Remise en forme particulière

"Un peu d'aide peut-être ?" lui lança une voix chaleureuse et douce dans son dos.
Szerak eut à peine le temps de se retourner pour voir quel était enfin la première personne qui lui adressait enfin la parole, et il la reconnut de suite. Aucun doute n'était possible, c'était la femme qui l'observait. De près, il pu enfin savoir à quoi elle ressemblait : d'une beauté troublante, des cheveux relativements longs tombant en cascade sur ses épaules, des yeux fins vert émeraude, des traits lisses qui ne faisait que renforcer l'impression de malaise de Szerak. Une tunique moulante faisant ressortir sa poitrine avantageuse d'une manière des plus gracieuses qui soit, et un pantalon assez court laissait quelque peu apercevoir ses chevilles. le tout donnait une impression d'harmonie et de beauté assez inhabituelle.
Szerak resta quelques instants hébétés en la regardant. Comment une telle personne pouvait se trouver là ? La femme, qui était finalement bel et bien une femme, et non pas une elfe comme l'avait cru durant un moment le dimir, s'en aperçut, et lui adressa un sourire, ce qui grisa étrangement Szerak.

D'un coup de main expert, la femme aida donc à le lobotomiste à se relever, et lui rendit également son bâton.

"Bon, j'ai cru comprendre que vous vouliez changer votre jambe ? Vous connaissez quelqu'un ou vous voulez un peu d'aide ? Peut-être un peu d'aide non ? lança-t-elle en riant. Vous avez pas l'air très calé sur le quartier Simic..."

Szerak fixa la femme la bouche ouverte, tel un enfant face au tour de magie d'un prestigeateur. Une fois debout, il s'immaginait reprendre le bâton et son chemin en gromelant. Mais il ne le fit pas. Premièrement parce qu'il serait probablement retombé... Ensuite, parce que, face à ce quartier dont il ne conaissait strictement rien, une personne des lieux ou qui les fréquentent régulièrement lui serait d'une grande faveur. Il laissa pour une fois son orgueuil de côté et misa sur l'amitié de cette femme.

« Je t'en serais reconnaissant si tu me donnait un petit coup de main ! »

* Elle est mignonnes en plus ! *

Le lobotomiste lui sourit, ôta son capuchon sous la pluie et lui tendit la main. En arrivant, il avait déjà songeé à une histoire à raconter au médecin, afin de ne pas soulever de suspects sur le secret des Dimirs. Il profita de l'occasion pour l'utiliser.

« Je me présente, je m'appelle Zéfir, mais tout le monde m'appelle Zéf, et je suis carreleur. Enfin... Je l'était... avant l'accident. Mon patron m'a menacé de me renvoyé, car, avec une cheville blessée, je risque de travailler moin bien et moin vite... Je suis donc venu ici pour me la faire remplacer par une prothèse végétale. »

Il marqua une pause. Szerak devint Zéfir en moin de tant qu'il ne fallait pour le dire. Il se mit dans la peau de ce pauvre carreleur, dont la carrière était mise en jeu.

« Tout ça à cause de ces fichus maçons ! Le plafond n'a pas tenu longtemps... Je posait les carraux pour le rez-de-chaussée d'une maison à deux étages. Le jour d'avant, on avait posé le plafond. Je pouvait donc commencer à travailler. Les propriétaires n'étant pas très riches, on a demandé à un carreleur jeune et sans expérience comme moi... Et voilà que, tandis que j'ajustait un carraux au centre de la pièce, que les pierres qui formaient une partie du plafond me tomba en plein sur la jambe ! J'étais à genoux, donc c'est ma cheville qui a souffert le plus dans cette position. Heureusement, seulement quelques cailloux tombèrent sur l'autre cheville. Je suis donc seulement à moitié handicapé. »

Il acheva son histoire avec un sourire.

« Mais assez parlé de moi. Parle-moi un peu de toi... »

Szerak resta silencieux tout au long du discours. Il fut surpris. Tout compte fait, ils n'étaient pas si différents que ça. Tout deux durent combattre seul dans leur enfance pour survivre et apprendre. Bien que cette fille était parti de zéro, alors que lui avait déjà les bases pour continuer. Pour une fois, il se sentit d'avoir vécu comme un prince. Mais ce qui l'étonna le plus, c'est que, malgré tout ce qu'elle a vécu, elle était prête à aider les gens comme lui, qui ont pourtant vécu comme des dieux, alors que c'est plutôt elle qui auraient besoin d'aide. Il fut frappé par cette bonté et ce courage.

« Ridicule ? Je trouve au contraire que ce que tu fais est vraiment très courageux. Malgré la vie difficile que tu affronte, tu réussi à aider les autres. J'estime qu'il en faut du courage pour faire ce que tu fais ! »

Il s'arrêta net.

