Magic The Gathering-Jdr
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Jeu de rôles inspiré du jeu de cartes
 
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 Semons des fleurs !

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Tsadkiël
Nouveau-né Ravnican
Nouveau-né Ravnican
Tsadkiël


Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 27/06/2011

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MessageSujet: Semons des fleurs !   Semons des fleurs ! Icon_m18Dim 4 Sep 2011 - 12:43

« C'est à toi, mon Ange. Oh, attends. »

D'un mouvement prompt, Tsadkiël attrapa son interlocutrice par la taille, qui, trop bien coiffée à son goût, subit un violent froissement de sa chevelure brune. Il lui adressa un tendre clin d'oeil, avant de la saisir dans ses bras, la soulevant avec fluidité. Lorsqu'il franchit l'épais rideau de scène, une gigantesque ovation salua son arrivée, à laquelle il répliqua par un sourire lupin, pourvu de canines aiguës. Il se tenait droit au creux d'une arène aux imposants gradins de pierre sombre, envahis par des hordes hétéroclites. Dans l'ensemble, des brutes aux airs hallucinés, les yeux injectés de sang, ivres de violence et de plaisir. Pour patienter, des esclaves, à présent ignorées ou mortes, avaient exécuté des danses tremblantes – toute l'attention de la foule était désormais fixée sur Tsadkiël, dont la chevelure flamboyait sous la lueur des torches.

« Mes amis... La bienvenue ! »

Le visage éclatant d'énergie, il écarta vivement les bras, comme pour s'offrir à son public braillant.
La fille s'écrasa lourdement sur le sol. Des rires gras s'élevèrent autour du metteur en scène, qui n'y prêta aucune attention : ce n'était qu'une futilité. La malheureuse qui se trouvait à ses pieds barbotait dans une eau sale, haute de quelques centimètres. Au coeur de l'arène s'élevaient des racines monstrueuses, pourrissantes, et des fougères obèses s'épanouissaient autour des troncs contournés de palétuviers étrangement bas. Un bourdonnement grondait, de derrière les rideaux. Tsadkiël, le sourire grandissant, claqua ses deux paumes, et bondit sur le côté.
C'était le signal que connaissaient les habitués : aussitôt, une cohue de moucherons furieux se rua sur la scène, mais pas au hasard. Tsadkiël, sous le regard captivé des Rakdos, avait lancé ce qui ressemblait à un fumigène sur la victime de son oeuvre. La fumée qui s'en échappa agit comme un aimant sur les insectes, qui se précipitèrent en vrombissant sur la cible. La jeune fille se releva en trébuchant, crachant des hurlements pitoyables, agitant frénétiquement les bras pour chasser les centaines d'envahisseurs. Sa voix se brisa net lorsque certains s'infiltrèrent jusque dans sa gorge, et elle couru vers les rideaux, sa main plaquée contre son cou, les yeux exorbités. Une racine surgit sur son passage, mais au lieu de s'étaler de tout son long dans une flaque de vase, la plante enchantée s'enroula autour de ses jambes, et, comme elle vacillait, autour de ses poignets, la forçant ainsi à les poser sur le sol, dans la position du pont. Sa poitrine saillait de cette manière, et ses cheveux bouclés baignaient dans l'eau boueuse, effort qui fut à la mesure de la réaction des spectateurs. Un autre claquement de mains de Tsadkiël et les insectes évacuèrent les lieux, tandis que ce dernier sautillait aux côtés de son héroïne, et rugissait :


« Elle est fraîche, pleine de projets, veut travailler dans la Justice Ravnicane, et trouve ma poitrine...Superbe...Quelqu'un de miséricordieux souhaite-t-il la délivrer afin de réaliser ses rêves ? »

