Magic The Gathering-Jdr
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 Raid chez les Nya

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Yarkol
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Yarkol


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Localisation : Là où le chaos se mèle aux doux tintements des lames.
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MessageSujet: Raid chez les Nya   Raid chez les Nya Icon_m18Mar 23 Déc 2014 - 14:56

Le soleil se levait, perçant les feuillages Selesnyens comme une pluie de flammes transparentes et figées dans le temps. Les rayons formaient un circuit complexe et mobile qui pourtant inspirait la simplicité et renforçait l'allure paisible, constante et claire de la cité verte. Le quartier calme et tranquille s'éveillait, à l'écart et pourtant proche du cœur, en retrait mais connecté, comme toute chose, à l’arbre de la Vie.
Ils étaient là, sur chaque toit, derrière chaque façade, chaque étal, chaque pierre moussue, chaque recoin sombre. Hors de vue mais pas invisible, pas encore dangereux sans être hors de portée. Comme les rayons paisibles de soleil, leur excitation se contentait de parsemer les ténèbres, à la frontière des quartiers neutres et des territoires Selesnyans. Ils grondaient, fumaient, trépignaient. Le temps venait. Alors il s'avança, agile mais solide, puissant mais petit. Bien trop petit pour tant de pouvoir. Pourtant il ne serait pas écrasé aujourd'hui. Il leva un bras monstrueux, un mélange de chair, de cytoplasme et de métal, une arme changeante et sombre. Il ne dit que deux mots. Certains les prirent au sens propre, d'autres pour un trait d'humour noir, mais pour tous c'était un ordre. Le signal que leur violence et leur colère pouvaient prendre le dessus.


"A table!"

Et la meute hurla avant de charger droit devant elle. Ils n'étaient pas si nombreux, mais juste assez pour leur objectif. Le strict nécessaire pour le plan. Ils sautèrent des toits, glissèrent des pentes, surgirent de l'ombre et foulèrent le sol pierreux de l'autre coté. Alors les plantes elles-mêmes réagirent. Les arbres se rebellèrent et combattirent avec violence. Plusieurs éclaireurs apparurent et tentèrent de leur barrer la route, de féroces loups arrachèrent bien des gorges, mais rien n’arrêta l'ennemi qui pointait ses lances, ses torches et Krokt sait quoi d'autre vers les résidences paisibles du quartier. Ils massacrèrent tout ce qu'ils trouvèrent, vivant ou non. Un pillage en règle et une belle boucherie. Le chaos, la folie s'était abattu comme une averse sous les rayons dorés du soleil paisible. Le soleil se moquait des guerres des vivants.
Alors Yarkol courut dans la mêlée et trancha chaque garde, chaque bête, chaque arbre qui se mettait en travers de son chemin. Mais son plaisir ne grandissait pas, il y avait dans cette danse une fausse note. Une terrible fausse note, un horrible grincement qui, dans la mélodie des lames et des râles d'agonies, brisait l'harmonie et mettait à mal son plaisir. Ce son strident le glaçait. Il avait froid, dans les flammes du carnage, dans l'ardeur des combats, il frissonnait, il l'entendait et se figeait. Une prière, c'était une prière, et des milliers de voix. Un Chant. Un Chant par delà la mélodie. Un Chant plus fort, plus insistant, plus pressant que tout. Un Chant qui résonnait dans son corps, dans sa tête, dans son âme. Un chant qui l'appelait et le reniait à la fois. Il se sentait comme abandonné, il se sentait sale et misérable, lui, l'ex Gruul, le banni. Il se sentait plus détestable et détesté qu'il ne l'avait jamais été, sans comprendre ni comment ni pourquoi. Cette...Note, cette prière, cette chanson le brisait.