* Mais qu'est ce qui me prend ? Ca ne me ressemble pas ! Et pourtant, c'est sortit tout seul... Suis-je vraiment touché par cette femme ? *

Il reprit ses esprits. Le mieux était de continuer à être Zéfir et de se faire soigner, sinon adieu le boulot ! Le reste viendra en temps voulu. Il s'adressa à la fille avec un large sourire.

« J'aimerais bien te venir en aide à mon tour, pour tout ce que tu fais pour moi. Malheuresement, je me sens impuissant sans ma cheville... Mais dès que j'aurai trouvé un médecin et que je serai remis sur pied, je te promet que je ferai tout mon possible pour payer ma dette envers toi ! »

Etait-ce une promesse profonde ou seulement provenant de son hypocrisie habituelle ? Lui-même ne le savait pas.

« Mais avant ça... j'aimerais bien connaître le nom qui est associé à de si jolis yeux ! »

"Aider les autres ? C'est une façon étrange de voir la prostitution..." lui répondit-il, un sourire triste au bout des lèvres. "Et vous n'avez aucune dette envers moi... Je suis venue de moi même parce que vous semblez différents de tous les autres qui passent ici. Voilà tout..."

Quelques secondes passèrent, durant lesquelles la femme fixa Szerak, puis détourna rapidement la tête. Elle reprit, séchant ses dernières larmes :
"Bien, allons-y. Vous avez besoin d'une nouvelle cheville non ? Vous savez où aller ?
Quand à mon nom, appelez-moi Naelyna. Tout le monde m'appelle comme ça par ici..."

« Naelyna... On aurait dit un nom de fleur... »

Szerak retrouva vite ses esprit et repris son sérieux. Elle lui posait des questions pour la deuxième fois auxquelles il n'avait pas répondu avant.

« En effet, j'ai bien besoin d'une prothèse pour ma cheville. Et on m'a dit qu'il y avait un médecin par là. »

Il pointait la rue que lui indiqua le Simic tout à l'heure. La pluie commençait de cesser et tout lui semblait plus net. Le fait de discuter avec cette jeune femme le distrayait de ses douleurs. Sa vue commançait donc à s'améliorer également.
Puis soudain, un doute envahit son esprit ; l'indication qu'il avait reçu était-elle exacte ? Y avait-il bien un soigneur dans ces environs ? Ou n'était-ce qu'un leurre pour attirer un touriste malchanceux ? Et cette fille ? Avait-elle pour but de le piéger ? Tant de questions qu'il aurait dû se poser avant !

* Ma foi, je n'ai guère le choix... Soit je fait confiance à Naelyna et je me fais piéger, soit je me perd et... je me fais piéger ! Dans le premier cas, il y a tout de même des chances que je m'en sorte. Et puis... quelque chose me dit qu'elle est sincère... C'est pas toujours que je fais confiance seulement à mon instinct, mais là c'est plus qu'une simple sensation... *

Le jeune lobotomiste se retourna vers la fille et lui adressa un sourire.

« Je t'en serais reconnaissant si tu m'accompagnais. Le sol glisse sur ces rues... Et je ne suis même pas sûr que l'indication qu'on ma donnée soit vraie... »

Naelyna fronça légérement les sourcils, et se retourna vers Szerak :

"Je ne connais aucun médecin dans cette rue... Si vous voulez, je peux vous amener à un que je connais bien. Qu'en dites-vous ? Ah, au fait, il n'est aps dans ce quartier par contre ! Il faudra retourner jusqu'au quartier neutre. Il me semble que c'est un ancien simic qui a réussi à obtenir difficilement un droit pour ses oscultations. Maintenant il est à sa compte. Je peux vous y mener. En plus, je peux peut-être vous décrocher un prix," enchainâ-t-elle dans un petit rire et un clin d'oeil à l'adresse du lobotomiste.

*Heureusement que je me suis méfié ! Vu mon état, je ne peux que la suivre... cependant *

Il adressa un sourire à Nealyna

« Ce serait vraiment très sympathique de ta part ! Je te suis ! »

"Très bien ! Alors en route ! Sauf si tu as autre chose à rajouter ?"

« Non, je n'ai rien à redire ! »

Très discrètement et avec une grande concentration il canalisa un mana bleu et tenta de cacher le plus d'aura que possible. Szerak suivit tant bien que mal Naelyna, en restant bien concentré sur ce qui l'entourait. Un espion ou quoi que ce soit ne devait échapper à son attention, ou ce serait la fin.

