Pour une histoire de plante... (suite de quete)

"Tu as raison. Il est trop timoré. Bien trop timoré. Comme si cela était utile pour un golgari. Je vais te faire souffrir à sa place. Et te voir te tordre de douleur me plaira. Me rappellera à quel point j'aime mettre un terme à la vie des votres. A quel point j'ai aimé décimer plusieurs des membres du clan Psora avec le reste de ma guilde. Point de faux semblant. Nous sommes dans notre droit, et je ne serais pas hypocrite avec toi. Les lois azorius nous donne tous les droits. As-tu idée de ce que c'est, que de mourir plusieurs fois dans la même journée ? Et ne songe même pas à te couper la langue, nous t'en empêcherions. Nous te ranimeront tant qu'il le faudra. Tu cracheras ta bile quoi qu'il t'arrive. Mort ou vivant. Penses-tu vraiment pouvoir tenir tête aux maîtres des morts ? Pensais-tu que la mort serait une solution pour t'enfuir ? Mais quel idiot tu fais ! Nous connaissons la mort mieux que les morts eux-mêmes ! Nous sommes la mort pauvre fou ! Crois-tu nous battre à ce jeu là ? Tu ne fera qu'y laisser des plumes. Avant de moisir pour l'éternité dans la prison que représente ton esprit. Il existe tellement de moyen de te faire souffrir sans te tuer ? Alors je vais te laisser une dernière chance. Une explication, ou une éternité de souffrance pour ton esprit. Des souffrances dont tu n'as pas idée.
Tu parles de ton honneur ? Et bien soit, gardes ton honneur. Nous verrons si tu arrives à le garder lorsque la douleur te déchirera les entrailles, t'arrachera les yeux, ou te détruira la verge lorsque nous enfoncerons un fer brulant à l'intérieur. Nous verrons à quel point ton honneur te réduira. Ou parle."

Lors de la tirade de la femme, de mauvais souvenirs de son emprisonnement mental revinrent en mémoire à Asmodée. Si en plus, Eléanore s'amusait à torturer l'esprit des gens, il n'osait imaginer ce qu'il aurait pu subir.
Et alors qu'elle parlait, Eléanore avait une fois encore joint ses deux mains, avant de les séparer et des les joindre à nouveau en traçant un cercle dans les airs, afin de faire apparaître les différents manas qu'elle maitrisait. Cinq boules d'énergie pure sans défaut s'élevait en cercle, et se plaçaient en pentacle parfait. Durant tout son discours, la femme avait réussi à se contenir. Malgré tout, sa voix était plus aiguisée qu'un couteau. Et la façon qu'elle avait d'énoncer les différentes choses, sur un ton entre le plaisir et la fébrilité aurait pu faire pâlir le plus fervent des masochistes.

Asmodée se raidit en entendant les paroles du Gruul. Son visage restait impassible, mais chacun de ses muscles était crispé, tout son corps était tendu à l'extrême, rempli d'une énergie visant à blesser Yarkol, à lui faire ravaler ses mots, à le faire taire... STOP. Le devkarin se ressaisit. Il savait pertinemment que certains de ses principes étaient incompatibles avec son devoir, mais il savait aussi quand les mettre de côté. La guilde avant toute autre chose. Et pour ce qui était de son honneur, il n'avait aucune leçon d'honneur à recevoir d'un gamin ignorant tout de la vie, et qui semblait seulement conditionné pour ressortir les maximes Gruuls. Si le jeune elfe avait vécu autre chose que le fanatisme et le nationalisme du clan Psora, il ne semblait guère le montrer. Asmodée ignora délibérément le petit discours moraliste du Gruul. Libre à lui de se rassurer comme il le pouvait.

L'assassin s'approcha d'Eléanore, lui désignant d'un coup de menton le gros homme qu'elle avait bousculé et la vieille râleuse qui étaient restés là, ainsi que la foule du marché qui venait voir la raison d'un tel attroupement.

"Non, pas ici. Je suis d'accord avec toi, et je comprends ta rage. Il n'a pas compris, même maintenant, à quel point il souffrira entre tes mains. Mais, Eléanore, ne perdons pas de vue l'objectif. Il doit parler, le reste passera après. Et pas ici en tout cas. Donc à moins que tu ne maîtrises également la téléportation..."

