[Suite] Un cambriolage à l'hôtel des impôts.

[Prélude]

« Très bien, suis-moi. »

Szerak lança un dernier coup d’œil au reste du groupe. Il observa rapidement, mais non sans attention, le chasseur, la légiste et le pontife, comme pour vérifier que personne ne les suive. Enfin, il s'éloigna d'eux, suivi par Aenorial. Sa destination était l'Hôtel des impôts cambriolé. Les deux hommes arrivèrent après quelques minutes. Le lobotomiste jeta des coups d'oeil rapides vers le majestueux bâtiment. Son regard à œil unique se posait sur tous les détails architecturaux, les façades que les Orzhov adorent décorer, afin de d'impressionner les autres guildés, mais aussi pour permettre à quelques maraudeurs de la cambrioler avec plus de facilité. Il posa une particulière attention également aux bâtiments adjacents ou proches de l'établissement riche en monnaie. Les façades de l'hôtel étaient splendides et gigantesques. L'art Orzhov à son apogée. Une multitude de gargouilles bordaient le toit de l'hôtel pour recueillir l'eau s'écoulant par là, et à mesure que la vision de Szerak se faisait happer par l'architecture du bâtiment, son œil se perdait dans les nombreuses gravures des murs. Un terrain parfait pour un cambrioleur habitué à l'escalade. Les bâtiments alentour étaient toutefois bien plus ternes. Solidement plantés dans le sol, il n'était pas aussi grand ni aussi haut. Et beaucoup moins ornementés. Toutefois, Szerak distinguaient suffisamment de prises. En revanche, il ne voyait nul fenêtre sur le murs de l'hôtel. Les demeures et propriétés adjacentes disposaient d'ouvertures pour la plupart, plus ou moins grandes, avec des vitrails pour certaines, du simple verre pour d'autres, mais l'hôtel ne laissait voir que ses sculptures. Un terrain parfait pour un acrobates. Mais à quoi bon grimper sur le toit si il n'existe aucun accès ? Il essayait donc d'imaginer une façon simple de cambrioler l'Hôtel, ce qui était loin d'être aisé.

* Nous avons les mains libres, qu'il disait... *

Après avoir attentivement observé l'établissement et ses alentours, il se dirigea vers une taverne, non loin de l'Hôtel des impôts, tout en faisant signe à Aenorial de le suivre avec un petit geste de la main. Le lobotomiste et le rôdeur entrèrent dans le petit bâtiment et s'assirent sur des tabourets au bar, proches du tavernier. Assez fort pour que ce dernier l'entente, Szerak s'adressa à Aenorial.

« C'est vrai cette histoire ? Un des Hôtel des impôts Orzhov se serait fait cambrioler ? »

Cette remarque donna au Dimir une impression de déjà-vu. Son objectif était le même que la dernière fois, dans le quartier neutre, lorsqu'il cherchait des informations sur les activistes visant la fin de la Dixième : contraindre indirectement le tavernier de lui dire tout ce qu'il a pu entendre dans cette usine à rumeurs. Cette fois-ci, il n'y avait pas de soldat Boros désireux de lui mettre les bâtons dans les roues...

Aenorial effectua un test discret. Il posa sur la table sa main, l'ouvrit, révélant un cachet de Dimir. Il savait que seuls les membres de la guilde pouvaient le voir, et il étudia attentivement la réaction de celui qui se tenait en face de lui.

Szerak eut à peine le temps de reconnaître le cachet de sa guilde qu'un badaud s'échoua sur la table de tout son long, manquant même de la faire tomber. Il était, ou tout du moins semblait complètement saoul. Il tenait des propos un peu incohérents ; et puisqu'il n'articulait pas, ses propos était encore un plus obscurs à ses interlocuteurs. Mais sans leur demander leur avis, il prit une chaise non loin après moult efforts et vint s'asseoir à leur côté. Aenorial eu quand à lui la désagréable surprise de s'apercevoir que son cachet avait tout bonnement disparu de sa main, désormais ouverte sur la table, vide.