Il la suivit, au travers du massacre, au milieu des explosions. Il suivit la prière silencieuse, le sifflement de ce vent qui allait contre le vent, ce chant qui luttait contre le souffle, cette note qui brisait la chanson. Il la suivait comme s'il avait toujours su où elle était sans jamais avoir eu la moindre envie de le savoir. Il la sentait. Cette prière était celle qu'il entendait dans ses pires rêves, celle qui brisait son âme en deux. Cette note, c'était l'incertitude, la mort et le froid, la fin de tout. C'était sa peur, depuis toujours, depuis sa naissance. Cette note ne pouvait être qu'une chose, et jamais il n'avait souhaité l'approché, au point de l'oublier, de l'enfermer, de l'isoler au fond de son être pour ne plus l'entendre. Mais il en était bien trop près. Rien d'autre ne comptait maintenant, peu importait la mission, le sang et la flèche qui venait de se brisé sur son bras difforme. Il fallait Tuer ce son.
Il entra dans une vieille maison Selesnyanne, à savoir un trou dans un arbre avec quelques globes lumineux et une fenêtre ligneuse. Le son était si fort qu'il pouvait sentir le monde entier au travers. Ce son était maintenant un chant intense et insupportable, un chant de dizaines de milliers de voix qui pleuraient la souffrance infinie d'un monde. Il partageait leur immense désespoir et se sentait brisé, déchiré par chacun de ces cris qu'il sentait au fond de son âme. Les échos de cette souffrance se répercutaient dans l'essence la plus intime de son être. Et pourtant le Chant était subtil. Chaque note avait son histoire, chaque silence était une vie entière d'émotions et de sentiments différents. Il pleurait, il pleurait et tremblait car ce qui le touchait le dépassait. Il touchait un univers trop grand, trop profond, trop sensible pour lui. Il se sentait perdu et absorbé par cet infinie qui le berçait dans ses vocalises ambitieuses. Il ne dû son salut qu'à son nom, qu'il répéta en boucle pour ne pas s'oublier dans ce fourmillement de notes. Yarkol. Yarkol. Yarkol.
Son nom le séparait du Chant. Le Chant n'était qu'un, et étant Yarkol, il ne pouvait s'y perdre. Il ne perdait pas son nom, car c'était bien tout ce qu'il avait, et le Chant ne serait jamais Yarkol, alors il l'expulsa. Et le Chant continua de le briser, de lui arracher tout ce qu'il pouvait encore ressentir. C'était comme se faire vomir par son monde, c'était violent et horrible, atrocement douloureux et parfaitement inexplicable.

Il se sentit repartir dans le Chant, et ne voulant pas subir une seconde  humiliation de cette ampleur, de peur d'en mourir, il hurla son nom. Une voix alors, et un mouvement, répondirent. Devant lui, dans le flou de ses larmes, se tenait à genou une prêtresse de Selesnya. Elle priait. C'était elle, le Chant. Non, jamais un être, aussi puissant soit-il, ne pouvait contenir tant de vie et de puissance. Mais sans aucun doute possible, elle servait le Chant et en faisait partie. Elle avait le visage trempé de larmes et ses yeux gris n'avaient que la lueur du regret et le reflet de la peur. Elle ne semblait pas le voir, elle regardait à travers lui, vers une grande harmonie qui était menacée une nouvelle fois. Mais elle le sentait. Où qu'elle soit dans sa transe, elle savait qui était là. Alors elle cessa de chanter et ouvrit ses bras, comme pour qu'on la tue plus vite, s'offrant sans regret à la mort horrible qu'elle subirait. Elle ferma la yeux, les rouvrit, et les yeux gris des deux elfes se croisèrent enfin, quatre flocons dans une mer de flamme et de débris, et il sut qui elle était. Elle savait elle aussi, ses larmes l'accusaient, son Chant peut-être plus encore. Elle était le sein qu'il n'avait jamais tété, l'amour qu'il n'avait jamais eu, le réconfort qu'il n'avait jamais trouvé. Elle était l'espoir qu'il n'avait plus, le soleil qu'il aurait du avoir en lieu et place des dalles froides de la Cité-Monde. Mais lui serait la force qu'elle n'avait pas. Il se sentait comme nu et froid, comme mort, devant ces bras qui s'ouvraient trop tard et pour de mauvaises raisons. Et dans ces yeux gris de prêtresse, il voyait trop de peur, trop d'incompréhension. Il voyait un mur de lâcheté et de regret, il voyait une mère préférant la mort à son enfant. Mais lorsqu'il fit un pas, un loup le bouscula. Pas un de ces loup apprivoisé, de ces montures selesnyanes, mais un véritable homme-bête, un monstre de cauchemars aux dents démesurées et au poil hirsute et dur, dont les reflet grisâtres rappelaient les mèches du semi-elfe. Il plantait ses griffes dans le sol de bois, et ses yeux à lui aussi brillaient d'une peine inconsolable. Ce fut pour lui, et pour lui seul, que Yarkol éprouva de la pitié.

