Souvenir du desert : Bannis des Psoras.

La terre est sèche, le souffle du vent lève des nuages de poussières. Le soleil, déjà haut, filtrait au travers d’un rideau de nuage blanc. Les dalles éparses, brisées, semblait hurlé leur peine, se plaignant de leur existence passé, regrettant leur naissance, désirant l’effacement totale. Elles ne sont rien, ces dalles. Un voile de poussière les couvre, l’endroit n’est que ruine. Le ciel. Peut-être étais-ce là le seul critère respecté par l’anarchie multidimensionnel qui régnait ici. La vue du ciel. Les bâtiments brisé, vestige d’une folie furieuse, d’une passion dévorante qu’eu le monde à toujours se développé plus, plus loin, et…plus haut. Trop haut. Le ciel, sur les trois quart de Ravnica, n’était qu’un plafond de plus. Les tours sont si hautes, les immeubles si nombreux, les étalages, les affiches si fourmillante que ce ciel n’est plus visible que par endroit. Sauf ici. Petit à petit, sur le chemin, les immeubles s’étaient fait plus réduit, puis s’écartaient les uns des autres, jusqu’à ce que finalement, on arrive à ces ruines, qui s’étendaient comme le ciel, à perte de vue, dans de la terre aride qui au fil du temps se fait sable et poussière. Si vous avanciez trop loin, vous atteindriez les Terres du Nord. Mais à partir du moment où vous avez perdu de vu le dernier immeuble entier, il est déjà trop tard pour vous. Vous êtes ici chez eux.

Aucune indication, aucun nom, aucune direction n’était indiquée, seuls quelques pavés s’avançaient au milieu des ruines qui semblaient aussi infinis que le ciel qui les surplombaient. Alors, des mots dont vous ignoriez jusque là réel significations prennent tout leur sens à vos yeux, des mots comme « Sauvage » « Désert » ou encore « Exclusion » quoi que ce dernier aurait pu vous frapper bien avant si vous aviez trainé un temps sois peu dans les quartiers cacher sous la fierté des guildes. Ces guildes embourbées dans leur guerre stupide, dans leurs utopies respectives. Cette guilde là n’a pas vraiment faillis à sa mission : les territoires qu’elle occupe freinent belle et bien la Ville-monde dans son mécanisme gangrenée de construction démesuré. Seulement, personne ne les estimes, la plupart des autres guildes les considèrent plus comme une nuisance que comme un véritable adversaire, certaines les ont pour ainsi dire complètement oublié, et sans quelques raids intempestifs, il est certains qu’on aurait oublié jusqu’à leur nom.
Le petit elfe posa le pied sur la dernière dalle brisée, puis fit un pas dans la terre aride. C’est en quelque sorte un retour chez lui, pourtant, il n’est plus le bienvenu ici.
Les territoires Gruuls. Alternant tantôt entre désert rocailleux, océans de sables et ruines fiévreuses, ces terres inhospitalières sont le tombeau de bien des hommes, le point final sur bien des proses, et nul silence, nulle rafale hurlante ne saura effacer leur dernier crie d’agonie, leur dernier souffle expiré.

Maintenant dans le désert, il se savait observer. Impossible de savoir par qui, par quelle Clan, par combien… Et surtout, impossible de savoir ce qu’ils allaient décider de faire de lui. Il se dirigeait vers les terres Psora. Ce sont des ruines, à environ vingt minutes de marches depuis ici. Mais il sait combien il est dangereux de faire ce chemin seul. D’autres Clans chassent dans cette portion de désert. Contrairement à ce que l’on peut penser, les Clans les plus dangereux ne sont pas ceux qui sont établis dans une place forte et aillant créer un semblant de hiérarchie. Non, les vrais dangers, ce sont les clans nomades. Sur les sept Clans Gruuls que connaît l’elfe, c’est ce clan, divisé, disparate et dispersé, qui s’est avéré le plus dangereux. Ils sont notamment ceux qui pillent le plus, et à vrai dire les seuls à marchander entre les Gruuls et le monde extérieur. On dit que ce Clan fut créé par un Orzhov fou qui s’était mis en tête de conquérir le désert et de créer une organisation marchande qui n’aurait pas de frontière. Cela dit, la rumeur cours qu’il en serait tout autrement : le seul chef avéré de ce clan est un gobelin paranoïaque, dangereusement intelligent et à l’égo surdimensionné. Quoi qu’il en soit, ce clan est composé de pillards, de mercenaires, et comme tout les clans Gruuls, d’une foules de personnages atypique totalement déjanté. Le semi-elfe les avait déjà croisés, puis combattus. Il s’était aussi retrouver esclave de ce clan durant quelques semaine, jusqu’à ce qu’on l’échange de nouveau chez les Psora contre un peu de nourriture. Il les redoutait presqu’autant qu’il les haïssait.

