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 Sous les pavés, les plantes

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Silviel, la chantresse
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Silviel, la chantresse


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MessageSujet: Sous les pavés, les plantes   Sous les pavés, les plantes Icon_m18Mar 19 Juil 2016 - 22:32

HRP : Voilà, voilà ! Désolée pour la longueur du post, Rahi, je sais que tu n'aimes pas ça ! Cette quête se passe donc après que Silviel a faussé compagnie à Selesnya. Une autre quête décrira plus rpécisément son installation ici. PS : des allusions au cycle arthurien se sont glissées dans ce post, saurez-vous les retrouver ? Razz /HRP

Spoiler:

Loreval, quelques mois plus tôt.

Bien que lointaine, la tour qui avait vu la grandeur et la chute du Nécromant jetait l’ombre de ses ruines sur le quartier. Un mélange de bâtiments effondrés et de taudis qui s’y accrochaient comme des grappes, une atmosphère rendue malsaine par l’accumulation de nécromana et de spores, des flaques d’eau morte à peine potable : Haast-Aulad avait tout pour plaire.

Quelques figures grêles y serpentaient pourtant. Chassés de partout ailleurs, toussant leurs miasmes dans les cabanons humides, intoxiqués par la moisissure qui s’imposait en maîtresse des lieux, ils survivaient tant bien que mal. Si l’endroit n’avait été honni des Golgaris, sans doute y auraient-ils trouvé un terrain de recrutement fertile.

La communauté se soutenait, tentait de guérir ses enfants exsangues, de repousser les prédateurs presque aussi maigres qu’eux. Le guetteur, cette nuit-là, plissa les yeux. Loin dans les ténèbres, une lueur avait chancelé.

A qui pouvait bien appartenir la main qui tenait cette lanterne ?

Ses compagnons et lui s’étaient glissés dans la nuit comme des rats efflanqués. Ils devaient évaluer le danger – ou l’aubaine. Les visiteurs étaient rares, et en dépouiller un pouvait faire toute la différence durant quelques mois.

L’hiver dernier, ils étaient tombés plus bas encore.

Et la nourriture manquait toujours.

Mais les visiteurs qui n’étaient pas des dangers passaient rarement de nuit. Ils entraperçurent de nouveau la lueur. La lune, qui s’était décidée à ôter son voile brumeux, dévoila du même coup une petite silhouette drapée dans une cape qui aurait pu dissimuler n’importe quoi. Elle était arrêtée devant le beffroi. Il s’élançait encore fièrement, ses murs étaient intacts – les habitants l’auraient colonisé s’ils avaient réussi à en ouvrir la porte. En haut de l’édifice, là où se trouvait sur beaucoup de tours similaires une horloge, s’étalait un immense miroir circulaire.

Tous l’ignoraient, mais cette tour avait été la résidence de Charlotte Venediktov, l’Orzhov qui avait acheté l’endroit des siècles plus tôt.

Les autochtones remplirent leurs frondes, mais le guetteur les arrêta d’un geste. Ils observèrent.

La silhouette n’avait pas essayé de peser sur la poignée, ni de crocheter la serrure d’une incroyable complexité. Elle avait remisé sous sa cape la lanterne rendue inutile par la lune et avait caressé le métal, lentement, d’une main gantée. Puis elle s’était agenouillée, avait collé son visage – toujours indiscernable dans l’ombre – à l’huis.

Le guetteur interrogea du regard celui du groupe dont l’ouïe était la plus fine. Il lut sur ses lèvres stupéfaites
« femme, chantonne ».

Une femme. Qui chantait.

« Quoi la baise ? » laissa échapper le guetteur abasourdi.

Ils entraperçurent quelques éclats de lumières très brefs sous la cape – avait-elle soulevé le pan de tissu qui couvrait la lanterne ?

Et la porte s’ouvrit.



Dès le jour suivant, ils entendirent un son des plus étranges en ces lieux : faible, mais baignant chaque pierre du quartier, un chant doux tombait de la tour.

Quelques jours plus tard, une petite fille à la recherche d’escargots trouva quelque chose d'extrêmement inhabituel : entre deux pierre s'érigeait une pousse vert prairie, entortillée et pleine de vie. Puis deux. Puis huit. Les premières furent arrachées et mangées en hâte. Mais pour chacune, dix semblaient repousser. En trois nuits, d’épaisses vrilles étaient venues s’enrouler autour des poutres et des murs de leurs taudis, soutenant les structures. En deux elles s’étaient parfumées de fleurs blanches et ployaient sous des fruits dorés qui furent dévorés presque instantanément, mais semblaient repousser dès qu’un autochtone tournait le dos.