La Chant vibrait à la frontière de son esprit, irritant ses sens, l'insultant encore. La haine et l'amertume lui permirent de faire un pas de plus. Elle rouvrit la bouche, et sa dernière chance, si elle en avait eu une, se brisa lorsque ses lèvres récitèrent une dernière prière à mère Selenya. L'homme-loup déchira le flanc droit de l'elfe précisément au moment où Yarkol plantait son bras mutilé, déformé en un horrible harpon, dans le cœur de sa mère. Il voulait la couvrir d'insulte, mais aucun mot ne pouvait retranscrire ce qu'il ressentait, alors un hurlement atroce et monstrueux déchira sa gorge, ses poumons, son ventre, et son râle fut accompagné par le hurlement plus fin et pourtant tout aussi monstrueux du Rakdos lycanthrope. Ils poussèrent leur propre Chant à mesure que s'éteignait celui de l'Arbre-Monde dans leur cœur et celui de leur mère. Lorsqu'ils eurent fini, elle mourait encore, empalé sur le bras du semi elfe, déchirée sur toute la gauche par une énorme patte griffue qui revint lui lacérer le dos. Alors le Rakdos plongea ses crocs dans le genou de l'elfe et la lui arracha en quelques secousses brutales. Sans réfléchir, le semi-elfe l'imita et referma ses mâchoires dans la gorge offerte, goutant au sang chaud et sucré de l'Adoratrice. C'était comme reprendre ce qui lui appartenait de droit, il venait de couper le cordon ombilical et s'abreuvait maintenant du lait qu'il aurait du avoir plus tôt. Le sang chaud coula sur son menton et son armure, s'étala en de grande tâches sombres sur les vêtements clairs, maintenant déchirés, de la Selesnyane. Il mastiquait sa chair, buvait salement et avec avidité, perdu dans sa colère qui s'apaisait peu à peu à mesure que le cœur faiblissait. Le sang déjà ne s'écoulait plus que doucement et le muscle battant tressaillait de plus en plus faiblement. Il plongea son bras dénaturé sous les cotes et remonta en forçant au travers des entrailles, pour tenir dans sa main ce cœur faible et maintenant mort. Il l'arracha d'un geste violent et mordit dedans à pleine dents, s'acharnant sur la muqueuse résistante et sanguinolente. C'est là qu'il vit que le Rakdos avait déchiqueté le bas du corps, réduisant même les os en miettes. Ce dernier le fixait, avide et excité, mais pas menaçant. Il lui tendit la moitié de cœur restante, et l'homme-loup le dévora.

Ils saisirent les restes ensemble et s'avancèrent vers la seule maisonnée encore intacte. Cela ne relevait pas du miracle mais d'une machination minutieusement organisée. Ils entrèrent et déposèrent le corps déchiqueté sur le sol. Le Rakdos repartit en ignorant la Selesnyane qui se tenait dans le fond de la pièce. Cette dernière pleurait et tremblait comme prise d'une crise de démence. C'était sa faute. Ce massacre était sa faute, à elle et à personne d'autre. Jamais elle ne se le pardonnerait. Que c'était-elle imaginée? Sa passion était la faiblesse qui avait mené à cette tragédie, et rien ni personne ne pourrait jamais la réconforter. C'était sa faute. A elle, Silviel Vaomar. Et le monstre devant elle la connaissait, bien qu'elle ne semblait pas le reconnaitre. Il avait du sang sur tout le visage et ses yeux fous n'avaient plus la quiétude qu'ils avaient lorsqu’ils s'étaient rencontré. Il avait de plus un bras difforme et incroyablement puissant qui changeait quelque peu l'empreinte qu'il avait pu laisser dans quelque esprit que ce soit.


"Silviel ? Je viens de la part de vous-savez-qui, le signal indiquait qu'il était mort. Il est temps. Occupez-vous de la partie magique et nous partirons."
La réaction de la jeune femme ne fut pas celle à laquelle il s'attendait. Ouvrant des yeux pleins d'incompréhension et d'affolement, elle commença à canaliser un mana tout en sortant une dague de l'autre main.
"Vous ! Qu'est-ce que... Que faites-vous là ? Qu'avez-vous... fait ?"
Yarkol fut perplexe un instant. Zassiliss avait dit qu'elle l'attendrait. Ne devait-elle pas être au courant ? Après tout, peu importait. Il s'impatienta, et la frappa violemment à la tête, interrompant sa canalisation et l'assommant pour le compte. Yarkol brisa lui-même le parchemin et le posa sur le corps, qui prit alors l'apparence de Silviel, tout en gardant les horribles mutilations et les marques de dents, de déchirures et toute les distorsions du à la peine et la douleur sur son nouveau visage.

