Une caravane bien mystérieuse...

L'heure du zénith approchait lorsque les premiers mouvements de foule se firent ressentir. Depuis le début de la journée, on murmurait dans les rues, se passait les informations par le bouche à oreilles, ou on se contentait de lire une des nombreuses affiches qui parcourait l'ensemble du quartier. Le quartier tout entier était en ébullition. Tout le monde attendait la venue de ceux qui s'annonçait enfin dans le centre et les faubourgs de Ravnica : la Caravane des Passions passait enfin dans la ville.
La troupe de saltimbanques qui s'occupaient de l'animation commençait à se faire connaître à travers le pays. Cela ne faisait que quelques mois qu'ils se produisaient sur les planches, mais déjà le centre en avait entendu parler. Ils avaient une façon bien particulière d'animer un spectacle. On disait qu'ils avaient une grâce et une agilité que peu partageaient et qu'ils arrivaient à obtenir un spectacle toujours éblouissant. Tout le monde voulait donc vérifier cette rumeur de leur propre yeux. Il se disait qu'ils arrivaient tout le temps à se renouveler, et jamais un spectacle ne se répétait. Aujourd'hui, les affiches lançait l'invitation à la condition de venir costumé. Dans les rues, d'innombrables inconnus se bousculaient pour pouvoir aller assister à la représentation tant attendue.

La place où la caravane était arrêtée était assez grande, et les gens n'étaient pas trop serrés pour une fois. A vrai dire, il y avait même assez place pour aménager une scène devant le convoi. Il s'agissait d'un véhicule assez grand et assez long mais très sobre. On aurait facilement pu mettre une troupe de comédiens et leur accessoire, mais il s'agissait à peu près de la seule chose que l'on pouvait déduire de l'extérieur. Rien ne bougeait à l'intérieur. Le public discutait bruyamment en attendant le commencement. Les affiches indiquaient midi précisément. Pas une minute de plus ou moins. Et en effet, le spectacle commença à l'heure exacte.

Un petit homme sembla sortir de nul part et vint se placer devant les spectateurs qui avait formé un demi-cercle autour de la caravane. Son habit était simple, mais étrange et inhabituel. Un patchwork de couleur sans réelle harmonie et sans réelle forme. Un masque venait recouvrir l'intégralité de son visage et ne laissait voir que deux yeux marrons sans personnalité remarquable. Son masque à l'illusion abstraite n'évoquait rien d'autre que la bonne humeur et fit naitre de grands sourires sur le visage des enfants présents. Lorsqu'il prit la parole, sa voix atone laissa le public dubitatif.

« Mes chers amis, mes chères amies.
Merci à vous d'être venus pour assister à notre modeste représentation. Vous êtes nombreux, et nous allons une fois de plus devoir répondre à vos attentes. Mais avant toute chose, savez-vous d'où vient notre nom ? Vous devez savoir que nous n'avons qu'un but : réveiller les passions qui sommeillent en vous, et vous faire retrouver ce qui manque à tellement d'entre nous.
Alors... Place au spectacle ! »

Le petit homme retourna derrière le convoi et disparut de nouveau aux yeux de tous. Quelques instants après, quatre personnes surgirent des côtés de la caravane et saisirent chacun un instrument. La musique commença alors que quatre danseurs apparurent à leur tour et se mirent à danser sur un rythme endiablé propre à réveiller les morts. A la surprise générale, ils passèrent dans les rangs et semblèrent donner un rythme certain à la foule entière. En quelques dizaines de minutes, à la place d'un public morne et suspendu aux lèvres se révéla un public enthousiaste prêt à danser avec le groupe. C'est dans ce contexte que commença le spectacle.

Les numéros se succédèrent et ne se ressemblaient pas. Jusque auparavant, jamais une représentation n'avait versé dans de tels arts. Les danses, les acrobaties et autres pseudo comédies se succédaient à toute vitesse sur la scène, sur fond d'une musique toujours aussi entrainante. Les couleurs, les jeux de lumières se succédaient sans fin. Près de cinq comédiens et autant de comédiennes défilaient et relevaient le défi d'animer le spectacle. Souvent des échanges avait lieu entre le public et ceux qui se produisaient devant lui. Des défis, des challenges, ou tout simplement de judicieuses répliques qui faisaient s'esclaffer le public. Le public retint son souffle devant le numéro du lanceur de couteau, qui visait une belle femme les yeux bandés, sa main droite paralysé et tournant le dos à la femme. Puis il se fit soutien lorsque la troupe reprit à sa sauce le combat des paruns. Deux heures durant, le spectacle ne cessa pas, et le public restait. Les saltimbanques semblaient inépuisables. Mais, finalement, le rideau finit par tomber.
Mais la troupe ne remballa pas tout de suite. Les trois danseurs du début vinrent à nouveau se balader dans la foule. Soudain, elles s'arrêtèrent devant trois personnes et les prirent par la main pour les amener au centre du demi-cercle. Les trois personnes n'avait à priori rien en commun, mais quelque chose semblait les rassembler.

« Applaudissez nos jeunes aides maintenant, j'ai nommé Elryann, Mjokkoto et Jade ! Merci à vous ! » lança un des hommes après leur avoir demandé leur prénom. Les trois jeunes femmes ne savaient pas ce qui les attendaient, mais les danseurs les rassurèrent rapidement. Puis, finalement, chacun prit une des femmes par la taille alors qu'entre les mains expertes des musiciens, un tango s'éleva parmi toute l'assemblée.

