverte de dorures. Il eut un sourire en coin qui lui donnait un air désabusé lorsqu'il examina les neuf représentations des guildes.

"Même au cœur du bâtiment abritant les plans, en plein quartier Izzet, on n'ose pas les évoquer ... C'est pitoyable." Il sembla reprendre ses esprits, et eut un sourire un peu plus naturel."Heureusement, l'inculture des sans-guildes et leur manque évident de capacité de réflexion t'aura sauvé la mise. Il faut savoir prendre au mot les énigmes parfois. Il faut leur faire perdre la tête. Qui, entre une abomination sauvage et un prédicateur, peut donc prétendre au titre de roi d'une forêt ?"

Sur ces paroles, l'homme dégaina une longue flamberge que Yarkol n'avait pas remarquée, dissimulée comme elle l'était sous la cape du chauve. L'humain y injecta son hydromana et frappa de toutes ses forces le crâne doré du saurien Simic. L'or éclata sous le coup de taille, projetant des éclats brillants dans toute la pièce. Un grondement sourd se fit entendre à travers l'épaisse porte blindée dans l'instant qui suivit. L'homme recula de quelques pas, un peu de sang coulant d'une entaille bénigne au front. Les éclats d'or l'avaient visiblement touchés à la jambe aussi, car il boitait. Sa compagne s'était réfugiée derrière une muraille mouvante et pourpre, et le mur de sang était en train de laisser choir au sol les fragments qu'il avait interceptés. Yarkol n'avait rien eu. En effet, il était resté au fond de la pièce, et malgré sa jambe blessée, il avait pu bondir à l'abri d'une cuve. Ramassant la dague qu'il avait laissé tomber dans le feu de l'action, il se fit la remarque que la tête avait explosé trop violemment pour qu'un simple coup d'épée puisse en être la cause. Les cliquetis dans le mur s'intensifièrent, mais la porte ne s'ouvrait pas.

Il sortit de derrière la cuve qui lui servait d’abris, sa dague à la main. L’idée que la masse pourpre manipulée par la Simic puisse servir autant d’arme que de bouclier le forçait à la fois à se méfier et à contemplé la grâce qui émanait d’une personnalité si complexe et puissante. Les éclats d’or tombant au sol sonnaient aux oreilles de l’Elf comme une mélodie. Les cliquetis émanant de la porte le firent revenir à la réalité.
L’odeur de sang provenant des plaies du Simic se grava dans la mémoire de Yarkol. Instinctivement, il se fiait à son sens olfactif après une explosion, peu importe sa nature. Ainsi il savait si quelqu’un était entailler ou bruler. Les odeurs jouent le rôle d’élément déclencheur à la nature berseker de l’Elf. En effet, même si son tempérament habituel laisse entrevoir cette partie de sa personnalité, il ne dépasse ses limites que lorsque trois condition sont réuni : L’odeur et la vue du feu, l’odeur et/ ou la vue du sang, et une douleur plus ou moins importante. Lorsque tous ces éléments sont réuni, il perd tout contrôle et devient temporairement cinglé, repoussant les limites de son corps et ignorant la douleur.
Sa jambe et l’odeur permanente de sang l’excitait donc, ses sens aux aguets avait décuplés sa sensibilité.

Il s’avança vers la porte aux dorures, restant à distance raisonnable du Simic, qui n’avait pas rengainé son arme. Yarkol se souvenait du Saurien, la créature qui l’avait transporté des quartiers Simics aux cavernes, où il fut torturé…
Chassant ces pensées de son esprit, il poussa un débris doré du bout de son pied et dit doucement : « Et maintenant ? » Un sourire crispé flotta quelques secondes sur son visage, avant de redevenir impassible. Toutefois, la Simic, qui contrairement à son frère ne tournait pas le dos à l’Elf, auras très certainement remarqué le niveau d’excitation de ce dernier.
Les cliquetis sonores que l’ancien Gruul avait remarqué il y a déjà quelques temps ne cessait pas, et il ne parvenait pas à en déterminé la nature exacte. Ils semblaient parvenir de l’intérieur de la porte. Peut-être était-ce des pièges qui s’actionnaient petit à petit ? Le regard songeur du Simic face a la porte laissait pensé qu’il se posait la même question, ou qu’il avait la réponse et hésitait à en faire part au Sans-guilde.

La femme qui manipulait le sang était désemparée. Son regard fou glissait de l'homme à Yarkol, ne trouvant aucun réconfort d'un côté comme de l'autre. Le premier regardait les bas-reliefs d'un air désespéré, et l'air hagard et primitif du second n'était guère encourageant. La tension montait tandis que le grand humain marmonnait d'un ton de plus en plus inquiet en examinant les différentes représentations de guildes. Yarkol sentait monter en lui un besoin d'action irrépressible.

Alors que le stress au sein du petit groupe semblait avoir atteint son paroxysme, la porte vibra, puis commença à s'abaisser en sifflant, comme une herse que des ouvriers distraits auraient construits à l'envers. Les cliquetis s'intensifièrent avec la lente descente de la porte blindée. Un nuage de fumée blanche, probablement - du moins Yarkol et les deux humains l'espéraient-ils - de la vapeur d'eau, sortit en panaches impressionnants de l'ouverture béante. On y voyait assez peu, mais un courant d'air froid s'engouffra dans la pièce, dispersant un peu la fumée et permettant de distinguer les contours encore troubles d'immense machines complexes disposées dans la pièce qui s'offrait à eux. La distance ne permettait pas de les détailler à satiété, mais elles semblaient en activité à en juger par le vrombissement. Les grincements et autres cliquetis dans les entrailles du bâtiment s'étaient tus.