Quand au bout de trois semaines, la silhouette ressortit pour la première fois de la tour, elle fut observée avec respect par des habitants qui savouraient à chaque instant la sensation nouvelle d’un ventre plein. Elle portait d’amples vêtements couleur automne, son visage était recouvert d’un linge vert sombre crevé de deux fentes pour les yeux. Personne ne lui posa de questions lorsqu’elle s’approcha, personne ne tenta de la retenir lorsqu’elle entra dans la masure où étaient réunis les enfants malades.

Elle parlait rarement, toujours à voix basse, et uniquement pour donner des instructions pour prendre soin des plantes ou des blessés. Après qu’elle eut guéri tous les moribonds, le village se mit à venir frapper à la porte de la grande tour pour chaque malheur. Elle chassait toujours tous les témoins de la pièce ; et les malades racontaient ensuite à leurs proches qu’ils avaient eu juste le temps de l’entendre chanter doucement avant de glisser dans un sommeil velouté, et de se réveiller des heures plus tard, soignés.


Au cours des mois suivants, les villageois commencèrent à se sentir de moins en moins affaiblis. Ils respiraient mieux, les effets de la malnutrition commençaient à s'estomper. La moisissure perdait du terrain, l’eau s’assainissait, et ils semblaient résister de mieux en mieux aux miasmes qu’exhalait la terre. L’humus lui-même semblait lentement purifié par les racines des plantes luxuriantes.

Elle n'avait jamais donné de nom, et personne n'avait osé lui poser la moindre question. Dans leur Ravi déformé, ils l'avaient surnommée "Ellyon" - l'enchanteresse. Les guetteurs savaient qu'elle recevait parfois des visites, la nuit. Un homme et une femme, toujours les mêmes, parfois ensemble, parfois séparés. Les srânes qui les accompagnaient constituaient une dissuasion suffisante, mais même sans ces étranges serviteurs, aucun n'aurait songé à toucher à un seul cheveu de la tête des visiteurs de femme. D'autant que la chasse aux voyageurs égarés devenait de plus en plus inutile.

Parfois, ils spéculaient sur ce que cachait ce masque. L'hypothèse la plus populaire était celle d'affreuses cicatrices acquises lors d'un combat acharné. Ils se préoccupaient peu de savoir si Ellyon appartenait à une guilde, aux Haazda, ou à tout autre organisation. Les ventres pleins et les infections résorbées étaient tout ce qui comptait.

Derrière l'immense miroir sans tain qu'avait fait installer Charlotte Venediktov, Silviel observait la ville.

Pendant les premières semaines, elle s’était plongée sans relâche dans les flux de mana, allant plus loin qu’elle ne l’avait jamais été dans sa maîtrise magique, son exploration des organismes végétaux, et sa concentration. Elle avait repoussé les limites de l’étendue et de la précision de sa perception de l’environnement, identifié les toxines, réussi à intensifier les capacités naturellement purifiantes des plantes au point de les rendre magiques. Le pollen des fleurs possédait des vertus thérapeutiques qui faisaient déjà doucement leur effet. Ces deux opérations avaient de loin été les plus complexes ; la plus éreintante avait été d’étendre tout le réseau végétal depuis le Beffroi jusqu’aux habitations. Les fruits avaient été faciles : la nature regorgeait déjà d’exemples de végétaux contenant tous les nutriments nécessaires à un humain.

Anya l’avait trouvée évanouie d’exténuation, les mains encore entourées des vrilles auxquelles elle consacrait chaque instant.

« Tu sais que tu ne seras d’aucune utilité à ces gens si tu meurs d’épuisement ou que tu perds le contrôle sur ton mana et que tu te brûles ?
- Tant que je travaille, je ne les entends pas hurler…
- Je sais. »

Elle avait malgré tout écouté les conseils de son amie, et avait commencé à reprendre un rythme normal, non sans l’aide de quelques plantes pour s’assurer un sommeil sans rêves. Après avoir enfin trouvé le courage d’aller au-devant de ses nouveaux protégés, et avoir soigné tous les enfants, elle avait recommencé à respirer. Les visions d’horreur commençaient à s’estomper – à peine.