"Omaditque... Ladiièm'guid'épabindedév'lés'nom... Etmêmesonsym... Sym... Symbo... ? Symbu... ? Symboul... ? Ah ! Euuuuuuh... Symbole ! commença l'homme, décidément complètement ivre. Il prit une grande bouffée d'air pour commencer : Cépabienp'titga... Ontajamédiqueuyfallépayrévélailesymbu... Symba... Symbole ? Luprosshainnefoij'tefélapô... Attendanj'prenelcachépoulcaché !" Et il se releva en riant aux éclats. Mais derrière le personnage saoul, Aenorial crut distinguer l'espace d'un court instant la même personne qu'il avait déjà vu plusieurs fois dans les quartiers Dimir. Il avait d'ailleurs déjà eut la désagréable sensation qu'il le suivait...

"Bonnebeuveu... Beuveu ? Beuveu... Beuva ? Beuvu ? Beuveuarui... Beuveuarïueu... Beuvarieu... Beuvuuariueu... Beuveurie... L'homme était décidément en pleine confusion. Quelques personnes des tables proches s'étaient retournés et commençaient à rire de bon cœur en voyant le personnage essayant difficilement de formuler ses phrases incompréhensibles sans trouver ses mots. Il fallait dire que l'individu attirait l'attention. Bah... conclut-il en reniflant bruyamment. Nafout'aprètou... Santé !" Et il s'éloigna en direction du comptoir où Szerak et Aenorial purent distinctement l'entendre demander une autre bière "poulfaircoulécèldavan". Finalement, après plusieurs minutes, l'individu payait et était sorti pour "voiraïeheurléaut'bar, pasqu'fautpas'lésséallé !". Et le calme revint peu à peu, laissant Szerak et Aenorial à leur anonymat premier.

"Il nous sera utile, il parle beaucoup."
Aenorial se leva, invita Szerak à en faire autant et suivit l'homme. Il le rattrapa, et le stoppa. Discrètement, il récupéra son cachet dans sa poche, et lui demanda:
"Avez vous entendu parler du cambriolage de l'hôtel des monnaies?"
Aenorial remarqua à nouveau l'homme étrange. Il avertit Szerak, et lui proposa de se débrouiller pour reconnaître ou capturer cet homme qui pourrait savoir des choses qii les aideraient grandement. Il se mit ensuite en quête d'un lieu adapté pour discuter tranquillement avec son "nouvel ami", gardant l'homme mystérieux pour plus tard. Il n'oublia pas cependant de vérifier qu'il les suivait toujours.

[Aenorial]

Le coup partit plus vite qu'il ne l'attendait. Un coup dans la nuque, unique. Sa vision se brouilla soudainement. Il entendit seulement une voix avant de sombrer dans l'inconscience :

« Bien, je crois qu'il faut tout recommencer à zéro avec lui... Quand à vous, retournez à votre enquête sur l'hôtel des monnaies. Il faut... » Le reste se perdit dans le long silence qui suivit avant que son cerveau ne perde contact avec la réalité.

Le réveil fut plus dur pour le jeune Dimir. Le choc résonnait encore dans son crâne. Il ne comprenait pas ce qui arrivait. D'un coup, tout était devenu sombre, une voix étrange mais familière, et l'inconscience. Ses lourdes paupières se levèrent difficilement sur une petite pièce comme il en connaissait tant. Un simple cube de quelques mètres cube : simplement de quoi se tenir debout, et une taille suffisante pour contenir un groupe de quatre personnes assez aisément. Une des nombreuses planques de sa guilde taillées à même les bâtiments de la cité. La plupart du temps très difficile à trouver, on y retrouvait parfois des surprises avec plaisir. Du plaisir, en tout cas, Aenorial en ressentait beaucoup moins. Il se trouvait à même le sol, les mains ligotés dans le dos à l'aide d'une corde particulière : un sceau magique parcourait les tresses de la corde de lin. L'assassin les connaissait bien, cela lui permettait de sceller la magie potentielle de ses victimes à torturer, et en serrant bien, il coupait pratiquement toute circulation de sang vers les mains. Toutefois, il remarqua que la corde ne le blessait que s'il tentait de bouger, ou bougeait involontairement. Le nœud se serrait alors et il sentait pratiquement la corde lui scier les poignets. Un artifice similaire enserrait ses chevilles. En face de lui, deux personnes discutaient tranquillement, eux aussi assis par terre. L'un semblait d'ailleurs battre les cartes que tout deux abattaient avec ferveur.