"Cette salle était dans une légère dépression, et il y fait un froid à en geler une dryade sur place. C'est la salle qui sert de clé de voûte au Dôme, et surtout, c'est elle qui garantit le refroidissement et donc la résistance aux explosions des murs. C'est dans ce saint des saints que notre contact a dissimulé les plans. Allez Shan'verdi, c'est à toi de jouer ..."

La jeune femme s'en alla en courant dans les brumes blanches, un sourire enfantin flottants sur les lèvres.

"Yep ! Pas de gardiens par ici comme prévu, les plans au fond à droite, je sais ! Et laisse le sans-guilde tranquille !"
La voix résonna étrangement dans la salle de réfrigération, comme si elle était beaucoup plus grande qu'elle ne semblait l'être. L'homme se tourna vers Yarkol.

"Je suis désolé, mais ma sœur se trompe. Tu ne nous es plus d'aucune utilité, et ta pathétique vie de sans-guilde asservi et ignorant s'achève ici."
Sur ces trop brèves paroles, l'homme dégaine deux longues dagues aux reflets curieusement nacrés. Non pas comme si un poison était répandu sur les lames, mais plutôt comme si la matière même des poignards brillait d'elle-même.

Les premières paroles du Simic firent une étrange impression au demi-Elf. Un indic’ qui aurait mit des informations importantes ici, sans expliquer comment ouvrir la porte ? Les Simics étaient décidément aussi givré que les Izzets.

La seconde fois qu’il ouvrit la bouche en revanche, la réaction fut totalement différente.
Il eu un mouvement de recul, presque paniqué.

« Asservi ? » On ne pouvait faire pire insulte à celui qui s’était libéré en flirtant avec la mort. Pourtant il se contint, du mieux qu’il pu, et son regard se baladait lentement sur les deux étranges armes de son bourreau.

Bien sur, ils étaient deux. Yarkol avait encore une blessure, peu profonde certes mais néanmoins présente, à la jambe gauche. En supposant qu’il vienne à bout de son adversaire, se dont il se sentait capable, il serait alors bien trop faible pour combattre sa sœur, et n’aurait alors aucune chance de survie. Surtout si l’on prend en compte le fait qu’à chaque goutte de sang arraché, les pouvoirs de la Simic grandissent. Non, il n’avait aucune chance en se battant contre eux.

Yarkol analysait tout se qu’il pouvait, cherchait des solutions, mais n’en trouvant aucune vraiment plausible, il tentait de se calmer en prononçant ces mots, tout en fixant son adversaire droit dans les yeux : « Je comprends votre réaction… J’aurais eu la même.». Non, il n’y avait aucune ironie, aucun sarcasme dans sa voix. En fait, cela ressemblait à un aveu.

« Mais je sais aussi que vous ne voulez pas de ma mort. Non, vous désirez mon silence, et si vous aviez absolument à me laissé en vie vous préféreriez que se soit la langue coupé, les doigts tranchés et les yeux crevé afin que je ne puisse rien révélé. »
Il se sentait profondément stupide. Non, bien sur, si quelqu’un lui sortait ça au moment d’être abattu, il exploserait de rire, lui tapoterais l’épaule et lui enfoncerais sa dague en plein cœur.
« Je… pense que nous y gagneront, tous, si je reste en vie. Ne serais-ce que pour servir de diversion. Bien sur, je dis cela parce que je pense avoir plus de chance contre eux que contre vous. »

Yarkol hésita, puis posa sa dague devant lui. Il se releva, son regard croisa celui qui sera peut-être son bourreau, et dit, d’un ton presque trop calme :

« J’étais Gruul. Vous savez se que signifie rendre son arme, et l’importance que ça a pour moi. »
Il fixa le Simic, plongeant son regard dans cet être froid. Il lui rappelait le Golgari, il lui rappelait tout le monde, et ne lui disait rien. Ce type, ce type pourrait-être n’importe qui, s’il n’émanait pas de lui une telle détermination, crue et froide.
Yarkol ne savait pas s’il devait s’estimé heureux ou craindre d’avantage son adversaire du fait qu’il ne sentait en lui aucune envie. Un assassin comme lui devrait éprouver un grand plaisir à découpé une si petite créature, désarmée et résolue. Mais non, il ne sentait aucune excitation, ne voyait aucun sourire sur le visage du Simic.

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Lun 10 Jan 2011 - 21:47

L'humain hésita longtemps. Aucun des deux belligérants ne bougea pendant un long instant. La tension, ressurgie aussi brutalement qu'un claquement de fouet, sembla grimper encore et encore, et les effluves de sang qui tournaient la tête à Yarkol ne contribuaient pas à l'aider à garder son calme. Puis le combattant guildé se détendit et rengaina une de ses dagues dans son fourreau d'un claquement sec. Le message était évident : l'autre lui serait destinée au moindre faux pas.

"Je suis d'humeur pacifique aujourd'hui. J'ai fait coulé peu de sang et n'ai pas envie d'en répandre plus que nécessaire. Voilà ce qui va se passer : toi, tu -"

Le sans-guilde ne saurait jamais ce que son antagoniste allait lui demander, car il fut interrompu par un long hurlement suraigu provenant de la chambre de réfrigération. Les deux hommes sursautèrent, surpris par la force et l'intensité du cri empreint d'une douleur sans nom. L'humain aux dagues magiques fut le premier à réagir, et se précipita vers la source du cri. Yarkol sentit les effluves de sang s'intensifier, mais rien ne transparaissait des brumes qui s'échappaient toujours de la porte. Il eut un regard vers l'ouverture derrière lui où les gonds de la porte étaient encore accrochés, qui semblait lui offrir une invitation tentante à la fuite...