Le semi elfe fit couler de force dans la gorge de la Selesnyane la moitié d'une fiole remplie d'un liquide bleue clair qui devait à lui seul valoir plus que tout ce qu'ils retireraient du raid. Il but la seconde moitié en tentant d'oublier combien de Zinos valait chaque goutte et ils disparurent tout deux à la vue du reste du monde. L'invisibilité parfaite n'existait pas, mais cette élixir là devait s'approcher de la formule la plus complète découverte à ce jour. Ils quittèrent les lieux en silence, Silviel inconsciente sur l'épaule de Yarkol, qui marcha une bonne vingtaine de minutes, jusqu'à un coin tranquille des Quartiers Neutres. Yarkol laissa Silviel, qui reprenait à peine conscience, par terre ; et sans un mot, repartit sur le champ de bataille. Il prit soin de réapparaitre dans la maison, à laquelle il mit le feu avec un sort particulièrement violent. L'explosion le fit chancelé, et il se retrouva nez à nez avec les renforts, bien mieux armés et plus nombreux que les gardes et éclaireurs qu'ils avaient combattu jusqu'alors. Il combattit alors et envoya en l'air un jet de flamme, signal du replis. Cette fois-ce, il ne s'agissait nullement d'un ordre, mais d'une autorisation. Naturellement, comme il s'y attendait, la plupart restèrent en place et continuèrent le combat. Il vit cependant le Rakdos lycanthrope s'approcher de lui et lorsqu'il étripèrent ensemble un aigle géant qui menaçait de les attrapé, il prit la décision de fuir lui aussi, avec son nouveau camarade.

En ce jour il avait perdu sa mère une seconde fois, mais gagné un frère dont il ignorait l'existence.
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MessageSujet: Re: Raid chez les Nya   Raid chez les Nya Icon_m18Mer 27 Juil 2016 - 3:58

Le humesang errait dans la cité. Il marchait souplement, sur les doigts griffus de ses pieds. A chaque pas, il sentait la douleur irradier dans sa cuisse droite, où était "rangée" sa grand-griffe dentelée, et s'en délectait. Il déambulait parmi les pue-la-peur et les autres qui n'ont-pas-de-sang. Il portait une grande cape, et en-dessous une simple tunique de jute qui, trop courte, s'arrêtait à ses genoux. Il pensait au gros esclavagiste qui l'avait interpellé, tout à l'heure. Visiblement impressionné par son aspect, il lui avait crié qu'un carnage se préparait à Selesnya, et qu'il serait bienvenu pour le raid. Un raid chez les elfes ? Bah, c'était loin d'ici.




Il avait continué son chemin, sans savoir où il mènerait. Il commençait à avoir faim. Un attroupement se formait sur un grand croisement. Une rixe ? Par simple curiosité, il fendit la foule, qui s'écartait sans qu'il ait besoin de jouer des coudes. Ils avaient la même odeur que les parieurs des fosses. Sa taille lui permit de voir de loin ce qui se passait mais il se rapprocha quand même. Un humain combattait un monstre. Ce qui ressemblait à un monstre. L'humain était grand et fort, armé d'une épée courte et large, ainsi que d'une dague. Le monstre était tout de muscles et de dents, sans même de peau, et hurlait à la mort pendant qu'il se jetait sur son adversaire en de violents assauts, qu'il évitait de justesse en se jetant de côté. Le humesang sentit une colère-de-sang monter en lui. Le monstre hurlait de souffrance. C'était un ours, autrefois, où quelque chose de semblable. On l'avait écorché et envoûté pour organiser ces combats. Aucune pitié cependant dans ce que ressentait le grand homme-loup. Uniquement cette colère-de-sang qui vient toujours sans prévenir, accompagnée de ce mépris pour les pue-la-peur qui cherchent la mort. Une attaque de la créature poussa le combattant à reculer brusquement vers la foule, qui recula. Le humesang ne broncha pas, et l'humain se cogna contre lui. Le temps qu'il lui jette un regard furieux, et une patte lui ouvrit la gorge avant qu'il ne puisse ordonner à l'impudent de reculer. Sanaliel baissa les yeux sur le corps qui se convulsait à ses pieds. Le monstrueux ursidé se cabra sur ses pattes arrière avant de retomber avec un grondement agressif. Le humesang se trouvait soudain au milieu du cercle de la foule, face à l'animal. Mais il n'avait pas envie de combattre un adversaire qui ne voulait pas combattre. Il gronda à son tour, un grondement sourd et menaçant qui valait tout juste une mise en garde. Il recula lentement, jusqu'à rentrer dans les rangs des spectateurs, sans quitter la créature des yeux et ignorant son rugissement provocateur. Il partit.
Il n'était pas loin encore que quelqu'un le rattrapa en courant. Un gobelin aux yeux fous qui visiblement avait trop peu d'instinct pour avoir peur de lui.