« Ha ha, je t'ai eu cette fois ! Regarde, suite royale. Ça fera 10 zinos mon grand. Tu veux prendre ta revanche, peut-être ? lança le premier d'un ton taquin. Il n'eut pour toute réponse qu'un grognement de mécontentement avant la réponse.
- Pierre, papier, ciseau, dragon alors.
- C'est ça, et je vais encore me faire battre à plate couture à ton jeu incompréhensible...
- Mais non, rappelles-toi, le dragon bats le tr... Ah, attends, notre invité est réveillé je crois... »

Leur regard se détourna soudainement vers Aenorial qui les observa sans trop comprendre ce qui lui était arrivé en quelques minutes. Puis il put voir le premier des hommes faire sortir un cachet de Dimir d’il ne savait où, presque magiquement. Devant l’œil intrigué d’Aenorial, l’homme s’amusa alors à continuer ses tours de passe-passe en faisant apparaitre et disparaitre divers pièces et cachets devant l’homme. Puis il ria doucement avant de ranger ses pièces et cachets pour n’en garder qu’un qu’il accrocha finalement à sa ceinture.

« Pauvre petit moucheron perdu… commença le deuxième. J’espère que tu sais pourquoi tu es là. Parce que sinon, j’ai bien peur que ta rééducation soit encore plus douloureuse… »

[Szerak]

Szerak avait été entraîné plus par force par Aenorial que pour le suivre volontairement. Ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas, et surtout pas d’un saoul capable de dérober un cachet de Dimir sans même que la victime s’en rende compte. Une leçon simple de survie qu’il avait apprise à ses dépens, pour un tribut bien lourd…

Ce qui s’était déroulé sous ses yeux s’était passé bien vite. Le premier homme saoul adressa un rapide signe que son acolyte décela, puis ce dernier vint intervenir plus vite que Szerak ne s’y attendait pour donner un coup d’une force incroyable sur le crâne de son nouveau collègue. Il se retourna alors vers Szerak et dévoila sous un repli de sa tunique un sceau Dimir si petit qu’il lui aurait été impossible de le voir sans qu’on ne lui indique sa présence. Deux petites dagues stylisées venaient encadrer le sceau. Une marque qu’il connaissait bien pour en avoir suffisamment entendu parler : il s’agissait d’une hiérarchie plus ou moins non officielle que certains membres aimaient à se donner pour s’amuser, lorsqu’ils disposaient d’un peu de temps libre. Cela entretenait la compétition entre eux : selon les rumeurs, certains auraient tués leurs opposants pour ne pas perdre leur marque. Sûrement peu vraisemblable, mais cela laissait à penser sur la pensée Dimir entrainant davantage à se pousser en avant au détriment des autres, sans s’inquiéter d’autrui, pour éviter d’avoir des répugnances à tuer les siens si le besoin se faisait sentir. Un maître assassin à n’en pas douter. Ou en tout cas un bon voire très bon membre. Szerak ne connaissait pas ce classement par cœur.

« Bien, je crois qu’il faut tout recommencer à zéro avec lui… lança-t-il à son allié sons même porter les yeux sur Szerak, alors que l’autre homme semblait d’un coup totalement sobre et sain d’esprit. Quand à vous, retournez à votre enquête sur l’hôtel des impôts, continua-t-il en portant enfin son regard vers le lobotomiste. Il faut que l’on voir ça par nous-mêmes. Mon collègue travaille avec vous sur le coup. Vous avez déjà dû le voir de toute façon. Il y a des faits un peu étranges sur cette affaire. Nous n’y sommes pas mêlés. Ah, et concernant cet inconscient, il va devoir passer un peu de temps en redressement avec moi. Cela ne devrait pas prendre plus de quelques heures normalement. Nous aimerions bien qu’il reste sur cette affaire. Il vous rejoindra vite. En attendant, nous comptons sur vous deux. »

Il souleva alors le corps d’Aenorial et le jeta sur une de ses épaules avant de laisser Szerak et l’autre seul.