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Mer 12 Jan 2011 - 14:13

Le demi-Elf ramassa rapidement sa dague et la replaça dans son fourreau d’un geste rapide et fluide. L’odeur de sang l’enivrait, certes, mais il s’était lasser de cet endroit. Il n’avait pas se qu’il était venu chercher, et les quelques pages qu’il avait arraché seraient certainement moins utiles que l’enseignement de l’Ano-mage.
Il était temps de partir, la graine du chaos avait été semé, il n’avait plus qu’à laissé les choses brulée d’elles mêmes. Il se demandait cependant s’il ne manquait pas quelque petits spectacles. Puis, il en vint à la conclusion que la fuite était la meilleure solution. Il voulait revoir Nihil, il voulait devenir autre chose qu’un animal sans âme.

Il se pressa un peu, réfléchissant une dernière fois aux choix qui s’offraient à lui. Bien que l’idée lui traversa l’esprit, il ne prit pas le temps de ramassé la chaine et le crochet brisé, qui devait être quelque part non loin, dans les décombres. Il doutait que ces choses puissent encore lui être utiles.

Il jeta un dernier regard vers la brume, vérifiant que personne n’arrive dans son dos, puis s’enfuit par l’embouchure sans porte.

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Sam 15 Jan 2011 - 23:38

L'escalier était vide. Les vagissements pathétiques du zombi signalaient encore sa présence, en revanche. L'escalier descendait donc jusque dans le hall, d'où venaient encore des cris dus à l'émeute, et il n'y avait qu'un palier, celui aux multiples laboratoires et salles d'étude. Le demi-elfe descendit les escaliers prudemment jusqu'au palier, et trouva le mort-vivant en train de monter les marches de fer en se hissant péniblement. La créature n'avait plus rien d'humain : la tête pendant contre le torse, à peine retenue par un mince filement de chair, une jambe faisant un angle improbable, et le sang qui avait barbouillé toute la tunique, souillant le sceau de la guilde bleue et rouge.

Alors que Yarkol se demandait comment il allait bien pouvoir passer outre ce morbide obstacle vers son échappatoire, le zombi se raidit, puis se laissa tomber. Si il n'avait pas deux ou trois blessures mortelles, on aurait pu croire un homme qui venait de succomber à une crise cardiaque. Mais le doute planait encore dans l'esprit du sans-guilde, qui craignait que le corps ne retrouve une deuxième fois sa vivacité ...

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Jeu 20 Jan 2011 - 17:59

Il réfléchit et se dit que la nécromancienne devait avoir besoin de toutes ses forces de l’autre coté, peut-être avait-elle décidé que ce pantin là était superflue. Même si elle était bien capable d’avoir fait cela exprès pour pouvoir mieux piégé le demi-Elf, il n’avait plus le temps de se posé de telles questions. La chose ne bougeait plus, il fallait l’enjamber rapidement et sortir d’ici avant de se faire rattraper. Il prit tout de même la peine de vérifier que l’abomination ne bougeait plus, puis sauta par-dessus avec une grâce féline, presque mystique, contrastant avec son atterrissage sec et directe où il se fit de marbre avant de continuer, à l’affut du moindre mouvement pouvant lui nuire.

Il poursuivit son chemin, se fiant à l’instinct pour rester discret, se nourrissant du désordre régnant dans les pièces voisines. Il hésita à volé un livre dans une des salles, mais il se ravisa et préféra la fuite. Mieux valait se contenté de se qu’il avait.
Il passa donc le pallier et descendit les dernières marches.

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Dim 23 Jan 2011 - 14:52

Yarkol entendit soudain une puissante détonation retentir au dernier étage, celui des cuves. Puis une deuxième, dont il sentit l'onde de choc faire vibrer ses entrailles. Décidément, il était temps de s'éclipser, quelle que soit l'origine de ces deux explosions.
Il entrouvrit la porte menant au hall, et constata une absence totale de garde derrière celle-ci. Étrange. Ouvrant la porte en grand, le sans-guilde se mit en garde, prêt à n'importe quel piège ...

Seul le silence répondit au brusque claquement de la porte contre le mur. Le hall était désert. Les traces de l'émeute étaient encore visible : deux corps calcinés gisaient au sol dans des positions de défense, bras levés dans une vaine tentative de se protéger. Certains bureaux étaient renversés, et des impacts variés avaient noirci par endroit les murs. Une forte odeur de brûlé flottait dans les airs. Il fit quelques pas prudents en avant, toujours méfiant, mais rien ne se passa. Alors qu'il se dirigea vers la sortie, de plus en plus dérouté par les évènements, la voix suppliante d'un gobelin qu'il n'avait pas remarqué, adossé à un des piliers, parvint à ses oreilles. Le peau-verte était dans un sale état : de graves brûlures avaient mis sa tunique Izzet à mal, et une petite mais profonde plaie découvrait son cuir chevelu.

"S'il vous plaît ... Sauvez la réserve ..."

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Dim 23 Jan 2011 - 22:13

Le demi-Elf avait pour ainsi dire la bave aux lèvres : les odeurs de brulé, les chairs calcinées, et les effluves de sang, son excitation n’avait d’égal que la force surhumaine dont il devait faire preuve pour ne pas sombrer dans la folie.
Il s’approcha du gobelin, ou de se qu’il en restait, toujours méfiant. Il regarda autour de lui, et se surpris à imaginé les deux corps calciné plus loin en train de se relevé pour l’attaquer. Voila qu’il se mettait à craindre même les morts, maintenant. Il vérifia d’un coup d’œil que le gobelin n’était pas en mesure de lui pointé une arme entre les cotes et se pencha à coté de lui.

