Une nuit comme les autres...

Minuit sonnait à l'horloge de la maison. une pluie glaciale battait les carreaux de la petite pièce dans laquelle la jeune fille était enfermée. Elle devait à peine avoir trois ans, et elle regardait avec de grands yeux les gouttelettes d'eau frapper les vitres. Ce spectacle avait le don de l'hypnotiser. Les gouttes volaient et virevoltaient dans les airs avant de s'écraser sur le verre des fenêtres, ou sur la roche des pavés. ; et la petite fille s'imaginait à être l'une d'entre elle : libre d'aller où bon lui semblait, et qu'importe si elle devait mourir en s'écrasant sur le sol ; tout devait avoir une fin non ?
Et alors qu'elle était plongé dans la contemplation de son spectacle favori, un homme entra dans la pièce et la prit par la main en lui intimant de le suivre. Il prenait alors un long couloir suivit de la fillette ; un couloir qui lui paraissait d'une telle longueur pour ses petites jambes ! Et plus elle avançait, plus l'impression d'infini s'accroissait : ce couloir avait-il une fin ? Pourtant, les deux personnes finirent par arriver devant une porte, et ils s'arrêtèrent enfin, au grand soulagement de la jeune fille. Cependant, la petite fille se sentait de plus en plus mal, et l'atmosphère de plus en plus étouffante ne la rassurait pas plus. La porte était légèrement entrouverte, et par cet entrebâillement, la fillette vit un corps, et du sang. Beaucoup de sang. Une nausée la saisit alors au plus profond de son être, et un sentiment de dégoût envahi tout son corps. L'homme qui était à ses côtés se baissa alors à son niveau, et lui susurra un : "Maintenant, tu vas nous rejoindre pour de bon... J'espère que tu es contente tout de même..." avec un sourire carnassier.

"Non !" Le cri perça le silence nocturne qui pesait sur les lieux. Sans même s'en rendre compte, Jade s'était presque relevé de son lit, ses vêtements étaient trempés, de la sueur coulait de son front, et un sentiment de nausée et de dégoût stagnait étrangement au creux de son ventre. Cela faisait plusieurs fois qu'elle faisait ce cauchemar... Il pleuvait encore averse dehors, et le ciel était toujours aussi sombre qu'en début de soirée. La gruul se rejeta en arrière dans son lit et se posa quelques instants, le temps que sa respiration et son pouls reviennent à la normale. Elle jeta alors un coup d'oeil à ce qui lui faisait office de montre : quatre heures du matin. Avec l'agitation de son rêve, cela allait être difficile de se rendormir ; et réflexion faite, elle décida de se lever. Une fois sur pied, elle saisit un verre d'eau et se plaça devant la fenêtre. Il n'y avait pas un chat dehors. Cela devait être dû à la pluie certainement... Cette dernière était des plus violentes, et Jade était comme attirée par ce spectacle : la pluie lui plaisait. Elle était belle, et il n'y avait rien à dire d'autre. Même la mélodie de la pluie battant les pavés lui plaisait. Finalement, elle n'avait qu'un seul défaut, celui d'être éphémère.
Après plusieurs dizaines de minutes à regarder la pluie tomber sans bouger, l'ancienne orzhov se décida enfin à bouger, et se motiva pour un bain bien chaud. Cela lui remit les idées en place et lui fit presque oublier son cauchemar ainsi que le reste de ses soucis. Pour finalement lui rappeler que si elle ne renflouait pas ses caisses rapidement, elle allait perdre cet appartement des chics quartiers neutres. Elle puisait sur ses dernières réserves qu'elle avait prises avant de fuguer. Et l'appartement avait la mauvaise idées de coûter affreusement cher à la location...
Enfin, elle devait oublier, de toute façon, se torturer l'esprit avec cela n'y changerait rien...
Elle enfila alors rapidement une robe simple et relativement légère rehaussant faiblement ses formes et son teint pâle ; et elle s'engouffra rapidement à travers la porte qu'elle s'empressa de fermer à clé. Elle avait hâte d'être dehors et de pouvoir profiter de la pluie. Elle n'avait pris ni arme, ni un semblant de pardessus, juste sa robe. Elle aimait être mouillé, surtout lors d'une telle averse. Et en plus, elle n'était jamais malade... Et le quartier était réputé pour être tranquille, un des rares de Ravnica, alors à quoi tant de choses superflus ?