« Et maintenant, place à la danse ! »

[Hrp :] La quête est ouverte pour Jade, Elryann et Mjokkoto seulement. Merci. [/Hrp]

Les jours se suivaient et les nuits s'écoulaient. Un cycle simple, harmonieux. L'anonymat, sans violence, sans se battre ou se soumettre pour vivre jusqu'à demain. C'était comme quand on chute, mais que quelqu'un vous rattrape, après cette longue et terrifiante chute...
Cela faisait un an. Mjokkoto s'était enfuie de l'asile il y un an aujourd'hui. La vie lui semblait presque belle; quelques emplois, dormir où l'on veut, manger posément, inspirer la crainte parfois par l'armure qu'elle ne retire jamais... Avoir la paix. Enfin! La jeune fille aurait tant aimé qu'on lui dise que son sourire était radieux rien qu'à cette pensée... D'un seul coup, Mjokkoto se rappelai pourquoi le monde n'était que presque parfait. Mais peu importe; aujourd'hui, l'Assoupie s'était laissé bercée par la rumeur d'un cirque ambulant; elle avait déjà vu un cirque, quand elle avait 10 ans, mais c'était aussi sa première expérience de voler pour manger; alors pour fêter sa renaissance, Mjokkoto avait décider d'y retourner le plus normalement du monde, comme une grande enfant avide de couleurs dansantes et de rires en abondance.
En plus, il fallait être costumé pour voir la caravane; Quelle occasion formidable de se fondre dans la masse! Devenir normale au coeur d'une foule soudainement anormale... Cette seule idée faisait déborder Mjokkoto d'une impatience qu'elle découvrait avec joie.
Au début, le spectacle lui plaisait... pas tant que ça. En fait, malgré que tout le monde autour de l'Assoupie était costumé, elle se sentait un peu gênée par les regards furtifs qu'on lui adressait; son armure attirait presque plus l'attention des enfants que le spectacle lui-même. Mais comme il suffisait de les surprendre pour qu'ils regardent ailleurs, elle resta jusqu'à la fin, car elle finit par apprécier les tours et les acrobaties de la Caravane des Passions. Elle avait même ri sur la blague du gobelin et du cochon sur la lune! Mjokkoto se surprenais à être aussi bon public, et elle adorait ça...
Le temps passa, mais la surprise la gagna vraiment lorsque le rideau tomba sans préambule. L' Assoupie manqua de crier au scandale; Comment pouvait-on finir d'une façon aussi sèche un moment aussi festif? Elle se mit subitement de mauvaise humeur et reprit son passe-temps le plus courant, grommeler:

" Déception! Pas de...fin? Pas... de merci? Déception! Alors, c'est... dommage, et je... vais partir... J'ai faim... un peu... Partons... "

Et Mjokkoto tourna le dos à la scène, lorsqu'elle tomba nez à nez avec l'un des danseurs de l'ouverture du spectacle. Son grand sourire n'atténua en rien l'effet de surprise:

" Xptbghsqxbt! T'es qui? Tu... veux quoi?"

« Applaudissez nos jeunes aides maintenant, j'ai nommé Elryann, Mjokkoto et Jade ! »

* ... Quoi? *

Le jeune danseur la rassura rapidement, puis posa les mains directement sur la taille. Le seul réflexe que fut capable d'assurer Mjokkoto abasourdie, ce fut de poser les siennes sur ses épaules; mais avant qu'elle ait eu le temps de le repousser, une musique étrangement vive la surprit à nouveau.

« Et maintenant, place à la danse ! »

Le masque de Celui-De-Mésaventure ne reflétait aucune émotion; pourtant, pour célébrer l'anniversaire de sa liberté, Mjokkoto était passer en une journée d'un sentiment d'ataraxie d'une joie enfantine à une terrible déception puis à un abasourdissement total. Ce jour est décidément fait pour les évènements particuliers... et elle n'aimait pas cette tournure.

* Comment diable connait-t' il mon nom? *

Elryann n'était pas de bonne humeur. Non, vraiment pas. Pourtant, c'était avec un certain espoir qu'elle s'était dirigée au coeur du Quartier Neutre, où retentissaient de joyeux accords. Elle avait l'habitude des atmosphères festives, leur surface brillante, clinquante, l'entrain de l'après-midi, la lente décadence qui imitait le mouvement du soleil. Les relents d'alcool étaient déjà perceptibles, et derrière les caravanes vernies, des tas de déchets s'empilaient. Le soleil de plomb les dorait d'étincelles, la foule chahutait dans un désordre dont seule l'apparence était naïve : les jeunes voleurs se faufilaient entre les badauds, des filles, bien trop jeunes selon Elryann, aguichaient les bourgeois qui s'esclaffaient, leur ventre rebondissant à chacun de leurs éclats de rire. Les dames avaient chaud, celles qui avaient voulu être coquettes se maudissaient d'avoir choisi des robes moulantes et de lourdes parures. Ceux qui portaient des masques devaient probablement suer, sous leur armure.
Elryann, pour avoir fréquenté une troupe de saltimbanques, n'était pas réellement rebutée par les détails qu'elle notait, et que l'attroupement anonyme paraissait ne jamais remarquer; grand bien leur fasse. Mais elle avait dû remettre à leur place deux jeunes hommes, un peu échauffés pour un milieu d'après-midi. Et passer outre ceux qui ne la regardaient pas dans les yeux, plus nombreux qu'à l'ordinaire et surtout moins gênés, comme si un jour de fête justifiait un tel manque de courtoisie.
Elle s'astreint néanmoins à assister au spectacle, histoire de se changer les idées - pour tout dire, cela faisait plusieurs jours qu'elle broyait du noir. Repérant un banc, elle se jucha sur le dossier et attendit, l'air vaguement morose.