« Bon, et bien ravi de bosser avec vous, puisque notre cible n’a plus d’existence. Les nécrosages veulent des réponses. »

[Hrp :] Tout le monde est logé à la même enseigne. On ne joue pas au MJ à la place du MJ, Aenorial. Je serais indulgent, mais Szerak a eu droit au même traitement, donc je ne te traiterais pas mieux sous prétexte que tu es un nouveau. J’espère que tu vois où tu as eu tort d’air ainsi en relisant ton post. (Pour t’aiguiller, regarde les différences entre ce post et un autre, sur le fait d’embringuer un PJ sans son consentement, faire ce que tu veux des PNJ, et dérober un objet à un saoul capable de te le voler sans que tu ne t’en rendes compte sans problème.)
Désolé Szerak, je te changes ton coéquipier temporairement.[/Hrp]

[HJ : Je ne voudrais pas jouer les pointilleux, mais n'était-ce pas un des hôtels des impôts à avoir été cambriolé ? Je vois beaucoup parler de l'Hôtel des Monnaies, ça me rend nerveux ^^ ]

Lorsque Szerak vit le cachet dans la main d'Aenorial, il espéra du fond du coeur qu'aucun rebelle ne se reposait à une table, à la recherche d'un Dimir à massacrer. Par chance, ce fut un collègue qui était là, et non un ennemie. Un coup de chance qui n'en était visiblement pas un. Aenorial dut payer pour son inconscience et n'était pas au bout de ses peines. Le lobotomiste se retrouva avec un nouveau coéquipier et un anonymat dans la taverne qui a sauté... Cette enquête commençait décidément mal. [HJ : Ca n'a pas été clairement précisé, mais je pars du principe que nous sommes dans la rue. Dans le cas contraire j'éditerai, ce ne sont encore une fois que des détails ^^]

Szerak lança un nouveau regard en direction de l'hôtel. La situation le rendait perplexe, pour deux raisons : cette histoire était relativement floue et étrange, un bâtiment extrêmement bien gardé qui se fait cambrioler sans qu'aucune trace ne soit laissée par les coupables, il y avait décidément de quoi se poser la question ; la deuxième raison était liée à la première, il ignorait comment s'y prendre pour prouver sa perplexité... Lorsqu'il prit enfin la parole après ces évènements concernant Aenorial, il parlait plus pour lui que pour son coéquipier.

« Où peut-on donc aller pour satisfaire les nécrosages ? Nous avons des tonnes de questions mais aucune réponse, c'est dingue... »

Il fixa pendant plusieurs secondes le bâtiment, avant de reprendre, cette fois-ci en s'adressant au chasseur.

« La meilleure façon de trouver des réponses est de se comporter comme ce commanditaire s'attend que nous nous comportions. Si complot il y a, nous le découvrirons rapidement, si cambriolage il y a eu, nous en saurons plus également. Il désire que nous cherchions des réponses concernant ce cambriolage, très bien, c'est ce que nous allons faire. D'ailleurs, nous avons carte blanche, non ? »

Sans attendre ni réponse ni réactions de son nouveau coéquipier, Szerak se dirigea vers les gardes à l'entrée de l'hôtel. Il s'arrêta à un mètre ou deux des gardien du bâtiment cambriolé, puis s'adressa à eux, non sans dissimuler une certaine autorité.

« Nous enquêtons sur le cambriolage de cet établissement. Auriez-vous l'obligeance de nous laisser entrer, afin que nous puissions inspecter les lieux à la recherche d'indices ? »

Bien que la question était poliment posée, le ton inspirait un certain défi, comme si c'était un ordre indirect. Inspecter le lieu du crime n'était pas la meilleure des solutions, d'après le Dimir, mais c'est précisément ce qu'aurait fait Monsieur Tout-le-monde. D'ailleurs, ce qu'il cherchait réellement n'était pas un indice concernant les cambrioleurs, mais désirait comprendre les pièges et mécanismes qui gardaient tout cet or.
La réponse des soldats gardant l'entrée donneraient un indice de plus concernant l'affaire : si ceux-ci refusaient catégoriquement de laisser entrer quelconque individu, bien qu'ayant l'autorisation d'enquêter sur les lieux, cela expliquerait l’ambiguïté de la situation.
Szerak n'avait plus qu'à espérer que le chasseur l'ait suivi. Il aurait l'air bien ridicule et narcissique de parler de soi à la première personne du pluriel...