Arrivée dans la rue, la pluie lui fit tout oublier. C'était une des rares choses qui avait un effet réel sur elle.Et alors que Jade s'amusait comme une gamine sous les flots d'eaux s'abattant du ciel, elle prit comme décision de faire un tour.
Comme précédemment, les rues étaient désertes, et la seule présence qu'elle rencontra sur son chemin fut un des gardes haazda, qui faisait sa ronde ; et auquel elle décocha un grand qui, après un regard d'étonnement - c'était la première fois qu'il voyait une jeune femme aussi légèrement vêtu sortir sous la pluie, la nuit qui plus est ! - lui rendit un sourire ou commençait à percer une petite fatigue.
Jade continua alors son chemin, vagabondant au gré des allées, continuant ce que l'on pourrait qualifier de jeu, avec la pluie.

[Hrp :] Avis à un PJ ou à un MJ. Il n'y aura probablement pas de combat, mais c'est un sujet qui peut permettre de faire plus ample connaissance, accroître le background d'un perso, etc.
Attention ! Post riche et fouillé obligatoire ! Cela se passe après le quartier inattendu. [/Hrp]

La pluie battait dru, les pavées étaient détrempées et des flots d'eau claire ce dirigeait vers les canalisations. Mais une marre ce formait devant les bouches béantes. Les égouts étaient plein et l'eau que la pluie avait amené coulait comme la gravitée le voulait, le long de la rue. La pluie baissait peu à peu en intensité, le golgari n'avait pas compté les heures, et ne savaient pas depuis quand les nuages déversaient leurs eau sur cette partie de Ravnica, mais il était sur d'une chose, il pleuvait de moins en moins.

*Il faut vraiment que je me trouve un logement, vivre a la belle étoile n'a pas que ses bons côtés ...*

le Golgari était assis en tailleur dans une ruelle plus étroite, sa cape, déjà en sale état était détrempé, mais elle avait fait son boulot. Sous cette dernière le sac qui abritait des habits Orzovh.

*Pourquoi faut il que je soit toujours dans la merde, si Anya ne s'était pas jeté dans mes bras je serais bien au chaud... Mais bon là je suis libre de mes mouvements, et il le vaut mieux vu ce qui me tourne autour.*

Les gouttes de ces cheveux alimentaient une petite flaque sur son manteau, son visage pâle était perlé de goutte, cela faisait plusieurs heures que le golgari déchu n'avait pas bougé, mais maintenant que la pluie ce calmait il ce décida, lentement il fit craquer ses articulations et ce mit debout. Il plaça son sac en bandoulière sous sa cape, il passa furtivement sa main dans la sacoche à la recherche de la vipère qui était la seule à le suivre partout. La rencontre entre ses doigts et les écailles douces du reptiles réconfortèrent Kinay. Finalement il quitta le ruelle étroite pour en atteindre la principale, il jeta un coup d'œil à droite et il vit une jeune femme trempée marcher joyeusement.

*Mais, on dirait Jade ?*

"L'enfant suivait un couloir aux murs blancs. Elle se glissa par la porte bleue et rouge entrebâillée sans prêter attention à l'inscription en noir "danger ne pas perturber les expériences en cours", et entra dans le laboratoire privé de ses parents. À l'intérieur, tout n'était que lumières clignotantes et grandes machines. Le côté droit de la pièce était séparé du côté gauche par une paroi en verre qui divisait hermétiquement les deux parties du laboratoire. Le sas qui permettait de passer de l'une à l'autre était fermé. Au centre de la partie gauche de la pièce, il y avait une profonde fosse d'où s'échappaient, assourdies, les voix des deux Izzets. La fosse était surplombée d'une installation compliquée dont l'élément principal était une énorme cuve au contenu bouillonnant. La petite fille regardait, fascinée, le laboratoire où il lui était interdit d'entrer. Ses parents, au fond de la fosse dont la profondeur dépassait la hauteur d'un homme, ne s'étaient pas rendus compte de la présence de leur fille. Elle avisa soudain un joli levier rouge, placé juste assez bas pour qu'elle puisse l'atteindre. Curieuse, elle se dressa sur la pointe des pieds, attrapa le levier et le tira vers le bas de toutes ses forces. Dans un horrible grondement, la cuve bascula et deux cents litres de soude bouillante se déversèrent dans la fosse. Sur les parents de l'enfant. Elle resta un instant interdite, refusant de comprendre ce qui venait de se passer, puis se mit à hurler, de toutes ses forces..."