Elle n’essayait plus de se tuer littéralement à la tâche, mais chaque minute qu’elle ne passait pas à dormir ou en compagnie d’Anya et de Markus était dédiée au perfectionnement de ses capacités magiques et à l’amélioration de la qualité de vie des habitants d’Haast-Aulad. Elle suivait de près la convalescence des autochtones, usant souvent de son chant de guérison pour s’assurer que les corps guérissaient comme ils le devaient.  

Mois après mois, elle avait mis en place le développement de plantes aquatiques pour dépolluer les nappes souterraines.  Elle avait enseigné aux habitants à prendre soin des plantes qu’elle avait fait pousser, ainsi que de quelques abeilles reines qu’elle avait réussi à leur amener. Depuis le miroir, elle pouvait voir la petite place autour de laquelle se serraient la plupart des masures, qui ne menaçaient plus de tomber à chaque coup de vent. Au centre, ils avaient commencé à cultiver des pommes de terre. Silviel sourit : bientôt, d’autres pollinisateurs viendraient, et les oiseaux suivraient.

Elle se détourna du miroir, et s’installa au bureau qui trônait au milieu de la pièce. Quand elle était entrée, elle avait eu le plaisir de découvrir que la demeure était si hermétiquement fermée que la grande majorité de l’ameublement avait survécu. Cependant, Charlotte Venediktov n’avait pas eu la sobriété et le goût sûr des aïeux de Markus Darkmore, et s’était visiblement laissée emporter par une mode rococo.

Ces derniers jours, elle s’était accordé le temps de refaire la décoration à son goût. Anya l’avait complimentée dessus quand elle était venue trois jours plus tôt, et Markus aussi, deux semaines auparavant. Elle se demandait quand il aurait le temps de revenir.

Elle regarda autour d’elle. La tour ressemblait désormais à…


***Une immense chambre selesnyane.***


Le mot la cueillit comme un coup de poing. Ses mains tremblèrent violemment, elle laissa échapper un gémissement. Sa vision se brouilla tandis qu’elle maîtrisait le début de la crise, ongles enfoncés jusqu’au sang dans les paumes. Sa tête cogna brutalement contre le bois du bureau, et elle reprit son souffle.

***Concentre… Toi… Il faut… Il faut… demander à Anya… des grains… Il faut demander à Anya des grains de blés… et peut-être des graines de lin aussi... Et la semaine prochaine, planter un jardin… d’herbes médicinales au centre du village. Peut-être qu’ensuite, je pourrai commencer à en enseigner l’usage à quelques-uns…***

Tandis qu’elle retrouvait la maîtrise du cours de ses pensées, elle les notait sur l’un des multiples carnets, fournis par Markus, qu’elle avait étalés sur le bureau. Son esprit s’activait de nouveau, focalisé sur les tâches à venir. Silviel aimait profondément ce qu’elle faisait ici, et elle aimait les villageois dont elle prenait soin. Elle se releva et regarda de nouveau à travers le miroir.

Elle réfléchissait à un emplacement pour le nouveau jardin quand un mouvement attira son œil.


***Qu’est-ce qu’un zeppelide peut bien venir faire ici ?***

Impossible qu’il s’agisse d’Anya ou de Markus, ils avaient, comme elle, la discrétion trop à cœur.

C’étaient donc forcément des ennuis.


Dernière édition par Silviel, la chantresse le Dim 14 Aoû 2016 - 22:35, édité 3 fois
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Ekaterina Hellundril
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MessageSujet: Re: Sous les pavés, les plantes   Sous les pavés, les plantes Icon_m18Dim 24 Juil 2016 - 23:47

Les jours et les nuits s’étaient succédé à bord de la zeppelide. Enfin, à bord… Sur ses flancs plutôt. Ekaterina n’en revenait pas : comment la Coopérative des Transporteurs pouvait-elle trouver des clients pour un moyen de locomotion pareil ? Les sièges et les « wagons » de transport n’étaient que des cabanons liés à l’animal par un système de cordage déroutant, n’offrant guère de possibilités pour le voyageur à la recherche d’un sommeil réparateur. Et puis il y avait le fait d’être dans les airs… Les planches de bois sous ses pieds tanguaient perpétuellement, à chaque fois que les courants atmosphériques étaient captés par la zeppelide pour la maintenir en vol en gonflant les bulbes étranges qui couvraient la chair dure et sans poil de son dos… Tout cela lui déplaisait fortement, lui conférant le sentiment aigu que son destin lui échappait. Mais le plus lassant étant l’enthousiasme naïf d’Aleksandr, lequel s’exclamait à chaque structure inhabituelle qui dépassait du paysage urbain. Lequel paysage la laissait pour sa part plutôt insensible –mais à quand donc remontait son dernier moment de véritable satisfaction ? A la signature de son Contrat ? A sa rencontre avec Golovkin ? Plus loin encore ? …