Des clameurs rauques retentirent à travers les gradins. Ils le voulaient tous, mais Tsadkiël n'avait besoin que d'un bouc émissaire, un Rakdos stupide et lubrique – chose qui était loin d'être un phénomène marginal dans cette guilde, mais qui devait impérativement se combiner à une impopularité accommodante pour ce qui lui était réservé. Il fit mine de réfléchit un moment, retroussant délicatement les pans de la chemise de la fille, afin de faire monter la pression de la foule. Puis, d'un geste maniéré, il désigna un homme trapu, hargneux, couturé de cicatrices, connu pour être un bagarreur renfermé, et occasionnellement la risée des terreurs Rakdos pour avoir été autrefois un Boros.
L'intéressé se rua vers la mangrove improvisée, et l'ampleur de son avidité lui fit malencontreusement oublier les ricanements des Rakdos les plus malins. Avec un soupçon de dégoût, Tsadkiël le contempla sauter dans l'eau et guetter son autorisation, qu'il lui accorda avec une courbette pleine d'ironie. Si le sous-fifre, en plongeant vers la fille, pensait être le héros d'une scène de viol, il fut plutôt victime d'une farce toute Tsadkiëlenne. D'une jambe tendue, il fit tomber l'imprudent sur un tapis de nénuphars pourrissants, qui, tentant de se relever, se retrouva nez à nez avec la faucille du tortionnaire esthète, jusqu'à lors dissimulée derrière un palétuvier. Fou de rage, et se jeta sur la silhouette légère de Tsadkiël, qui esquiva ses assauts en se fendant d'un rire immense, repris par l'ensemble du public. Quelques minutes plus tard, après la jouissance d'un combat perdu d'avance et parodié avec brio par l'organisateur de celui ci, avec force mimiques et pirouettes, le pauvre hère se retrouva adossé de force contre un arbre, menacé par le tranchant de la faucille que Tsadkiël, derrière lui, maintenait avec flegme. D'un geste, il réclama le silence, et s'adressa à la jeune fille, la libérant du même coup.


« Sais-tu ce qu'il comptait te faire ? Déchirer tous les orifices de ta petite personne avant d'exhiber ta carcasse inerte devant ces messieurs. Ne lui en tiens-tu pas rigueur ? Voici ton jouet, chérie. Fais-lui passer le pire moment de sa vie. »

Il désigna une énorme hache à la fille éreintée, qui, pourtant, se dirigea en rampant vers l'arme, sous les acclamations des Rakdos. Elle se releva péniblement, s'empara de celle ci, et jeta un coup d'oeil hésitant sur sa victime désignée.

« T'inquiète, chérie. »

Avec un sourire galant, il claqua des doigts et emprisonna la brute épaisse à l'aide des mêmes racines qui avaient servi à ligoter ladite chérie. Il ne fallut qu'un court instant pour qu'avec un beuglement féroce, elle ne se jette sur le bouc émissaire, le déchiquetant maladroitement, sans se lasser.

« Félicitations, mon Ange ! Laisse-le. Non, laisse-le, j'ai dit. Tsss-tss-tss. La sortie est par là. Fuis, tu es libre. »

Il tourna les talons en secouant sa chevelure léonine, et le rideau se baissa juste à temps pour laisser voir une gigantesque fleur carnivore engloutir voracement la fille qui avait tenté de s'échapper. Les Rakdos étaient déchaînés, mais Tsadkiël n'en avait cure : il avait fini. Une journée ordinaire, un carnage habituel, beau sans atteindre le grandiose dont le jeune homme rêvait. Il lui manquait...Que lui manquait-il ? Une pulsion, un foudroiement à travers tout son corps, un élan incontrôlable et magnifique du...Quelle était cette odeur ? Même les balayeurs qui avaient investi la scène, isolée des gradins par les rideaux écarlates, ne dégageaient pas ces effluves, qui rappelaient l'humidité des caves, la déliquescence mortuaire, la fraîcheur des caveaux, et d'indéfinissables senteurs de plantes qu'on aurait laissé décanter, toutes mélangées...Une fragrance qui l'interpellait, sans le rebuter, sans l'attirer non plus, mais lui donnait d'intenses envies de dissection.
Il fit volte-face, et découvrit un mince et pâle personnage. D'aspect fragile, maladif, vêtu de frusques infâmes, il dégageait pourtant une aura d'intelligence et de passion qui le frappa. Aussitôt, il fut envahi par l'envie d'en faire son oeuvre. Une mise en scène sanglotante de beauté, autour de cet homme chétif, qui examinait avec un intérêt sans bornes la fleur-carnivore d'où dépassait le buste de la jeune fille. Tsadkiël, électrisé, se coula jusqu'à l'inconnu blafard, prêt à le saisir par le col. Il s'arrêta net. Ce curieux individu entreprenait d'extirper le cadavre de la plante géante, et diverses fioles et outils scientifiques dépassaient des poches de son pantalon.


« Pourrais-tu me dire, au lieu de perpétrer cette hérésie esthétique, comment tu comptes survivre à notre rencontre ? »
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