Dans l'esprit de Silviel, le drame continuait de se dérouler sans cesse. Cela faisait bien une heure qu'elle marchait sous la pluie, seule, en pleine nuit. Elle n'en avait cure. Ordinairement ce cauchemar ne revenait pas aussi souvent et elle avait déjà rêvé la nuit dernière, ce qui lui avait donné l'idée de revoir ses parents au Quartier Fantôme. Il était pourtant revenu cette nuit, plus réaliste que jamais. La chantresse bouleversée était sortie malgré les intempéries avec l'intention d'aller voir Anya avant de se raviser, n'ayant aucune envie de se rendre dans la Citerraine en pleine nuit. Silviel avait alors laissé ses pas la guider tandis qu'elle se débattait avec ses souvenirs, pour se retrouver dans le quartier Neutre, sans trop savoir comment elle était venue. Sans même savoir pourquoi elle s'y était rendue.
La Selesnyane leva la tête pour offrir son visage à la pluie. Elle n'avait rien contre ces gouttes, car elles apportaient la vie et la fraîcheur. De plus Silviel aimait l'odeur de la terre après une averse. Et sentir l'eau ruisseler sur ses joues, emportant ses larmes, la soulageait.
Soudain, elle vit, à quelques mètres devant elle, une jeune femme en robe légère qui dansait sous la pluie. Les longs cheveux presque blancs, le visage charismatique... Jade ?
Elle comprit pourquoi elle était venue là. Jade lui avait dit qu'elle habitait dans ces parages, et Silviel, dans son besoin désespéré de réconfort, avait inconsciemment prit la route menant à la demeure de la jeune femme qui l'avait déjà aidée. Elle l'appela d'une voix un peu tremblante.

"Jade, c'est toi ?"

Dès l'appel de la selesnyanne, Jade se retourna dans la direction d'où venait la voix, pour constater qu'une silhouette humaine s'approchait dans sa direction. Ce fut finalement après quelques instants, quand elle reconnut grossièrement le visage et réussi à mettre un nom sur la voix qu'elle comprit que l'individu n'était autre que Silviel, la femme qu'elle avait aidé au quartier inattendu. Un sourire éclaira alors le visage de la jeune femme, et elle partit rapidement à sa rencontre :

"Silviel, c'est bien toi ? Ca me fait plaisir de te revoir ! Quel bon vent t'amène donc si tard et par un temps pareil dans ce quartier, c'est plutôt rare les personnes qui vont se promener aussi tard, et qui aime la pluie qui plus est !" finit-elle, un grand sourire aux lèvres.

La bonne humeur de la Gruul agit comme une douche froide sur l'esprit de Silviel. Elle sortit de l'état d'enfant bouleversée et perdue dans lequel elle était depuis son réveil brutal, et prit réellement conscience qu'il était environ quatre heure du matin, qu'elle se trouvait loin de l'enceinte rassurante de Vitu-Ghazi, sous une pluie battante, et qu'elle n'avait pas de réel souvenir de l'heure précédente. La chantresse secoua la tête, tout de même sous le choc du cauchemar. Une interrogation incongrue lui traversa l'esprit : que faisait-elle là ? Pourquoi ne s'était-elle pas rendue dans un sanctuaire selesnyan, alors qu'elle avait agi par réflexe ? Elle ne trouva pas de réponse immédiate, et n'eut pas le temps de s'appesantir sur le sujet.

"Je suis contente de te revoir, moi aussi. Et le bon vent s'appelle insomnie due aux cauchemars provoquant une envie d'air frais et de changement d'idées... Et toi, qu'est-ce qui t'as fait sortir à cette heure et par ce temps ?"