* Réveiller les passions qui sont en nous. C'est c'la, oui. Nous ferait-on de la propagande pour une quelconque cause mystérieuse ? Ils se prennent encore plus au sérieux que les autres. S'ils relèvent le défi de cette présentation, je souris. *

Classique, mais agréable. Apaisée, Elryann se laissa aller à sourire, quelque peu rassérénée par le spectacle qui était loin du charlatanisme. Peut-être qu'on pouvait encore avoir de bonnes surprises à Ravnica...Soudain, durant le numéro des jongleurs de feu, où tout le monde avait les yeux rivés sur la scène, elle vit un grand homme maigre, hâlé, saisir celle qui semblait être sa femme par les cheveux et lui asséner une gifle magistrale. Puis un second coup entre les côtes, avant de l'entraîner loin de la fête. Elryann bondit de son banc, folle de rage, mais ils avaient été engloutis par la cohorte de cet insupportable public, aveugle et stupide. Elryann était à présent d'une humeur massacrante, et, s'ébouriffant férocement les cheveux, elle s'apprêtait à partir en courant, lorsqu'une main la retint. Elle ne s'était pas aperçue que la représentation était terminée, et se demanda pourquoi diable ce jeune abruti de danseur lui demandait son prénom.

"Moi, c'est Elryann, et ne vous avisez pas de...EH !"

Il avait osé. Ce bougre avait osé lui attraper la main. La seule chose qui empêcha Elryann de lui appliquer la seconde droit sur la joue fut la curiosité. Lorsqu'elle se retrouva au centre du demi-cercle que formait la troupe, le danseur, devinant que la sans-guilde se demandait très sérieusement si elle devait lui sauter à la gorge ou pas, légèrement apeuré, lui assura qu'il n'avait pas de mauvaises intentions, et qu'il s'agissait simplement de danser.

"Plaît-il ? Danser ? Vous voulez ri..."

Sans attendre l'assentiment d'Elryann, le jeune homme passa un bras autour de sa taille et l'entraîna. Elryann savait danser, là n'était pas la question. Mais personne, strictement personne ne posait la main sur elle sans avoir précédemment obtenu sa permission en trois exemplaires !

* Le cuistre. *

Elryann plaqua un sourire rageur sur son visage, battit des cils comme si de rien n'était, et suivit la danse quelques secondes, jusqu'au moment propice. Là, elle tendit vivement la jambe, faisant trébucher le danseur, qui s'étala de tout son long, au centre du cercle qui s'était formé autour d'eux.

"Oups...J'aurais dû vous dire que le tango n'était ma spécialité...A vrai dire, j'excelle dans les gifles. Navrée, vous ne pouviez pas deviner qu'on ne pose pas ses sales pattes sur une femme avant d'avoir son accord. (Elle se tourna vers les deux autres victimes de ces rustres, et haussa les épaules, pour signifier qu'elle ne s'attendait à aucune réaction de leur part) Choisissez-vous une autre partenaire."

Décidément agacée par cette journée, Elryann s'apprêta à quitter les lieux.

Décidément, un peu de détente dans le contexte dans lequel se trouvait Jade ne lui faisait pas de mal. Bientôt, elle allait devoir se frotter aux avoquistes, aux créanciers et aux autres banquiers Orzhov, et elle allait devoir la jouer finement. Récupérer sa place comme Palerchov n'allait pas être aisé. Elle avait renié sa famille, et malheureusement, cette dernière avait été décimée durant son escapade. Enfin, il devait sûrement rester certaines personne de part et d'autres du monde, mais cela risquait de s'avérer compliqué de les retrouver, et surtout de se faire reconnaitre auprès de ceux qu'elle n'avait jamais connu. Son père et son oncle était mort. Sa mère aussi. Et seul ce serpent qui l'avait enfermé en Agyrem restait en vie. Enfin, il lui semblait. Mais, fort heureusement pour elle, elle n'avait jamais été officiellement écartée de la famille. Elle était trop précieuse pour eux. Cette idée la réconfortait un peu. Elle n'avait pas été mise au courant de la mort de sa famille, et bien qu'elle ne les aimait pas, elle ressentait un léger pincement au cœur à cette idée. Cette vie était mieux qu'une éternité dans la rue.
Elle était justement venue pour éviter tout cela et se changer les idées. Elle commençait d'ailleurs à remettre des robes qui devait correspondre à son statut. Mais Jade restait Jade, qu'elle le veuille ou non. Elle avait beau mettre une robe serrée à la taille et au buste, et qui descendait aussi raide en s'ouvrant sur un côté pour lui laisser l'agilité qui lui manquait, elle n'avait pu s'empêcher de prendre une arme avec elle. Cela jurait légèrement avec sa robe, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Surtout avec le tueur peut-être encore en liberté.