Eh, je t'ai vu, à l'instant. Tu sais, ça, c'est quelque chose. J-je veux dire, c'est vraiment quelque chose, hein, que tu as ! Les dents, les griffes et tout ça. T'es quoi, en fait ? Pis c'est pas grave. Mais je sais ce qui t'intéresse ! Les mecs comme toi, ils veulent toujours la même chose ! Il y aura un raid sur Selesnya demain. Si tu veux en être, faut parler à Strum, il est toujours au gros entrepôt du carnarium, par-là. Continue tout droit, et t'y seras en quelque heures. Tu penseras à moi, hein ? C'est Resk, moi. Les gens comme moi sont là pour les gens comme toi ! Penses-y !
Et il se carapata dans une ruelle proche avec un rire dément.
C'était la deuxième fois qu'on lui parlait de cette offensive. Ça devait être sérieux. Et puis finalement, pourquoi pas ? Ça faisait longtemps qu'il était dans les territoires Rakdos sans avoir jamais rien vu d'autre, il n’avait rien de mieux à faire. Et il paraît que parmi les elfes se trouvaient des peau-de-métal qui dressaient les loups...





Il avait parlé à Strum. Le gobelin était un rabatteur, il balayait le plus large possible, et les envoyait vers cet homme, le recruteur. Lui, il se chargeait alors de faire le tri. Le humesang avait attiré l’attention en arrivant dans l’entrepôt. Le dénommé Strum, un demi-ogre bedonnant, n’avait pas pris longtemps avant de lui faire une place dans la razzia qui se préparait. Il n’aurait qu’une obligation : respecter les ordres de Narr, qui serait son chef de raid. Le recruteur cependant n’avait pas insisté sur cette condition, la discipline étant dans ce milieu très secondaire.
Il avait fallu de nombreux jours et nuits à l’homme-loup pour parvenir au point de rendez-vous. Il était arrivé dans une petite cour insalubre où des feux étaient allumés. Il trouva rapidement le dénommé Narr, un grand minotaure à qui il manquait une corne. Après l’avoir jaugé d’un air appréciateur, il lui apprit que le raid était pour le lendemain à l’aube.

−  Une seule chose, le loup, avait-il ajouté. On s’éclate comme on veut, mais on passe pas l’eau qui limite le secteur par la gauche. De l’autre côté, c’est pas pour nous. Si tu peux pas faire ça, j’ai pas besoin de toi pour demain.
L’aube se levait à présent. Ils étaient une trentaine, hirsutes, dépenaillés, il y avait des Gruul, des Rakdos, des Sans-guilde, toutes espèces comprises. L’homme-bête devait reconnaître que les bâtiments ligneux des Selesnyans étaient impressionnants. Ils étaient tous tapis derrière un talus, lorsqu’ils entendirent une clameur s’élever au loin sur leur gauche. Narr se leva alors, éclipsant de sa stature le soleil levant.
MAINTENANT !