"Oh ! J'aime la pluie. J'adore ça. Surtout être mouillé dessous. Je sais pas, mais ça à le don de me plaire." lui répondit-elle, un sourire malicieux aux lèvres.
"Mais ça va pas toi ? Insomnie, cauchemars... J'ai connu tout ça pendant un temps. Mais faut pas se laisser démonter par ça, regarde, le ciel est bleu... Euh... Plutôt gris en fait, se reprit-elle en riant, le monde continue de tourner, et tu n'es pas morte ! Alors regardes bien, est-ce que ça vaut le coup de se mettre dans un état pareil ? Quoi que ce soit, tu n'as pas à t'en vouloir ! elle saisit alors les mains de la selesnyanne. Regarde ces mains ? C'est des mains de tueuses, de voleuses, ou de folle furieuse ? Y a-t-il du sang dessus ? Non. Alors qu'as-tu à te reprocher ? Ne pas avoir pu porter secours à des personnes que tu aimais ? Et tu te sens coupable. Ou alors tu as pas réussi quelque chose qu'on t'a fixé, et tu culpabilises. Mais dans les deux cas, est-ce que les personnes concernés ou le fantôme des ces derniers s'ils sont morts t'ont-ils fait des reproches ? T'es fait hanté une seule fois dans ta vie ? Non. Alors pourquoi tu culpabilises. Ce n'est pas ta faute, tu n'as pas à t'en vouloir. D'ailleurs, les personnes que tu as déçus ne doivent même pas t'en vouloir... acheva-t-elle, sur un ton grave alors qu'un air sérieux s'était sur son visage.

Bon, viens, je t'amène à la maison, je vais te donner un truc chaud à boire." finit-elle, alors qu'un sourire illuminait à nouveau son visage en trainant la chantresse par la main.

Silviel se laissa entraîner par Jade en direction du logis de celle-ci - à présent, les contacts féminins ne la gênaient plus - tout en commençant à formuler des objections à son discours.

"Merci... Mais tu te trompes, j'ai du sang sur les mains. Ce sont bien des mains de meurtrière, voire de folle furieuse."

La chantresse arqua les sourcils en réalisant soudain qu'il y avait, en effet, quelque chose de bien étrange. Les fantômes de ses parents n'étaient jamais venu réclamer vengeance, ni même la hanter...

Jade s'arrêta brusquement, et se retourna vers Silviel, un air grave sur le visage :

"Alors nous avons tous du sang sur les mains. Nous avons tous à un moment donné tué quelque chose qui nous était cher. Mais la vie est ainsi. La mort en fait partie intégrante. Cela représente un cycle, et lorsque quelqu'un ou quelque chose naît, il est destiné à mourir, et ce, dès sa naissance. Qui plus est, ce monde est pensé sur ce cycle : il nous pousse à tuer, à se venger, et à perpétuer les morts. De plus, tuer n'est rien ici. Chaque renaît, sous forme d'un fantôme, pour continuer son existence.
Nous avons tous, à un moment dans notre vie, détruit quelque chose qui nous était cher. j'ai tué beaucoup de monde, j'ai détruit beaucoup de vies, ruiné beaucoup de familles, et annihilé les rares choses qui m'étaient cher. Et pourtant, je suis encore ; rien ne me retient, je pourrais mourir sur l'instant, cela ne me gênerait pas. Et j'ai du sang sur les mains également. Je sens tous les jours le poids que je traîne, mais cela change-t-il quelque chose à ma situation ? Je vis, j'en profite, et la vie ne m'a rien retiré. S'il existe une entité supérieure à nous décidant de nos destins, alors elle a dû décider que mon heure n'était pas encore venu. S'il n'en existe pas, alors les hommes ont dû considérer que je n'étais pas coupable, et dans un cas comme dans l'autre, je ne suis pas fautive.

Rappelle-t-en, nous avons tous quelque chose à nous reprocher, mais ce n'est pas à nous de juger si oui ou non nous sommes fautifs. Des lois et règles dictent notre conduite. Si ces dernières ne t'ont jamais considéré comme coupable, alors tu ne l'es pas.

Tu n'as rien à te reprocher. Et même si tu as tué, cela était soit volontaire, soit involontaire ; car tu n'avais pas tous les éléments en main pour comprendre ce qui arrivait. Et dans ce cas, en quoi serais-tu coupable ? Après tout, si tu avais su ce qui allait arriver, l'aurais-tu fait ? Probablement pas. Alors ce n'est pas à toi qu'il faut en vouloir. C'est à cette vie. Cette vie horrible, qui t'a privé de ce qui comptait à tes yeux.

Comprends-tu ce que je veux dire ? Alors arrête de te tourmenter ainsi l'esprit, oublies, et concentre toi sur le présent. Rappelles toi, il ne faut avoir aucune regrets pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir. Tu seras toujours plus forte que tout ce qui peut t'arriver.

Bon, je t'invite à boire quelque chose de chaud donc !" acheva-t-elle, retrouvant son sourire habituel.