Il était vrai que les lois Azorius avaient l'ingénieuse idée de rester vague sur la nature des peines à infliger en pareil cas. Mais bon, il aviserait plus tard. Pas question de laisser se produire la même chose qu'avec Foudre Rouge, cette fois. Gruul ou pas, il serait sans pitié envers ceux qui tuent ou volent des Golgaris. Il se servit de ses trois manas pour invoquer un imposant brunécaille, et jeta sans ménagement Yarkol sur le flanc du saurien, sa tête pendant sur les écailles. Il commenca à l'attacher pour éviter qu'il ne se laisse glisser, et continua à parler à la magicienne.

"Je suggère les contreforts Gruuls, je sais qu'à cette saison aucun clan n'y est, ou bien les cavernes sous la Citerraine. Il y a assez de grottes dans les deux endroits pour échapper aux oreilles indiscrètes, sinon je sais pouvoir compter sur ta magie."

L'assassin avait toujours du mal à réaliser qu'il faisait équipe avec celle qu'il avait soupçonnée d'être une traîtresse, avec la magicienne ambigüe qu'il n'avait jamais comprise, que lui, Asmodée Baxu, faisait équipe avec Eléanore, une simple savante en magies oubliées. Une telle situation lui semblaient irréelle. Mais les sarcasmes de la courtisane étaient bien ceux qu'il connaissait. C'était bien vrai.

Saucissonné sur le Saurien, Yarkol voyais le monde autour de lui basculé dans un tourbillon infernal. S’il ouvrait sa bouche, se qu’il était changerais. Son monde changerait, son être tout entier allait être détruit, par de simples paroles.

« Si je parle…Je serais frappé par une malédiction. Je vais mourir. Mon problème, c’est pour après. Je serais banni, un traitre, impossible de faire marche arrière. Je n’ai connu que les Gruuls, je suis incapable de vivre avec des sans guildes, dans la civilisation. Je le sais, j’ai conscience de toutes ses choses. Je sais aussi que vous n’avez surement rien à foutre de ce que deviendra ma carcasse une fois que j’aurais avoué se que vous voudrez que j’avoue… »

Il tenta de fixé l’un des deux individus, mais il avait la tête tendu vers le bas, la douleur qu’il ressentait l’empêchais de se concentré d’avantage, il abandonna, les yeux dans le vague.

« Ce n’est pas par pitié que je vous demande ça, simplement, parce qu’au point ou j’en suis, cela n’a plus d’importance… »

Il vomit un jet de sang.

« Je voudrais…que l’un d’entre vous enterre mon corps, une simple dalle me suffiras pour graver la chose suivante »

Il regardait les pieds de l’elf.

« Shin du dal dieb, Belore, selama asha baldir. »/ « Vas a jamais vers le soleil, et brule y ta fierté » Il reprit, après réflexion ; « Et empêchez mon âme de revenir sur terre, je n’ai plus rien à y faire. Faire mourir quelqu’un pour de bon, ça ne devrais pas être trop dur pour vous ? »

Un filet de sang coulant de sa bouche, il dit, presque en riant :

« Si j’avais un frère, j’aimerais que ce soit lui qui grave cela…Golgari, jure que tu graveras cela sur ma pierre, et je vous dirais tout ce que vous voudrez. »

Asmodée ne répondit pas. C'était inutile. Il savait que la magicienne ferait comme elle voudrait, et le Golgari n'avait aujourd'hui ni le devoir ni l'envie d'exaucer le dernier voeu du Gruul. De toute façon, il était à sa connaissance impossible d'empêcher un esprit d'être rappellé tant que le sort de convocation était assez puissant. C'était tout au plus à la portée des spécialistes des fantômes, les Orzhov. A eux les spectres et aux Golgaris les corps. Ce qui lui fit remarquer que les pouvoirs de sa partenaire de mission étaient plus grands qu'il ne le pensait. Décidément, Eléanore révélait des ressources que l'ascète n'aurait jamais imaginées. Il attendit donc la réaction de la magicienne pour savoir quoi faire, en ce moment c'était elle qui devait savoir la priorité, la situation n'étant décidément pas du domaine de l'assassin.