Elle s'étonna donc quand le danseur vint lui prendre la main. Le spectacle ne lui avait pas déplu, et elle se savait bonne spectatrice, retombant facilement en enfance en voyant une telle caravane, bien que le numéro d'agilité et de grâce dans les morceaux de tissus ne lui avait pas plu, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'on vienne la cherche. Malgré tout, elle se laissa volontiers emporter et un frisson d'excitation parcourut sa colonne vertébrale quand elle se retrouva au centre du cercle qui avait été formé. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand l'homme lui demanda son nom et la prit par la taille, et elle se laissa guider alors que la musique commençait à l'emporter. L'air lui en rappelait un autre sur lequel elle avait déjà appris cette danse quand elle était encore dans son "enseignement". "Quitte à savoir des choses utiles, autant que tu saches danser, que tu fasses bonne figure en public." lui avait lancé son oncle alors qu'elle se rappelait passer des après-midi entiers à ça. Elle n'avait pas le choix, mais c'était une des rares choses qui lui plaisait. D'ailleurs, après réflexion, elle ne savait faire presque que ça, si l'on exceptait les meurtres et autres activités peu reluisantes. Et d'ailleurs, l'homme dansait mal. Cela la décevait. Alors finalement, , en jetant un rapide coup d’œil autour d'elle et en voyant un des danseurs à terre, elle prit une décision. Elle allait vraiment danser, et qu'importe si elle devait ridiculiser son partenaire ou capter l'attention sur elle. Pour une fois qu'elle faisait quelque chose qui lui plaisait, elle n'allait pas se priver.

Elle ne savait pas vraiment si les gens la regardaient ou pas, ou même si les autres dansaient encore. Depuis qu'elle était toute petite, c'était ça qui lui plaisait : aligner les pas les uns après les autres pour atteindre cette grâce majestueuse de l'étoile. Mais le poids de l'inactivité se fit cruellement sentir au départ, et ses pas étaient lourdauds et peu assurés. Mais peu à peu, elle prit confiance en elle et commença à se réapproprier ce corps qui lui semblait difficile à diriger. Elle apprit aussi à se fier à son partenaire. Ce n'était plus Saphya Palerchov, Jade Lyavenya, ou encore Nelyssa Alnyriev qui dansait. C'était elle-même, sans personne pour la guider. Elle n'avait plus besoin de ces boucliers qui surgissaient dans son esprit pour la protéger. Plus besoin de ces personnalités qui se battaient dans son esprit. La danse la faisait renouer avec elle-même. Elle avait même oublier ce sentiment. La liberté. Peut-être était-ce ça. Danser et oublier tout le reste. Les gens, le soleil, le ciel, le monde... Il n'y avait plus qu'elle, la danse, et la musique pour l'entrainer.
Pour la première fois depuis presque un an, son visage exprima une joie sans faux-semblant. Pour la première fois depuis un an, elle se dit qu'elle s'était enfin trouvé.

[Hrp :] Vous l'aurez compris, un maximum de RP. N'hésitez pas à prendre des libertés, faire agir votre personnage comme bon vous semble, faire réagir la foule, etc. [/Hrp]

Combien de temps ce manège durait-il? Quelques minutes? Une heure, deux? Plus encore? Mjokkoto était tellement désemparée qu'elle en perdait toute nottion temporelle. L'Assoupie se sentait également assez embarassée; Elle ne rêvait que de se fondre dans la masse pour apprécier sa liberté, mais maintenant qu'on ne voyait plus qu'elle et son partenaire improvisé, elle ne songeait plus qu'à fuir ces regards dardant comme des aiguilles. Pire que tout, Mjokkoto dansait mal, vraiment très mal: Si elle appréciait défier son agilité et son sens de l'équilibre, la situation la rendait incapable de coordoner ses mouvements, tant et si bien que l'improbable duo donnait l'impression de zigzaguer entre quelque tapis de charbons ardents!
Mjokoto paniqua. Elle était incapable d'apprécier une expérience qu'elle découvrait par la force des choses et le stress embroullait son esprit. Elle employa donc le peu de bon sens qui lui restait pour essayer de fuir... par la parole:

" Frrrr... Lâchez...moi... Laissez-moi partir! " Cracha Mjokkoto.
" Pas question , lui sussura son jeune et souriant maître de danse. Vous êtes une part de notre spectacle et vous devez jouer votre rôle.
- Rôle?... Je ne joue... pas de rôle... J'ai... rien demandé... Je vis sans... avoir d'odres à... suivre...
- Nous jouons tous un rôle, très chère Mjokkoto. Mon rôle a été de vous trouver dans cette foule et votre rôle fut de répondre à un appel des plus passionant et de vous tenir dorénavant à mes ordres... le temps de cette danse, bien sûr. C'est que votre histoire nous a fascinés, et bien au-delà encore de cette Caravane... A tel point qu'il vous faudra renoncer à une vie sereine, anonyme... C'était comme ça que vous vouliez votre vie? Votre rôle a été choisi depuis si longtemps, car tout doit se dérouler telle que cela nous a été destiné, n'espérez plus et dansez avec moi... "

La musique avait atteint un moment très vif, qui rendait l'atmosphère encore plus assourdissante. Pourtant, le silence était devenu si intense entre les deux danseurs qu'une seconde se changea brutalement en une éternité...
Ses doigts se crispèrent sur les épaules du maître de danse. Sa tête s'agitait de secs soubressauts. Son coeur semblait s'être arrêter au point qu'elle entendait le froissement de ses muscles.
Qu'à-t'il dit? Qu'à-t'il osé dire?