Tous les raiders se ruèrent alors en avant, poussant des cris et des hurlements comme autant de prémices au carnage qui se profilait.
La veille, des combattants s’étaient rapprochés, des groupes s’étaient formés. Sanaliel était resté seul, comme toujours. Et c’était seul qu’il dévalait maintenant la douce pente herbeuse, débarrassé de sa cape, sa grand-griffe entre les mâchoires, dépassant les autres attaquants qui chargeaient sur deux jambes. Il les distança vite, et parvint le premier sur une petite place où un marché s’installait lentement. L’air était léger et fleuri, le parfum du sang manquait à l’homme-bête ; ça ne durerait pas. Sanaliel se rua sur un adolescent qui tendait un panier de fruit à quelqu’un. Il eut le temps seulement de tourner la tête pour voir débouler sur l’esplanade un fauve humanoïde de crocs, de fourrure et de muscles ; avant de pouvoir réagir, le monstre lui bondit dessus, sa masse lancée à pleine vitesse projetant brutalement le garçon contre les pavés. Lorsque les raiders arrivèrent, les marchands s’égayaient déjà, terrifié par le Humesang qui fouaillait de ses crocs les entrailles de sa victime. Celui-ci releva son mufle écarlate dans l’air qui avait enfin cette délicieuse fragrance que la peur ne pouvait suffire à couvrir. Les assaillants ne se dispersèrent pas immédiatement. Il fallait impressionner, faire du vacarme. Ils étaient plusieurs dizaines, mais pas plus. Il faudrait fuir avant que les défenses ne s’organisent. Jusque-là, cependant, Sanaliel était déterminé à satisfaire sa curiosité. Il n’avait aucune peine à rattraper les elfes et les humains qui couraient pour leur vie, il savourait leur peur, il sentait leur désespoir. C’était ça, vivre. Qu’est-ce que vivre pouvait être d’autre, après tout, si ce n’était survivre aux autres ? Montrer que l’on était meilleur pour vivre que les autres ? Voilà ce qu’était la Bête des carnariums : un champion de la vie. Tous ces adorateurs des arbres, ils ne savaient pas, ils ne pouvaient pas savoir. Alors un centaure barra la route de l’homme-loup, qui se redressa sur ses jambes arquées. Le guerrier du Conclave, plus grand, chargea en armant son hallebarde. Sanaliel se rua en avant, vers le poitrail du cheval, qu’il savait vulnérable à ses griffes comme toutes les peaux et les cuirs animaux. Mais ce n’était pas un cavalier à désarçonner ; c’était un centaure, un homme-bête comme lui. Le Humesang évita la lame courbée qui passa au-dessus de son échine en sifflant, mais pas le sabot qui le cueillit sous la mâchoire et le mit à terre. Il roula dans la poussière avant de se rétablir sur ses quatre pattes, attrapant sur le sol sa grand-griffe dentelée. Il poussa un rugissement de colère avant de se ruer en avant, mais le centaure, qui se préparait à le recevoir, fut renversé par la charge de Narr, le minotaure qui dirigeait le raid. Sanaliel sauta avec vivacité sur le factionnaire de Selesnya, déchirant sa poitrine de son arme et sa gorge de ses crocs. Les hurlements, mi-appels à l’aide mi-cris de douleur, trouvèrent les nombreux échos des mourants dans les rues proches.
Déjà, le grand loup était debout, la langue sur les babines. Il planta sa grand-griffe dans sa cuisse avec un grognement sourd et reprit sa course dans une artère proche sans accorder un regard à Narr, qui fouillait le centaure.
Le carnage se poursuivit encore dix minutes avant que les forces armées n’arrivent. Les équenautes d’abord survolèrent les pillards à grande vitesse, estimaient leur nombre et leur organisation. Des signalements furent criés dans les airs. Puis des jappements se firent entendre. Les ledevs se rejoignaient le combat. Le Humesang faillit enfin se mesurer à un de ces loups de maison, mais alors que l’occasion se présentait où lui et deux autres raiders étaient face à deux chevauche-loups, le gruul à ses côtés s’effondra, une longue flèche dans la gorge. Immédiatement, Sanaliel se mit à couvert derrière un arbre. Il avait entendu la veille un groupe de barbares parler de leur crainte des Stellarchers de Vitu-Ghazi. Les guerriers montés, les centaures, les elfes, ils faisaient de bons adversaires. Mais ces tireurs, c’était la mort invisible. On ne les voyait pas, ils pouvaient être derrière un arbre droit devant, ou bien sur un toit à trois cent pas, leur habileté ne laissait aucune chance à leurs cibles. L’ouïe de l’homme-loup lui fit tourner la tête au moment où un trait traça une ligne de feu à la surface de sa gorge. Il fallait partir. Il rugit de frustration et quitta les lieux en vitesse, des projectiles sifflant autour de lui.

Les attaquants s’étaient dispersés. La haute flamme dans le ciel censée signaler l’autorisation du repli n’avait pas encore été vue, mais elle ne devrait sans doute pas tarder.
C’est alors que Sanaliel fouillait de sa main griffue les tripes d’un soldat à l’agonie qu’il l’entendit. Une faible voix, comme la supplique d’une femme qui veut être épargnée. Ou comme une prière, plutôt. Elle n’était pas paniquée, pas désespérée. Elle était fervente, pas pleine d’agonie. Elle n’était pas seule non plus. D’autres la rejoignaient. Elle modula légèrement. Elle psalmodiait. C’était un chœur. Le Chœur. Le cœur de L’homme-loup battait fort dans sa poitrine. Un hurlement se faisait entendre tandis que le pouls s’éteignait dans les boyaux qu’il serrait dans ses doigts courts et forts. C’était lui qui hurlait. Cambré sur ses pattes, il tendait son faciès vers l’aube rougie et hurlait en entendant ce Chant, la plus belle chose qu’il ait entendu. Il l’entourait, il l’enveloppait, il le complétait.
Une fausse note, pourtant dans ce Chant. Une voix brisée qui n’avait rien à faire là, qui heurtait l’Harmonie qui chercher à exister. Cette fausse note l’infectait, la corrompait, lui niait le droit de s’établir. C’était lui, cette fausse note. Tout le Chœur se retourna soudain contre lui. Il était l’erreur dans la perfection, il était le défaut de l’Harmonie. Il prit conscience de cette réalité de plein fouet, et ressentit une souffrance intérieure comme il ne l’aurait jamais cru possible. Il se sentait appelé par le Chant et rejeté simultanément. Comment une telle torture était-elle possible ? Il avait saigné, il avait hurlé sa souffrance et sa colère tant de fois, il avait senti sa vie s’échapper hors de lui à gros bouillons, et rien n’approchait les tourments de cette voix qui l’accusait d’être lui-même, qui lui reprochait tout ce qui le constituait, et qui le reniait, le conspuait, le condamnait sans appel. Tombé à genoux depuis si longtemps – un instant ? – il se releva et se précipita à la rencontre de cette voix insupportable. Il n’avait rien, rien à présenter à ce Chant qui le suppliciait. Il aurait voulu avoir un repère, une ancre, n’importe quoi de solide à quoi se raccrocher, à quoi penser, quelque chose qu’il puisse se répéter sans arrêt. Mais le Chant continuait à le déchirer. Il lui montrait dans chaque note la merveilleuse histoire d’une vie, d’un sentiment, d’une pensée belle et pure. Et chacune de note l’excluait de tout ce qui existait de bon et beau. Il chantait et célébrait ce qu’il y avait de mieux, et à chaque instant l’en éloignait davantage. Le grand loup de Rakdos hurlait sans discontinuer, terrassé par la rage, la peine et l’impuissance qui paraissaient l’avoir envahi à jamais.