Non, il ne devrait pas lui parler, il ne devrait pas tenter de l’aider, il devrait s’enfuir et craindre pour sa vie. Mais le mot « réserve » avait déjà veillé toute sa curiosité. Il parla à voix très basse, craignant d’être entendu, même si apparemment personne ne rodait aux alentours.

« Quelle réserve ? Par où ? Qu’y a-t-il à sauver ? » Il fixa les yeux de la pauvre créature à ses pieds. Il rendrait son dernier souffle sous peu.
« Ce sont surement tes dernières paroles, je respecterais ta dernière volonté, question d’honneur. Maintenant, parle avant que l’envie de faire comme si je ne t’avais pas entendu me fasse faire demi-tour. »

Oui, Yarkol avait gardé cela en son cœur. Le respect des dernières volontés, même de l’ennemie. De plus, ce gobelin n’était pas directement un ennemi. Pas plus que n’importe qui dehors, en tout cas. Il ferait ce qu’il peut pour lui faire honneur. Même si cela tenait aussi de l’intérêt personnel. Yarkol espérait encore en effet trouvé du fizzetium. Même s’il doutait qu’après ce massacre, l’Ano-mage veuille encore lui apprendre quoi que se soit. Il ne faudrait pas que tout le monde sois mort pour rien, n’est-ce pas ? La mort sert toujours quelqu’un. Il suffisait de faire en sorte que ça lui profite un peu, à lui aussi.

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Jeu 27 Jan 2011 - 23:32

Le gobelin esquissa un sourire amer, comme si il avait pu lire les pensées de Yarkol ou qu'il avait deviné l'absurdité de la situation. Il leva lentement le bras et le banda. Le sang s'écoula à flot de deux profondes plaies qu'il avait sur le triceps, mais l'Izzet persévéra malgré une grimace de douleur. Yarkol se releva et fit deux pas en arrière en voyant un mana rouge se former lentement mais sûrement entre les doigts crispés. Le semi-elfe avait déjà pu goûter à la puissance que la magie pouvait apporter, et particulièrement la magie du pyromana. Mais le petit bras maigre et ensanglanté n'était pas tendu vers lui.

Le mana volcanique partit comme une flèche vers le mur en face et fut absorbé par un sceau Izzet gravé dans le matériau ignifuge qui environnait toute la salle. Une porte, que Yarkol n'avait pas remarqué auparavant, était soudain apparue à la droite de la rangée de comptoir, entrouverte. Le sans-guilde, intrigué par ce petit tour et depuis peu rendu très méfiant face aux illusions, se rapprocha un peu du gobelin qui babillait en fixant un point invisible.

"Je vous en supplie, c'est pour Hydrignis ... Prenez ce que vous voulez, mais apportez la fiole verte à l'Izzet"-il fut interrompu par une convulsion d'agonie, et cracha un peu de sang mêlé à un liquide noirâtre que Yarkol ne se risqua pas à identifier-"à l'Izzet ... Hydrignis ... C'est d'une importance extrême ..."
Le peau-verte saisit soudain le bras de Yarkol avec une force inattendue, et lui broyant presque l'avant-bras de ses doigts fins et crasseux, il poursuivit d'un ton passionné, les yeux toujours dans le vague :"Désastreux ... C'est une véritable catastrophe, ce qui s'est passé, c'est une catastrophe ... comment va-t-il faire ? Pourvu qu'il trouve, c'est désastreux. Faites attention, il y aura des gardes. Vous comprenez ? C'est d'une importance vitale ... Cette fiole est vitale, Hydrignis doit à tout prix l'avoir ! Attention, le pyromana ne durera pas longtemps, il ne les nourrira pas éternellement ... L'Ano-Mage doit avoir cette fiole ... L'expérience est si près d'être achevée ..."Puis les yeux du gobelin roulèrent dans leur orbite et les paupière se refermèrent, tandis que la poigne de l'Izzet s'atténuait peu à peu sur le bras de Yarkol, qui put retirer son bras.

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Ven 28 Jan 2011 - 16:51

Yarkol trouva la situation infiniment plus drôle, tout à coup. Hydrignis. Voila l’occasion qu’il attendait pour se racheté. Finalement, tout n’était peut-être pas perdu pour les services de l’Ano-mage. Coïncidence, son chemin avait croisé un cadavre qui lui offrait une opportunité inespérée. Ni chance, ni destin. Le chaos est seul ordre, il l’a semé et voila son du. Il aurait tout aussi bien pu recevoir la mort.

Il se sentait vivant, et libre, au milieu des chairs calcinée, comme s’il était dans son élément. Le vent du chaos tourne dans des sens bien complexe, et parfois il s’avère qu’il renvoi des récompenses à ses adorateurs. Le demi-Elf s’inclina devant le peau verte et lui referma les yeux.
L’état actuelle de ses finances l’aurait bien amené à fouillé les poches des morts, mais il n’avait plus le temps. « Il ne les nourrira pas éternellement ». Le Sans-guilde ne voulait pas savoir qui Ils sont.

D’un bond, il sauta sur un comptoir, et esquissa quelques pas de danses (des mouvements proches de la capoeira, mais avec quelque chose d’appuyé, des pas plus lent, plus lourds, comme insisté, et infiniment plus gracieux). Il était heureux, dans ce carnage. Il fit une pirouette, et descendit des comptoirs dans un salto agile et gracieux digne d’un gymnaste. Il atteignit la porte, et n’hésita pas avant d’entrer, non pas qu’il fut gonfler de confiance et dénué de prudence, mais il était vraiment presser de quitter les lieux avec cette fiole verte, et pourquoi pas du fizzetium, en passant.
Sa dague en main, il s’apprêtait à recevoir les gardes, espérant que son poison aurait plus d’effet sur eux que sur l’abomination mort-vivante qu’il avait affronté dans les escaliers.