* Rôle, ordres, renoncer, choisi, destiné, n'espérez plus n'espérez plus n'espérez plus n'espérez plus... *

Le choc avait chassé la peur, changeant son esprit en une horde de gobelins sur le point de briser sa geôle. Telle était le lot de l'Assoupie et de son passé de chaînes; haïr jusqu'au mot qui incarnait ce retour dans la geule du loup après avoir tant lutté pour s'en enfuir!
Le temps revint subitement à la normale, mais Mjokkoto en avait assez entendu et retrouva enfin son énergie; elle poussa sans ménagement son "partenaire", qui s'en alla valser dans un groupe d'énergumènes déguisés en cochons-torchères. Quelques badauts applaudissèrent l'exploit:

"- Aaaaah, le massacre est enfin fini!
- C'est dommage, on s'amusait bien! Mais qui va danser finalement?
- Beau lancer! Tu peux le refaire avec mon ex-époux?"

Mjokkoto s'aperçut qu'il y avait un attroupement autour de son improbable duo de danse, tandis que le reste de la foule dansait à son tour. Soudain, une main trappue aggripa son poignet:

" Arh, puisqu'l'ôte crétin à enfin jarter, on va s'faire une p'tite bringue tous les... "

Le propriétaire de la main n'eût pas le temps d'achever son action et encore moins sa phrase, car Mjokkoto le projeta par-dessus son épaule rejoindre le groupe de cochons déguisés encore sonnés par le premier impact. N'attendant pas une nouvelle embardée, l'Assoupie se lança dans la foule d'un puissant coup de détente. Heureusement, la foule s'était laissé embarquer par le rythme et laissait des espaces pour pemettre à Mjokkoto de se déplacer sans trop d'encombres. L'Assoupie se retourna pour s'assurer qu'on ne la suivait pas, mais ce fut sa plus terrible erreur; en effet, à peine s'était-elle retournée qu'elle percuta quelqu'un dans la foule redevenue plus dense sans qu'elle s'en apercoive..

[Hrp:] Pfiou, j'ai enfin une idée! Mais pas totalement finie, je trouve... En tout cas, c'est le principe de base, je fignolerais une autre fois [/Hrp]

Au début, la danse était plaisante. Mais plus le temps passait, plus ce sentiment changeait. L'homme resserrait sa prise, et semblait se mettre à son tour à la guider. Mais alors que cela aurait pu être agréable, il en était en réalité tout autre. La Gruul ressentait un malaise. Comme un sentiment pernicieux s'infiltrant dans sa chair et ses os. Elle se crispait légèrement. Elle jeta un œil sur son partenaire. Son visage semblait légèrement vide. Mais il n'arrêtait pas de danser, et resserrait toujours plus son emprise.

Elryann se pensait enfin débarrassée de ces gêneurs qui l'avaient forcée à danser. Mais alors qu'elle s'apprêtait à s'élancer d'un pas décidé dans la rue, elle sentit une main sur sa hanche. La prise se fit soudainement plus forte et elle se vit pivoter sur elle-même pour effectuer un demi-tour et se retrouver face à son danseur, qui vint attraper sa main au vol. Son bras passa soudainement dans son dos et il vint la coller contre lui, tout en immobilisant son autre main.

"Enfin, on ne pars pas aussi vite. Pas lorsqu'on l'on se donne en spectacle, enfin, chère Elryann... Vous en oubliez les bonnes manières... Nous n'aimerions pas vous faire du mal... Pas comme à d'autres... Alors dansez !" lui murmura-t-il à l'oreille en lui indiquant légèrement l'autre danseur. En effet, Elryann pu voir que la femme qui menait la danse quelques instants plus tôt semblait fatigué, presque suffocante. La voir devenir bleue et mourir d'épuisement et d'étouffement ne l'aurais pas étonné outre mesure. Puis, sans même pouvoir réagir, elle se retrouva entrainée dans la danse une fois encore. Mais cette fois-ci, la situation était différente, et l'épée de Damoclès semblait bel et bien suspendu au dessus de sa tête : un pas de travers, et l'étau se resserrait.

La situation pour Mjokkoto n'était pas non plus au beau fixe. L'homme qu'elle venait de percuter la saisit par le bras et la sortit violemment de la foule avant de la saisir par la taille. Le même danseur qu'au début. Encore une fois. L'histoire semblait se répéter. "Sont-ce des manières pour une demoiselle ? Il ne me semble pas... Alors maintenant, dansez et dansez encore pour vous faire pardonner !" Les pas de danse reprirent alors immédiatement, et elle se vit entrainée par la danseur, cette foi-ci par une poigne bien plus forte. Il allait falloir plus qu'un peu de force pour se dégager.