Il sut garder son calme et avança dans cette terre désolé, il reconnut les collines, et la terre de plus en plus rocailleuse. Oui, les Psora avaient établis leurs campements principaux à l’endroit où d’anciennes ruines longeaient de petites collines escarpées. Au fil des années, ils avaient fait des collines leur véritable place forte, les ruines ne servant plus que pour les mendiant et les quelques puriste qui aimaient les décombres. Leur territoire était bien plus étendu qu’il n’y parait. Yarkol savait que les galeries se prolongeaient loin sous la terre et avaient des accès rapide vers l’extérieur. Elles servaient aussi de post de guet, et surtout d’endroit où se préservé de la chaleur. Il était très dur d’y rentré sans se faire étripé, impossible d’en sortir sans être Psora. Ces labyrinthes étaient surpeuplés, et lors des famines, mieux valait ne pas se balader seul, au risque de servir de petit déjeuné. Il respectait ce territoire, et maintenant que les ruines étaient en vue, il s’assit en tailleur sur la terre sec. Il ne faisait aucun doute qu’on l’avait repéré depuis longtemps, depuis l’arrière. S’il entrait plus en avant dans leur territoire sans autorisation, il se ferait scalpé sans avoir pu donner son nom. On viendrait le chercher d’ici peu. Ne serais-ce que par curiosité. Vous n’avez pas idée de comme on peut s’ennuyé, dans ces ruines.

Le soleil tapait fort. Les souvenirs remontaient à mesure que des rafales de sables lui fouettaient le visage, et il se souvint des jours interminables…
Quand l’odeur d’un cadavre le réveillait, ces matins où le soleil tardait à se pointé, boudant sa terre. Les larmes salée roulant sur sa joue sale faisaient office d’hymne au mort, puisque personne ne chante l’estomac vide. Encore un tuer par la faim, et c’était noble, honorable de se laisser mourir ainsi. Certains s’entre-dévoraient… La peine, la peur aussi. Ouvrir les yeux sur ce que nous seront peut-être d’ici quelques heures : un Oublier effacer dans le néant infini.
Personne ne sait à part eux. Nul ne peut comprendre l’ampleur du mal. La folie des vivants, l’instinct de survie, garder notre âme des maux qu’elle subit, vivre, vivre, vivre…Pas d’autre but dans les ruines du monde. La faim rendait malade, et aucune magie ne pouvait les sauver de ce fléau. Alors on s’en remettait aux chamans, on se mettait à y croire, peu importe l’ampleur de la connerie sans nom qu’ils vous chantaient, parce qu’ils faisaient des maux et de la peur de chacun une haine commune qui les unissaient tous. Personne ne vous forçait, c’est le monde qui comme un coup de masse, vous assenait son plaidoyer pour la foi, son ultime excuse hypocrite, sa clôture de mensonge, et il frappait chaque jour plus fort, se faisait plus lourd, plus imposant. Chaque fois, vous étiez plus petit, et la masse plus grande. Chaque fois, la douleur et la peine détruisaient les cendres d’une âme qui n’en est plus vraiment une. Des miettes, des grains de sables dans le désert. Les maitres d’un monde à leur image : perdu et infini. Personne ne peut comprendre. Personne. Convaincu intimement que l’existence et la justice avaient leur place, on justifiait la foi. Des symboles, des édifices, des sacrifices, des larmes et des guerres pour des divinités troubles et changeantes. Au fond peu importais, tant qu’on avait bonne conscience, tant qu’on agissait au nom de quelque chose qui nous dépassait.
Une Razzia de plus, d’autres clans mort de faim qui se jettent sur vous comme des chiens. La folie, les cendres. Tout brule dans ce monde, rien n’est immuable, si ce n’est la faim. Égorgé, vos frères et vos maitres. Vos sœur sacrifié, vos chamans pendu, vos espoirs effacés. Tout les jours, la masse assenait ses coups, et chaque fois, la souffrance rendait fou. La terre des Gruuls, leur royaume, leur territoire, leur chez eux… Leur tombeau.

Le sol se fissura devant les pieds de Yarkol, et une main écailleuse sortit des profondeurs du sol sablonneux. Le reste du corps de l'Ecaillesang suivit, et la seconde d'après, un viashino squelettique portant dans chaque griffe un croc en acier se tenait devant Yarkol. Le tatouage du clan Brûlebranche, un des clans les plus importants de la Guilde Gruul, ornait son torse écailleux. Un bref soulagement envahit Yarkol : ce n'était plus le clan nomade qui semblait faire la loi par ici. Toutefois, les Brûlebranche n'avait guère meilleure réputation.
Le reptile avait des os saillants, mais ses muscles nerveux et ses coups d’œil rapides dans toutes les directions prouvaient qu'il ne devait pas sa survie à la chance. Sa voix était rugueuse, et le dialecte sonore du clan Brûlebranche n'était pas celui que le semi-elfe comprenait le mieux. A chaque mot, l'Ecaillesang passait sa mince langue à une vitesse difficile à percevoir sur ses lèvres, dévoilant une dentition plutôt honorable.
"Tu intrigues Ksahr. Ksahr guetter proie de la ville, corps gras et sans cerveau. Mais tu sens comme Psora, et tu savoir comment marcher dans putain de désert."
Yarkol ne put comprendre la phrase suivante, bien qu'il crut entendre les mots viashinos qui correspondaient à "hasard", "connard" et "chantresse". L'humanoïde se pencha vers Yarkol, jusqu'à ce que leur visages soient sur le point de se toucher.
"Mais tu sentir magie mauvaise, aussi. Ksahr n'a jamais senti une magie comme ça. Presque magie Psora, mais pas de magie gentille."
Le guetteur recula de quelques pas pour jauger Yarkol dans son ensemble.
"Ksahr trouve que tu as l'air dangereux. Mais tu es assis comme un lapin qui attend d'être bouffé." Le viashino se pencha de nouveau au-dessus de Yarkol, son long cou écailleux ondoyant lorsqu'il parla de nouveau. "Tu viens pour que Ksahr te bouffe ?"