[HJ : Les actions de Naelyna ont été controlés par MJ_04]

« Et bien allons-y ! »

Elle avait dit ça le plus naturellement du monde, et les deux personnes se mirent alors en route, marchant au rythme de Szerak. Les simic alentour observèrent d’ailleurs la femme d’un œil noir ; pourtant, un seul de ses regards servait à éloigner les importuns : il fallait le dire, un tel charisme se dégageait de cette femme !
Ils marchèrent ainsi quelques temps en silence, le temps que le dimir puisse s’adapter à un rythme de marche régulier, soutenu par la jeune femme. Soudain, cette dernière se tourna vers le jeune lobotomiste, et se mit à l’interroger :

« Mais en fait, ou habitez-vous ? Parce que la rééducation risque d’être difficile… Et… Je peux peut-être… Vous trouver un lieu le temps de la rééducation assez proche… Enfin, c’est vraiment si vus le souhaitez, je ne vous force à rien ! » s’empressa-t-elle d’ajouter d’une voix gênée, alors que ses joues rougissaient légèrement. Szeraks’apprêtait alors à répondre lorsque Naelyna lui plaça la main sur la bouche. Le soi disant carreleur sentit alors que la respiration et les battements de cœur de la jeune femme venaient de s’accélérer. Le dimir remarqua alors que depuis le début, son accompagnatrice les faisait passer par de petites ruelles, mais c’était la première fois qu’il la voyait réagir ainsi, et s’angoisser à un tel point.

« Quoi qu’il arrive, tu ne dis rien, d’accord ? » Szerak répondit par un rapide hochement de tête, et les deux personnes reprirent tranquillement leur marche, mais dans le silence le plus complet cette fois-ci. Toute trace de peur avait disparu du visage de Naelyna, pourtant Szerak pu sentir qu’elle n’était pas complètement rassurée. Passant par quelques sombres ruelles, un bruit se fit alors entendre à la droite du dimir. La jeune femme poussa un petit cri de surprise aiguë, et l’apprenti lobotomiste comprit alors pourquoi cette dernière était stressée. L’endroit était tout sauf accueillant, et le dimir tenta mentalement de se rappeler comment ils étaient arrivés là. En vain. Toutefois, la situation était telle que maintenant, ils étaient là, et il fallait mieux partir le plus vite possible. A un moment, Naelyna tourna la tête vers un zone d’ombre, et le dimir vit très clairement une expression qui ressemblait presque à de la douleur passer sur le visage de la femme. Il crut également sentir un flux de magie, mais rien n’était moins sûr. Et puis tout à coup, plus rien. Le visage de Naelyna redevint normal, et reprit son charme habituel, et même la pression qui régnait quelques instants avant sur la rue semblait s’être dissipé. L’accompagnatrice du dimir se retourna alors vers lui comme s’il ne s’était rien passé et lui décocha un large sourire. Ils sortirent alors tout de même avec précipitation de la ruelle et retombèrent sur les faubourgs du quartier neutre. Ils étaient en sécurité maintenant. Ils avaient miraculeusement échappé aux gens louches qui trainaient dans les bas quartiers, mais Szerak ne chercha même pas à se demander pourquoi et comment. Maintenant, il pouvait faire réparer sa cheville. C’était le plus important.

« Bon, c’est à l’autre bout de la rue, nous y serons d’ici une dizaine voire un vingtaine de minutes. Et ma proposition tient toujours, » ajouta-t-elle, d’une voix peu assurée.

[Hrp :] Tu as le droit à un dernier post où tu peux répondre à Naelyna et où tu peux décrire votre avancement jusque chez le médecin, ou ce que tu as ressenti dans les quartiers mal famés. J’ouvrirais un topic au lieu indiqué après celui-ci. Je peux également compter que tu as canalysé un mana noir également. A toi de voir. [/Hrp]

**... me ... sui ... ve ... en ... ore ... Heureu ... sement ... il ... rien ... les ... tuer ... un ... jours ... me ... paieront ... à ... d'eux ! ... détourner ... attention ... les ... achever ... trouver ... autre ... cachette ... partir ... loin ... mais avant ... accompagner ... Zurgof ... après ... seulement ... Szadek !** Szerak avait vainement tenté de décrypter les quelques mots qui passaient à toute vitesse au dessus de la tête de la femme, et il n'était sûr de rien... Exception faite du dernier. Ce mot était apparut clairement. Bien trop clairement. Puis après ça, plus rien. Il vit alors distinctement sa vue reprendre des couleurs, et s'aperçut alors que Naelyna le regardait droit dans les yeux. Sa télépathie avait été brisée. Il crut alors entendre quelque chose qui ressemblait à : pas de ça avec moi. De toute façon, tu n'apprendras rien. Puis la sensation s'évanouit. Il regarda fixement Naelyna à son tour, mais cette fois, elle paraissait totalement normale. Seulement, son habituel sourire l'avait quitté, ce qui la rendait bien plus ténébreuse que lorsqu'il l'avait rencontré. Pourtant, rien dans sa voix n'indiqua un quelconque changement lorsqu’ils attinrent enfin la demeure du médecin : "Voilà, nous y sommes."

[Hrp :] Suite de la quête ici. [/Hrp]