La situation pour Jade devenait de plus en plus dramatique. Son état allait de mal en pis. Ce qui lui avait d'abord fait peur était en train de la consumer. Chaque seconde qui passait, elle sentait la pression sur son torse augmenter. Peu à peu, elle sentit ses poumons se vider pour se remplir de moins en moins, voire pratiquement plus. L'homme n'avait qu'une intention : l'étouffer. Faire passer cela pour une mort de fatigue. Mais... Pourquoi elle ? Elle n'avait plus le temps pour se poser cette question : il fallait agir, et vite. En quelques instant, son instinct reprit le dessus. Elle plongea soudainement ses dents dans le cou du danseur et le repoussa de toutes ses forces, du moins, de toute la force qu'elle pouvait encore utiliser. Mais apparemment, son idée se révéla payante : l'homme desserra son emprise et elle put remplir ses poumons de l'oxygène tant désiré. La force de l'impulsion finit à le jeter à terre. Jade tomba alors à genoux, respirant bruyamment. Mais elle n'avait pas le temps pour ça. Elle se jeta en avant sur l'homme encore à terre, les mains croisés, et lui asséna un cou violent sur le crane, comme on tenterait d'enfoncer un clou à mains nus. Sa tête heurta violemment le sol et l'homme tomba inconscient aussitôt. La guerrière roula alors sur le sol, face contre le ciel. Elle chercha alors des yeux la sans-guilde sans masque qu'elle avait vu précédemment, qui semblait avoir de la ressource, et lui lança un regard qui semblait lui signifier que maintenant, les trois danseuses étaient toutes dans le même bateau.

* Mes hanches. Le cuistre. *

Le buste du danseur qui l'avait empoignée faisait à Elryann l'effet d'une ventouse putride. La jeune fille n'avait pas le moindre faible pour les ventouses, et son réflexe immédiat fut de s'arracher à l'étreinte forcée, néanmoins si puissante qu'elle ne put s'en défaire. Elle fut envahie par une onde de choc, où se mêlaient l'horreur, la claustrophobie, et l'exaspération.Son impuissance la mettait hors d'elle, la réduisant au rang de femme faible, d'animal de compagnie, de victime ! Une nouvelle vague d'abjection consuma la poitrine d'Elryann, ainsi que ses mains.

* Euh, comment ça, mes mains ? *

Le mana. Le mana rouge. Volcanique, incendiaire, frémissant, il crépitait à la fois dans son coeur et au creux de ses paumes. La canalisation était spontanée, il fallait qu'elle la maîtrise, qu'elle impose à cet afflux d'énergie un solide barrage mental ! Eh bien, non, finalement. Elle se rappelait, elle se rappelait de tout, et la ruade de son subconscient n'y pouvait rien changer : il était temps d'accepter le retour de sa magie. Elle bouillonnait, arrachant un hoquet entre l'extase et la stupéfaction à Elryann; comment diable avait-elle pu renier ses dons magiques ? Elle se souvenait.
Elle voyait une jeune fille s'adosser péniblement à un mur terne, dans le chaos d'un crépuscule saccageur; elle reniflait, la bouche irrésistiblement tordue vers le bas, comme l'enfant qui va pleurer, luttant contre un énorme chagrin. Elle se massait le poignet gauche, martyrisé par une poigne brutale, et déversait, à voix très basse, des chapelets de phrases décousues, entrecoupées de mantras, d'imprécations contre elle-même, de malédictions lancée contre un mystérieux individu. Elle fixait des yeux une petite flamme, qui, crevant l'obscurité de la ruelle, exécutait une danse animée par la magie. Dernier vestige d'un apprentissage qui lui avait coûté plus qu'elle ne l'admettrait jamais, le pan de feu s'éteignit progressivement, plongeant le visage choqué de la fille dans le noir. Un cri s'élevait dans le quartier désert. "J'ai mal ! J'ai mal ! J'ai mal !" Un râle. Puis plus rien. Après quoi, la jeune fille nommée Elryann décida qu'elle s'était assez plainte. Elle saisit les plis de sa jupe pour essuyer le liquide tiède qui roulait le long de ses cuisses, grimaçant légèrement en découvrant, comme témoin de la scène de violence, un peu de sang sur ses jambes, durcissant déjà. Elle ferma les yeux avec force, cherchant au coeur de son éducation Orzhov toute la discipline mentale nécessaire à sa reprise de contrôle. Et elle esquissa un faible sourire. Il en avait toujours été ainsi de ses facultés de régénération, curieux mélange de réalisme, de volonté et d'énergie. Elle n'avait plus touché au mana depuis.
Cela dit, l'heure n'était pas à la guérison, mais à l'agression, encore qu'Elryann n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, tout ceci s'étant déroulé en une fraction de seconde. Alors qu'elle se retrouvait, malgré elle, entraînée dans une danse frénétique et de plus en plus douloureuse, tout lui revint par flashes puissants, y compris une canalisation involontaire et instinctive du mana rouge. Toute la petite personne d'Elryann était parcourue de frémissements, et ses yeux prirent la teinte flamboyante des grandes occasions. Au même moment, le mana enveloppa ses mains à la manière d'une chape, qui, pour être incandescente, laissait sa peau indemne. Son geôlier n'eut pas cette chance : sa main fut brûlée, ainsi que son flanc droit, ce qui le força à la lâcher dans un hurlement plaintif, sa main poursuivant pendant quelques secondes une combustion magique. Elryann mit ce temps à profit pour repérer la danseuse qui avait croisé son regard, et paraissait avoir, elle aussi, mis son adversaire hors d'état de nuire. Elryann courut vers elle, comprenant immédiatement que la situation était non seulement anormale mais dangereuse. Elle échangea un regard alarmé à sa compagne d'infortune, vérifiant d'une oeillade si elle était blessée, et dégaina son cimeterre, se plaçant aux côtés de la guerrière nommée Jade. Elle chercha comment secourir la troisième danseuse, aux prises avec son danseur malfaisant. La canalisation réflexe du mana rouge ne l'avait pas vraiment épuisée, ayant reçu un entraînement tout au long de son adolescence, mais elle préférait éviter d'en invoquer davantage, inquiète à l'idée de ne plus pouvoir courir.