Le semi Elfe ne fut pas surpris de voir le sol s’ouvrir pour dévoiler un Viashino, il fut en revanche intrigué de voir que c’était un berserker, comme lui, mais du Clan Brulebranche. Il n’avait pas vraiment eu de contact avec eux et ne connaissait que vaguement leur réputation. Étrangement, l’être qui lui faisait face lui inspirait confiance. Déjà parce qu’il avait commencé par parler avant de frapper, et ensuite parce qu’il sentait l’intelligence, une intelligence sournoise couplé avec un entrainement intensif et une vie aussi dur que peut l’avoir un Gruul, à en juger par sa musculature et ses armes. Pour ce qu’il en avait vu, il avait de bons réflexes et mieux valait s’en faire un allier, d’autant qu’il était peu probable que l’individu soit seul. Un éclaireur, sans aucun doute possible.
Le pyromane se releva doucement, sans quitter des yeux son interlocuteur, qui lui aussi le fixait avec ses yeux reptiliens. Sa tête légèrement triangulaire et parsemée d’écailles noircies et d’épines parfois brisées révélait son expérience des combats.

« Ah, j’ai l’air d’un lapin ! » Le rejeton Psora souriait de toutes ses dents. « Tu chasses ici, Ksahr ? Je ne suis pas une proie, je t’attendais. J’ai sentis que le désert me regardait, je ne savais pas que les Brulebranches étaient ici. Est-ce que je peux passer ? Je dois rejoindre les Psoras, c’est important. Ils viendront de toute façon me chercher un jour, si ce n’est pas moi qui viens. »

Le Brulebranche était extrêmement expérimenter. Yarkol le vit à son regard, à la façon dont il l’avait jaugé, mais aussi au fait qu’il reconnaisse les manas à l’odeur, exercice difficile étant donner la multitude d’odeur que peut prendre un même mana. Aussi, il ne fit aucun geste qui aurait pu s’apparenter à un signe d’hostilité, et ne quitta pas le Viashino des yeux. Le moindre geste était épié des deux coté, et s’en est toujours ainsi quand deux êtres du désert se rencontrent. Comme deux loups sur le même territoire de chasse. Sauf qu’en l’occurrence, Yarkol ne chassait pas, il ne faisait que passer, et il espérait bien traversé sans offrir au sable son habituel tribut sanglant.

Ksahr renifla. Il était visiblement dérouté, et hésitait sur la conduite à adopter.
"Ksahr ne chasse pas. Ksahr se nourrit et protège. Protège le camp ! Chasser, c'est pour les elfes-pourris-noirs-souterrain-mort."
Le viashino se passa à plusieurs reprises la langue sur le visage, humidifiant ses globes oculaires et ses narines, luttant contre l'air brûlant.
"Tu veux voir Psora ? Pas fréquent. Ksahr ne sait pas si il doit te laisser passer. Tu ne veux pas de mal aux Brûlebranches, mais les Psoras punir Ksahr si tu les énerves. Mais tu as un Sceau ..."
Le viashino se pencha encore une fois en avant, et huma longuement l'odeur du semi-elfe.
"Toi, sincère. Tu vas aller aux Psoras. Et si tu énerves Psoras, Ksahr se souviendra de ton odeur, et là Ksahr il chassera."
S'écartant du mince chemin qui sillonnait les dunes, Ksahr mima une révérence mi-moqueuse mi-appliquée en réponse au signe de tête de Yarkol, et lorsque ce dernier cligna des yeux, le reptile n'était plus à voir nulle part. Ne restait que le chemin devant lui.