Silviel dévisagea Jade un instant, comme frappée. Ses paroles sonnaient terriblement juste, remettant en question onze ans de sa vie.

"Tu as... peut-être... raison..." La Selesnyane secoua la tête comme pour éclaircir ses pensées. Une léger sourire vint illuminer ses traits. "En effet, je ne serais pas contre quelque chose de chaud. Je commence à être sérieusement trempée !"

Kinay regarda les deux femmes parler ensemble, Jade avait l'aire d'être une personne plutôt bavarde, alors que Silviel elle ne disait pas tant de chose que ça. Kinay voyait deux amis parler, deux amis discuter ensemble, cela lui fesait bizard ...

*Moi aussi j'ai des amis ...*

Cela fesait longtemps que Kinay n'avait pas passé un moment avec Rahinov ou Markus, ce n'était pas par manque de temps, no manque d'envi. A l'instant il aurait aimé aller sonner chez le pontif, ou alors aller saluer Markus, qui avait fait tant de chose pour lui. Mais il ne voulait pas dépendre d'eux, ils étaient de haut gradés Orzovh, lui un misérable mendiant à l'heure actuelle. Et puis l'homme qui lui avait offert cette vie voulait maintenant sa mort, Kinay était condamner à errer, du moins pour l'instant, attendant le moment où il pourait frapper tel la main vengeresse du dieu zombie ...

*Maintenant que je suis levé, je ne vais pas retourner m'assoir.*

[i]Kinay s'avancea dans al rue principale, jetant un coup d'euil aux deux amies, jusqu'au moment où l'une d'elle le remarqua, l'avait il voulut inconsciemment, il ne el savait pas.

HRP Voilà histoire de pas RP seule /HRP

Alors qu'elle allait se remettre en route vers sa demeure, Jade aperçut Kinay du coin de l'œil. Elle ne le reconnut pas tout de suite. Cela faisait plus d'un mois qu'elle ne l'avait pas vu, et malgré ses recherches intensives à travers sa mémoire, elle n'arrivait pas à mettre de nom sur la personne. Ce ne fut qu'après plusieurs longues minutes que le regard interrogateur de Jade se mua une nouvelle fois en sourire, et elle cria alors au Golgari :

"Messire... Kinay c'est cela ? Qu'est-ce que vous faites ici trempé sous la pluie ? Vous voulez venir boire quelque chose avec nous ? Nous nous dirigions vers mon humble chez-moi prendre un truc chaud. Ca vous tente ? Si oui, vous n'avez qu'à nous suivre." acheva-t-elle avant de se retourner vers Silviel.

"Bon, viens toi, je dois avoir de quoi te faire passer ta déprime. lui dit-elle en l'accrochant par le bras, et en commençant à la tirer. Il me semble que j'ai une bonne vieille bouteille d'hydromel que j'ai réussi à voler à un vendeur Orzhov. Bon, il m'a envoyé ses chiens... Mais il va avoir du mal à les envoyer à la poursuite de quelqu'un une fois encore ! lança-t-elle dans un rire. Et je t'interdis de me dire non ! Compris ?" finit-elle en caricaturant les conseils donné par les mentors dont tout jeune se devait d'avoir dans les milieux aisés, avant qu'un immense sourire illumine encore une fois son visage, tout en tirant Silviel par la main, et en sautillant dans les flaques d'eau par simple amusement.

Silviel n'eut que le temps de saluer le Golgari d'un mouvement de tête avant de se faire entraîner par Jade.

"Eh bien oui, alors... Il me semble que je n'ai guère le choix !" répondit Silviel, un sourire amusé aux lèvres. "Mais je te préviens : je n'ai jamais bu d'alcool, je risque de ne pas résister !"

"Quoi ? Tu n'as jamais bu une goutte d'alcool ? s'écria la gruul, un air effaré sur le visage. Le Conclave vous brime-t-il à ce point ? Je ne peux pas y croire ! Enfin, il faut un début à tout. Je te rassure, je ne tiens pas vraiment l'alcool non plus, et je n'aime pas ça, mais ça aide à oublier, testé et approuvé ! finit jade en retrouvant son sourire qui commençait à devenir habituel cette nuit, tout en tirant Silviel avec de plus en plus d'insistance pour la faire accélérer. Et puis si le golgari voulait les suivre, il n'avait qu'à accélérer aussi !