[hrp]Jade: Juste pour rappeller qu'il est censé partir chasser le Rakdos dans deux jours, le Yarkol, donc ou bien il boit une hyper potion ou bien j'édite dès maintenant le post de Nihil, et lui donne rendez-vous dans deux semaines, le temps de ressouder ses côtes une deuxième fois par exemple x) [/hrp]

"Comprenons-nous bien, gruul. Actuellement, tu n'es même pas en mesure de demander quoi que ce soit. Ton corps est nôtre, ton âme est aux orzhovs. Voilà comment marche le monde. Alors tes demandes, tu peux les garder lorsque tu recommenceras une autre vie, très loin de Ravnica. En attendant, tu es à nous, et rien qu'à nous. Je t'assure que tu vas parler."

Sa voix semblait bien plus contenue, et elle ferma les yeux, en joignant les deux mains en croisant ses doigts. Sa bouche s'agita très brièvement, et un mana vert flottant dans les airs s'agita légèrement, puis se déforma et vint s'appliquer aux endroits les plus meurtris de Yrakol. En quelques instants à peine, ses hémorragies les plus graves venaient de se combler.

"Maintenant nous partons. Poussez-vous vous autres. Asmodée, je te suis, en gardant un œil sur ce mécréant."

Asmodée réfléchit rapidement, puis se décida pour les grottes sous la Citerraine. Cela restait l'option la plus sûre, du moment qu'ils prenaient les tunnels peu fréquentés. L'elfe ascète donna mentalement ses directives au saurien, qui se mit en route avec une souplesse étonnante pour les kilos de muscles que l'on pouvait aisément deviner sous les écailles. Prenant la direction des bas-fonds de la Citerraine, Asmodée prit la tête. Il savait qu'il pouvait largement compter sur la magicienne pour surveiller Yarkol. Si tant est qu'évanoui, littéralement brisé, ligoté par ses soins, calé sur le dos d'un brunécaille n'étaient pas autant de certitudes quand à ses chances de s'échapper.

Ainsi assuré de ne courir aucun risque, il fendit la foule de curieux, qu'il dépassait de loin, suivi du brunécaille, puis d'Eléanore. Etrangement, c'était devant elle que les badauds reculaient le plus volontiers. Non, pas si étrangement que ça, compte tenu de ses démonstrations de force. Attentif au moindre mouvement trop équivoque d'un des passants, il continua son chemin à travers le marché, en direction des tunnels secondaires. Son visage était toujours impavide, mais avec une nuance de dureté introduite par une légère crispation des maximilliaires. Il n'avait plus aucun remord à faire souffrir le petit elfe. La guilde avant toute autre chose. Ses yeux vairons luisaient d'un éclat étrange, propre à faire reculer quiconque entraverait sa route. Ses pensées étaient pleine de détermination mêlée de rage encore tiède, souvenir de ce qui s'était passé dans le bureau de la magicienne, et il avançait d'un pas rapide, pressé d'arriver. C'était l'assassin fanatique qui avait le dessus, et qui semblait devoir le garder encore quelque temps. Personne n'aurait pu se douter qu'il était en train de converser presque d'égal à égal avec Yarkol il y avait à peine un quart d'heure.