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Ven 28 Jan 2011 - 22:45

La salle était petite et remplie d'un bric-à-brac incroyable. Des leviers cassés et une tête de golem sortaient de sous un amoncellement de petites sphères dorées, des fioles vides étaient empilées sur des étagères, un carnet de notes traînait sur une armure rouillée et un pistolet d'apparence complexe mais brisé par le milieu gisait sur un tas de feuilles sur lesquelles étaient inscrites des formules incompréhensibles et des équations totalement abstraites pour le jeune semi-elfe. Il passa outre, et entra dans la salle suivante. Elle était immense, et faisait bien toute la surface du Dôme. Comment pouvait-elle tenir à l'intérieur ?

Le carrelage était fait d'une pierre blanche et poreuse, et les murs étaient faits de la même matière. Des portes blindées étaient réparties le long de ces murs, et l'une d'entre elle, entrouverte, lui laissait voir l'intérieur d'un coffre-fort. Vide celui-là. Des tables recouvertes de petits coffrets de bois et de papiers étaient au milieu de la pièce, mais trop loin pour qu'il puisse en voir davantage. A vue de nez, Yarkol estima que la pièce devait bien faire cinquante mètres sur quarante. Elle était légèrement ovale, et l'éclairage venait de quelques globe de verre suspendus à la voûte, contenant des manas bleus et rouges. Aucune trace de gardes.

Le sans-guilde s'avança prudemment, mais rien ne se passa. La blancheur et le vide de la salle le mettaient mal à l'aise, et il se sentait oppressé, comme l'intrus qu'il était dans cet espace immaculé. Sa soif de sang avait disparu. De plus en plus mal à l'aise dans cet étrange environnement où seuls les quelques manas flottant au plafond lui rappelaient la raison de sa présence ici, Yarkol rassembla enfin ses idées.

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Sam 29 Jan 2011 - 16:49

Le carrelage lui déplaisait. C’était comme si les murs et le sol avait été fait de la même matière pour accueillir quelque chose de spéciale. Son malaise ne se dissipait pas. Tout était trop blanc. C’était comme marcher dans une tempête de neige, une tempête sereine, une mer de pierre.
Il se sentait comme à l’extérieur du monde, loin de son chaos réconfortant. Le calme était lourd, le silence l’assourdissait, et ce vide, ce vide sans feu, ce vide si vide de n’être rien !
Non. L’espace avait une importance. De la place. Cette pièce était immense, et en dehors des tables en son centre et des quelques boites qui les meubles, il n’y a rien d’autre que… de la place.

Pas de garde. Les Izzet sont des malades. Il y a forcement un système de sécurité. Il y a quelque chose. Quelque chose d’impitoyable et de colossale qui attendait le moindre faux pas du minuscule Sans Guilde pour le faire barboté dans son sang sur la pierre poreuse, et la pierre se repaitrais de son corps, elle l’absorberait jusqu'à se qu’il n’existe plus, elle l’annihilerait jusqu’à se qu’il n’ai jamais existé.

Il fallait qu’il fasse vite. Il deviendrait fou s’il restait dans un endroit pareil. S’approchant des tables, il sentait ses sens s’agité. Il se jetait dans un piège, il plongeait dans la gueule du loup, il chatouillait son estomac pour y narguer sa bile – qui le dissoudrait d’une traite- et continuait d’avancer dans les profondeurs de son tombeau pour y déterrer un artefact qu’il lui faudrait rendre, oui, son tombe au monstrueux, son tombeau aux intestins labyrinthes.
Il devait ouvrir les boites. Il fallait bien qu’il fasse quelque chose. Ses mains poussèrent quelques papiers de manières aléatoires, comme dénué de logique et de volonté, car Yarkol agissait par reflexe, il était absent, complètement absorbé par cet univers blanc et stable, par cet ordre, cette paix meurtrière.

Ses mains palpaient le vide, jusqu'à rencontré un des coffrets de bois. Il s’attendait à être foudroyé sur place, il voulait que du plafond jaillisse une pluie de feu. Il suppliait le chaos de venir détruire ce calme qui le faisait suffoquer, venir remplir ce vide d’armes mortelles, il voulait le bruit d’explosion et des hurlements d’agonies. Mais il n’eut que le silence.
Alors, comme s’il s’apprêtait à coupé le mauvais fil d’une bombe, il ouvrit le coffret.

[Hrp/ Oui, j'aurais aussi pu écrire "Yarkol ouvre un coffre"./Hrp]

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Dim 30 Jan 2011 - 20:54

Le coffret est vide.

[hrp]Oui, j'aurais aussi pu romancer.[/hrp]

Sujet: Re: Divagation d'un Elf pyromane. Dim 30 Jan 2011 - 21:46

Rien. Vide. Encore du silence. Encore un néant plus profond et plus terrible. Il allait plonger dans un élan d’hystérie, quand son instinct lui rappela qu’il y avait, partout, des ennemis à battre, et qu’un havre de paix devait être apprécié. Il inspira profondément par le nez puis expira par la bouche.

Une salle énorme, des tables, des feuilles, des coffrets. Des coffrets vides. Non, ça ne rimait à rien. Il fit le tour et ouvra tout les coffrets à sa portée.