Il ne se rendait pas compte de la passerelle de lierre et de pierre qu’il empruntait, il ne se rendait pas compte qu’il franchissait le cours d’eau qui limitait les quartiers visés par l’assaut. Une flèche s’était fichée dans les muscles de son dos. Il ne s’en rendit pas compte non plus. Ne comptait que ce rejet, ce dégoût qu’il savait qu’il inspirait. On l’avait acclamé dans les fosses-de-sang. Les pue-la-peur criaient sa gloire, sa force, ils l’encourageaient, mais il savait bien ce qu’ils pensaient de lui. Ils le détestaient, il leur faisait horreur. Il s’en était toujours moqué. Mais ça, c’était incomparable. Il se sentait tellement détesté qu’il se trouva lui-même détestable.
Il se sentait tout proche, tout proche de cette Voix qui oblitérait son esprit. Il en venait lui-même à vouloir se réduire à néant. Il bondit d’un immense arbre aux allures d’habitations vers l’ouverture sombre d’une façade de pierre. Il atterrit dans une salle sombre et déserte, roulant sur le sol de bois en un roulé-boulé incontrôlé. Hystérique, paniqué, le Humesang gravit sur ses quatre pattes un escalier végétal jusqu’à parvenir dans une salle nue et lumineuse. Au centre, la Voix. Une femme. Une prêtresse qui chantait – qui le maudissait. Il bouscula sans le voir l’homme qui était devant elle et fixa celle qui lui refusait le droit d’exister, les yeux écarquillés. Il planta ses griffes dans les nœuds de bois, tout son corps tendu comme un arc, les babines retroussées sur le rictus d’une peine inconsolable. Incapable de détourner les yeux de cette femme qui continuait de chanter avec ferveur, il se sentit pleurer comme elle. Alors elle se tut. Elle ouvrit ses yeux gris pâles sur les yeux gris pâles du monstre. Puis elle les posa sur les yeux gris pâle du semi-elfe. Ses fils. Ces abominations démoniaques. Elle leva les yeux vers le plafond parcouru de chèvrefeuille et adressa une prière muette à Mère Selesnya. Les tremblements qui agitaient Sanaliel cessèrent au moment où se tut sa mère. Sa voix ne devait jamais plus l’atteindre. Il fondit sur elle et déchira son flanc de coton à l’instant où le raider plongea son bras – son bras ?! – dans la poitrine de la Chantresse. Aucun mot, aucune pensée ne pouvait exprimer ce que Sanaliel ressentait. Alors il rugit sa peine et sa douleur de concert avec le sauvage près de lui. Le Chœur cessa alors de chanter doucement, tandis que les deux orphelins poussèrent leur propre chant. Libération. Le Humesang s’acharna sur le corps sans vie de l’elfe. Il lui lacéra le dos, puis broya son genou entre ses puissantes mâchoires, et sectionna la jambe en quelques secousses brutales. Il huma le sang qui embaumait l’air et s’en enivra. De sa main droite il éventra presque sans faire exprès le corps fragile de la prêtresse, tandis que de la gauche, il portait le membre arraché à sa gueule pour en tirer des lambeaux de chair. Il sentait près de lui l’homme penché sur la gorge du cadavre. Il n’en voyait que les cheveux, dont les reflets gris rappelaient ceux de sa propre fourrure. C’était une expérience grisante de partager ça avec lui. Tout en réduisant en charpie jusqu’aux os de la partie inférieure du cadavre, il l’observa plonger son bras dans la plaie béante qu’il venait d’ouvrir dans l’abdomen, et remonter jusqu’au cœur avant de l’arracher laborieusement, faisant tressauter le corps sans vie. Il l’observa s’acharner sur la muqueuse résistante qu’il mordit à pleine dents avant d’en ingurgiter bruyamment plusieurs bouchées. Avide et excité, il l’observait sans rien faire. L’homme le dévisagea. Ils se virent pour la première fois. Quatre yeux identiques se reconnurent. L’un examina l’étrange visage bestial, féral, de l’homme-bête accroupi dans le sang ; l’autre observa les traits durs d’un visage qui aurait été beau dans une autre vie. Le demi-elfe tendit ce qui restait du cœur au demi-loup, qui l’engloutit. Les deux mi-démons célébrèrent le sang, la fin de leurs tourments et la mort de la Voix dans un unisson de cri qui créa leur propre harmonie.