Kinay hésita un peu, mais aprés tout entre rester dans la rue et rentrer boire quelquechose, le choix n'était pas bien compliqué.

"Et bien mademoiselle, je me vois mal refuser votre offre. Et en ce qui concerne le fait que je soit dans la rue en cet instant de pluie, la raison est simple ..." *Je n'ai nul endroit ou aller ...* " "J'y vis."

Kinay suivit donc els deux femmes vers la demeure de Jade, bien que l'alcool ne risquait pas d'avoir prise sur son corps mort ...

Ce fut finalement en ralentissant un peu le pas sur la demande des deux autres que les trois compagnons arrivèrent devant la demeure de Jade. Après avoir salué rapidement un haazda chargé de maintenir le calme dans la propriété privée que louait la gruul, et avoir monté un escalier sur quatre étages, ils tombèrent sur ce qui servait de maison à l'ancienne orzhov. Deux petites pièces simples, d'une dizaine de mètres carrés chacune - amplement suffisant pour une personne, mais atrocement petit pour trois ! -, l'une avec un simili de cuisine - deux plaques faisant office de réchauds -, l'autre qui devait servir de chambre à la jeune demoiselle et dont elle interdit l'entrée à ses hôtes. "Domaine privée." avait-elle sortit comme excuse, ce qui paraissait assez étrange pour les deux autres. Elle les fit s'installer sur un fauteuil chacun - il y en avait deux dans la pièce - tandis qu'elle sortait la bouteille d'hydromel dont elle avait parlé à Silviel ainsi que des verres, avant de se poser sur le dernier meuble de la pièce, un petit bureau, du moins c'est ce que crurent deviner Kinay et la chantresse. Elle remplit alors trois verres, et en tendit un remplit presque à ras-bord à Silviel, alors qu'elle donna à Kinay un verre simple, lui précisant qu'il pourrait en reprendre si cela lui plaisait. "Mais toi, tu bois tout !" avait-elle ajouté en regardant Silviel durement avant de rire, ce dernier étant clair et jovial.
Elle saisit alors son verre et fit semblant de porter un toast au premier verre d'alcool de Silviel, avant d'avaler son verre d'un trait.

"Pouah, toujours aussi infect ! Enfin, bon Silviel, ça te fera du bien. Sinon, vous voulez peut-être vous séchez non ?"

"Eh bien, oui, ce ne serait pas de refus !" répondit la chantresse avant de regarder son verre d'un air désespéré.

"Euh... tu es sûre que je dois TOUT boire ?"

Elle poussa un long soupir avant de prendre un air résigné.

"Bon, d'accord. Je vais essayer, hein ? Je ne garantis pas d'y arriver."

La jeune selesnyane fixa alors le verre d'un air combatif, se préparant mentalement à le boire, puis le leva à ses lèvres et avala une gorgée. La réaction qui s'ensuivit fut assez comique. Ses yeux semblèrent vouloir jaillir de leurs orbites tandis qu'elle était prise d'une violente quinte de toux. Elle reprit son souffle, l'air ébahi.

"Ouah ! C'était... fort..."

"Non merci, ces vêtements trempées ne me gene pas."

Kinay regarda la chanteresse siffler le verre et tirer une grimace. Puis il porta le verre à son nez et huma le liquide, l'odeur d'alcool était clair mais la qualité était beaucoup moins certaine. Kinay porta alors le liquide à ses levers mais aucune sensation, il en fut surpris mais trés vite sa non-vie expliqua ce phénomene. Le liquide glissa dans sa gorge et aucun gout ne transpassa.

Jade se laissa aller d'un petit rire tout en récupérant le manteau de Silviel que cette dernière lui avait tendu et en allant le mettre dans la fameuse pièce d'à côté.

"Et bien ma pauvre Silviel, ça se voit que tu ne tiens pas l'alcool ! Mais je veux te voir tout boire ! Aller, ça va te tenir chaud en plus.
Mais, messire Kinay, vous voulez autre chose ? J'ai l'impression que ça n'a pas l'air de vous plaire tant que ça ? Je dois avoir quelque chose à grignoter ou autre chose plus fort si vous voulez, " renchérit Jade, soucieuse de son invité.

Kinay eu alors un sourir amusé envers la maitresse de maison.

"Non ça ira térs bien, disons juste que je ne sens plus grand chose du gout dans mon état."