Le semi-elfe fixa l’horizon, soucieux. Imaginez un enfant rentrant à la maison avec une sale note. Décuplez la chose par mille, ajoutez que les parents sont des milliers de tueurs, et que votre sale note est la preuve de votre faiblesse, un point de votre âme que vous redoutez. Eh bien, vous avez une vague idée de ce qu’il ressentait en fixant le bout du monde. Il serra les poings. Peu importe, il vivait. Il vivrait encore, avec tout le poids du monde sur les épaules. Et si on le rejetait ? Il accuserait le coup, il tiendrait. Qu’espérait-il en réalité ? Rester fier. Être quelqu’un, existé à travers ses actes, Fussent-ils insensée et suicidaires à long termes.
Il marcha dans ces terres infertiles, et répétait son mantra. C’était la seule façon d’avancer sans devenir fou. Si vous aviez le malheur de l’écouté, le désert vous chanterait son hymne funèbre. Alors hurlez, chantez, battez vous, faites la guerre au peu de gens que vous croiserez dans cette étendue interminable, car c’est en vous mettant devant le sang et la rage que vous parviendrez à entrevoir la vie. Il avança donc, et, comme un chien retrouve son chemin, il fut bientôt en territoire connu.

Des dalles recouvertes de sables surgissaient ici et là. Au loin, des tentes, des chapiteaux minuscules et deux grandes yourtes étaient dressé. Ici, ce n’était que les prémices : des bouts de métaux trainaient partout, une véritable décharge, en réalité une mine d’or pour le gamin qu’était Yarkol, il y a encore peu de temps. Il continua d’avancer, et aperçut bientôt les petits abris, faits de matériaux de récupération : de capes de lin troué raccommodée avec des vêtements taché de sang. Une toile tendue sur deux cotes de Guivres, cloué au sol par des griffes de diablotin, et voila un nid pour sauvage. Un assemblage sombre et hétéroclite, parsemé de touches de couleurs incongrues donnait à la scène un contraste bariolé mais sales. C’était ici un territoire Gruul, un territoire pour les exclus, habitant dans tout ce qui ne servait pas, ou plus, à personne d’autres. Il aperçut des centaures, muni de sceptres. Les insignes, des cranes marqué du sceau de la guilde superposé au symbole des Psoras, indiquait leur rang. Ils étaient bardés d’amulettes et de symboles étranges, des colliers, des bagues, et des tatouages rendaient le tout à la fois sinistre et décousu.
Un Viashino s’afférait à gratter la chair d’un rat mort avec une pierre taillé, la peau, une fois que les poils auront été arrachés, serait séchée au soleil et cousue pour en faire une outre. Des gobelins de toutes horizons épiaient ou bricolaient. Certains portaient des robes décousues et troué, vestige de leur ancienne vie dont ils gardaient surement quelques avantages étant donner le peu de marque qu’ils portaient. D’autres, habillé de vêtements de cuir rapiécé, portaient quelques armes courtes, des coutelas essentiellement. Aucune armure métallique : dans le désert brulant, cela vous ferait cuir sous peu. Néanmoins, dans ce camp, qui n’était qu’un des nombreux camps que comptent les Psora sur le vaste territoire qu’ils occupent, n’était constitué que de pilleurs et de rares shamans. Un camp de récupérateur, de charognards. Les forces de raids étaient plus loin, plus à l’écart encore.

Yarkol n’en reconnaissait aucun. Il y a peu, ils les auraient tous considéré comme des frères, à cause de l’insigne qu’ils ont sur leurs ceintures ou tatoué quelques part sur le corps. Mais aujourd’hui, pour la première fois, il marchait encore plus seul qu’avant, et c’est en tant que traitre qu’il se présenterait au shaman. Il fit quelques pas de plus. Tout le monde le regardait, le défiant de faire le monde geste. Un pas de plus, et un gobelin hystérique lui fonça dessus. Il portait un énorme chapeau troué et orné par endroit de petites dents. Sa peau avait du être vertes, jadis, mais il n’en restait plus que de léger reflet, elle était maintenant brunâtre, et ses cheveux, très éparses et très fins, dépassaient sur les coté de son chapeau. Il brandissait un bâton d’apparence solide pour barrer là route au semi-elfe. Enfoncé dans de grandes bottes trop grandes pour lui, l’individu n’en avait l’air que plus dérangé, son accoutrement étrange était complété par une veste de cuir de laquelle on voyait dépasser un couteau de boucher et une fiole d’alcool. Son nez outrageusement long était surmonté par deux petits yeux sournois et mesquins.
Dans la seconde qui suivit, une humaine plutôt élancée, portant une armure de cuir brune en plutôt bonne état se joignit au gobelin pour faire face au pyromane. Son regard fou était encore accentué par les tatouages tribaux qu’elle portait sur tout le corps. Dans les teintes vert, bleu foncé et rouges, ces marques étaient sensé donner force et courage, mais nul doute qu’elles inspiraient une peur compréhensible dans les rangs de l’ennemi. Yarkol n’y était cependant pas sensible, habituer à ce genre de chose, il se demandait simplement s’ils allaient le retenir longtemps.