**Prisonnier… Mon âme est aux Golgaris… et maintenant, nous partons là ou ils pourront faire ce qu’ils désirent de mon corps… Foutu cailloux magique, si seulement j’avais passé mon chemin…** Quand ses plus graves plaies se comblèrent, Yarkol fit une grimace. On le maintenait en vie pour mieux le torturer. Au moins maintenant, il pouvait parler sans que ses cotes ne lui arrachent un gémissement ridicule.
« C’est la première fois que je meurs, et il faut que se soit de la main d’un professionnel…J’en ai de la chance… »
Etrangement, il avait envie de parler. Aucun des ses deux tortionnaire ne l’écoutais vraiment, la folle semblait même irrité, mais il s’en fichait. Oui, il allait souffrir, et même mourir. Il allait renaitre, et ne serait plus un Gruul. Tout ce sur quoi il avait basé sa vie allais disparaître, mais plutôt que se morfondre, il se sentait léger. Il comprit que cette rencontre était une chance, une chance de devenir se qu’il avait toujours été, se qu’il cachait. La finalité lui plaisait, il rêvait. Et comme toujours dans la vie, le chemin qu’il emprunterait est celui de la souffrance. Il sentait les pulsions meurtrières de l’elf qui marchait devant le Saurien. En fin de compte, tout le monde est fait de la même façon, on a tous envie de tuer. Yarkol aussi, avait envie de tuer. Mais pas l’elf. Non, pas même la magicienne détraquée qui le suivait et qui le torturerait dans peu de temps. Il voulait tuer une personne quelconque, anodine et qu’il ne connaissait pas, il voulait que se soit une femme, jeune de préférence, très belle, il voulait la voir mourir sans souffrir, quitter ce monde sans pudeur ni regret, mourir de façon pur. Il voulait voir le cycle. Mais d’abords, il subirait lui-même le passage dans l’autre monde. Il changeait. Sa haine semblait le quitter, bien qu’on ne puisse émettre aucun doute sur le fait qu’elle soit à son apogée dans quelques instants.
« Je m’ennui, on arrive bientôt ? » Il éclata de rire, sa situation ne pouvait pas être pire. Mais son humour douteux le rassurait. Il se mit même à chanter, se rendant ridicule, poussant à bout les nerfs des deux Golgaris. « Si t’es fier d’être Golgos tape dans tes maiiiins ! » Et il attendais, un sourire au lèvres, de voir si l’un d’eux allait le tuer avant qu’ils n’arrivent à l’endroit prévu.

La femme souria, et s'approcha de l'homme. Elle n'eut aucun mouvement brusque envers lui, et ne sembla même pas montrer de haine. Elle n'avait aucune envie de tuer l'homme. Juste de le comprendre à ce moment présent. Comme s'il n'était que le cobaye d'une vulgaire expérience. Elle s'approcha de lui, et posa simplement sa main sur son bras. Ses doigts étaient glacés. La froideur sembla remonter dans le cœur de la pauvre victime. Puis de ce point, cela sembla se répandre dans tout son corps, dans ses os, à travers les chairs, et glacer jusque les os. Il semblait se congeler sur place peu à peu. Son regard se mit à fixer la magicienne, une incompréhension lisible sur son visage. Puis son cœur s'arrêta net. Il se sentit alors perdre toute sa force et sa rage, et sembla vouloir plonger dans le plus profond des sommeils. Mais il rouvrit brusquement les yeux, alors que son corps entier le brulait. La femme était à la même place qu'auparavant, derrière le convoi, le surveillant attentivement, quatre manas brillants dansant à ses côtés.

Asmodée n'avait pas réagi aux provocations faciles du Gruul. Enfin, bientôt de l'ancien Gruul, si son histoire de malédiction était vraie. Les Psoras n'appréciaient pas du tout toute personne ressemblant à un indic. Et même sous la contrainte, le petit adolescent qui semblait déjà avoir plus souffert que la plupart des Ravnicans qu'il connaissait allait devenir un traître à leurs yeux. Un parjure. Il se promit intérieurement de ne plus jamais laisser l'occasion à Eléanore ou qui que ce soit de lui donner ce nom. Il serait plus irréprochable que jamais, et irait jusqu'au bout de l'interrogatoire du jeune elfe. De toute façon, l'imprévisible et irascible magicienne le punirait plus cruellement à chaque insolence, inutile qu'il prête attention aux pauvres railleries de Yarkol. C'était tout ce qui lui restait : autant le priver de ce dernier plaisir. Le cortège continua en direction des tunnels abandonnés, dans un silence interrompu seulement par les éclats de Yarkol et les vibrations des manas qui interrompaient brutalement ses cris aux intonations cassées...

[Hrp :] Yarkol
Exp : 13
Or : 0

Asmodée
Exp : 15
Or : 0 [/Hrp]

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