Chez Zurgof, ancien médecin simic.

Naelyna frappa trois coups distincts à la porte et entra sans attendre de réponse. La porte donnait sur un petit hall d’entrée, où une porte s’ouvrait sur la droite. La jeune femme poussa le dimir dans l’embouchure de la porte et le suivit juste après. La salle était d’un blanc immaculé. Au centre de la pièce se trouvait un lit d’opérations, et à côté un petit « meuble » se trouvait là pour maintenir les outils du soi-disant médecin à portée de main. Et derrière un, à l’exacte opposé complète de la pièce un homme se trouvait là, assis derrière un bureau fait de bric et de broc, sur lequel trônait quelques papiers. En les voyant entrer, l’homme se leva et sourit à Naelyna. Il s’était ni vraiment beau, ni vraiment laid, d’une petite taille, mais sa voix était d’une douceur rassurante, et Szerak put s’en rendre compte quand il s’adressa à la femme :

« Naelya ! Comme ça fait longtemps ! Pourquoi reviens-tu dans mes pattes cette fois-ci ? Tu t’es encore cassé quelque chose en gambadant sur les toits pour semer tes poursuivants ? Ou alors tu as encore trouvé un rat crevé que tu veux que je soigne ?
– Justement… Le voici, fit-elle en montrant Szerak du menton.
– Ah… rétorqua-t-il, prenant enfin conscience du dimir. Et qu’est-ce qu’il a le pauvre petit homme ?
– Il a au moins une des deux chevilles cassées. Les deux même que ça ne m’étonnerait pas, intervint-elle avant même que Szerak ait pu répondre.
– Bon… Et je gagne quoi en échange ? Je suppose que tu n’as toujours rien ?
– Ben… Lui, il doit bien en avoir… Mais j’avais pensé…
– Que je lui fasse un pris, le coupa-t-elle. Je m’en doute. Bon, alors jeune homme, de quoi avez-vous besoin, et combien êtes-vous prêt à mettre ? Ah, et vous savez qu’il vous faudra de la rééducation si je vous greffe une prothèse ? »

"Pourquoi faut-il toujours que tu me ramènes le premier venu que tu rencontres dans la rue ici ? la dernière fois, c'était un rakdos. Et ta justification était : "Il est pas méchant ! Aller, tu peux t'en occuper !". Et aujourd'hui ce sera quoi ? "Je me suis pris de compassion pour son état ! Il avait l'air si seule et perdue...". Je me trompe ?" La jeune femme ne répondit rien, et se contenta d'hocher la tête. "En plus, comme d'habitude, je vais te dire : "Bon, c'est pas grave..." et je vais te l'opérer... Enfin... C'est vrai que je peux pas te refuser grand chose...
Et donc, fit-il en se retournant vers Szerak, je me disais que si vous voulez à ce point retrouver l'intégrité de votre cheville dès demain, il y a un moyen. Mais très dangereux. Il est possible de reconnecter directement les nerfs artificiels de la prothèse au système nerveux, puis directement au cerveau. Mais il y a que 49 % de réussite, contre 50 % de perte définitive de votre jambe. Quand au 1 % restant... Mieux vaut ne pas y penser... C'est très risqué. Et très cher par dessus le marché. A vous de voir.

Et au fait, cessez de faire semblant de pleurer, ça ne prend pas avec moi. Et même si ce que vous dites est vrai, je n'ai rien à faire de votre situation. Je comprends ce que vous ressentez, mais je lutte également pour survivre sans me faire écraser par les guildes. Alors vos problèmes, je n'en ai pas grand chose à faire..."

Naelyna poussa un soupir de soulagement, et se retourna vers Szerak :

"Bon, et bien je crois que je n'ai plus grand chose à faire là. A moins que vous ne vouliez autre chose ? En tout cas, si vous n'avez rien à me dire, vous pourrez me retrouver dans le quartier rakdos sûrement. Je vais aller faire un tour là-bas.
Je vous laisse entre hommes, acheva-t-elle en faisant un clin d'oeil à Szerak.
– Ouais... Et j'espère ne pas avoir à te revoir avant longtemps. Ca arrangerait mes finances... grommela le soigneur alors que la jeune femme sortait.
– Ne t'en fais pas pour ça. Je te ramènerai le prochain chien malade que je trouve," lança-t-elle dans un rire avant de se diriger à grands pas vers le couloir.