La hutte du Shaman était proche, derrière eux, au centre des abris de fortunes. On le repérait à son toit plus haut et à sa taille plus conséquente. C’était la seule grande hutte, avec l’abri d’un ghuildmage qui roupillait surement, qui trônait au milieu du camp. Un arbre de feu, symbole de la guilde, était dessiner sur cette hutte, orné de dessins plus obscures, probablement des runes magiques.

Le gobelin voulut prendre la parole, mais la femme le coupa.
"Tu n'as pas l'aura d'un Gruul, étranger. Mais tu connais le chemin, les campements, et le désert. Ksahr dit que tu veux voir les Psoras. Que veux-tu au clan du Cyclope ? Qui es-tu ?"
La petite créature verdâtre fit la grimace en voyant que l'humaine était portée sur la discussion plutôt que sur l'agressivité. Elle finit par se détourner d'un air dépité, et après avoir débouché sa fiole à l'aide de ses chicots, elle prit une grande gorgée, toussa un coup, et reboucha le bouchon.
Le gobelin garda le dos tourné à Yarkol - ce qui était une des pires marques de mépris chez les Gruuls, puisque cela impliquait qu'il ne le considérait pas comme une menace - et rajusta sa botte.
Pendant cet instant, Yarkol se souvint de ce que signifiait les tatouages sur le visage de la femme. Ils la désignaient comme Shaï-hula, une des prêtresses des Chantresses sauvages. Elle portait également comme titre Voix de la plaine et Mai-diba. Les chantresses sauvages formaient un groupe plutôt fermé au sein des clans, et la présence de l'une d'entre elle à la garde du campement devait avoir une bonne raison. Peut-être une punition, une corvée, une brimade : chez les Gruuls, la loi du plus fort prévalait aussi bien parmi les coupe-bourses que parmi les plus puissants druides.

Sujet: Re: Souvenir du desert : Bannis des Psoras. Sam 1 Sep 2012 - 1:47

Les souvenirs du semi-elfe lui firent cligner des yeux. Il se rappela, en regardant la femme, un violent coup dans les parties intimes reçut pendant sa torture. Il fit une grimace et parla.

« Je suis Yarkol, et jusqu’à il y a peu j’étais un Psora. »

Il regarda ses bottes. Avouer à un inconnu qu’on a faillit était plutôt humiliant, mais il savait que mentir à une prêtresse des Chantresses sauvage était une mauvaise idée, surtout seul en plein territoire Gruul au fond d’un désert.

« Je dois parler aux chamans. »

Le ton était pourtant ferme et décidé, mais à mesure que le temps passait, le demi-elfe trouvait de plus en plus désagréable de se retrouver en face de ses anciens alliés. Il avait eu le cran de venir ici, décider à mettre les choses au clair, il avait eu l’audace de traverser le désert pour parler, même pour se faire battre. Rien ne le ferait reculer, il avait gouté une autre liberté et il comptait en jouir aussi longtemps que durerait sa vie. Il comptait la prolongé en venant ici, et il comprit que sa manœuvre pouvait tout aussi bien avoir l’effet inverse quand on lui barra le chemin. Il ne s’attendait pas à ce que ce soit facile, mais il avait espérer rencontrer un visage connu, et pas deux têtes de nœud méprisables, dont l’une à la peau verte particulièrement irritante.

« Si ça vous chante, vous pouvez m’escorté, mais je connais le chemin. »

Sujet: Re: Souvenir du desert : Bannis des Psoras. Mar 18 Sep 2012 - 23:22

Le gobelin eut un large sourire en entendant les premières paroles de Yarkol, tandis que la chantresse sauvage semblait avoir autant d'intérêt pour lui que pour son collègue de garde. Elle laissa cette fois ce dernier prendre la parole, et lorsque la petite créature hargneuse le fit, ce fut d'un ton moqueur.
"Tu as l'honnêteté d'un Gruul, mais tu sembles penser qu'on laisse les vagabonds importuner nos Anciens comme il leur chante. Et tu as le regard fourbe. Mauvais et fourbe comme un scribouillard d'Azor. Tu penses que je fais le planton ici pour le plaisir de te dire le bonjour quand tu passes, le fourbe ?"
Le ton s'était élevé, et le gobelin ponctuait ses mots de mouvements désordonnés du bâton.
"Oh non, tu ne vas pas voir le Chamane. Tu vas d'abord m'expliquer pourquoi un ancien Psora v-"
"Ferme ton clapet, Gormiki."
Shaï-hula avait apparemment fini par se sentir concernée par la situation. Le gobelin finit sa phrase dans une vague de borborygmes indistincts.
"Tu vas aller prévenir S'karrnoa. Et ne t'avises pas de chaparder à nouveau chez lui, ou bien je veillerai à ce que tu passes toute ta vie à monter la garde."
Le gobelin détala à toute allure, sans cesser un seul instant de grogner. Il laissa son bâton posé contre une caisse vide, à portée de main de Yarkol, mais ce dernier ne pensa même pas à s'en emparer. C'était inutile contre une femme comme celle-ci, et ce n'était pas son intention après tout. La chantresse sauvage s'assit.
"Tu vas t'asseoir là où tu te tiens, et me dire ce que tu veux au Chamane. En parlant, tu vas déposer à ta gauche toutes tes armes. Tu sais ce qu'il en est : si tu reviens par cette porte, tu pourras les récupérer."
Le jeune pyromane savait en effet de quoi il retournait : la seule autre issue d'un campement Psora appelée "Porte" était une route directe vers Skaarg. Vers les Fosses de Rage. Et vers le réservoir de nourriture à drâkon.