Heureusement, le gain de temps était considérable. Elle calculait que quitter le Centre pour un quartier extérieur comme celui de Loreval aurait dû leur prendre plusieurs semaines, et encore, si les conditions étaient propices. La zeppelide se riait des distances et faisait gagner du temps à ceux qui en avaient les moyens… Temps qui se reconvertirait à son tour en argent, dans l’une de ces grandes boucles qui donnaient au monde des affaires son cycle si routinier et usant. Cette pensée lui tira enfin un sourire : on ne l’avait pas fait venir pour s’occuper de la paperasse comptable…

La nuit était profonde lorsqu’ils arrivèrent à destination. C’était l’étape ultime, le dernier point que la ligne aérienne acceptait de desservir –et encore, depuis peu de temps seulement. La pleine lune éclairait la contrée, facilitant l’atterrissage sur ce qui n’était encore qu’un champ boueux. La zeppelide émit un croassement dans la dernière étape de sa descendre. Son corps rocailleux heurta le sol, traçant des sillons qui l’arrêtent progressivement, mais sans douceur pour les passagers.

Ils ne perdirent par leur temps en salutation. Ekaterina regretta de n’avoir pas pensé à une torche, et son briquet en amadou n’était plus qu’un lointain souvenir. Elle n’avait pas songé arriver de nuit, sous-estimant de fait l’endurance de la zeppelide. Néanmoins, elle avait enfin quelque chose de solide sous ses bottes, et c’était suffisant pour lui redonner de l’assurance. Et ceux de sa race n’étaient pas au nombre des plus mal à l’aise dans les ténèbres…

Ils tombèrent facilement sur une large route pavée, juste à la sortie du champ. Il s’agissait sans doute de l’ancienne voie qui menait au quartier de Loreval, avant qu’il ne soit abandonné. Jadis des éclaireurs Ledev avaient dû arpenter ce chemin dans les deux sens, escortant des caravanes de taille conséquente. Au moins deux pouvaient se croiser, si ses estimations étaient correctes. Elle observa les bâtiments de la ville toute proche, mais la nuit les rendait difficiles à distinguer les uns des autres.

A mesure qu’ils s’approchèrent, le silence absolu des lieux grignota peu à peu le flegmatisme résigné d’Ekaterina, réveillant ses démons intérieurs. Et si une faction hostile s’était emparée de la ville à l’insu de tous ? Ne prétendait-on pas la région hantée par un puissant nécromant ? Elle avait vu assez de choses terrifiantes, à Manteaubrune et ailleurs, pour ne pas être indifférente aux rumeurs populaires –lesquelles nourrissaient de surcroît sa paranoïa latente…

Ils entrèrent dans la ville. De hauts bâtiments à moitié écroulés les cernaient : hangars ou industries, elle n’aurait su le dire. A chaque intersection, des ruelles filaient, à droite et à gauche, disparaissant selon des trajectoires aussi noueuses que partout ailleurs à Ravnica. Le silence était toujours aussi opaque, pesant…

Elle finit par demander à Aleksandr d’attendre un instant :


« Vous appelez cet endroit Haast-Aulad ? Hé bien », marmonnât-t-elle en faisant glisser son arbalète de ses attaches dorsales, « ça ne me dit rien qui vaille. »

Elle ouvrit l’une des réserves de munitions incluses dans l’une des poches latérales du manche de son arme, et en tira un carreau qu’elle ajusta dans la pénombre sans marquer la moindre hésitation. Les instructeurs Dimirs avaient exigé qu’elle soit capable de le faire en aveugle bien avant l’âge de sa puberté, et quitte à ne pouvoir oublier son passé, autant en garder une ou deux petites choses utiles…
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Décadence, le Dixième
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MessageSujet: Re: Sous les pavés, les plantes   Sous les pavés, les plantes Icon_m18Dim 14 Aoû 2016 - 21:39

Ekaterina

" C'est un peu glauque ici, non ? "

Devant le silence d'Ekaterina qui ne prenait plus la peine de relever les remarques d'Aleksandr, ce dernier se tapa légèrement les joues et se secoua, comme s'il avait un frisson qui le parcourait. Il se tenait juste derrière l'esclave, qui pouvait presque sentir son souffle sur sa nuque.