Les coffrets étaient tous vides. Yarkol s'impatienta encore un peu plus, torturé par le néant blanc qui l'environnait. Le vide de l'endroit, les dimensions démesurées, les coffrets vides, le coffre-fort vide ... Tout cela ne rimait à rien. Il allait devenir fou si il restait trop longtemps ici.

Se mettant soudain à courir, il voulut faire le tour de la salle, mais il lui devint vite évident que tous les coffres-forts, insérés dans les murs, étaient verrouillés. S'approchant de celui qui était ouvert, il put constater qu'il y avait tout juste la place pour quelques étagères. Vides et poussiéreuses. Il y avait fort à parier que les autres cellules étaient conçues de la même manière, même si elles étaient sans doute bien plus garnies ...

A la pensée que le fizzétium qu'il cherchait depuis si longtemps était enfin à sa portée, peut-être même derrière l'acier de la porte de ce coffre-ci, là-bas en face, le jeune sans-guilde ne put se contenir plus longtemps et donna un violent coup de pied dans la porte du coffre voisin en hurlant. Il n'était plus d'humeur à rire.
Aussitôt, plusieurs choses se passèrent simultanément. Tous les hydromanas de la voûte s'éteignirent, plongeant la pièce dans une atmosphère peu éclairée. De blanc, le néant devint rouge clair. En même temps, Yarkol, alerté par un bruit de succion étrange, s'aperçut qu'une espèce de gelée rouge sortait des pores de la pierre, du mur et du plafond. Elle n'apparaissait que progressivement et lentement, mais le piège était évident, et Yarkol savait déjà le sort qui l'attendait au bout du compte. Du moins si il n'agissait pas, ce qui n'était pas dans ses intentions. Ayant à peu près repris ses esprits, il voulut courir en direction de la porte qu'il avait empruntée à l'aller, mais il s'arrêta rapidement.

Premièrement, la lumière pourpre tamisée l'empêchait de voir les endroits recouverts de l'étrange substance rouge, or il préférait éviter d'entrer en contact avec, par prudence. Seuls les principaux tas étaient repèrables.
Deuxièmement, une créature d'apparence aussi déroutante que redoutable venait d'apparaître sans que le semi-elfe puisse voir comment. Il s'agissait d'une espèce de crustacé ressemblant vaguement à certains crabes géants Simics, à cela près que celui-ci avait huit pattes et des flammes sortant des articulations. Yarkol pouvait sentir la chaleur qui émanait de la créature de là où il se tenait, c'est-à-dire à une bonne cinquantaine de mètres. Cela laissait présager du danger immanent à l'affronter directement. La créature ne semblait pas l'avoir vue ou bien l'ignorait. En tout cas, elle se contentait de rester statique, montant la garde devant la porte menant au débarras.

Divagation d'un Elf pyromane. - Page 3 Yarkoldivague

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[hrp]Hop, un plan pixelisé pour bien faire comprendre. Le rectangle rouge foncé en bas à droite, c'est le passage secret menant au débarras, que le gobelin agonisant a daigné t'ouvrir. La salle marron clair est donc le débarras en question. La salle est un pentagone dont chaque côté fait environ quarante mètres. Les deux rectangles bleus sont la table et les divers coffrets. L'étoile gris foncé, c'est toi, l'étoile rouge, c'est le monstre à pinces. Les pâtés rouges, c'est les tas de truc rouge que tu arrives à repérer. Les points gris symbolisent les coffres-forts (celui tout en haut de la rangée la plus proche de toi est le coffre ouvert et vide, et celui en dessous est celui sur lequel tu t'es énervé, mais qui ne s'est pas ouvert par ailleurs). Tu peux toujours demander plus de détails sur MSN ou par MP.[/hrp]

La situation se corsait, pourtant l’ancien Gruul paraissait infiniment plus serein que les quelques secondes précédant l’arrivé de l’étrange substance et de la créature gardant la sortie. La lumière tamisée et rouge le rassurait. Elle se faisait douce, chaleureuse. Le blanc l’aurais forcément rendu fou : l’inaction, ce sentiment que le temps c’est figé dans cet espace clos, c’est l’absence de liberté, la prison de la colombe, la mort de la pensée même !

Ce pourpre était bien plus envoutant, l’invitant au mysticisme, à l’imagination, aux débordements, tant vers la folie furieuse qu’aux réflexions posées vers l’infinie complexité que peux prendre un monde pourtant si simple. Voila comment tournait ce monde. Des actions, du mouvement ! Vibrations qui n’ont de significations réel que sur de très courte périodes, un scintillement à l’échelle d’une vie, mais qu’est-ce à l’échelle de l’Histoire ? Voila contre quoi ce battait le semi-Elf. L’inaction était son ennemi, le temps était une force avec laquelle il devait composer, pas contre laquelle se battre. Ainsi, si courte sois sa vie, il faudrait qu’elle ai des conséquences pour cents, milles, dix milles ans !
Eclairé de cette lueur malsaine et oppressante qu’ont les endroits clos où la lumière n’a rien de naturelle, il se sentait en phase avec lui-même, en discutions avec son Soi profond. Devenir une force de frappe, comprendre du monde uniquement ce dont il aurait besoin pour devenir puissant, et influencé l’Histoire pour ne jamais être oublié. Devenir quelqu’un. Être quelque chose. Existé. Sa quête de l’existence commençait dans les tréfonds de cette salle qui abritait pourtant sa peur il y a peu.