Sujet: Re: Souvenir du desert : Bannis des Psoras. Jeu 20 Sep 2012 - 15:35

Le semi-elfe était plutôt content que l’humaine déteste ce satané gobelin presqu’autant qu’il détestait les légumes, cependant, dans sa situation, la seule chose réjouissante était la routine. Dans l’enfer de sable, dans les ruines du monde, aucun jour ne se ressemble, et en cela seulement ils sont tous semblables. Il ne se passe pas une journée sans mort, sans retournement, pas un jour de tranquillité, parce qu’ici la tranquillité rend fou, encore plus fou que la faim et les rites. Aujourd’hui ces vieilles pierres, enfouies sous le sable, la poussière et la crasse, allaient avoir leur lot de surprise. Yarkol le Psora changerait de nom aux yeux de ceux qui furent les siens.
Il acquiesça doucement, les yeux dans le vague. D’habitude, il gardait ses armes pour aller voir les chamanes, que ce sois pour qu’on le soigne ou pour des conseils. On le prenait déjà pour un étranger, c’était à la fois rassurant et inquiétant. Il sortit doucement sa dague de son fourreau. Il fixait maintenant son interlocutrice dans les yeux.

« Elle est empoisonnée, je vous déconseille de donner un coup de pied dedans. »

Il la lâcha, et ce fut comme si toute sa vie défilait devant ses yeux. Le temps qu’elle mit à toucher le sol lui parut interminable, chaque centième de seconde lui faisait entrevoir des flashes de son existence passé au sein du clan. Lorsque son arme toucha le sable en soulevant un nuage sale, il avait tiré un trait sur le passer. Ses yeux laissaient transparaitre son excitation, sa détermination, sa fougue, sa folie, sa stupidité peut-être. Même désarmé, Yarkol avait cette aura qui le rendait incompréhensible et fascinant. Ou juste timbré et pathétique, suivant le point de vue.

« Comme je l’ai dit, j’étais Psora. Mais voila presque un an que je ne suis pas revenu chez moi, et j’ai commis une bavure qui m’a montré un monde plus grand, infiniment plus vaste et plus beau que celui dans lequel les chamans m’ont enfermé. »

Il ne pesait plus ses paroles. Qu’on le tue sur le champ s’il avait tord, il savait quelles étaient les Lois ici. On ne l’assassinerait pas sans le laisser reprendre ses armes, mais cela ne gênerait personne d’être à trente contre un. Et c’est tout ce qu’il voulait, avoir sa chance, si infime fut-elle, de vivre son existence comme il l’entendait, au prix du sang et de la haine. Peu importe ce qu’il devra détruire, sa vie sera sienne et jamais il ne devra plus rien à qui que ce soit. Il lâcha ses couteaux de jets et retira sa veste. Il jeta tout son barda à sa gauche, se retrouvant torse nu devant ses anciens frères d’armes. Tout en déposant au sol la bouteille d’alcool et les petits picots métalliques qu’il avait dans les poches, il continua.

« Je ne regrette pas d’avoir déçu la confiance qu’on avait en moi. Je ne méritais rien de tout cela. Le monde est infini, et nos terres sont trop inhospitalières pour que je m’en contente. Je resterais Yarkol, le rejeton Psora, jusqu’au jour de ma mort. Mais depuis que j’ai gouté la véritable liberté, et la souffrance d’avoir trahis la promesse que j’avais faite aux chamans, je sais que je ne suis plus Gruul. »

Il serra le poing. Ses paroles ne lui étaient pas douloureuses. Ils les pensaient toutes. Mais repensé à son échec le rendait furieux.

« Je viens m’excuser pour le tord que j’ai causé en trahissant ma promesse. Et pour donner toutes les informations utiles au chaman afin que mon erreur ne cause pas plus de souffrance au clan. »

Une rafale de vent secoua ses cheveux et lui fit plisser les yeux.

« Mais je ne suis qu’un souffle, et mon errance auprès des Psora est terminée. Je ne partirais ni en lâche ni en traitre. C’est en tant que fils Gruul que je suis né dans ce désert, et c’est en tant qu’Être libre que je le quitterais aujourd’hui.»