"Sais-tu qui ils sont ? Vont-ils se relever ? Il faut aider cette femme. Ah, et si je puis me permettre, votre façon d'assommer est délicieuse, on dirait que vous faites ça avec tendresse."

* J'avais oublié à quel point j'aime la magie. Cela faisait...Trois mois ? C'était si long ! Tiens, à propos, peut-être que le moment n'était pas opportun pour pratiquer l'ironie avec une étrangère, en aussi mauvaise posture. Tiens, j'ai allumé mon danseur. Euh, non, j'veux dire, il semble échauffé. Il eu chaud, remarque. Feu son costume. Argh.*

[HRP] Oui, je sais, je n'ai pas encore expliqué mon rapport avec les manas dans ma fiche, même si j'ai tout mis au point avec le MJ6. Seulement, j'ai perdu mon pavé, bêtement, alors j'ai un peu la flemme de tout refaire...Mais j'vais l'faire. [\HRP]

Jade reprenait difficilement mais sûrement son souffle. Elle avait assisté avec plus ou moins d'amusement à l'enflammement du second danseur. Visiblement, l'autre n'y était pas allé de main morte. Mais elle ne semblait pas avoir rencontré de mêmes problèmes. Elle ne semblait pas à bout de souffle, elle.

** Arrogante. **

Jade en avait déjà vu des jeunes femmes comme elle, impertinentes, arrogantes, et finissant le plus souvent à genoux, destinées à ouvrir la bouche ou les cuisses afin de répondre aux pulsions de ces messieurs qui désiraient leur corps et se sentaient outrés de la façon dont elles s'adressaient à eux. Jade elle-même avait failli en faire les frais. Seulement, elle savait se défendre. Et cela changeait tout. Et visiblement, la femme savait en faire autant. Enfin, il fallait en voir plus pour émettre un avis valable...

De son côté, la dernière femme, dénommée Mjokkoto selon le danseur, se débattait toujours avec son homme.

"Je ne sais pas, mais je pense qu'elle va s'en sortir, rétorqua la Gruul en mettant un coude au sol pour se redresser un minimum et pouvoir plus aisément regarder Elryann. Et même sans notre aide. Pour ma part, je crois être légèrement affaibli pour me lancer dans un combat ouvert...

Ah, et si je puis me permettre, ma tendresse va bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Je vous inviterais bien chez moi, nous aurions un lit pour nous deux et seulement nous deux, et personne d'importun ne viendrait nous déranger. Je pourrais vous faire expérimenter des sensations que vous ne pouvez même pas imaginer...
Oh, mais j'y pense, peut-être êtes-vous trop prude pour ne serait-ce qu'accoler vos lèvres aux miennes ?" lança Jade tout en se relevant enfin.

Sa respiration s'était faite plus régulière et plus calme. Son danseur ne l'avait pas serré si fort que ça finalement.

** Bon, et maintenant j'ai besoin d'une épée... Ce serait pas trop demandé, si ? Même un bout de bois ferait l'affaire ! Foutu cirque ! Ca m'apprendra à ne pas emporter Innocens avec moi en permanence... Bon, faut que je trouve un truc pour me tirer d'affaire... **

Sujet: Re: Une caravane bien mystérieuse... Dim 11 Sep 2011 - 0:53

"Akrrfrxbtpiiiiimkrrrrr..."

Mjokkoto s’étouffait presque de rage; non seulement ce fichu danseur la forçait à danser à nouveau, mais le coquin à l’outrecuidance de lui couper toute retraite! L’Assoupie avait beau tourner le problème dans tous les sens, cette fois-ci elle était dans une situation encore plus inextricable. Comble de sa malchance, la foule s'était densifiée autour de l'impossible duo en un banc humano-poissonneux bercé par d'invraisemblables berceuses répandues par l'estrade de la Caravane.
De toute façon, ce n’était plus une chorégraphie qu’ils improvisaient ; son maître de danse le serrait tellement fort par la taille qu’il s’agissait désormais d’une lutte pour sa survie. On croirait à bien autre chose qu’une danse !
La douleur lui sciait le bas du dos, et ses bras s’épuisaient à force de repousser… mais Mjokkoto s’était trop débattue au long de sa jeune vie pour laisser un tel affront la terrasser :

« - Frrr… Kxxxmooo… Srrrraaarrrr… Je vais t'arracher... les yeux... Lâche-moi tout de suite! cracha t-elle. LÂCHE...MOI TOUT DE...SUITE!
- Allons, ma douce petite sauvageonne, à quoi bon s’acharner ? fredonna son « partenaire ». C’est vous qui m’obligez à employer la force à votre égard, si vous saviez comme je regrette cette option… Si vous restiez calme et obéissante, comme toutes les autres autour de vous, tout serait plus facile… Je ne démords pas de ce que je vous ai dit : nous jouons tous un rôle, et malgré votre esprit rebelle, vous vous assagirez entre mes mains…
-Les… autres… les… au…tres… les autres ? »