Sanaliel vit le raider se saisir à bras-le-corps du corps déchiqueté. Il l’aida à porter la dépouille à une maison proche, curieusement épargnée par le massacre. Il déposa les deux jambes broyées près du tronc, sur le sol, avant de laisser son frère régler son affaire. Il avait senti avant même d’entrer la terreur de la femme tapie dans un coin de la pièce, tremblante, tétanisée, horrifiée de ce qui se produisait. Quelle importance avait-elle, pour lui ? Il sortit.
Il entendait les cris des raiders qui continuaient à se battre. Il ne faudrait pas une heure avant qu’ils ne soient décimés. Les neutres n’étaient pas loin, la retraite serait facile.
Il sentit un déplacement près de lui, sur le seuil de la porte. Il ne vit personne. Il ne sentit personne. Il n’entendit personne. A l’intérieur, le corps déchiqueté de sa mère avait pris l’apparence d’une autre. Il quitta les lieux et se lança de nouveau dans la mêlée. Avec moins de conviction. Il dut éventrer un rakdos qui tenta de lui fracasser le crâne, avant de fuir ses compagnons qui avaient vu la scène. Il finit par croiser un loup-de-maison sans cavalier, qu’il affronta avec enthousiasme. Le combat fut plus ardu qu’il ne le pensait, ces fauves étaient redoutables. Il finit par abandonner la carcasse du loup, ouverte en deux par le bas en s’accordant le soin d’un regard à la vilaine morsure qu’il avait reçu au bras. Il faudra bien que ça aille. Il essayait de rester dans les environs où avait disparu son frère, mais commençait à croire que c’était peine perdue lorsqu’un long jet de flamme se fit voir haut dans les airs. Il était lancé de la rue voisine. Le signal de la retraite. Comme souvent, la première réaction des derniers assaillants fut de se regrouper autour du signal avant de reculer.
Sanaliel fut étonné de voir que la langue de feu avait été lancée par nul autre que le semi-elfe qu’il cherchait – lui, un chef de raid ? Une seconde d’étonnement de plus, cependant, et le semi-elfe en question perdait sa tête. L’homme-loup bondit sur lui et le jeta à terre au moment où un immense rapace, certainement attiré par le signal enflammé, fendait les airs de ses ergots acérés là où s’était trouvé le crâne du guerrier. Un autre assaut de l’aigle géant, et un carreau d’arbalète le cueillit en plein vol, l’envoyant s’écraser sur un étal de fruit déserté. Sanaliel et son frère se précipitèrent vers l’oiseau et le mirent en pièces. Ils échangèrent un regard et le jeune raider lui fit signe de le suivre. Les injonctions sèches et fortes lancées par les forces selesnyannes se faisaient entendre de toute part. Il était temps de partir. Les Stellarchers étaient parvenus jusqu’ici, et faisaient des ravages parmi les fuyards tandis que les Chevauche-loups s’occupaient des plus téméraires qui se battaient encore. A l’orée des quartiers de Selesnya, où les raiders hors de portée des flèches mortelles des elfes hurlaient d’ultimes provocations avant de disparaître, le Humesang se retourna une dernière fois vers la zone dévastée, littéralement mise à feu et à sang. Il aperçut Narr au loin, il titubait en portant un camarade sur ses épaules. Il riait à gorge déployée.
Sanaliel fit volte-face et rattrapa Yarkol, déjà loin.


[HRP] Un post attendu de longue date, dont je suis enfin venu à bout. Finalement, ce n'est pas si impressionnant. Yarkol, je vais te demander de sortir une dernière fois ton personnage en tant que joueur pour achever ce rp. Sans doute dans une taverne quelconque, histoire que les deux frères échangent quelques mots. [/HRP]
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