Sujet: Re: Souvenir du desert : Bannis des Psoras. Sam 13 Oct 2012 - 15:05

La chantresse plissa les yeux tout en l'écoutant. Son corps était aussi immobile qu'une statue, et seules ses pupilles ne quittaient pas un instant les mains de Yarkol, l'observant se défaire de son équipement. Tout juste retroussa-t-elle légèrement ses lèvres lorsque l'ancien Gruul évoqua sa nouvelle liberté.
Toutefois, cette apparente impassibilité ne trompait pas le semi-elfe. Il savait que pour le quart de ce qu'il venait de dire, n'importe quel Gruul l'aurait défié sur-le-champ, et la plupart seraient déjà incontrôlables sous l'effet de leur soif de carnage. La maîtrise de soi de Shaï-Hula était impressionnante, même si ce qui était un atout chez les Boros et les Azorius pouvait être vu comme une tare dans les Clans. Peut-être ce détachement apparent jouait-il un rôle dans la sanction que subissait la femme ? En tout cas, nul doute qu'elle devait être quelqu'un de particulier. Lorsque Yarkol se redressa dans toute sa nouvelle vulnérabilité, elle parla d'un ton posé, dans lequel l'acuité auditive de l'ancien Gruul ne put déceler la moindre pointe d'agacement.
"Si ce que tu dis est vrai, étranger, alors il n'est pas dit que tu quitteras jamais ce désert. Mais il est certain que c'est en tant que fautif et renégat que tu viens ici. Tu as l'honnêteté de ne pas cacher ton absence de remords, mais tu ferais bien d'avoir la prudence de ne pas la clamer. Tous ici ne sont pas aussi ... réfléchis que je peux parfois l'être. Le vieil Ariden en est un exemple, il est dommage que tu te montres aussi insouciant qu'il le fut jadis."

Sujet: Re: Souvenir du desert : Bannis des Psoras. Ven 13 Sep 2013 - 11:35

Le désert s'impatientait, le semi elfe aussi. Le vent fouettait son visage avec de plus en plus de ferveur, ses cheveux ébouriffée dansaient comme une crinière de feu furieuse et électrique.
Vivement que ce mauvais moment soit terminé.

"L'insouciance est comme la douleur. Elle rend libre jusqu’à ce qu'elle ne puisse plus être supportée. Mais je saurais faire bon usage de tes conseils."

Et il la dépassa pour voir le Shaman. On le laissa passer, désarmé, démuni, on l'observait comme un tas de viande. Il se sentait étranger au clan, mais pas au désert. Comme si le chaos le portait vers sa gloire et sa déchéance, comme si sur une vague de sable il allait être emporté vers les Dieux, pour retomber dans le bruyant fracas qu'emmettraient ses os.

Lorsqu'il atteint la tente, son cœur était gonflé à bloc, et lorsqu'il passa la toile de cuir, il était vide. Lorsqu'on passait cette porte, l'humilité vous écrasait.

"Je suis revenu, Shaman."

Et ses yeux croisèrent ceux de son destin.

Sujet: Re: Souvenir du desert : Bannis des Psoras. Sam 21 Sep 2013 - 21:04

La tente était celle du Shamane. Et on ne pouvait pas ne pas le remarquer. Plusieurs bâtons, usés par des dizaines de mains et par les éléments qu'elles ont subies, étaient posés contre une vieille étagère grossièrement taillée dans du bois mort. Des parchemins couvert de signes aussi puissants que primitifs en débordaient, recouvrant une partie du sol. A l'opposé, une table se courbait sous le poids d'un tas d'objets hétéroclites : bocaux de poudre minérale, plans du vieux Rav volés aux Azorius, une corne de Drakôn, un crâne au front fendu, une carafe ébréchée d'amasec, un poignard planté dans une poupée de paille, le tout éclairé par une bougie en équilibre précaire sur une pile de vieux grimoires abîmés par le tant. Et au milieu, un trône bricolé, constitué en partie d'une formation rocheuse émergeant du sol, en partie d'un amas de ferraille et d'os. Tendue derrière le siège improvisé, il y avait l'imposante fourrure d'un ours des montagnes.
Et sur ce trône, un vieil homme, engoncé dans une robe aux couleurs Psoras.
Celui à qui l'oreille de Borborygmos lui-même est acquise. Celui qui maintient les coutumes dans le clan. Celui qui éduque, qui juge, qui guide. Celui dont Yarkol a trahi la confiance.
Le grand Shamane des Psoras : S'karrnoa.
Ses oreilles, pointues comme celles du jeune semi-elfe, frémirent à peine en le voyant arriver. Ses lèvres desséchées sifflèrent des paroles rauques et caverneuses. Les sonorités sauvages de sa voix évoquaient des images que peu de Gruul peuvent imaginer aujourd'hui : de vastes étendues, verdoyantes, désertiques, glacées ou brûlées, mais jamais habitées, des terres vierges et primales, comme il n'en existe plus aujourd'hui. Ces plaines qui furent autrefois la raison de vivre de ce clan, il y a des dizaines de millénaires de cela. Fugitivement, Yarkol se demanda jusqu'à quel point la voix de S'karrnoa était similaire à celle des chantresses sauvages.
Mais là où les accents des paroles du Shamane évoquaient la sauvagerie et la liberté de jadis, les mots qu'il prononça était empreints de déception.
"Te voilà revenu en effet. Qu'espères-tu ? Espères-tu seulement quelque chose ? As-tu peut-être quelque chose à me dire avant d'être jugé ? Ou as-tu conservé assez de dignité pour affronter l'épreuve à venir comme un Psora, stoïquement, sans tenter de te dérober aux lois de la Nature ?"