Rassuré, confiant, il décrit des courbes avec ses jambes, ses bras faisaient de grands cercles, amples et gracieux. Cette pièce qui l’avait mis mal à l’aise était devenu sienne, maintenant qu’elle s’activait de milles pièges. Voila, ainsi en combattant Yarkol, on le fait vivre. Et il n’est que chaos et cendres, dans la mesure où ces deux choses sont à la fois sa raison, son moyen et son essence.
Sa gymnastique terminée, il en avait déduit deux choses : le liquide n’était aucunement dirigé contre lui, et l’étrange créature ne l’avait pas repéré, auquel cas elle aurait réagis. Il se fia à son sens olfactif pour comprendre un peu mieux la situation. Les choses allaient sérieusement chauffé, dans tout les sens du terme, pour le plus grand plaisir du petit pyromane. Il avait la chance d’avoir hérité d’une bonne vue, car même s’il discernait très mal le liquide pourpre qui suintait par tout les pores du sol et des murs –et accessoirement du plafond d’après les bruits de gouttes s’écrasant au sol qu’il entendait- il parvint a l’évité le tout sans se faire remarqué en filant droit jusqu’à l’imposante créature.

A moins de cinq mètres de cet élémental, il suait à grosse gouttes. La créature à pattes d’araignée ressemblait à s’y méprendre à un crabe ou une espèce semblable, infiniment plus grande cependant. Des flammes s’échappaient de ses jointures, c’est pourquoi le semi elf transpirait tant. Il ne se démonta pas, et plutôt que foncé dessus tête baisser, il tenta une autre approche. Son état de clairvoyance et de réflexion lui dictait avec une étrange conviction, une folie nouvelle (ou un semblant de raison ?) qu’il perdrait moins de plumes en tentant une discutions avec la monstruosité qui lui fait face. Sans vraiment être sur qu’il serait compris par son interlocuteur, il lui exposa les faits –en omettant les détails qui n’avait pas leur places à un moment pareil- : « Je suppose que vous gardez cette sortis contre les intrusions inopinée… Mais je suis très pressé et j’ai toutes les raisons d’être là. L’ano-mage Hydrignis m’envois chercher du fizzetium, je me dois aussi de lui rapporté une fiole verte. L’affaire est de la plus haute importance. C’est un garde qui m’a ouvert le passage et indiqué cette pièce, et si vous pouviez m’indiqué où se trouve ce que je cherche, vous agiriez dans l’intérêt des Izzets, de Niv-Mizzet et du pauvre garde qui a rendu l’âme. » Il était resté poli, ferme sans être froid, mais gardait cependant ce petit accent qui laissait percevoir l’étendu de sa folie, une sorte de virement aigu à chaque fin de mot qui en disait long sur ses valses répété avec les flammes.

"Et que fait un sans-guilde dans la réserve ? Que s'est-il passé pour que tu parviennes ici en vie ?"
La voix de la chose était comme un roulement de tonnerre, comme le craquement d'un pin en feu, comme une explosion qui ne semblait jamais devoir s'arrêter. Cette voix, agressive, brute, forte, cette voix avait fait grimacer le sans-guilde, qui avait dû reculer sous l'effet de la chaleur. Le fluide rougeâtre s'accumulait cependant, et cela devenait déjà de plus en plus difficile pour lui de marcher normalement. Le temps était compté, sans l'ombre d'un doute.
"Je crois que tu es un fieffé menteur, et que tu ne viens ici que pour dérober des objets dont tu ne saisis même pas la valeur. Je crois bien que tu devrais mourir."
Toutefois, la monstruosité resta sur place, suivant Yarkol de tous ses yeux. Visiblement, le petit semi-elfe l'intriguait.

Yarkol nota deux choses : il n’était pas mort, et la créature le comprenait. Cela signifiait qu’il avait potentiellement des chances de s’en sortir, s’il se débrouillait bien. Le tout était de s’en sortir entier, et sans trop de brulures. Le problème maintenant était de se montré crédible, ou d’apporter des preuves de ses dires, et ce dans les plus brefs délais, afin de ne pas être bloqué par l’étrange liquide rouge qui suintait des murs poreux.

« Et que ferais un intrus dans une salle pleine de chose dont il ne saisit pas la valeur ? Je me contrefiche de ce qui se trouve dans cette pièce, je n’ai besoin que de ce qu’on m’a demandé. Et puis après tout, il en va de l’avenir de votre guilde, et cela ne me regarde pas. Vous vous débrouillerez entre vous pour expliquer comment, tandis qu’un semi elfe mis sa vie en péril pour vous venir en aide, vous avez réussi a le carbonisé pour finalement causer tout un tas d’ennui qui n’avaient pas lieux d’être. L’ano-mage sera surement en colère si je ne lui apporte pas son fizzetium, mais à mon avis, la fiole à plus d’importance, quelqu’un est déjà mort pour elle. Si vous ne me croyez pas, eh bien je vide mes poches pour vous prouver que je n’ai rien vous appartenant et vous me laissez partir, tandis que tout brule la haut, que de braves Izzet agonise, pour rien, puisque la personne sensé leur venir en aide est retenu par…Vous. »

[hrp]Mise à jour :

Et sinon, dommage, tu es passé à deux points du critique. [/hrp]

La quantité de fluide devenait franchement ingérable. Si le sol aux alentours de la créature de feu semblait suinter plus lentement, le reste de la salle était en revanche pratiquement recouvert, parfois jusqu'à presque un mètre par endroit. L'espèce de gelée ne coulait pas, mais semblait en revanche adhérer à tout, y compris à soi-même. Et à en juger par la vitesse avec laquelle la table se consumait - oui, comme un bout de parchemin, sans flammes, ce qui impliquait une chaleur extrême - la chose était chaude. Très chaude. Le crustacé pyrogène n'en semblait pourtant pas plus affecté que cela.