Alors que le duo avançait tranquillement, l'ancienne assassine scrutant le moindre bruit anormal, le moindre mouvement suspect, tous deux entendirent un râle rauque et incompréhensible venir d'une ruelle à gauche. Ni Ekaterina, ni Aleksandr, ne pouvaient ne serait-ce que distinguer des espèces de syllabes d'un dialecte quelconque. Était-ce une bête ? un démon ? un mort-vivant ? La pénombre masquant presque toute visibilité, et quasiment toute couleur, il n'y avait qu'un moyen de savoir.

Aleksandr déglutit d'une manière très peu discrète, témoignant, comme n'importe qui s'en serait douté, d'une certaine couardise.




Silviel

Le zeppelide atterrit, ou plutôt s'écrasa mollement sur le sol, dans un petit vacarme assourdissant. Elle ne put voir qui en descendit, bien entendu, mais ce zeppelide ne lui inspirait pas confiance. Il en passait un tout les trente-six du mois, et encore moins prenaient le temps de se poser.
Elle qui était venu faire du social dans ce quartier désœuvré, voilà qu'un grand transporteur débarque, et avec lui, sans doute les ennuis.
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Ekaterina Hellundril
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MessageSujet: Re: Sous les pavés, les plantes   Sous les pavés, les plantes Icon_m18Mar 16 Aoû 2016 - 22:57

"C'est un peu glauque ici, non ?"

Irrité, Ekaterina s’apprêtait à lui répondre de ne pas signaler l’évidence, lorsqu’un bruit suspect se fit entendre, tout proche. Elle profita du fait que la lumière de la lune éclaire assez la rue en pente où ils se tenaient pour tourner un instant son visage vers celui de son compagnon de route, portant l’index à ses lèvres. Un signe qu’elle espérait suffisamment universel pour qu’Aleksandr se tienne tranquille, au moins le temps qu’elle revienne.

La devkarin s’engouffra sans hâte dans la ruelle de gauche, ses yeux habitués à l’obscurité recherchant le moindre indice sur un éventuel danger. Ses autres sens n’étaient pas en reste, et elle se félicita en silence de l’entraînement impitoyable auquel son ancienne guilde l’avait astreint dès son plus jeune âge. Son arbalète était tenu à hauteur d’homme entre ses doigts serrés, elle se sentait aussi en sécurité qu’il était possible de l’être dans pareilles circonstances.

Mais il n’y avait rien, ou du moins, rien de visible. Le râle, par contre, croissait en intensité. Elle serra les dents, nerveuse malgré tout, et avança encore…

…lorsqu’elle sentit distinctement une main lui agripper la jambe droite. Un frisson lui traversa l’échine, aussitôt réprimé. Elle n’hésita pas, et assena au jugé un bon coup en utilisant son arme comme massue.

La nuit lui renvoya un bruit de craquement sec, suivi de celui d’un corps qui s’affaisse.

Elle soupira. Celui-là n’allait pas se réveiller avant un bon moment…

Ekaterina eut un bref temps de délibération. Elle était loin d’avoir traversé l’intégralité de la ruelle, et l’idée de laisser Aleksandr seul trop longtemps était évidemment à exclure. Elle accéléra pourtant le pas, rendu suspicieuse par un bruit similaire au précédent. Cette bourgade infâme n’était-elle peuplée que de clochards avides de chair fraîche ? Dans la quasi-obscurité, elle fouilla les moindres recoins de la ruelle, méfiante, puis, lasse, décida de revenir sur ses pas, un mauvais pressentiment en tête…
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Ekaterina Hellundril
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MessageSujet: Re: Sous les pavés, les plantes   Sous les pavés, les plantes Icon_m18Ven 19 Aoû 2016 - 22:46

Ekaterina rejoignit Aleksandr quelques instants plus tard, lui résumant en quelques mots secs l’incident qui lui laissait encore un frisson dans le dos. Elle n’avait pas une idée claire de ce qu’elle venait d’assommer, et pas la moindre envie de s’appesantir là-dessus.