"Je suppose que le fait d'avoir exhibé le cachet de la Dixième guilde justifie amplement ce qui m'arrive. Je dois admettre que sur le coup, je n'ai pas pensé aux risque que cela présentait. Mais maintenant, je vois que les petites erreurs peuvent me causer de grands maux, aussi je serais plus prudent à l'avenir. Que comptez vous faire de moi? Ou me faire?"
Aenorial espérait vivement que sa "rééducation" se ferait alors qu'il serait détaché, car sinon, il allait grandement souffrir, la corde le blessant cruellement à chaque parole.

[Hrp :] Sincèrement désolé de cette longue absence, j’étais plus dans mon assiette au moment de mon départ… [/Hrp]

[Szerak]

Le chasseur avait bel et bien suivit le Dimir, restant tranquillement à ses côtés, observant autour de lui, de part et d’autre. Le gardien du bâtiment regarda étrangement Szadek avant de lui répondre :

« Et vous êtes… ? Car dans l’absolu, sans aucun laisser-passer, comprenez bien que l’hôtel ne peut être visité par n’importe qui. Il s’agit de raisons de forces premières. Cela ne vous vise pas particulièrement messires, n’en prenez pas offense… »

[Aenorial]

« C’est biiiiiiiien, le petit Dimir sait ce qui lui arrive et pourquoi ce qui lui arrive… N’as-tu pas seulement cherché à comprendre cet avertissement ?
Bon, en attendant, on va rien pouvoir faire de bien de toi, on a envie de te renvoyer sur l’enquête… Mais, rappelles-moi vite fait, c’est quoi notre crédo, à nous autres ? A part se montrer en public un peu partout en exhibant bien notre appartenance, des fois que des gens ne l’aient pas compris. »

Derrière lui, la seconde personne rigolait doucement. Visiblement, ce n’était pas la première fois qu’ils étaient confronté à un cas comme Aenorial.

Le jeune elfe prit une expression sincère de repentir en répondant:

" Notre crédo c'est la discrétion, rester inexistant dans l'esprit des autres habitants de Ravnica, agir dans le secret et l'ombre. Je dois admettre que j'étais complètement à côté de la plaque de par mes agissements...J'ai cependant une question à vous poser... Puisque il est totalement inconscient d'agir comme je l'ai fait, comment faire comprendre à un autre membre de notre guilde qu'il n'est pas seul, de manière qu'en cas d'erreur, personne ne ce doute de rien, pas même celui qui était supposé être Dimir?"

Aenorial priait pour qu'ils ne lui répondent pas qu'il n'avait qu'à se débrouiller pour se faire connaître des Dimirs qu'il croiserait le plus discrètement possible.
Il ajouta:

"Je serais content de retourner sur l'enquête, et je tacherais de faire preuve de bien plus de prudence que précédemment."

*** Ah! ces fichues cordes qui me meurtrissent à chaque paroles, chaque mouvement. J'espère bien ne plus jamais avoir à être remis dans le droit chemin... ***

Le Dimir voulait sourire, face à cette situation, mais cela aurait eut un effet négatif sur l'autorité qu'il eut dégagé tout à l'heure. Il continua, sur un ton plutôt dur, comparable à celui d'un patron qui reproche son employé d'une quelque erreur.

« Je vous l'ai déjà dit qui nous sommes, nous enquêtons sur le cambriolage de cet établissement. Si vous auriez été aussi dur avec les cambrioleurs, nous ne serions pas ici, remarquez... »

Il marqua une pause. Son interlocuteur devait prendre conscience de commettre une erreur professionnelle.

« Nous avons été commandité par la guilde qui nous a donné carte blanche. C'est à dire également le droit d'inspecter cet établissement. »

Il s'interrompit une deuxième fois. Il avait d'autres informations à tirer de cet homme, il valait mieux en profiter.