L’Assoupie tournait sa tête dans tout les sens. Beaucoup croiraient à un accès de panique, mais en réalité elle réfléchissait à toute vitesse. Tandis que le discours de son « partenaire » traversait son esprit, elle constatait que sa situation n’était pas un cas isolé ; ils étaient maintenant entourés de couples dansants, toujours un homme et une femme. Les hommes devaient provenir de la Caravane, puisqu’ils portaient les mêmes couleurs et restaient là, fixes et fermement accrochés à leurs dames. Seuls les femmes variaient leurs attitudes : certaines se débattaient comme Mjokkoto, d’autres donnaient à peine signe de vie, inertes et bleuâtres dans les bras de leur ravisseur, d’autres encore semblaient hypnotisées par ces mélopées diaboliques… Un asservissement collectif ? Une hypnose forcée ?

*Un enlèvement de masse…*

Mjokkoto n’avait pas peur. La colère liquéfiait sa raison, l’unissant au torrent de feu qui bouillonnait dans ses veines. Sa seule idée survivant à tant de fureur était d’échapper à cette étreinte qui lui échauffait sérieusement les axones… Mais hélas, les forces commençaient à la quitter, car sa dernière tentative avait épuisé son énergie du désespoir et ses muscles tendus de douleur l’empêchaient d’envisager une nouvelle bravoure.

*Une solution, vite ! Je suis trop près pour que le frapper le désarçonne … le griffer ? je pourrais blesser les autres filles… il me reste la ma…*

"Et maintenant, les feux d'artifices!"

BANG ! BANG ! BANbanBANbanBANbanBANbanBANbangbangBANG !

La surprise fut totale ; sorties de nulle part, des étincelles crépitèrent partout sous leurs pieds, tant autour de Mjokkoto et de son « partenaire » que ceux que les couples qui les avoisinaient ! L’effet fut immédiat et son ravisseur desserra légèrement mais assurément son étreinte.
Comment ? Par Qui? Pourquoi ? Prédestiné ? Miraculeux? Mjokkoto n’en espérait pas tant mais sauta sur l’occasion : elle rassembla ses dernières forces et projeta son plus puissant uppercut, que la cible reçu en pleine pommette droite ! Ce coup-ci lui prendra plus de temps à récupérer… Mais Mjokkoto était épuisée, excédée, la fête était terminée elle ne pensait plus qu’à fuir cet enfer rocambolesque. Malgré ses muscles noués par la fatigue, elle le laissa à son douloureux sort et se lança à nouveau dans la foule.
L’épreuve était plus difficile encore ; la foule n’était plus que mouvements, et les étincelles ressemblaient davantage à des feux follets tant ils étaient aveuglants. Tout n’était plus que bousculades, éclats, vertiges…
Soudain, une lumière fut plus violente que toutes, et le vertige plus inéluctable ; Mjokkoto ne pouvais plus bouger et plus rien ne bougeait. Puis, tout ne fut plus que silence ; L’Assoupie se croyait alors liée l’espace d’un instant à ce nouveau monde lumineux.
L’instant suivant fut si précipité…

[Hrp:] Pfioooooooooou... je vais aller me coucher! [/Hrp]

Jade avait été totalement prise au dépourvue par le feu d'artifice. Elle ne s'attendait pas à ça, et encore moins à l'agitation qui s'ensuivit. Tout en jurant par tous les dieux des enfers, elle réussit à se rapprocher de Mjokkoto et la saisit par les aisselles afin de la tirer en arrière. Elles allaient avoir besoin de tout le monde. Si ces hommes s'étaient mis en tête de capturer les trois demoiselles, elles devaient rester unies face à l'adversité. Elle jeta un regard en arrière vers la seconde femme, et entraîna d'autant plus la femme qu'elle tenait entre ses bras. Arrivée au niveau de l'autre, la foule était encore en plein effervescence, et elle déposa prudemment Mjokkoto par terre.

"Je sais pas qui tu es, j'ai à peine entendu ton nom. Mais visiblement, on va avoir besoin de se prêter main-forte. J'espère que t'es pas réticente au travail en équipe," lança-t-elle à Elryann, sans trop prêter attention à elle, en attendant que Mjokkoto reprenne conscience.

Sujet: Re: Une caravane bien mystérieuse... Ven 6 Sep 2013 - 12:58

Quête à clore et xp à compter, à moins que qqun ne s'y oppose... au pire, vous pourrez toujours reprendre plus tard, et le décompte d'xp aura simplement été découpé.

Sujet: Re: Une caravane bien mystérieuse... Ven 6 Sep 2013 - 23:26

Awwwww, ma première quête... j'aimerais continuer perso, plus qu'à attendre si il y a d'autres volontaires.

Sujet: Re: Une caravane bien mystérieuse... Dim 8 Sep 2013 - 8:49

Je veux bien pour ma part, tant que je suis encore en vacances (*sanglot étouffé*) et si Jade est d'attaque !

Sujet: Re: Une caravane bien mystérieuse... Mer 11 Sep 2013 - 18:59

Le problème étant que Jade a disparu. Bon, je vais compter l'xp, mais sans clore RP, comme ça, vous pourrez reprendre si l'occasion se présente.

Sujet: Re: Une caravane bien mystérieuse... Mer 11 Sep 2013 - 19:11

Jade : 9xp
Elryann : 10xp
Mjokkoto : 15xp

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