Sujet: Re: Souvenir du desert : Bannis des Psoras. Dim 22 Sep 2013 - 14:23

L'ambiance dans la tente du maître des éléments reflétait l'ivresse Gruul, leurs rêves et leurs peines. Ils étaient fait pour vivre dans la nature, les plaines sauvages et les déserts brûlants. Mais comme sous cette tente, le temps avait usé les Psoras, le temps avait battue les Gruuls, et leur âme était confiné. Bien sur ils restaient grands et puissants, bien sur leurs rêves étaient les plus juste et les plus honorables de tous. Mais seul leur cœur était sauvage, et cette sauvagerie était confinée, comme au delà de cette tente, le monde civilisé les avait volé.
Et malgré toute sa peine, le semi elfe avait compris depuis quelques temps déjà que le monde entier oubliait les nobles Psoras. Et il n'y a guère que les morts qu'on puisse oublier.

Mais ce qu'il convenait maintenant d'établir, c'est la place de Yarkol dans cette tente, dans ce monde, dans son âme. Restait-il Psora ? Pouvait-on...changer ?
Oui.
La nature a changé. Des traîtres se la sont approprié, et ils semblent qu'aux yeux du monde, ils soient plus aptes que nous, les seuls véritable serviteur de la nature, à la représenter. Pour que les Gruuls existent, il fallait que le Conclave disparaisse, il fallait que l'Essaim brûle, il fallait que les Lois cessent d'exister, que la magie cesse d'étouffer la Nature. Ainsi l'Ordre qu'Ils avaient établit, leurs folies de Marché, de Religions, de Justice, tout cela perdrait son sens et cesserait d'exister. Il fallait quelqu'un pour mettre fin au Pacte des Guilde.
Ce ne serait pas Yarkol, pas comme ça, pas dans cette vie où il n'était rien...Mais peut-être...Peut-être que s'il changeait...Peut-être que s'il pouvait renaître, comme la Nature l'a fait, alors il serait apte a mené le monde vers l'équilibre pure ; soumis aux Grands Éléments. Ainsi tous les frères du monde cesseraient de se déchirer, le seul véritable cycle pourrait démarrer. Il fallait semer les graines de la Force dans la terre fertile.... Dans les cendres de Ravnica.

« Il n'a jamais été question de me dérober. J'ai voulut vengé l'affront que je vous ai fait... Et j'ai trouver un équilibre plus grands, qui n'était pas mort. La Nature a changer de forme, bien que son âme sauvage soit rester la même. Je dois faire de même... Et le désert me donnera raison. Mais vous savez déjà cela. Pourquoi ouvrir la bouche avant d'abattre le couperet, si ce n'est parce que la tête à une chance de rester sur les épaules ensuite ? Je ne me perds plus en espoir, Shamane. Je ne suis plus un enfant. J'ai acquis force et confiance, et si je suis devant vous ici, c'est en tant que Psora. La Nature... Le Chaos décidera si je dois sortir. J'ai changer, j'ai grandi. Et je me présente humblement devant vous afin d'assister à la dernière leçon que me donnera mon Clan. Peu importe ce que je serais en sortant. Vous me guiderez une dernière fois, car vous êtes le seul vent qui puisse trouver échos en mon âme. Ce dont je suis sûr aujourd'hui, c’est que si je sors d'ici, je serais un autre souffle et que je sifflerais moi aussi dans d'autres conscience. »

Il marqua une pause, regarda autour de lui en croisant plusieurs fois le regard de son interlocuteur. Il lui sourit, et jamais encore le semi elfe n'avait sourit aussi tristement. Il ne savait pas dire adieux à son foyer, mais maintenant, d'une façon ou d'une autre, il allait le quitter.

« Je resterais fier, par respect pour la Terre et le miens. Mais mon âme est en colère, et l'orage qui gronde dans mon cœur ne pourrait s'éteindre maintenant. Je sais pourquoi les Gruuls vous respectent autant, Shamane. Je sais pourquoi vos yeux me faisaient si peur : Vous avez vu trop d'orages partir, et chaque fois leur charge vous est revenu. Je sens la tempête dans votre âme, c'est la plus calme, la plus furieuse que j'ai senti... Ou peut-être la seconde. »

Puis, se rendant compte qu'il allait devoir partir, il salua de la seule façon dont pouvait saluer un Psora qui n'en serait plus jamais un. Il gonfla son torse, se tint droit, et frappa sa poitrine avec le poing.

« Rauck-Chauv !"

» Un souvenir du passé.