« D'ailleurs, est-ce que vous ou l'un de vos collègues auriez, par hasard, remarqué un comportement suspect de quelques personnes, autour de ce lieu ? Il est fort probable que les auteurs de ce crime aient passé un certain temps pour observer attentivement cet hôtel depuis l'extérieur.
De plus, auriez-vous entendu quelque rumeur, affirmant que des plans aient été volés ou disparu ? »

Il arrêta là son rapide interrogatoire, espérant de pouvoir visiter l'hôtel des impôts, à la recherche d'un indice qui confirmerait sa théorie de complot.

[Szerak]

Son interlocuteur ne semblait pas du tout prendre le Dimir au sérieux, et loin de l'énerver, ses interventions le faisaient rire.

"Ecoutez monsieur, j'ai pour habitude ne répondre à ses questions qu'à mes supérieurs directs. Or, je ne crois pas que vous soyez en quelconque position pour poser ses questions. A moins que vous ne me cachiez un quelconque cachet distinctif de ma guilde pour prouver votre mandant ?"

[Aenorial]

"Et bien tu ne le dis pas, pauvre idiot. Je ne comprends pas ce que tu ne comprends pas dans notre culte du secret. Les propres membres de la guilde n'ont pas à savoir que tu fais partie de la guilde. Pas d'amitié au sein de la guilde, c'est compris ? S'il te faut tuer un ami pour faire préserver la guilde, que fera-tu ? Si tu veux être un bon Dimir, tu dois être prêt à tuer père et mère. Sinon, c'est toi qui finira la tête au bout d'une pique." Le ton s'était fait lourd, autoritaire et agressif.

De l'autre côté, le deuxième homme commença à bouger et retourna Aenorial sur le dos pour lui défaire ses liens, sans toutefois prêter attention à ce dernier, sans chercher à lui faire cela sans douleur.

"Va. Et à la prochaine erreur, tu meurs."

Le garde semblait plus coriace que ce que le Dimir pouvait attendre. L'inspection de l'hôtel n'était visiblement pas une option envisageable, ce qui aurait dû être évident pour Szerak. Le commanditaire avait pris la fuite avant de leur donner quoi que ce soit qui aurait confirmé les mots du lobotomiste.

* On aurait sans doute rien tiré de cet endroit, de toute manière... *

Il s'apprêta à prendre congé de l'Orzhov, mais il ne désirait pas le quitter avant de lui avoir adressé quelques mots. Il prit un ton sec, exprimant une sorte de mépris prenant origine d'une expérience passée.

« Typique des guildés. Vous demandez de l'aide, mais vous tenez absolument à préserver vos petits secrets, allant jusqu'à bloquer ceux qui vous viennent en aide. C'est méprisable, vous savez ? Puisque vous la prenez ainsi, vous n'avez qu'à dire à vos supérieurs direct de faire appel à ses propres clébards pour résoudre leurs problèmes. À moins qu'ils ne craignent que leurs complots filtrent jusqu'à vous ? »

Le Dimir marqua une pause avant de tourner le dos au garde, ce dirigeant... Nul part. Il fit quelques pas avant de s'adresser à son collègue le chasseur.

« Une idée pour la suite ? »

Aenorial jugea préférable de ne pas argumenter. Il savait que, quoi qu'il puisse dire, il n'aurait pas raison, et que son erreur était impardonnable. Sa survie était déjà un beau cadeau.

Il ne broncha pas quand le deuxième homme le détacha sans ménagement. Les cordes lui rongeaient les chairs, et, lorsque les liens rompirent, c'est avec soulagement qu'il se massa les poignets.

Il se releva et, sans un mot, sortit. Arrivé dans la rue, il mit un peu de temps à retrouver l'hôtel des impôts, car ses yeux avaient été bandés à l'aller. Lorsqu'enfin il déboucha sur la place, il repéra assez rapidement l'autre Agent de la Guilde fantôme. Il était près de l'hôtel, accompagné d'un chasseur avec lequel il était en discussion.

Le jeune elfe s'approcha en silence et se plaça dans le champ de vision des deux hommes sans mot dire.

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