"Bon, bon, très bien. C'est qu'on ne me prévient pratiquement jamais. Et après, en plus, il faut que je nettoie les cendres. Et bien, va donc chercher ton fizzetium, je t'ouvre la porte. Mais pour ta fiole, là, je ne vois pas de quoi il peut s'agir ... "

La chaleur se fait plus intense autour des pieds de Yarkol. Au jugé, il estime qu'il a une minute, peut-être deux.

Vraiment, maintenant, il faisait chaud. Oh, et le temps se faisait ennemi d’appoint, une épée sacrée au dessus de son âme, prête a l’écrasé au moindre faux pas. En parlant de ses pas, il fallait leur accordé une attention tout particulière, avancer par calcul et surtout, surtout ne pas touché cette masse informe et brulante. Au vue de ce qui était arrivé à la table à son contacte, l’elfe ne donnerais pas cher de sa peau s’il faisait de même.
Il usa donc de toute son agilité pour se mouvoir à travers les flaques, évitant soigneusement tout contacte, pour se frayer un chemin jusqu’au mur de fond, à droite. Tout en avançant, il s’adressa au monstre :
« Dites, vous n’avez pas l’air de vraiment craindre cette chose qui suinte de partout, pourriez vous m’aider ? Je doute avoir le temps de faire l’aller-retour sans problème et… »
Il se retrouva bloqué à mi-chemin, complétement bloqué, le liquide ayant lâchement remplis l'espace derrière lui. Il était acculé!

Pendant ce temps, le niveau du liquide montait toujours, il avait déjà par endroit atteint un mètre vingt. Cette chose grimpait lentement mais surement, et Yarkol paniquait d’autant plus que la chaleur environnante augmentait. S’il pouvait avoir un peu d’aide de la part du crabe géant, il ne s’en passerait pas.

[hrp]Tu n'as pas pu progresser aussi loin. Tu es arrivé dans une espèce d'impasse vers le milieu, et le chemin s'est refermé derrière toi. La porte du coffre tout au fond à gauche s'est ouverte d'elle-même.

La voix rocailleuse de la créature enflammée résonna dans la pièce :
"Tu n'es pas magicien ? Ou tu ne connais pas le système ? Hydrignis a pourtant dû t'en parler, si il t'a demandé ces marchandises ... Tous les mêmes, ces humanoïdes, aucune réflexion dans l'acte."
La créature avança avec une rapidité et une grâce dont Yarkol ne l'aurait pas cru capable jusqu'à lui. Le fluide rouge refluait autour de ses pattes, comme du fer peut être repoussé par le pôle négatif d'un aimant. En quelques secondes à peine, elle se tint à côté du semi-elfe, qui sauta aussitôt dans le petit cercle dépourvu de gelée autour de la chose. La chaleur devenait franchement intenable à côté d'elle, mais cela valait toujours mieux que de vérifier si il subirait le même sort que la table.
"Tu dois injecter un pyromana dans la pyrolagnite pour la faire refluer."

Vous êtes vous déjà retrouver dans un four ? Eh bien, Yarkol pouvait maintenant se venté de ce genre d’expérience. Entre les pattes de l’imposante créature, il ne se sentait comme au milieu d’un brasier. Un brasier qui le sauvait d’une horreur alentour….
Il n’osait pas dire au crabe qu’Hydrignis l’avait envoyé chercher le fizzetium de manière moins directes, et se contenta de sourire.

« Vous allez rire… Je ne suis absolument pas magicien…Mais, peut-être pourriez-vous m’apprendre ? »

"Un non-magicien ? Tu n'es même pas capable de canaliser du mana, et tu veux me faire croire qu'un ano-mage t'a pris comme assistant pour venir chercher du fizzetium ?"
En moins de temps qu'il n'en aurait fallu à Yarkol pour craquer une allumette, le gardien fit un demi-tour sur lui-même, profitant de son élan pour asséner un violent coup de pince dans le ventre du sans-guilde, le projetant dans un monticule de gelée qui s'accumulait dans le coin gauche de la pièce. Le magma liquide le recouvrit instantanément, il se sentait brûler, chaque parcelle de sa peau se consumait lentement, envoyant à son cerveau des milliards de signaux de détresse. La douleur le submergeait. Il sentit la substance se répandre sous ses paupières comme une vague de souffrances indicibles, pénétrer ses oreilles. Il commença à perdre pied. La masse de fluide meurtrier devait bien atteindre les trois mètres, à présent. Yarkol remarqua qu'il flottait dans le liquide, qui était tellement opaque que ses yeux brûlants ne lui transmettaient qu'un voile uniformément rouge clair. Il remarqua également qu'il ne pouvait plus bouger, et que la douleur semblait avoir disparu. Même si il sentait encore cette souffrance aiguë sur ses bras de celui qui vient de se brûler, et qui a retiré ses membres trop tard du feu.
Enfin, le sans-guilde remarqua également que le fluide était ... vivant. Il pulsait, comme un cœur palpiterait lentement. Et cette chose était également douée de conscience, visiblement. D'une façon ou d'une autre, il ressentait en effet une présence à la lisière de son esprit. Comme si un Azorius tenterait de le sonder mentalement - ce qui lui était en effet déjà arrivé lors d'une perquisition chez les Psoras. Les mages vedalkens n'avaient évidemment pas fait long feu, et leurs crânes doivent encore orner la taverne, mais cette sensation, il n'avait jamais pu l'oublier. Pour l'instant, la mystérieuse présence semblait s'interroger, ou bien interroger Yarkol. C'était une pensée informulée, un simple sentiment qui lui était communiqué : une interrogation.