Kinay rebut une gorgée presque par méchanisme, et regarda sa vipere glisser le long de sa main.

Silviel, remise de sa surprise, se ré-attaquait à son verre d'alcool. Elle réussit cette fois à avaler deux gorgées, et dut admettre qu'en effet, elle avait plus chaud. Son regard se posa alors sur le serpent qui s'enroulait autour de la main de Kinay. Contrairement à beaucoup de gens, la chantresse n'éprouvait nul dégoût pour ces créatures reptiliennes ; au contraire, elles l'intéressaient.

"Quel bel animal vous avez là Messire ! C'est une vipère, si je ne m'abuse ?"

Dès la première parole de Silviel, et à la vue de l'animal, Jade sentit son corps se lever. Elle lâcha son verre qui tomba en se brisant avec fracas sur le sol. Tout en ce se faisant, elle avait saisit un couteau, qu'elle avait déjà pointé sur la vipère, et elle donnait l'impression d'être sur le point de sauter dessus pour lui faire goûter de sa lame.

"Cette... Chose doit disparaître. Tout de suite !" lança la gruul d'une voix dure et froide que la chantresse et le golgari ne connaissait pas chez elle avant cet instant.

Pourtant, quelques secondes après, le couteau échappa des mains de la jeune femme et partit se planter dans le sol. Les invités purent voir Jade se mettre à trembler de tous ses membres avant de voir ses yeux s'embuer de larmes.

"Je... J'suis désolée... Je... J'voulais pas !" bredouilla-t-elle dans un souffle entrecoupé de sanglots avant de se réfugier presque en courant dans la deuxième pièce. Silviel et Kinay entendirent la porte claquer et un verrou se fermer. Ils entendirent alors un des bruits métalliques entrecoupés de pleurs, puis un bruit sourd, et ce fut le calme plat. Tout s'était passé si vite que ni Silviel, ni Kinay n'avait pu réagir, et ils étaient encore tous deux assis, seuls dans la pièce.

Silviel lança un regard inquiet à Kinay.

"Vous devriez cacher cet animal. Notre hôtesse doit souffrir de phobie des serpents."

La chantresse traversa vivement la petite pièce et se plaqua contre la porte. Elle approcha ses lèvres de l'encoignure et appela.

"Jade ? Jade, tu m'entends ?" Elle se mit à parler de la même voix rassurante qu'employaient les soigneurs selesnyans avec les animaux blessés. "Ne t'inquiète pas, le serpent est parti. Tu n'as rien à craindre. Et puis, tout le monde peut réagir un peu violemment face à quelque chose dont on a peur."

Kinay était encore choqué et intima au reptile de rentrer dans la poche interieur de son vêtement. Il ce leva, pret à s'excuser quand soudain son regard ce figea sur la porte.

*Du necromana, ...*

Kinay mit un court temps avant de confirmer cette impression, le necromana il baignait dedans, mais là ce n'était pas le sien.

*Jade ?!*

Kinay ecarta doucement mais surement Silviel de la porte et recula.

"Il y a plus que sa simple phobie, je sent du necro-mana. Il faut entrer."

Kinay attendait l'aprobationd e Silviel avant de tenetr d'ouvrir la porte à coup d'épaule

La jeune femme se tordait les mains d'inquiétude. Elle ressentait aussi le nécromana à présent, bien qu'elle ne l'eut pas remarqué immédiatement, ne le maniant pas.

"Allez-y dans ce cas..."

Sur ces mots, le golgari s'élança alors de tout son poids et de toute ses forces sur la porte qui céda dans un craquement. le spectacle qui fut alors donné de voir aux deux personnes était sinistre. Les murs d'un blanc immaculé était ça et là couvert de taches de sang, et des bandages était jetés dans un coin et était imbibés de sang maintenant sec. Ce que l'on aurait pu qualifier de lit était jeté dans un coin de la pièce, et les trop rares meubles de la pièce collés contre les murs semblait être en piteux état. Dans un des coins de la pièce gisait la gruul inanimée, étendu au sol, les mains recroquevillés contre le ventre, une flaque de sang semblant se déverser lentement de son corps. Elle tournait le dos à ses invités, et il était impossible de deviner d'où partait le sang. La lame de la tueuse gisait elle aussi à ses côtés, rouge d'un sang que le paria et la chantresse savait ne pas être celui des ennemis de Jade.

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