Le couple étrange reprit sa progression prudente par la rue centrale. Cela dura un certain temps, qu’Ekaterina ne prit pas la peine d’estimer. Mais suffisamment pour que la démultiplication des râles sifflants, bruits douteux amplifiés par l’écho et le silence nocturne, lui pèse sur les nerfs. Elle tenait son arbalète avec la quasi-certitude que celle-ci n’allait pas tarder à servir. Mais contre qui…ou contre quoi…Elle n’en avait pas la moindre idée. Les rumeurs sur le nécromant de Loreval défilèrent à nouveau dans son esprit, sans que les événements leur apportent pourtant un véritable crédit. Elle soupira une fois de plus et insista auprès de son compère pour qu’ils pressent le pas.

Ils parvinrent finalement sur une sorte de grande place. Elle se figea. Une luminosité d’origine non naturelle se devinait, prenant sens à mesure qu’ils se rapprochaient. Des torches posées sur des trépieds de fortune dominaient des barricades improvisées, derrière lesquelles se masquaient une foule bigarrée et agitée. Elle semblait s’amasser pour empêcher toute sortie (ou entrée ?) vers ce qui semblait être un jardin luxuriant.

Interloquée, la devkarin décida à tout hasard d’interroger son compagnon de route
:
« Vous avez une idée de ce qui se passe, messire ? »

« J'ai un peu peur Ekaterina, ces grognements dans l'obscurité de la ville ne me rassure pas du tout ! On peut pas aller avec les gens au milieu ? »

*Mais quel couard !* pensa-t-elle en son for intérieur, avec un mouvement de découragement. Le futur des Venediktov était moins  qu’assuré, s’il devait un jour être décidé par une calamité pareille.

Elle s’efforça néanmoins de répondre avec diplomatie
:
« Il faudrait d’abord s’assurer de leurs intentions. Venez messire. Essayons de les observer en longeant la place par la droite. Nous pourrons toujours battre en retraite, si besoin est. »

Elle espérait qu’Aleksandr enregistrait au moins quelques conseils de prudence dans un coin de sa mémoire, mais rien n’était moins sûr.

Pour une raison ou pour une autre, leur avancée ne fût pas entourée de la discrétion efficace que la devkarin avait mise en pratique jusque-là. La voix d’un guetteur claqua dans la nuit désormais troublée :


« Du mouvement au sud-est de la place ! Ils sont deux je crois ! »

Ekaterina étouffa un juron dans une langue qu’Aleksandr ne connaissait même pas. Elle cessa du même coup d’adopter la posture courbée et fluide qu’elle avait employé : cela ne servirait plus à rien. Ses yeux vifs cherchèrent une menace potentielle à éliminer. Elle se préparait à lancer un ordre de fuite, lorsqu’une seconde voix se fit entendre, incontestablement féminine :

« Par ici ! »

C’était une silhouette masquée, vêtue d’une cape. Malgré les flammes qui éclairaient l’endroit où elle se tenait, Ekaterina n’arrivait pas à déterminer si elle était armée ou non. Dans le doute, elle commença à avancer en gardant son arbalète en joue, lâchant avec une certaine ironie :

« Il semble que votre vœu va être exaucé, monseigneur. Allons voir ce qu’ils nous veulent. »

Sans même attendre de réponse, elle franchit la distance qui les séparaient de la première barricade, les sens toujours aux aguets. Elle remarqua rapidement que la femme qui les avait interpellés tenait un arc à la main ; elle décala légèrement sa visée pour être certaine de la toucher à la tête au premier signe de traîtrise…

«  Baissez votre arme » dit avec calme la femme au masque «  nous ne vous voulons aucun mal. Qui êtes-vous ? »

*Toi peut-être, ma jolie, mais les lépreux du coin ne m’inspirent pas une grande confiance…*

Elle esquissa un léger mouvement qui pouvait laisser penser que son arme ne visait plus directement son interlocutrice –une forme de diplomatie qu’elle n’avait pas eu besoin d’apprendre chez les orzhovs-, et répliqua d’un ton plus nerveux qu’elle ne l’aurait voulu :

« Je m'appelle Ekaterina. Ekaterina Hellundril. Mon...ami Aleksandr et moi sommes en ville pour affaires.

Et vous, qui êtes-vous ? Et que se passe-t-il ici, une insurrection ?
»
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